FRANCE,
FIL-INFO-FRANCE ©, 2004, ARCHIVES,
FRANCE, LUNDI 19 JUILLET 2004
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- "Alors
que tant d'actes d'antisémitisme et de racisme
ont, ces derniers mois, ravivé les blessures
indicibles de ceux qui furent les victimes des
persécuteurs nazis et de leurs complices
français, notre rassemblement est aussi un
appel", a déclaré Hamlaoui Mekachera,
ministre délégué aux Anciens combattants,
alors qu'il présidait la cérémonie de
commémoration de la rafle du vélodrome d'hiver
(en abrégé Vel d'Hiv) où près de 8 000 juifs
étrangers (le plan prévoyait l'arrestation de
22 à 24 000 juifs) de la région parisienne, y
furent parqués les 16 et 17 juillet 1942. Cet
appel à la "vigilance civique" et au
"respect de l'autre", face à
l'antisémitisme et au racisme, est destiné
"à ne pas glisser insidieusement vers des
déchirements", a martelé le ministre. Les
principales personnalités juives, dont une demi
douzaine de ministres du gouvernement de
Jean-Pierre Raffarin, Simone Veil, ancienne
présidente du Parlement européen et présidente
de la Fondation pour la mémoire de la Shoah,
Bertrand Delanoë, maire socialiste de Paris, des
dirigeants et des représentants de la
communauté juive, des descendants de déportés
et d'anciens déportés assistaient à la
cérémonie. C'est à Paris, le 13 Juillet 1942,
par la circulaire n° 173-42, adressée par la
Préfecture de police de Paris à "Messieurs
les Commissaires Divisionnaires, Commissaires de
Voie Publique et des Circonscriptions de
Banlieue" (...) qu'en ces termes : "Les
Autorités Occupantes ont décidé l'arrestation
et le rassemblement d'un certain nombre de juifs
étrangers. La mesure dont il s'agit ne concerne
que les juifs des nationalités suivantes :
Allemands, Autrichiens, Polonais,
Tchécoslovaques, Russes (réfugiés ou
soviétiques, c'est-à-dire "blancs" ou
"rouges"), Apatrides, c'est-à-dire de
nationalité indéterminée. Elle concerne tous
les juifs des nationalités ci-dessus, quel que
soit leur sexe, pourvu qu'ils soient âgés de 16
à 60 ans (les femmes de 16 à 55 ans). Les
enfants de moins de 16 ans seront emmenés en
même temps que les parents. Vous constituerez
des équipes d'arrestation. Chaque équipe sera
composée d'un gardien en tenue et d'un gardien
en civil ou d'un inspecteur des Renseignements
généraux ou de la Police Judiciaire." Plus de
détails : Centre de Documentation Juive
Contemporaine Mémorial du Martyr Juif Inconnu
Memorial de la Shoah ; site Mémoire et Education de
Dominique Natanson.
Après les propos tenus dimanche soir en Israël
par le Premier ministre israélien Ariel Sharon,
envers les juifs de France, appelant ceux-ci à
émigrer en Israël "aussi vite que
possible" pour échapper à "la montée
de l'antisémitisme le plus violent", des
personnalités juives françaises de premier plan
ont très mal réagi, comme Théo Klein,
président d'honneur du Conseil représentatif
des Institutions juives de France (CRIF) qui a
déclaré à la télévision publique, France 2 :
"Qu'il laisse (A. Sharon) la communauté
juive française réagir sur les problèmes qui
la concernent. Je crois qu'un avertissement lui a
déjà été donné par certains représentants
de cette communauté ; il ne lui appartient pas
de décider pour nous". Patrick Gaubert,
tête de liste UMP aux dernières élections
européennes, devenu député européen,
président de la LICRA, Ligue contre
l'antisémitisme, a condamné les déclarations
du Premier ministre israélien en ces termes :
"Ces propos n'amènent pas le calme, la paix
et la sérénité dont nous avons tous besoin
donc je trouve que M. Sharon aurait mieux fait ce
soir de se taire". Enfin, Patrick Klugman,
vice-président de SOS Racisme, a affirmé
qu'Ariel Sharon "est très mal informé de
ce qui se passe en France, très mal informé sur
toute la réalité des juifs de France qui sont
avant tout heureux de pouvoir vivre ici, heureux
qu'un gouvernement les protège". Le
ministère français des Affaires étrangères a
vigoureusement dénoncé dimanche soir, les
propos d'Ariel Sharon les qualifiant
"d'inacceptables". Seulement 2 000
Français d'origine juive immigrent chaque année
en Israël. Et, leur nombre qui avait fortement
augmenté en 2002 a reculé légèrement en 2003.
Dans l'affaire de l'agression antisémite fictive
du RER D près de Paris, le vendredi 9 juillet
2004, par 6 étrangers, dont 4 Maghrébins et 2
Noirs, la jeune femme mythomane, Marie-Léonie
Leblanc, 23 ans - une nouvelle fois sous la
pression des média - a été filmée de dos en
compagnie de son frère et de sa mère par la
télévision publique France 3 et la chaine
d'info continue privée LCI, lisant un bref texte
d'excuse : "Je suis profondément désolée
de tout ce qui est arrivé par ma faute",
(...) "Je présente mes excuses à Monsieur
le président de la République, à Madame Nicole Guedj,
secrétaire d'Etat aux Droits des victimes,
(membre du consistoire israélite central de
France et du CRIF, qui regroupe l'ensemble des
organisations juives de France), et aux
personnes qui ont manifesté leur soutien sur mon
mensonge. Je regrette cet acte et je demande
pardon à tous ceux que j'ai trompés et
blessés." L'affaire médiatisée à
outrance avait provoqué une vague d'indignation
de l'Elysée (Présidence de la République)
jusqu'au Congrès Juif Mondial. Marie-Léonie
devrait être défendue par maître Olfa Bati. Elle
comparaîtra le 26 juillet 2004 devant le
tribunal correctionnel de Cergy-Pontoise pour
"dénonciation de délit imaginaire". Dossier : Affaire d'agression du RER D. ; Les pompiers pyromanes de
l'antisémitisme
Romain X, 15 ans, a été tué par un adolescent
à coup de machette pour un vol de scooter à
Avignon, dans le Vaucluse. Une centaine de
policiers et de militaires ont été mobilisés
dimanche dans le département pour tenter de
retrouver le meurtrier en fuite.
Un Cambodgien d'une soixantaine d'années en
état d'ébriété a tué à coups de casserole
un compatriote du même âge, dans la nuit de
samedi à dimanche à Marseille, (Bouches du
Rhône) à la suite d'un différend sur le
remboursement d'une dette commerciale.
Le Ministre de la Fonction publique et de la
Réforme de l'Etat, Renaud Dutreil, a
présenté, vendredi lors d'une visite dans une
agence pour l'emploi, ANPE à Lille, les Pactes
"juniors" qui vont être ouverts à des
jeunes de moins de 26 ans dans les 3 fonctions
publiques. Ces Pactes, dont le ministre en
espère 20 000 chaque année, "Parcours
d'accès aux carrières de la Territoriale, de
l'Hospitalière et de l'Etat",
"juniors" seront ouverts à partir du
deuxième semestre 2005, à des jeunes de 16 à
26 ans sortis sans diplôme du système
universitaire ou scolaire, ou sans qualification
professionnelle et "choisis" par les
missions locales pour l'emploi.
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