FRANCE,
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FRANCE, VENDREDI 9 JUILLET 2004
- Un
acte de cannibalisme a été perpétré dimanche
4 juillet 2004 à la prison centrale de
Saint-Maur (Indre) à l'heure du repas, par un
détenu qui, après avoir fracassé le crâne
d'un co-détenu avec un cendrier, a commencé à
manger sa cervelle. L'auteur, qui purge une peine
de 30 ans de réclusion criminelle pour un crime
commis avec acte de barbarie, a été mis en
examen mercredi et placé dans un service
psychiatrique.
La Cour européenne des droits de
l'homme qui siège à Strasbourg a refusé
jeudi de reconnaître un statut juridique au
foetus, et a rejeté la requête d'une Française
qui avait dû subir un avortement thérapeutique
à la suite d'une erreur médicale. Par 14 voix
contre 3, la Cour a estimé que la France n'avait
pas violé l'article 2 (droit à la vie) de la
Convention européenne des droits de l'homme.
Mais elle a également déclaré ne pas être en
mesure de répondre "à la question de
savoir si l'enfant à naître est une personne au
sens de l'article 2 de la Convention".
Les dépenses de santé en France en 2003, ont
été de 168 milliards d'euros soit 2 732 euros
par habitant. Ce montant englobe la consommation
médicale totale, les indemnités journalières
(lors d'un arrêt maladie), les subventions, la
recherche, l'enseignement et la gestion
administrative de la santé.
Bruno Mégret,
président du Mouvement national républicain
(MNR), a été mis en examen "pour
complicité de détournements de fonds
publics", à la suite de la dénociation de
2 de ses anciens lieutenants, démissionnaires,
Franck Timmermans, ex-secrétaire général du
MNR et Hubert Fayard, ex-secrétaire
départemental du MNR des Bouches-du-Rhône. La
juge marseillaise Françoise Issenjou reproche à
Bruno Mégret d'avoir envoyé à des milliers de
maires, en 2000 et 2001, aux frais de la
municipalité de Vitrolles, des lettres visant à
obtenir les 500 parrainages pour sa candidature
à la présidentielle de 2002. La justice avait
été alertée de l'affaire en février 2002 par
la chambre régionale des comptes qui avait
chiffré les détournements à 75 000 euros.
Catherine Mégret, maire de Vitrolles de 1996 à
2002, Yves Bovéro, son premier adjoint et 2
cadres de l'ancienne municipalité d'extrême
droite, sont déjà mis en examen dans ce
dossier. Bruno Mégret s'est dit
"scandalisé" par sa mise en examen
"qui ne repose que sur les déclarations
mensongères de 2 personnages qui ne se cachent
pas de me vouloir le plus de mal possible"
auprès de l'AFP. Concluant : "Lorsque vous
avez du succès en politique, vous pensez avoir
beaucoup d'amis mais lorsqu'arrivent les échecs,
vous vous apercevez vite que vous n'en aviez pas
tant que cela".
Dans un discours à Chambon-sur-Lignon
(Haute-Loire), un village qui avait servi de
refuge à des centaines de juifs sous
l'Occupation allemande, le Président de la
République française, Jacques Chirac, a appelé
"solennellement" les Français :
"Je les invite à toujours rappeler à leurs
enfants le danger mortel du fanatisme, de
l'exclusion, de la lâcheté, de la démission
devant l'extrémisme", désignant sans la
nommer la communauté musulmane de France, alors
qu'un rapport de la Direction Générale des
renseignements généraux RG "alarmant"
sur le repli communautaire musulman dans les
cités est arrivé fin juin sur le bureau de
successeur de Nicolas Sarkozy au ministère de
l'intérieur, Dominique Galouzeau de Villepin.
Jacques Chirac s'est exprimé devant des
rescapés juifs des rafles de l'Occupation
allemande, dont l'ancienne ministre de la Santé
et ex-Présidente du parlement européen, Simone
Veil, qui fut déportée au siècle dernier,
enfant, au camp d'Auschwitz, et le commissaire
européen responsable de la politique régionale,
l'avocat Jacques Barrot, ancien ministre des
Affaires sociales d'Alain Juppé. Le chef de
l'Etat a rappelé que "pour absolue qu'elle
soit (...), la détermination des pouvoirs
publics, la volonté, l'action de l'Etat et des
autorités locales ne sauraient, à elles seules,
suffire" à combattre l'antisémitisme. Sous
la pression du Conseil Représentatif des
Institutions Juives de France, CRIF, dont son
Président, Roger Cukierman, bénéficie
désormais d'une protection rapprochée
officielle au même titre qu'un ministre de la
République, de la LICRA, "association dont
l'objectif est de lutter contre
l'antisémitisme" et dont son Président
Patrick Gaubert, tête de liste UMP aux
européennes en Ile-de-France, est devenu
député européen, (Jacques Chirac est membre du
comité d'honneur de la LICRA), la législation
contre le racisme et l'antisémitisme, qui date
de 1972, a été considérablement renforcée. Le
racisme, comme l'antisémitisme, est devenu un
délit le 1er juillet 1972. La loi précise que
"toute discrimination fondée sur
l'appartenance ou la non-appartenance, réelle ou
supposée, à une ethnie, une nation, une
religion" est interdite. En 2003, la loi
d'exception dite Lellouche a créé une
"circonstance aggravante" de racisme :
les peines encourues pour certains crimes et
délits sont désormais plus fortes si
l'infraction est commise en lien avec des
opinions racistes. Enfin, la loi "Perben II" du 9 mars 2004 étend
encore le nombre d'infractions qui peuvent être
concernées par la circonstance aggravante, et
améliore la répression des délits d'injures et
de diffamation raciale en faisant passer de 3
mois à 1 an le délai de prescription. A cela
s'ajoute une censure complète et officielle des
oeuvres cinématographiques ou littéraires dans
l'Education nationale ou au ministère de la
Culture qui entendent expurger toutes critiques
de la politique d'Israël en Palestine occupée
qui serait à l'origine de l'antisémitisme
actuel. Cette censure ne concerne pas que les
mineurs puisque, à titre d'exemple, le livre
"L'autre visage d'Israël" (qui dresse
un parallèle entre la barbarie d'Israël,
l'Apartheid et le nazisme et critique de
l'importance aux Etats-Unis du rôle du lobby
juif) de l'Israélien Israël Adam Shamir a été
interdit en France sous forme d'un chantage au
procès exercé par l'avocat de la LICRA, Marc
Lévy, contre les éditions Bourgeois et les
éditions Blanche qui ont préféré retirer le
livre de la vente en octobre 2003 et brûler ses
3000 ouvrages en stock. NDLR. Patrick Gaubert est
également l'un des 10 membres du comité
d'éthique de l'Internet mis en place par le
gouvernement en janvier 2004 et a apporté sa
contribution, contre le port du voile islamique
à la commission Stasi sur la laïcité, ainsi
qu'à la commission chargée de conduire la
réflexion sur les discriminations.
C'est la LICRA, "association dont l'objectif
est de lutter contre l'antisémitisme" qui a
signé le 30 juin 2004 le Contrat Local de
Sécurité (C.L.S.), au Parc des Princes, avec le
club sportif Paris-Saint-Germain PSG, les élus
socialistes de Paris et de Boulogne-Billancourt,
les responsables de la justice et de la police,
ce qui constitue pour un stade une première en
France. La LICRA était présente et est
partenaire de ce contrat au même titre que le
Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la
Vie Associative, la Direction Régionale et
Départementale de la Jeunesse et des Sports de
Paris-Ile-de-France, les Mairies concernées, la
Ligue de Football Professionnel et la
Fédération Française de Football. Ce contrat
de 70 pages comprend une série de "plans
d'action", dont un volet consacré à la
mise en place d'une politique répressive contre
les actes de xénophobie.
Le CRIF, par
la plume de Clément Weill-Raynal, Président de
l'association des journalistes juifs, déplore
l'aveuglement des Français face au vrai succès
de l'humoriste noir Dieudonné : A lire "Humoriste marron et peste
brune".
Dans l'hebdomadaire VSD, Dieudonné interrogé
par Florence Belkacem a expliqué que si la liste
Euro-Palestine, dont il était le numéro 2, a eu
tellement de succès chez les jeunes de banlieue
c'est parce que "sur le plan international,
ils ne supportent plus le programme d'épuration
ethnique engagé en Israël par le gouvernement
Sharon contre les Palestiniens." Dieudonné
a mis en cause le CRIF pour son importation du
conflit en France, en affirmant que "c'est
la conséquence directe de l'appel à
la haine et à
la violence orchestré par le CRIF et son
président, Roger Cukierman". Ajoutant :
"Le CRIF est une organisation
ultra-religieuse et sectaire, qui veut dicter ses
lois à notre pays. Dans l'intérêt de la
République, j'espère que le CRIF va être
démantelé". Dans son nouveau livre
"Entretien à coeur ouvert", Dieudonné
M'Bala M'Bala," interrogé par Olivier
Mukuna et publié aux Editions
EPO a
annoncé la création, d'ici janvier 2005, du
CRINF, Conseil représentatif des Institutions
noires de France sur le modèle du CRIF. Et cela
avec l'appui d'une quinzaine d'associations
afro-antillaises. Son but : inviter à une
soirée les 17 ministres présents (dont le
Premier ministre) "à la petite
sauterie" (dîner) annuel du CRIF. Dieudonné précise :
"Un (ministre) de moins serait perçu comme
un crachat au visage". Plus sérieusement,
Dieudonné M'Bala M'Bala que l'on compare déjà
à l'abbé Pierre (lui-même évincé de la LICRA
pour son soutien à son ami juif Roger Garaudi)
revient sur les accusations d'antisémitismes
portées par la LICRA : "Aucun Noir n'a
jamais participé à la persécution du peuple
juif. L'inverse, par contre, a existé. Des
Juifs, je ne dis pas tous les Juifs, des Juifs
ont profité de la traite négrière, de la
colonisation, des Juifs s'en sont foutus plein
les poches avec la politique de l'Apartheid (politique
de ségrégation raciale appliquée en Afrique du
Sud lors de la victoire du Parti national en 1948
jusqu'en 1994) et
des Juifs souffrent d'un vrai problème
négrophobe. C'est une réalité". Concluant
: "En troisième, on m'a balancé un film
sur la Shoah, ce n'est pas normal. J'ai subi,
moi, dans mon histoire, un drame, un génocide
terrible qui n'intéresse pas les manuels
scolaires. Ca a duré 400 ans". NDLR. L'apartheid
était un
système de domination politique mis au point par
une minorité blanche contre une population noire
majoritaire.
Plusieurs milliers d'avocats se sont
mobilisés jeudi à travers la France pour
dénoncer la surpopulation carcérale. La conférence des bâtonniers, qui
rassemble les avocats français sauf ceux de
Paris, a appelé pour la deuxième année
consécutive à une journée nationale
"sensibilisation sur la situation dans les
prisons", demandant
"la mise en place d'une grande loi
d'orientation pénitentiaire et d'un statut du
détenu". Au 1er juin, 63 444
personnes étaient incarcérées en France pour
seulement 49 156 places dans les prisons.
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