FRANCE,
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FRANCE, VENDREDI 13 AOUT 2004
- Le
chantier du futur siège social du quotidien
"Le Monde", au
74 boulevard Auguste-Blanqui, à Paris (13e
arrondissement, à l'emplacement de l'ancien
siège d'Air France) a eu la visite pour la 2ème
fois des contrôleurs de l'URSSAF (lutte
contre le travail illégal), qui ont constaté
une agitation particulière : abandon de poste,
fuite des ouvriers, etc. Un véritable chantier
esclavagiste qui défraye la chronique dans le
pays des droits de l'homme et en plein coeur de
Paris. Depuis plusieurs mois, le syndicat
CGT (Confédération Générale
du Travail) qui assurait la défense et le
soutien de 7 salariés turcs en grève en juillet
2004 sur le chantier du "Monde", pour
protester contre leurs conditions de travail
"dignes d'un autre siècle",
précise-t-on au syndicat, a fait un constat sans
appel. Pas "contrat de travail ni feuille de
paye ni paiement des heures
supplémentaires", exploitation des
immigrés 6 jours sur 7, faisant plus de 70
heures par semaine, logés pour les uns, à 2
dans des bungalows de 5 m2 sans douche ni wc dans
un camping de Joinville (Val de Marne) ou
parqués dans d'autres bungalows dans un camping
de Champigny (Essonne) pour les autres. Demeure
également un doute sur le salaire promis, 1 450
euros, puisque seuls 300 euros leurs sont
versés. Le syndicat rappelle que même
l'inspectrice du travail n'avait pu pénétrer
sur le chantier et avait été empêchée de
dresser les procès-verbaux d'infraction. Le
maître d'oeuvre Bouygues Construction y
utiliserait un système de sous-traitance en
cascade tel, qu'il serait impossible de savoir
qui travaille pour qui. La société incriminée
est une filiale belge d'une société d'Istanbul,
Metal Yapi, spécialisée dans l'armature de
fenêtres, elle-même sous-traitante de Bouygues
Construction. NDLR. Les conditions de travail,
d'hygiène et de sécurité déplorables ont
déjà eu pour conséquence un accident mortel
ainsi que plusieurs accidents graves, par
exemple, une main écrasée d'un ouvrier turc par
une structure métallique. L'élu socialiste qui
dénonce habituellement les atteintes à la
dignité humaine dans les pays étrangers, le
docteur Serge Blisko, maire du 13ème
arrondissement, Conseiller de Paris, Député de
la 10ème circonscription et Secrétaire du
groupe d'amitié entre la France et la Turquie à
l'Assemblée Nationale, n'a fait aucune
déclaration. Le groupe
industriel Bouygues demeure
l'un des partenaires privilégiés de la ville de
Paris via ses nombreuses filliales et est
le "support officiel" de "Paris
Jeux Olympique de 2012). Bouygues, qui
contrôle la 1ère chaîne de télévision TF1 et
la chaîne d'information continue LCI est
également l'un des anciens bailleurs de fond du
Parti Socialiste PS, mis en cause dans de très
nombreuses "affaires" de corruption.
L'organisation non gouvernementale française,
Reporters sans frontières RSF, dénonçant
"une justice inique" en Algérie, s'est
déclarée indignée par le verdict du procès en
appel de Mohamed Benchicou, directeur du
quotidien "Le Matin",
(suspendu), qui a confirmé, le 11 août 2004, la
peine de 2 ans de prison prononcée par le
tribunal de première instance d'Alger, .
"Le pouvoir fait payer à Mohammed Benchicou
le prix fort de sa liberté de parole. Avec ce
verdict inique, le président Bouteflika montre
qu'il ne tolère pas qu'on s'attaque à lui,
lançant la machine judiciaire aux trousses des
journalistes qui osent encore le critiquer.
Durant ces dernières semaines, les atteintes à
la liberté de la presse ont augmenté de façon
vertigineuse en Algérie et les peines de prison
pour les journalistes ont été confirmées en
appel, voire aggravées, comme dans le cas
d'Hafnaoui Ghoul", a déclaré Robert
Ménard, secrétaire général de Reporters sans
frontières. Mohammed Benchicou est également
l'auteur d'un livre critique sur le président
algérien Abdelaziz Bouteflika intitulé "Bouteflika : Une imposture
algérienne".
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