SOMMAIRE

ETATS-UNIS,
FIL-INFO-ETATS-UNIS ©, 2005, ARCHIVES, FEVRIER 2005



Mardi 1er février 2005 : La juge fédérale, Joyce Hens Green, a estimé que les prisonniers étrangers suspectés de terrorisme qui sont actuellement enfermés sur la base américaine de Guantanamo à Cuba pouvaient contester leur détention devant des tribunaux. Elle a souligné que "la lutte contre le terrorisme ne peut pas nier l'existence des droits les plus élémentaires pour lesquels des hommes de ce pays ont combattu et sont morts il y a plus de 200 ans". Un autre juge du tribunal fédéral de Washington avait estimé au contraire que les prisonniers de Guantanamo n'avaient pas de "droits constitutionnels".

Jeudi 3 février 2005 : 2 parlementaires américains, les sénateurs républicains Sam Brownback et Norm Coleman, ont appelé mardi "le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan à user de son autorité morale pour obtenir que le Conseil de sécurité prenne des mesures contre les exactions soudanaises au Darfour, faute de quoi il devrait démissionner" ajoutant "si le Conseil de sécurité ne réussit pas à prendre des mesures significatives qui mettront fin à la situation sur le terrain, M. Annan devrait démissionner en signe de protestation". Sam Brownback a demandé au Secrétaire général de l'ONU de "retourner au Darfour et confirmer au monde que la situation ne s'est pas améliorée", regrettant lors d'une conférence de presse que "la commission d'enquête de l'ONU ait échoué à qualifier la crise au Darfour de génocide". Pour Frank Wolf, "le Conseil de sécurité doit oeuvrer pour l'adoption d'une résolution qui devrait imposer des sanctions au gouvernement de Khartoum, notamment un embargo sur les armes, et prévoir un renforcement des effectifs et du mandat des troupes de l'Union africaine" poursuivant : "L'ONU a échoué, encore et encore, à éviter des génocides. Si en 2005 le Conseil de sécurité ne peut pas s'occuper d'un génocide, du viol de femmes et des incendies de villages systématiques qui se passent maintenant, on peut se demander : à quoi sert l'ONU au XXIe siècle ?". NDLR. Les Etats-Unis sont le second pays, derrière la Russie (ex-URSS), qui a apposé son veto le plus grand nombre de fois (76 jusqu'en 2003) dans l'histoire des Nations Unies. ** Le porte-parole de l'ONU, Fred Eckhard, a réagi à l'appel à la démission du Secrétaire général de l'ONU en indiquant que "seuls les Etats membres décident de l'action de l'ONU, et appeler le secrétaire général à démissionner s'il ne parvient pas à imposer une politique au Conseil de sécurité est contraire à la Charte de l'Organisation" ajoutant "le maximum qu'un secrétaire général puisse faire aux termes de la Charte est d'attirer l'attention du Conseil de sécurité sur toute menace pour la paix et la sécurité internationales. "C'est ce petit passage étroit qui lui donne un rôle politique et pas seulement administratif. Le rôle politique du secrétaire général a évolué et s'est étendu par la pratique au fil des années mais il reste que les Etats membres, en l'occurrence ceux du Conseil de sécurité, sont souverains". Concluant : "Il est erroné de présumer qu'il puisse d'une manière ou d'une autre les forcer à adopter une ligne d'action et que s'il échoue, il devrait démissionner, c'est incompatible avec la Charte".

Vendredi 4 février 2005 : Le Sénat a confirmé jeudi par 60 voix pour et 36 contre (toutes démocrates) la nomination d'Alberto Gonzales au poste de secrétaire à la Justice (Attorney General) en remplacement de John Ashcroft démissionnaire. Plusieurs organisations de défense des droits de l'Homme ont accusé Alberto Gonzales d'être "l'un des principaux responsables des abus commis au nom de la lutte contre le terrorisme, dans la prison irakienne d'Abou Ghraib ( ! ) ou sur la base américaine de Guantanamo à Cuba". La commission judiciaire du Sénat avait rejeté cette candidature le 21 janvier 2005. Alberto Gonzales devient le premier membre de la communauté hispanique nommé à la fonction d'attorney general. ** L'agence de Presse Associated Press (AP), qui se base sur un rapport secret de l'armée américaine, affirme avoir visionné des images montrant des gardes donner des coups de poing à des détenus, ou les déculotter avant de les enfermer. Un des films montre un homme attaché à un lit à roulettes pendant un interrogatoire. Des images vidéo filmées dans la base américaine de Guantanamo montrent que les prisonniers considérés comme de "fortes têtes semblent couramment maltraités par leurs geôliers, y compris par des femmes". ** La Maison Blanche a annoncé qu'Elliott Abrams, jusqu'à présent conseiller du président américain George W. Bush sur le Proche-Orient, a été nommé mercredi "conseiller national pour la sécurité adjoint chargé de la stratégie mondiale pour la démocratie" et également conseiller adjoint du président Bush. Il restera placé dans ses nouvelles fonctions sous l'autorité de Stephen Hadley, conseiller national pour la sécurité ajoutant qu'Elliott Abrams continuera "à assurer la surveillance du département du NSC (NDLR. Conseil national de sécurité) pour le Proche-Orient et l'Afrique du Nord" et, "en collaboration avec la secrétaire d'Etat (Condoleezza) Rice et M. Hadley, de s'impliquer dans le dossier israélo-palestinien". Elliott Abrams avait été nommé en décembre 2002 pour suivre ce dossier à la Maison Blanche. A 56 ans, il est considéré comme "l'un des plus fervents défenseurs du Premier ministre israélien Ariel Sharon à Washington". Il avait notamment fait partie de l'administration du président républicain Ronald Reagan, comme secrétaire d'Etat adjoint de 1981 à 1989. Dans le cadre de ces dernières fonctions, il était en charge de la politique américaine en Amérique latine. Il avait admis avoir fait de la rétention d'informations devant le Congrès sur les efforts de l'administration Reagan pour assister les "Contras", la guérilla anti-gouvernementale au Nicaragua. Ne reconnaissant pas la victoire des sandinistes lors des élections de 1984 au Nicaragua, les Etats-Unis avaient financé les mouvements contre-révolutionnaires (contras) en vendant des armes à l'Iran. A lire : La Dynastie des Bush par Catherine Durandin

Samedi 5 février 2005 : ONU : Un groupe se faisant appeler "Organisation du Jihad islamique" a revendiqué vendredi l'enlèvement près de l'université de Bagdad, de Giuliana Sgrena, 56 ans, journaliste au quotidien italien "Il Manifesto", journal communiste opposé à la guerre en Irak, qui interrogeait des réfugiés de Falloujah qui avaient fui l'assaut lancé en novembre 2004 par l'armée américaine. L'organisation de défense de la liberté de la presse, Reporters sans Frontières (RSF), a exprimé vendredi "sa très grande inquiétude" et demandé aux ravisseurs de "libérer dans les meilleurs délais cette envoyée spéciale chevronnée d'un quotidien qui a su rapporter la souffrance du peuple irakien depuis l'offensive américaine" rappelant que cet "enlèvement témoigne une nouvelle fois du danger permanent auquel sont confrontés les journalistes en Irak". ** 5 condamnés à mort du Connecticut ont entamé jeudi une grève de la faim pour protester contre leur mise à l'isolement. Ils jugent cette mesure "inhumaine, équivalant à une torture psychologique".

Mardi 8 février 2005 : Le président George W. Bush a présenté lundi un projet de budget de 2 570 milliards de dollars (2 000 milliards d'euros), prévoyant des réductions budgétaires dans des dizaines de programmes, portant sur l'éducation, l'aide médicale aux plus défavorisés ou le logement des handicapés. 150 programmes gouvernementaux devraient être éliminés ou fortement réduits, y compris les subventions à la compagnie de chemin de fer Amtrak, la recherche pétrolière ou les subventions pour l'embauche de policiers municipaux. Les programmes d'assistance seraient réduits de 137 milliards de dollars en 10 ans visant particulièrement Medicaid, la sécurité sociale pour les pauvres et les handicapés et égalememnt les aides aux agriculteurs, les bourses pour les étudiants ou les services médicaux pour les anciens combattants. Ces coupes se font en raison des projets en matière de défense, du coût des guerres d'Irak et d'Afghanistan et de nouvelles réductions fiscales et ne feront qu'accentuer un déficit total sur les 5 ans s'achevant en 2010 estimé à près de 1 400 milliards de dollars. Le Président Bush devrait réclamer au Congrès 81 milliards de dollars supplémentaires jusqu'à la fin 2005, "pour l'effort de guerre". ONU/IRAK : Après la publication du rapport préliminaire de l'ancien chef de la Réserve fédérale américaine Paul Volcker, mettant en cause Benon Sevan et son adjoint pour conduite contraire à l'éthique et mettant à mal l'intégrité des Nations Unies dans le cadre du programme "Pétrole contre nourriture" consenti à l'Irak, le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a annoncé la suspension des 2 personnes impliquées dans ce rapport : Benon Sevan, aujourd'hui à la retraite mais qui a été maintenu sur le rôle de l'ONU pour un dollar symbolique de salaire de façon à ce qu'il puisse être interrogé dans le cadre de cette affaire, et Joseph Stephanides, actuellement à la tête de la Division des affaires du Conseil de sécurité. Il doit prendre sa retraite dans 5 mois. Selon Fred Eckhard, le porte-parole de l'ONU, les 2 hommes ne pourront toucher leurs retraites de l'ONU.

Mercredi 9 février 2005 : Une commission sénatoriale a approuvé la nomination du juge fédéral Michael Chertoff à la tête du département américain de la Sécurité intérieure. Sa désignation devrait être entérinée dans le courant de la semaine par le Sénat. Le sénateur démocrate Carl Levin réclame toutefois de plus amples informations sur la position de cet ancien haut responsable du département de la Justice entre 2001 et 2003 à propos des méthodes d'interrogatoire dans le camp de prisonniers de Guantanamo. Rappelons que le président George W. Bush avait annoncé le 11 janvier 2005 la nomination de Michael Chertoff, 51 ans, responsable de la division affaires criminelles au département de la Justice, à la tête du ministère de la Sécurité intérieure, chargé notamment de coordonner la lutte antiterroriste aux Etats-Unis en remplacement de Tom Ridge qui a démissionné le 30 novembre 2004. Michael Chertoff avait été de 1994 à 1996 procureur indépendant dans le cadre de l'enquête dite "Whitewater" ouverte par le sénat américain sur des opérations immobilières du président démocrate Bill Clinton, prédécesseur de George W. Bush à la Maison-Blanche et son épouse Hillary, sénatrice de New York.

Vendredi 11 février 2005 : La Chambre des représentants a voté jeudi par 261 voix pour et 161 contre une loi visant à durcir le droit d'asile aux Etats-Unis en imposant aux candidats de fournir davantage de preuves des persécutions qu'ils risquent dans leur pays. Si la loi est adoptée par le Sénat, les demandeurs d'asile devront présenter des preuves pouvant "corroborer" que leur race, religion, appartenance politique ou sociale, ou nationalité, a été la source de persécutions dans leur pays d'origine. En outre, le juge appelé à statuer sera habilité à juger de la "crédibilité" des demandeurs d'asile en fondant sa décision sur toutes leurs déclarations orales ou écrites passées, quel que soit leur contexte. ONU : Le Secrétaire général, Kofi Annan, a transmis jeudi au Conseil de sécurité une lettre concernant les allégations d'abus sexuels à l'encontre du certains membres du personnel de la Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC). Signalant l'envoi auprès de la MONUC d'une équipe multi-disciplinaire du Département des opérations de maintien de la paix (DPKO selon son acronyme anglais) qui mène des enquêtes sous la direction de la Sous-Secrétaire générale, Angela Kane, le Secrétaire général indique que la Mission elle-même avait pris un certain nombre de mesures pour éliminer les comportements inappropriés, notamment une stricte politique de cantonnement et un couvre-feu pour les contingents militaires. Kofi Annan a réaffirmé son engagement personnel à "rester vigilant sur la question" et s'est engagé à "travailler sans relâche pour restaurer la confiance dans la mission des casques bleus comme l'une des missions les plus nobles qui soient" ajoutant que "les abus sexuels commis par les casques bleus sont signalés, au rang des situations préoccupantes" dans le dernier rapport du Secrétaire général portant sur la situation des enfants et les conflits armés.

Samedi 12 février 2005 : Un sous-lieutenant de l'armée américaine, Ilario G. Pantano âgé de 33 ans, a été inculpé de meurtre prémédité pour avoir abattu 2 Irakiens le 15 avril 2004 lors de la fouille d'un véhicule en Irak. Selon son avocat, l'accusé "s'est cru en danger, il a tiré et les a tués. C'est ce qu'on fait aux terroristes qui n'écoutent pas les ordres". ONU : Le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a rendu public, vendredi son dernier rapport auprès du Conseil de sécurité sur les armes légères. Kofi Annan indique que "d'importants progrès ont été accomplis dans des domaines clefs, comme par exemple le renforcement de la coopération pour permettre aux Etats de tracer les armes légères et de petit calibre illicites, la création systématique de mécanismes de contrôle de l'application des sanctions et l'adoption de mesures plus vigoureuses en cas de violation des embargos sur les armes". Le Secrétaire général souligne que "le Conseil de sécurité a continué d'encourager les Etats qui ne l'ont pas encore fait à prendre les mesures nécessaires, législatives ou autres, y compris l'utilisation de certificats authentifiés d'utilisateur final, pour assurer un contrôle efficace de l'exportation et du transit des armes légères". Le Secrétaire général "recommande que le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale constituent, afin de faciliter l'élaboration d'une politique cohérente et globale des Nations Unies en matière d'armes légères, un petit comité chargé d'étudier les modalités de collaboration à ce sujet entre les deux organes". Plus de détails : Campagne mondiale pour la prévention de la violence (format pdf) par l'OMS, Organisation Mondiale de la Santé ; Notre édition du 10 octobre 2003 (Grande-Bretagne) ; Campagne pour limiter la prolifération et l'usage incontrôlé des armes légères ; ACAT : Limiter la prolifération et l'usage incontrôlé des armes légères

Mardi 15 février 2005 :
Après l'assassinat du Premier ministre libanais, Rafik Hariri, la Maison Blanche a parlé d'un "terrible rappel que le peuple libanais devait pouvoir poursuivre ses aspirations et déterminer son propre avenir politique, libéré de la violence, de l'intimidation et libéré de l'occupation syrienne". ** Le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), dont le siège est à Genève en Suisse, Jakob Kellenberger, a entamé lundi une visite à Washington où il doit rencontrer le président George W. Bush, la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice, le secrétaire à la défense Donald Rumsfeld et le conseiller à la sécurité nationale Steven Hadley. Jakob Kellenberger doit notamment aborder "la question du traitement des détenus de la base américaine de Guantanamo, sur l'île de Cuba" pour lequel "nous avons toujours d'importants sujets de préoccupation à cet égard" a indiqué le Président du CICR. Le CICR avait publié un rapport dans lequel étaient évoquées "des pratiques assimilables à des tortures effectuées par les soldats américains lors des interrogatoires". Le Pentagone avait démenti que des prisonniers aient été maltraités, voire torturés, à Guantanamo. Le CICR rend régulièrement visite depuis début 2002 aux 600 prisonniers détenus à Guantanamo. La plupart des détenus ont été capturés lors de l'invasion américaine en Afghanistan il y a 3 ans sans statut de prisonniers de guerre, ce qui ne leur permet pas de bénéficier des quatrièmes conventions de Genève sur le traitement des prisonniers de guerre. Les Etats-Unis les soupçonnent d'être liés aux talibans ou au réseau terroriste Al-Qaïda.

Mercredi 16 février 2005 : Plusieurs aéroports ont annoncé qu'ils n'effectueront pas les travaux nécessaires pour accueillir le plus gros avion commercial du monde, qui sera mis en service en 2006, l'Airbus A380 (NDLR. concurrent direct de Boeing) estimant que "la faible demande pour l'A380 aux Etats-Unis ne justifie pas un tel coût et de tels désagréments". Selon l'Administration fédérale de l'aviation (FAA), 4 aéroports (John F. Kennedy à New York, San Francisco, Los Angeles et Miami) ont engagé des démarches pour accueillir l'A380. 2 autres (Anchorage et Memphis) travaillent avec la FAA pour que la version cargo du très gros porteur puisse se poser sur leurs pistes. L'aéroport d'Atlanta, l'un des plus fréquentés des Etats-Unis, a annoncé qu'il n'accueillerait pas l'A380. L'appareil ne devrait pas non plus pouvoir se poser à Denver ou à Las Vegas.

Jeudi 17 février 2005 : La Cour fédérale de Washington a estimé mardi que les 2 journalistes, Judith Miller et Matthew Cooper, du "New York Times" et de "Time magazine", commettaient un outrage au tribunal en refusant de coopérer avec la justice argumentant "Il n'existe pas de privilège découlant du premier amendement (de la Constitution, garantissant la liberté de la presse) qui protège les éléments recherchés" dans l'enquête. Ils risquent chacun jusqu'à 18 mois de prison. Leurs avocats ont indiqué qu'ils feraient appel jusqu'à la Cour Suprême si nécessaire. Les 2 journalistes se sont dit prêts à aller en prison pour défendre la liberté de la presse déclarant : "Nous ne réclamons pas un privilège extraordinaire. Seulement l'équivalent de la clause de confidentialité qui est accordée aux psychiatres et au clergé parce que sans ça, on ne peut pas travailler". L'enquête, dans laquelle ces 2 journalistes sont appelés à révéler leurs sources, "cherche à déterminer si un responsable de la Maison Blanche a divulgué à la presse l'appartenance à la CIA de Valerie Plame, épouse d'un ancien ambassadeur, Joseph Wilson". Révéler l'identité d'un membre de la CIA est un acte criminel aux Etats-Unis. L'organisation de défense de la liberté de la presse, Reporters sans frontières (RSF) a estimé que la décision compromettait le droit à l'information des Américains : "c'est le rôle de contre-pouvoir de la presse qui est ici en cause. La justice américaine doit comprendre que, sans secret des sources garanti aux journalistes devant les tribunaux, aucune personne disposant d'informations sensibles n'osera plus les leur remettre".

Vendredi 18 février 2005 : Le président George W. Bush a nommé jeudi le diplomate John Negroponte, ex-ambassadeur des Etats-Unis à l'ONU, ambassadeur en Irak depuis le 19 avril 2004, au nouveau poste de directeur du renseignement national (DNI), qui chapeautera et coordonnera l’ensemble des services de renseignement américains, dont la CIA, soit une quinzaine d'organismes, employant au total 100 000 civils et militaires. Le Pentagone contrôle 80 % du budget annuel total - 40 milliards de dollars - de ces agences. Le président Bush a précisé que l’adjoint de John Negroponte serait le général John Hayden, qui est l’actuel directeur de la NSA (National Security Agency), l’agence pour la sécurité nationale chargée du renseignement électronique. John Negroponte sera chargé de superviser et coordonner l'action des 15 agences américaines de renseignement, à commencer par la CIA, l'Agence centrale de renseignement. ** ENVIRONNEMENT : Le Fonds mondial pour la nature (WWF) a publié mercredi un rapport de 18 pages intitulé "La pointe de l'iceberg : la contamination chimique de l'Arctique" qui révèle que l'Arctique "est en train de devenir le dépotoir des produits chimiques de la planète". Le WWF précise que "la contamination des animaux fait peser une menace sur les peuples indigènes qui comptent sur ces espèces pour se nourrir. Les ours polaires sont affectés principalement dans leurs systèmes immunitaires, hormonaux et de reproduction. Les poissons, les phoques et les baleines sont aussi touchés. Les polluants mis en cause vont de pesticides interdits, comme le DDT, aux retardateurs d'incendie utilisés dans les meubles et le matériel informatique. Ils sont dirigés vers l'Arctique par les courants marins ou par l'air. On les retrouve, piégés par la glace, dans des concentrations supérieures à celles observées dans les pays d'origine. Ils sont libérés ensuite peu à peu dans les océans, parfois avec des années de retard".

Samedi 19 février 2005 : Le secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld a demandé devant une commission du Sénat la réactivation d'un programme de faisabilité de bombes nucléaires baptisées "Robust Nuclear Earth Penetrator, RNEP" destinées à pénétrer en profondeur dans des bunkers souterrains. Ce projet, lancé en 2002, avait été annulé à la fin 2004 par le Congrès, des études financières montrant que la production de l'arme coûterait quelque 500 millions de dollars au Trésor américain. Lorsque ce projet de nouvelle arme avait été évoqué aux Etats-Unis, des experts et des parlementaires comme la démocrate Dianne Feinstein avaient souligné qu'elle allait à contre-courant du principe de la dissuasion car cette arme nucléaire était destinée à devenir une arme tactique. La puissance de la RNEP pourrait être 10 fois supérieure à celle de la bombe d'Hiroshima. Plus de détails : Mini-nuke, vers une guerre nucléaire en Irak !

Lundi 21 février 2005 :
Le secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld a plaidé devant une Commission du Sénat pour la mise en place d'un programme de 42 millions de dollars visant à améliorer les conditions de détention sur la base américaine de Guantanamo à Cuba pour "se conformer aux Conventions de Genève sur les emprisonnements de longue durée". Le chef d'état-major interarmées américain, le général Richard Myers, a quant à lui déclaré : "Nous nous orientons vers des conditions de longue détention parce qu'il y a quelques prisonniers à Guantanamo qui sont suffisamment mauvais au point que vous ne vouliez pas les libérer". Environ 650 prisonniers originaires de plus d'une vingtaine de pays, capturés pour la plupart en Afghanistan à l'automne 2001 et soupçonnés de terrorisme, sont détenus à Guantanamo. Washington considère ces prisonniers comme des "combattants illégaux", leur refusant le statut de prisonniers de guerre prévu par la troisième Convention de Genève. Le Pentagone a décidé l'an dernier de créer des tribunaux militaires d'exception chargés d'examiner le statut de "combattant ennemi" des détenus à Guantanamo, comme une parade à la décision de la Cour suprême d'autoriser ces détenus à contester leur détention devant la justice civile. ONU : Après 4 ans de débats, la commission juridique de l'Assemblée de l'ONU a adopté vendredi soir, par 71 voix pour, 35 contre et 43 abstentions, une déclaration non contraignante, présentée par le Honduras, appelant les gouvernements à interdire toutes les formes de clonage humain y compris les recherches sur les cellules souches embryonnaires. Le texte doit maintenant être présenté à l'Assemblée générale devant ses 191 Etats membres.

Jeudi 24 février 2005 : ONU : Le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, Kieran Prendergast, a salué mercredi lors d'une séance du Conseil de sécurité consacrée à la situation au Moyen-Orient "les espoirs de progrès vers la paix". Il a cependant averti que "le manque d'amélioration dans la vie quotidienne des Palestiniens constituait une menace grave à la viabilité du processus de paix qui a été relancé" précisant que "en dépit de l'amélioration considérable de l'environnement politique et des mesures initiales prises par Israël, la plupart des restrictions imposées à la circulation des Palestiniens restent en vigueur sous la forme de postes de contrôle, de couvre-feux et d'un système de permis". Il a noté que "Le Gouvernement israélien a libéré 500 prisonniers palestiniens le 21 février" sur les 900 prévus, ajoutant "les négociations pour lever les entraves au retrait israélien se poursuivent", et "nous espérons que le contrôle de Jéricho, ainsi que de Tulkarem, Qalqiliya, Bethléem et Ramallah serait bientôt rendu à l'Autorité palestinienne". Kieran Prendergast a exhorté le Gouvernement israélien, concernant la poursuite de la construction de la barrière de sécurité, "à gérer ses besoins légitimes en matière de sécurité de façon à ne pas accroître les souffrances des Palestiniens, à préjuger des questions sur le statut final ou menacer les perspectives de paix à plus long terme en rendant plus difficile la création d'un Etat palestinien viable et d'un seul tenant". Concernant l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNWRA), il a indiqué que les "bouclages fréquents et prolongés de Karni, le point de passage vers Gaza, ont provoqué, au port d'Ashdod, une accumulation de plus de 900 conteneurs attendus par l'UNRWA", lesquels avaient coûté à l'agence plus de 4,5 millions de dollars de frais de stockage et de droits de retard depuis mars 2004.

Vendredi 25 février 2005 : ONU : Le Conseil de sécurité des Nations Unies a débuté mercredi 23 février 2005, sous la présidence du Bénin, un débat public sur les enfants dans les conflits armés. Pierre-André Wiltzer, Haut Représentant pour la Sécurité et la Prévention des conflits, y représentera la France. La France s'est fortement mobilisée depuis plusieurs années en faveur des enfants victimes des conflits armés, et en particulier des enfants soldats (encore 300 000 dans le monde ; des dizaines de milliers de filles sont aussi victimes de viols ou d'autres formes de violence sexuelle, parfois en résultat d'une méthode délibérée de guerre). Plusieurs résolutions ont été adoptées à son initiative depuis 1999 au Conseil de sécurité sur cette question, notamment la résolution 1379 (20 novembre 2001), qui a ouvert la voie à des sanctions, en demandant au Secrétaire général de soumettre au Conseil une liste des parties à un conflit armé recrutant ou utilisant des enfants soldats, ou encore la résolution 1539 (22 avril 2004) qui visait à établir un système de surveillance et de suivi du problème. Le débat de mercredi devrait conduire à l'adoption d'une nouvelle résolution, co-parrainée par la France et le Bénin, qui devrait renforcer ce dispositif. Elle agit enfin avec ses partenaires de l'Union européenne, dans le cadre des lignes directrices sur les enfants dans les conflits armés adoptées par l'Union européenne en décembre 2003, pour rappeler leurs obligations internationales aux pays concernés et coopérer avec eux en faveur de l'élimination du recrutement d'enfants soldats.

Samedi 26 février 2005 : DEMOGRAPHIE : La Division de la population des Nations Unies (POPIN, United Nations Population Information Network), a publié vendredi un rapport sur l'état de la population dans le monde intitulé "Révision 2004" des "Projections démographiques mondiales (1950-2050)" qui révèle que d'ici 2050, la population mondiale atteindra les 9,5 milliards d'habitants précisant que cette croissance concerne surtout les pays les plus pauvres où la population passera de 5,3 à 7,8 milliards de personnes. Selon les experts, l'Afghanistan, le Burkina Faso, le Burundi ou le Tchad pourraient voir leur population tripler. L'Inde et la Chine totaliseront à eux deux 50 % de la population mondiale contre 40 % actuellement. La population des pays riches reste inchangée à 1,2 milliards d'habitants. L'épidémie de sida, où sur 60 pays les plus durement frappés, 30 sont les pays les plus pauvres a été prise ne compte dans cette étude. Dans les pays du sud de l'Afrique, zone la plus affectée par le sida, l'espérance de vie de 62 ans en 1995 est passée à 48 ans dans les années 2000 - 2005 et atteindra les 43 ans d'ici 10 ans.

Lundi 28 février 2005 : Ouverture lundi au siège de l'ONU à New York, dans le cadre de la 49ème session de la Commission de la condition de la femme, d'une réunion d'examen et d'évaluation des progrès accomplis en 10 ans depuis l'adoption du "Programme d'action" de Beijing (Pékin, Chine), pour promouvoir les droits des femmes, qui se clôturera le 11 mars 2005, après la célébration de la Journée internationale de la femme, le 8 mars 2005. Selon un communiqué de la Division de la promotion de la femme de l'ONU (Division for the Advancement of Women, DAW), "10 ans après la quatrième Conférence mondiale sur les femmes tenue à Beijing (Pékin) du 4 au 11 septembre 1995, l'Organisation des Nations Unies donnera l'occasion aux décideurs et experts des gouvernements du monde entier de faire le bilan des progrès enregistrés en matière de promotion de l'égalité des sexes et d'autonomisation des femmes et des filles et de prendre des mesures concrètes pour l'avenir. La Division de la promotion de la femme de l'ONU relève que d'énormes progrès ont été enregistrés depuis Pékin, notamment avec l'adoption de "davantage de lois plus équitables, qui protègent les femmes contre la discrimination, les sévices et la violence" ajoutant qu'il "reste encore beaucoup à faire pour mettre en pratique le Programme d'action, en particulier pour ce qui est de réduire la pauvreté, d'améliorer la santé, d'offrir des possibilités de promotion économique et politique et de réduire les violations des droits de l'homme", a indiqué Rachel Mayanja, conseillère spéciale du Secrétaire général pour la parité et la promotion de la femme.



 

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