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ISRAEL, FIL-INFO-ISRAEL
©, ARCHIVES, JUIN 2004
- Mardi 1er juin 2004 : Dans
un entretien diffusé dimanche soir par
la chaîne de télévision britannique
BBC, Mordechai Vanunu,
"l'espion nucléaire" qui
avait dévoilé les détails du programme
d'armement nucléaire d'Israël, a
expliqué avoir révélé ces secrets
pour sauver l'Etat hébreu d'un
"nouvel Holocauste". Il s'est
expliqué en ces termes : "J'ai
pensé qu'il ne s'agissait pas d'une
trahison. Il s'agissait de dénoncer. Il
s'agissait de sauver Israël d'un nouvel
Holocauste. Ce que j'ai fait, c'est
informer le monde de ce qui se passait en
secret. Je n'ai pas dit 'nous devons
détruire Israël, nous devons détruire
(le réacteur) Dimona. J'ai dit, voyez ce
qu'ils font et faites votre
opinion". Plus de détails : Notre édition du
22 avril 2004 ; Mordechaï Vanunu
prisonnier d'opinion détenu en Israël
depuis 18 ans ; Le cas Mordechaï
Vanunu ; Campagne
pour la libération de Mordechaï Vanunu.** Les
services de sécurité israéliens
envisageraient d'incarcérer de nouveau
Mordehaï Vanunu. Lors de sa libération,
après 18 années passées en prison, les
services de renseignements intérieurs
lui avaient interdit d'accorder des
interviews à la presse. ** Saisie
par l'Association pour les droits civils
en Israël (ACRI Association
for Civils Rights in Israël),
après l'incursion sanglante de l'armée
israélienne dans le camp de réfugiés
de Rafah dans la Bande de Gaza, la Cour
suprême a jugé dimanche que l'armée
devait respecter le droit international
et s'assurer que les civils palestiniens
avaient accès aux soins, à la
nourriture, à l'eau et à
l'électricité pendant ses opérations
dans les Territoires autonomes
palestiniens. Fatmeh El-Ajou, juriste de
l'Association pour les droits civils en
Israël, a souligné que la Cour suprême
n'avait pas "explicitement accusé
l'armée de violer le droit
international". Les juges ont
considéré que "l'armée était
liée pendant les combats par le droit et
la coutume internationaux, les
conventions internationales dont Israël
est signataire, ainsi que par les lois
fondamentales d'Israël". La Cour a
également jugé que "l'armée
devait garantir une sépulture honorable
aux tués, en acceptant notamment le
principe de l'inhumation
immédiate". Un porte-parole de
l'armée a affirmé que Tsahal
respecterait cet arrêt. Ndlr. Israël
est pays sans constitution, ne pouvant
choisir entre un fondement laïc ou
religieux. Ce pays "qui ne s'est
jamais doté d'une Loi fondamentale
constitutive protégeant notamment les
droits et libertés, est régi par un
ensemble de lois dites "de
base" (basic laws) adoptées au fil
des décennies par le Parlement, la
Knesset (loi du retour, lois sur la
nationalité, sur la propriété de la
terre, sur le gouvernement, sur
l'économie, sur l'armée, etc.)".
Plus de détails : Israël est un Etat
religieux.
Mercredi 2 juin 2004 : Le
ministre des Affaires étrangères,
Sylvan Shalom, a annoncé le report de la
visite à lundi qu'il devait effectuer
jeudi au Caire en Egypte. Il devait avoir
des entretiens avec le président
égyptien Hosni Moubarak sur le plan de
retrait unilatéral de la Bande de Gaza
proposé par le Premier ministre Ariel
Sharon et la relance de la Feuille de
Route, plan de paix élaboré par les
Etats-Unis, l'Union européenne, l'ONU et
la Russie, dit "Quartette". ** Un
tribunal rabbinique a publié un décret
selon lequel les hommes et les femmes ne
pourront plus marcher sur le même
trottoir de la rue principale de Bnei
Brak, dans la banlieue ultra-orthodoxe de
Tel-Aviv, la capitale. Selon le quotidien
Maariv, des affiches ont été
placardées dans la rue du
Rabbin-Moïsheh, maître vénéré de
l'une des communautés ultra-orthodoxes,
concernée par ce décret.
"Maariv" souligne que "les
hommes devront désormais marcher du
côté ouest de la rue tandis que le
côté est a été réservé aux femmes,
là où se trouvent la plupart des
magasins. ** La
police a fermé 4 maisons-closes situées
dans des appartements dans la banlieue de
Tel Aviv. ** Le
reporter Shlomi Eldar et le présentateur
des informations Eli Rahlin, journalistes
de la 10ème chaîne de télévision,
Arouts Esser, ont été inculpés mardi
pour avoir enfreint la loi de la censure.
Ils sont accusés d'avoir diffusé
certains détails confidentiels sur
l'enquête qui était menée après
l'attentat meurtrier perpétré dans le
restaurant Maxim, à Haïfa.
Jeudi 3 juin 2004 : 3
membres de la police israélienne des
frontières ont été inculpés mercredi
par la justice de mauvais traitements
infligés à 2 jeunes Palestiniens qui
affirment avoir été battus, contraints
de manger du gravier et d'embrasser leurs
chaussures, une offense particulièrement
grave dans le monde arabe. Ils risquent
une peine maximale de 14 ans de prison. 9
autres membres de la police des
frontières ont été arrêtés. Ils sont
poursuivis pour des délits moins graves,
a précisé le ministère de la Justice
faisant état de soupçons de vol. Le
porte-parole de la police israélienne,
Gil Kleiman, a déclaré que
l'inculpation n'était "en aucune
manière révélatrice des actions
quotidiennes des membres de la police des
frontières au cours de leurs contacts
avec des civils palestiniens".
Toutes les activités de la police des
frontières ont été suspendues mercredi
pendant 2 heures au cours desquelles les
4 000 policiers de cette force ont
assisté à un cours sur les droits de
l'homme et le traitement des civils.
Interrogé par Radio Israël, Herzl
Shviro, qui dirige le service des
enquêtes policières au ministère de la
Justice, a estimé pour sa part que les
critères de recrutement des membres de
la police des frontières devraient être
révisés.
Vendredi 4 juin 2004 : L'armée
israélienne a empêché Yossi Beilin,
ancien ministre israélien de la Justice,
et l'un des responsables des
négociations secrètes d'Oslo, de
participer à une conférence sur
l'Initiative de Genève organisée à
Jéricho en Cisjordanie pour "des
raisons de sécurité". Interrogé
par l'ATS (Agence
Télégraphique Suisse),
un porte-parole israélien a indiqué que
le ministre de la défense Shaoul Mofaz
avait donné lui-même l'ordre à
l'armée d'interdire l'entrée de
Jéricho à la délégation israélienne
composée d'une cinquantaine de
personnes. L'ancien ministre Yasser
Abed-Rabo, promoteur palestinien de l'Initiative de
Genève a pu se rendre à
Jéricho accompagné par Jean-Jacques
Joris, le représentant de la Suisse
auprès de l'Autorité palestinienne.
Déplorant l'absence des délégués
israéliens, le diplomate suisse a
estimé que l'Initiative de Genève
"se joue à deux voix". ** La
3ème "Gay Pride" s'est tenue
jeudi à Jérusalem. Une violente
campagne d'affiches a été lancée dans
toute la ville accusant les
"homosexuels d'être des
pédophiles". Haggai Elad, le
directeur de la "Maison ouverte de
Jérusalem", un centre municipal
réservé à la communauté des
homosexuels et des lesbiennes, a indiqué
ne pas se soucier de "telles
attaques", rappelant que cette
manifestation avait pour but de
"revendiquer les droits des
gays". Il a appelé "au
pluralisme, à la tolérance et à la
coexistence dans une ville qui ploie sous
le joug des tabous". Malgré
l'hostilité que les "gays"
suscitent dans les cercles religieux en
Israël, l'homosexualité a été
légalisée en 1988 et les droits des
couples "gays" sont depuis lors
reconnus par les tribunaux. Pour beaucoup
d'habitants de Jérusalem, ville
conservatrice, religieuse et
traditionaliste, le défilé des
"gays" est un sacrilège. Le
rabbin David Batzri, directeur de la
Yeshiva kabbaliste Maguen David de
Jérusalem a déclaré dans son discours
: "Ce n'est pas une maladie ou une
déviation mais une totale abomination.
Même les animaux n'agissent pas de cette
façon. Il n'y a pas de place dans la
ville sainte pour un tel
phénomène." La Gay Pride
internationale se tiendra à Jérusalem
en 2005.
Samedi 5 juin 2004 : Pour
pouvoir obtenir dimanche la majorité au
sein de son gouvernement sur son plan
unilatéral de retrait de la bande de
Gaza, le Premier ministre Ariel Sharon a
limogé 2 ministres de son gouvernement
de coalition, Avigdor Lieberman, ministre
des Transports, et Benny Eilon, ministre
du Tourisme, hostiles à son projet. Ils
appartiennent au parti de l'Union
nationale (ultra-nationaliste).
Lundi 7 juin 2004 : Le
tribunal de Tel Aviv a condamné dimanche
Marwan Barghouti,
chef du Fatah pour la Cisjordanie, à 5
peines de prison à vie assorties d'une
peine de sûreté de 40 ans pour meurtre.
A l'annonce du verdict, il a déclaré :
"La poursuite de l'Intifada est la
seule voie vers l'indépendance. Cette
occupation est la pire occupation
coloniale que l'humanité ait connue,
mais elle se meurt et ils (les
Israéliens) feraient mieux de se
préparer à ses funérailles".
Marwan Barghouti n'a jamais reconnu la
compétence du tribunal de Tel Aviv, le
considérant comme "un tribunal
d'occupation". ** Le
cabinet israélien réuni dimanche a
voté par 14 voix pour et 7 contre le
plan de retrait échelonné de la bande
de Gaza diffèrant l'application de ce
plan en mars 2005. Un retrait effectif
serait prévu à la fin de l'année
prochaine.
Mercredi 9 juin 2004 : Après
le limogeage d'Avigdor Lieberman et Benny
Elon du Parti National Religieux (PNR,
ultra orthodoxe), le ministre de la
Construction et du Logement, Effie Eitam,
leader du parti, et le vice-ministre
Itshak Lévy, du même parti, ont
annoncé leur démission du gouvernement
de coalition du Premier ministre Ariel
Sharon pour protester contre son projet
de retrait et de démantèlement des
colonies juives dans la Bande de Gaza. Au
cours d'une conférence de presse Effie
Eitam a déclaré : "Ce gouvernement
et ce Premier ministre doivent être
renversés (...)" ajoutant "ce
retrait aboutira à la création d'un
Etat terroriste du Hamas dans la Bande de
Gaza". La coalition d'Ariel Sharon
sort affaiblie par ces démissions avec
seulement 59 députés sur les 120 de la
Knesset, soit une voix de moins que la
majorité. Le Likoud d'Ariel Sharon et
son principal partenaire, le parti
centriste Shinui comptent à eux deux 55
sièges. Ariel Sharon devra probablement
s'allier avec le Parti Travailliste
favorable au retrait israélien de la
Bande de Gaza. ** Le
ministre du Commerce et de l'Industrie
Ehoud Olmert a annoncé mardi, lors de
l'inauguration d'un nouveau bureau de
poste à Netivoth, son intention de
fermer la zone industrielle d'Erez,
située à l'entrée de la bande de Gaza,
et de transférer les usines qui s'y
trouvent dans le sud du pays. D'après
des renseignements communiqués par le
ministère du Commerce et de l'Industrie,
201 usines fonctionnent sur place dont la
moitié appartiennent à des Israéliens.
Jusqu'à ces derniers temps, ces
établissements employaient près de 4
000 ouvriers palestiniens et environ 350
Israéliens. ** Le
coût du dédommagement des quelque 2 000
famillles habitant les 21 colonies qui
seront démantelées est évalué par le
gouvernement à environ 3 milliards de
shekels (542 millions d'euros). Chaque
famille se verra allouer une somme de 300
000 à 1 million de dollars de
dédommagement suivant les cas. Les
critères pris en compte pour évaluer ce
dédommagement sont le nombre d'années
passées dans la Bande de Gaza, le nombre
d'enfants, la superficie de la maison et
des terrains et le lieu où elle compte
à nouveau s'installer. Une somme de 1 à
1,5 milliard de shekels (180 à 270
millions d'euros) sera allouée aux
colons juifs qui avaient un commerce, une
affaire et qui devront se recycler
professionnellement. Le gouvernement
recommande aux familles déplacées
d'aller s'installer dans les logements
construits pour eux dans le Neguev ou
dans les localités de Judée-Samarie.
Les familles qui accepteront devraient
percevoir des indemnités réduites. Le
coût militaire de l'opération de
démantèlement est estimé à près de 2
milliards de shekels (360 millions
d'euros).
Vendredi 11 juin 2004 : Selon
la radio militaire et le quotidien
"Haaretz", les colons juifs
seront "invités" à quitter la
bande de Gaza dès le mois d'août
prochain suite au plan de retrait
unilatéral présenté par le Premier
ministre Ariel Sharon et approuvé
dimanche par le gouvernement. Le retrait
volontaire des colons pourra se faire
jusqu'au 1er septembre 2005, date à
laquelle seront supprimées les
indemnités prévues en compensation de
l'abandon des maisons. Après le 14 août
2005, la bande de Gaza sera décrétée
"zone militaire fermée" et les
colons seront évacués par la force par
l'armée jusqu'au 15 septembre 2005.
Israël évacuera totalement la Bande de
Gaza d'ici octobre 2005 selon un
calendrier établi par une commission
gouvernementale. Un porte-parole des
colons juifs de la bande de Gaza a
déclaré que la plupart d'entre eux
avaient signé un document par lequel ils
s'engagent à ne pas quitter leur maison
et à ne pas négocier d'indemnités de
départ. Environ 7 800 colons juifs
vivent dans la bande de Gaza, parmi 1,3
million de Palestiniens. **
La deuxième chaîne de
télévision a révélé mardi soir que
les farines pour bébés fabriquées en
Allemagne par la société "Humana
GmbH" sous la marque Remédia, ne
contenaient pas la quantité de vitamines
A, E et C indiquée sur leur emballage.
En novembre 2003, un scandale avait
frappé cette société après la mort de
3 nourrissons et l'hospitalisation d'une
vingtaine d'autres, souffrant de
beri-beri (carence de vitamine B1). Ils
étaient tous nourris au substitut de
lait Remédia. Remédia aurait changé la
composition de son lait en 2003 pour des
raisons liés au cachroute (loi sur les
produits cashers). Ce sont ces
modifications qui auraient affecté la
présence de vitamine B1 dans la
composition du lait. Selon le ministère
de la santé, ces modifications
n'auraient jamais été approuvées par
ses inspecteurs officiels. Le ministère
de la Santé s'est empressé d'annoncer
que ces carences ne constituaient un
danger pour la santé des tout-petits.
Selon lui, les bébés reçoivent par
d'autres moyens ces vitamines et "il
n'est pas à craindre qu'un manque soit
enregistré" ajoutant que cette
campagne "est le fruit d'intentions
malhonnêtes de personnes qui veulent
mettre en échec notre société,
ajoutant que "des écarts entre
l'indication figurant sur l'emballage et
la véritable quantité sont enregistrés
également chez nos concurrents. Il
s'agit de vitamines qui sont ajoutées
aux produits sans que la loi nous y
oblige". Plus de détails : Le communiqué de
l'OMS (Organisation
Mondiale de la Santé). **
Environ 20 résidents juifs de Jérusalem
ont rejoint l'appel de leurs voisins
arabes du quartier de Jabel Mukhaber
contre l'ordre du ministère de la
défense de confisquer les terres de ces
derniers pour construire le Mur de
séparation. L'appel a été examiné par
la Cour d'Appel de Tel Aviv jeudi. Les
pétitionnaires juifs, qui ont été
joints par les Rabbins Pour Les
Droits de l'Homme,
habitent les quartiers d'Abu Tor,
d'Arnona, de Baka, de Talpiot et de
"La Colonie Allemande", qui
sont voisins du quartier arabe de Jabel
Mukhaber. Le ministère de la défense
projette d'exproprier des terres au
curs de Jabel Mukhaber ce qui
aboutira à couper le village en 2 et de
le séparer de son quartier sud de Cheik
Sa'ad.
Samedi 12 juin 2004 : Un
haut fonctionnaire israélien, le
directeur du Bureau d'enregistrement de
la population, a été limogé pour avoir
refusé de délivrer des visas à des
membres du clergé et à des bénévoles
empêchant le travail sur le terrain des
communautés chrétiennes et notamment
catholiques. Les responsables chrétiens
se sont dits "satisfaits par cette
mesure" et "fait une avancée
dans la bataille pour l'octroi de
visas". Plus de détails : La guerre des visas. ** Le
Premier ministre israélien Ariel Sharon
a décidé d'accélérer le calendrier
d'évacuation de la Bande de Gaza en
proposant aux colons un dispositif
d'indemnisation s'ils partent avant la
date du 30 septembre 2005 : tout colon
qui partira s'installer en Israël pourra
percevoir une avance sur ses indemnités
de départ. Chaque famille devrait
recevoir 300 000 dollars. Un projet de
loi en ce sens devrait être proposé
dès le mois de juillet à la Knesset. Le
coût total de la
"délocalisation" des colons et
du dispositif de sécurité mis en place
autour de la bande de Gaza devrait
s'élever à 1,5 milliard de dollars.
Lundi 14 juin 2004 : Les
maisons de quelque 7 500 colons qui
doivent être évacués de la Bande de
Gaza d'ici septembre 2005, conformément
au plan de retrait unilatéral adopté la
semaine dernière par le gouvernement
d'Ariel Sharon, vont être rasées
plutôt que de les remettre aux familles
palestiniennes, malgré les pressions de
l'Union européenne et de l'ONU qui
insistent pour que ces bâtiments soient
transférés aux Palestiniens.
Mardi 15 juin 2004 : Le
Premier ministre Ariel Sharon a évité
lundi 3 motions de censure présentées
par l'Union nationale, une formation
d'extrême-droite dont Ariel Sharon a
limogé le 6 juin les 2 ministres pour
leur opposition à son plan unilatéral
de retrait de la Bande de Gaza, avec 37
voix pour, 22 contre et 31 abstentions. **
Israël a entamé des
travaux visant à inclure la colonie
d'Ariel, installée au coeur de la
Cisjordanie, à l'intérieur de sa
barrière de séparation. ** Les
services de sécurité israéliens ont
annoncé lundi avoir arrêté le 28 mai
2004 un Palestinien de Jérusalem-est,
membre du mouvement radical Hamas, qui a
révélé au cours de son interrogatoire
planifier un attentat contre le bureau du
Premier ministre Ariel Sharon à
Jérusalem.
Mercredi 16 juin 2004 : Le
Procureur général, et conseiller
juridique du gouvernement, Menahem Mazuz,
a finalement abandonné l'inculpation du
Premier ministre Ariel Sharon dans une
affaire de corruption connue sous le nom
de "l'île grecque" et a
classé le dossier. Il a en effet estimé
que "les preuves accumulées
étaient insuffisantes pour envisager une
inculpation". Son fils Gilad,
également impliqué dans cette affaire
de pots-de-vin, a été blanchi. Dans ses
conclusions, Menahem Mazuz a souligné
"les rapports souvent troubles entre
l'argent et le pouvoir". 2 députés
travaillistes ont indiqué qu'ils
allaient saisir la Cour suprême. Ils
pensent qu'en étant conseiller juridique
du gouvernement, Menahem Mazuz, a été
influencé dans sa décision par sa
fonction. Plus de détails : voir nos
éditions du 14 janvier 2004 ; 22 janvier 2004 ; 6 février 2004 ; 29 mars 2004. ** Lors
d'une conférence de presse à
Jérusalem, le colonel Danny Tirza,
responsable de la planification
stratégique de la barrière, a
présenté le projet de tracé du mur de
séparation qui isolera la Cisjordanie de
la ville sainte de Jérusalem. Il a
précisé que "la clôture de
sécurité s'étirera sur 82 km autour de
Jérusalem, et sa construction doit
s'achever d'ici à la fin de 2005"
ajoutant "dans ce secteur, il y aura
11 terminaux donnant accès à Jérusalem
à partir de la Cisjordanie."
L'entrée et la sortie des populations
palestiniennes seront entièrement
contrôlées par l'armée israélienne
notamment grâce à des scanners
biologiques capables de reconnaître une
personne à sa main. Le colonel Tirza a
rappelé la nécessité de la
construction de ce mur de sécurité :
"Depuis le début de l'Intifada, fin
septembre 2000, Jérusalem a été le
théâtre de 591 attentats terroristes,
dont 29 attaques suicide, qui ont fait
208 morts et 1 624 blessés". Quand
elle sera terminée, la barrière en
Cisjordanie, et autour de Jérusalem,
s'étirera en tout sur 700 km, dont 5 %
sous forme de mur en béton, percés de
41 portes qui seront ouvertes 3 fois par
jour". Actuellement, 38 recours sont
déposés devant la Cour suprême pour
demander l'arrêt de la construction.
Samedi 19 juin 2004 : Dans
une interview au quotidien de
centre-gauche "Haaretz", le
président palestinien Yasser Arafat dit
avoir "parfaitement" compris la
volonté d'Israël de rester un Etat
juif. Il se déclare prêt à des
compromis territoriaux, comportant des
"échanges territoriaux" aux
termes duquel les Palestiniens
récupéreraient "de 97 à 98
%" de la Cisjordanie et des
compromis sur la question des réfugiés
indiquant "il est injuste que les
chrétiens de Russie aient le droit de
venir (en Israël), tandis qu'un
chrétien palestinien ne le peut
pas".
Lundi 21 juin 2004 : Les
députés Yossi Sarid (Meretz) et Eitan
Cabel (travailliste) ont déposé
dimanche devant la Cour suprême
d'Israël un recours contre la décision
du conseiller juridique du gouvernement,
Menahem Mazuz, également procureur
général de l'Etat , dans le classement
sans suite du dossier de l'affaire dite
de "l'île grecque" dans
laquelle sont impliqués le Premier
ministre Ariel Sharon et son fils cadet
Gilad pour insuffisance de preuves.
"La corruption en Israël est
aujourd'hui plus dangereuse que tous les
Arabes réunis. Une inculpation (de A.
Sharon) servirait de mise en garde à
quiconque lui succéderait", a
affirmé Yossi Sarid ajoutant "le
fait qu'il (Menahem Mazuz) ait rejeté la
recommandation sans équivoque
(d'inculper A. Sharon) de l'équipe
professionnelle la plus qualifiée dans
le domaine des affaires criminelles du
bureau du procureur, met en lumière
l'invraisemblance de sa décision et
suscite de fortes présomptions quand aux
considérations qui ont été les
siennes".
Mardi 22 juin 2004 : 2
motions de censure ont été déposées
lundi contre le Premier ministre Ariel
Sharon. L'une par le parti
ultra-orthodoxe Shass, portant sur la
politique sociale du gouvernement et de
la montée du chômage, a été rejetée
par 55 voix contre 50, sur les 120 que
compte la Knesset. La seconde présentée
par le parti de gauche Meretz et des
députés arabes, portait sur la
construction en cours d'un segment de la
barrière autour de la colonie juive
d'Ariel au coeur de la Cisjordanie
occupée. Elle a été rejetée par 55
voix contre 15 et 28 abstentions. Le Parti
travailliste a permis l'échec de ces
motions. Il a réclamé le portefeuille
des Finances pour son soutien dans le
nouveau gouvernement d'Ariel Sharon qui
doit s'allier aux Travaillistes s'il veut
obtenir la majorité au Parlement.
Mercredi 23 juin 2004 : L'ambassadeur
américain Dan Kurtzer à Tel Aviv a
appelé Israël à démanteler les
colonies sauvages créées depuis mars
2001 et à geler la colonisation,
conformément aux engagements pris en
juin 2003 au sommet d'Aqaba en Jordanie
par le Premier ministre israélien Ariel
Sharon. ** Le
journaliste américain Seymour Hersh a
accusé lundi, dans un article publié
par le magazine "The New Yorker",
les autorités israéliennes d'avoir
dépêché des commandos dans le nord de
l'Irak pour entraîner des peshmergas
kurdes. Un ancien responsable des
services de renseignements israéliens
également cité par le New Yorker a
indiqué que "en s'associant aux
Kurdes, Israël s'offre des yeux et des
oreilles en Iran, en Irak et en
Syrie." Des agents israéliens
auraient pénétré en territoire iranien
avec des commandos kurdes pour y
installer divers appareils destinés à
contrôler l'activité d'installations
nucléaires suspectes. Un porte-parole de
l'ambassade d'Israël aux Etats-Unis a
qualifié cet article "d'histoire
tout simplement fausse".
Jeudi 24 juin 2004 : La
radio publique a annoncé mardi que les
Etats-Unis ont interdit aux
"sociétés israéliennes de
répondre directement à des appels
d'offres en vue d'assurer la sécurité
aux Jeux Olympiques de Pékin en
2008" exigeant qu'elles soient
"obligatoirement sous-traitantes de
grandes compagnies internationales".
Ehud Olmert, ministre du Commerce et de
l'Industrie, effectue actuellement une
visite officielle en Chine. Il dirige une
délégation de 200 personnes, dont de
nombreux hommes d'affaires israéliens
experts des télécommunications, de la
biotechnologie, de l'environnement, de
l'agriculture et de la sécurité. Selon
ces derniers, cités par la radio,
"les industries de pointe
israéliennes espèrent s'associer à de
grandes sociétés internationales pour
pouvoir contourner les limitations sur
les ventes de produits sécuritaires
comportant des composantes ou du
savoir-faire américains". Ehud
Olmert a indiqué que "la Chine sera
le marché recherché prioritairement par
Israël pendant la prochaine
décennie." Le volume des échanges
bilatéraux sino-israéliens a atteint
1,8 milliard de dollars (1,49 milliard
d'euros), en augmentation régulière de
20 % par an. ** Lors
d'une réunion à huis clos qui s'est
tenue jeudi, le Premier ministre Ariel
Sharon a déclaré : "Arafat ne
quittera pas la Moukataa ces 45
prochaines années". Le président
de l'Autorité palestinienne, Yasser
Arafat, âgé de 74 ans, est assigné à
résidence depuis décembre 2001 dans son
quartier général à Ramallah. Les
médiateurs égyptiens sur le projet de
retrait israélien de la Bande de Gaza
souhaitent qu'Israël rende à
"Yasser Arafat sa liberté de
mouvement".
Vendredi 25 juin 2004 : La
compagnie aérienne nationale El Al a
suspendu jeudi ses vols à destination de
la Turquie en raison, selon les medias
israéliens, d'un désaccord avec les
autorités turques sur la sécurité à
l'aéroport international Attaturk
d'Istanbul.
Lundi 28 juin 2004 : Un
haut responsable a qualifié de
"grave erreur" la rencontre
entre Yasser Arafat et le ministre
français des Affaires étrangères,
Michel Barnier, mardi. **
Le vice-ministre
israélien de la Défense, Ze'ev Boim, a
déclaré dimanche lors du Conseil des
ministres que "dans les zones où
passe le mur de séparation, les
pénétrations terroristes sont réduites
à zéro". Le Mur de Sécurité,
qualifié de "mur de
l'apartheid" par l'Autorité
Nationale Palestinienne, est un projet
très controversé. D'une longueur totale
de 730 km une fois achevé,
l'édification de ce mur est l'un des
projets les plus coûteux jamais
réalisé par Israël d'un montant
estimé à 3,4 milliards de dollars. Ces
ouvrages sont censés empêcher les
attaques palestiniennes en Israël et
contre des colonies juives. Les
autorités israéliennes espèrent
terminer avant fin 2005 les travaux
lancés en juin 2002.
Mardi 29 juin 2004 : A
Jérusalem, le Premier ministre
israélien Ariel Sharon a déclaré lors
d'une réunion à huis clos avec des
parlementaires lundi qu'il avait décidé
d'accélérer l'évacuation des colons
juifs de la Bande de Gaza.
Mercredi 30 juin 2004 : Le
ministre de la Défense, le général
Shaul Mofaz, a annoncé mardi qu'il
annulait une visite qu'il devait
effectuer jeudi en Italie en raison de la
situation sécuritaire qui se dégrade. **
Dans une interview à la télévision
américaine en langue arabe Alhurra, le
ministre israélien des Affaires
étrangères Sylvan Shalom a affirmé que
son pays "souhaitait établir des
relations diplomatiques avec l'Irak mais
que c'était à ce dernier de
décider".
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