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ETATS-UNIS, FIL-INFO-ETATS-UNIS
©, 2005, ARCHIVES, FEVRIER 2005
- Mardi
1er février 2005 : La juge fédérale, Joyce
Hens Green, a estimé que les prisonniers
étrangers suspectés de terrorisme qui sont
actuellement enfermés sur la base américaine de
Guantanamo à Cuba pouvaient contester leur
détention devant des tribunaux. Elle a souligné
que "la lutte contre le terrorisme ne peut
pas nier l'existence des droits les plus
élémentaires pour lesquels des hommes de ce
pays ont combattu et sont morts il y a plus de
200 ans". Un autre juge du tribunal
fédéral de Washington avait estimé au
contraire que les prisonniers de Guantanamo
n'avaient pas de "droits
constitutionnels".
Jeudi 3 février 2005 : 2
parlementaires américains, les sénateurs
républicains Sam Brownback et Norm Coleman, ont
appelé mardi "le secrétaire général de
l'ONU Kofi Annan à user de son
autorité morale pour obtenir que le Conseil de
sécurité prenne des mesures contre les
exactions soudanaises au Darfour, faute de quoi
il devrait démissionner" ajoutant "si
le Conseil de sécurité ne réussit pas à
prendre des mesures significatives qui mettront
fin à la situation sur le terrain, M. Annan
devrait démissionner en signe de
protestation". Sam Brownback a demandé au
Secrétaire général de l'ONU de "retourner
au Darfour et confirmer au monde que la situation
ne s'est pas améliorée", regrettant lors
d'une conférence de presse que "la
commission d'enquête de l'ONU ait échoué à
qualifier la crise au Darfour de génocide".
Pour Frank Wolf, "le Conseil de sécurité
doit oeuvrer pour l'adoption d'une résolution
qui devrait imposer des sanctions au gouvernement
de Khartoum, notamment un embargo sur les armes,
et prévoir un renforcement des effectifs et du
mandat des troupes de l'Union africaine"
poursuivant : "L'ONU a échoué, encore et
encore, à éviter des génocides. Si en 2005 le
Conseil de sécurité ne peut pas s'occuper d'un
génocide, du viol de femmes et des incendies de
villages systématiques qui se passent
maintenant, on peut se demander : à quoi sert
l'ONU au XXIe siècle ?". NDLR. Les
Etats-Unis sont le second pays, derrière la
Russie (ex-URSS), qui a apposé son veto le plus
grand nombre de fois (76 jusqu'en 2003) dans
l'histoire des Nations Unies. ** Le
porte-parole de l'ONU, Fred Eckhard, a réagi à
l'appel à la démission du Secrétaire général
de l'ONU en indiquant que "seuls les Etats
membres décident de l'action de l'ONU, et
appeler le secrétaire général à démissionner
s'il ne parvient pas à imposer une politique au
Conseil de sécurité est contraire à la Charte
de l'Organisation" ajoutant "le maximum
qu'un secrétaire général puisse faire aux
termes de la Charte est d'attirer l'attention du
Conseil de sécurité sur toute menace pour la
paix et la sécurité internationales.
"C'est ce petit passage étroit qui lui
donne un rôle politique et pas seulement
administratif. Le rôle politique du secrétaire
général a évolué et s'est étendu par la
pratique au fil des années mais il reste que les
Etats membres, en l'occurrence ceux du Conseil de
sécurité, sont souverains". Concluant :
"Il est erroné de présumer qu'il puisse
d'une manière ou d'une autre les forcer à
adopter une ligne d'action et que s'il échoue,
il devrait démissionner, c'est incompatible avec
la Charte".
Vendredi 4 février 2005 : Le Sénat a
confirmé jeudi par 60 voix pour et 36 contre
(toutes démocrates) la nomination d'Alberto
Gonzales au poste de secrétaire à la Justice
(Attorney General) en remplacement de John
Ashcroft démissionnaire. Plusieurs organisations
de défense des droits de l'Homme ont accusé
Alberto Gonzales d'être "l'un des
principaux responsables des abus commis au nom de
la lutte contre le terrorisme, dans la prison irakienne d'Abou
Ghraib ( ! ) ou sur la base américaine
de Guantanamo à Cuba". La
commission judiciaire du Sénat avait rejeté
cette candidature le 21 janvier 2005. Alberto
Gonzales devient le premier membre de la
communauté hispanique nommé à la fonction
d'attorney general. ** L'agence de
Presse Associated Press (AP), qui se base sur un
rapport secret de l'armée américaine, affirme
avoir visionné des images montrant des gardes
donner des coups de poing à des détenus, ou les
déculotter avant de les enfermer. Un des films
montre un homme attaché à un lit à roulettes
pendant un interrogatoire. Des images vidéo
filmées dans la base américaine de Guantanamo
montrent que les prisonniers considérés comme
de "fortes têtes semblent couramment
maltraités par leurs geôliers, y compris par
des femmes". ** La Maison
Blanche a annoncé qu'Elliott Abrams,
jusqu'à présent conseiller du président
américain George W. Bush sur le Proche-Orient, a
été nommé mercredi "conseiller national
pour la sécurité adjoint chargé de la
stratégie mondiale pour la démocratie" et
également conseiller adjoint du président Bush.
Il restera placé dans ses nouvelles fonctions
sous l'autorité de Stephen Hadley, conseiller
national pour la sécurité ajoutant qu'Elliott
Abrams continuera "à assurer la
surveillance du département du NSC (NDLR.
Conseil national de sécurité) pour le
Proche-Orient et l'Afrique du Nord" et,
"en collaboration avec la secrétaire d'Etat
(Condoleezza) Rice et M. Hadley, de s'impliquer
dans le dossier israélo-palestinien".
Elliott Abrams avait été nommé en décembre
2002 pour suivre ce dossier à la Maison Blanche.
A 56 ans, il est considéré comme "l'un des
plus fervents défenseurs du Premier ministre
israélien Ariel Sharon à Washington". Il
avait notamment fait partie de l'administration
du président républicain Ronald Reagan, comme
secrétaire d'Etat adjoint de 1981 à 1989. Dans
le cadre de ces dernières fonctions, il était
en charge de la politique américaine en
Amérique latine. Il avait admis avoir fait de la
rétention d'informations devant le Congrès sur
les efforts de l'administration Reagan pour
assister les "Contras", la guérilla
anti-gouvernementale au Nicaragua. Ne
reconnaissant pas la victoire des sandinistes
lors des élections de 1984 au Nicaragua, les
Etats-Unis avaient financé les mouvements
contre-révolutionnaires (contras) en vendant des
armes à l'Iran. A lire : La Dynastie des Bush par
Catherine Durandin
Samedi 5 février 2005 : ONU : Un groupe
se faisant appeler "Organisation du Jihad
islamique" a revendiqué vendredi
l'enlèvement près de l'université de Bagdad,
de Giuliana Sgrena, 56 ans, journaliste au
quotidien italien "Il
Manifesto", journal communiste
opposé à la guerre en Irak, qui interrogeait
des réfugiés de Falloujah qui avaient fui
l'assaut lancé en novembre 2004 par l'armée
américaine. L'organisation de défense de la
liberté de la presse, Reporters sans Frontières
(RSF), a exprimé vendredi "sa très grande
inquiétude" et demandé aux ravisseurs de
"libérer dans les meilleurs délais cette
envoyée spéciale chevronnée d'un quotidien qui
a su rapporter la souffrance du peuple irakien
depuis l'offensive américaine" rappelant
que cet "enlèvement témoigne une nouvelle
fois du danger permanent auquel sont confrontés
les journalistes en Irak". ** 5
condamnés à mort du Connecticut ont entamé
jeudi une grève de la faim pour protester contre
leur mise à l'isolement. Ils jugent cette mesure
"inhumaine, équivalant à une torture
psychologique".
Mardi 8 février 2005 : Le
président George W. Bush a présenté lundi un
projet de budget de 2 570 milliards de dollars (2
000 milliards d'euros), prévoyant des
réductions budgétaires dans des dizaines de
programmes, portant sur l'éducation, l'aide
médicale aux plus défavorisés ou le logement
des handicapés. 150 programmes gouvernementaux
devraient être éliminés ou fortement réduits,
y compris les subventions à la compagnie de
chemin de fer Amtrak, la
recherche pétrolière ou les subventions pour
l'embauche de policiers municipaux. Les
programmes d'assistance seraient réduits de 137
milliards de dollars en 10 ans visant
particulièrement Medicaid, la sécurité sociale
pour les pauvres et les handicapés et
égalememnt les aides aux agriculteurs, les
bourses pour les étudiants ou les services
médicaux pour les anciens combattants. Ces
coupes se font en raison des projets en matière
de défense, du coût des guerres d'Irak et
d'Afghanistan et de nouvelles réductions
fiscales et ne feront qu'accentuer un déficit
total sur les 5 ans s'achevant en 2010 estimé à
près de 1 400 milliards de dollars. Le
Président Bush devrait réclamer au Congrès 81
milliards de dollars supplémentaires jusqu'à la
fin 2005, "pour l'effort de guerre". ONU/IRAK
: Après la publication du rapport
préliminaire de l'ancien chef de la Réserve fédérale américaine Paul
Volcker, mettant en cause Benon Sevan et son
adjoint pour conduite contraire à l'éthique et
mettant à mal l'intégrité des Nations Unies
dans le cadre du programme "Pétrole contre
nourriture" consenti à l'Irak,
le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a
annoncé la suspension des 2 personnes
impliquées dans ce rapport : Benon Sevan,
aujourd'hui à la retraite mais qui a été
maintenu sur le rôle de l'ONU pour un dollar
symbolique de salaire de façon à ce qu'il
puisse être interrogé dans le cadre de cette
affaire, et Joseph Stephanides, actuellement à
la tête de la Division des affaires du Conseil
de sécurité. Il doit prendre sa retraite dans 5
mois. Selon Fred Eckhard, le porte-parole de
l'ONU, les 2 hommes ne pourront toucher leurs
retraites de l'ONU.
Mercredi 9 février 2005 : Une
commission sénatoriale a approuvé la nomination
du juge fédéral Michael Chertoff à la tête du
département américain de la Sécurité
intérieure. Sa désignation devrait être
entérinée dans le courant de la semaine par le
Sénat. Le sénateur démocrate Carl Levin
réclame toutefois de plus amples informations
sur la position de cet ancien haut responsable du
département de la Justice entre 2001 et 2003 à
propos des méthodes d'interrogatoire dans le
camp de prisonniers de Guantanamo. Rappelons que
le président George W. Bush avait annoncé le 11
janvier 2005 la nomination de Michael Chertoff,
51 ans, responsable de la division affaires
criminelles au département de la Justice, à la
tête du ministère de la Sécurité intérieure,
chargé notamment de coordonner la lutte
antiterroriste aux Etats-Unis en remplacement de
Tom Ridge qui a démissionné le 30 novembre
2004. Michael Chertoff avait été de 1994 à
1996 procureur indépendant dans le cadre de
l'enquête dite "Whitewater" ouverte
par le sénat américain sur des opérations
immobilières du président démocrate Bill
Clinton, prédécesseur de George W. Bush à la
Maison-Blanche et son épouse Hillary, sénatrice
de New York.
Vendredi 11 février 2005 : La Chambre
des représentants a voté jeudi par 261 voix
pour et 161 contre une loi visant à durcir le
droit d'asile aux Etats-Unis en imposant aux
candidats de fournir davantage de preuves des
persécutions qu'ils risquent dans leur pays. Si
la loi est adoptée par le Sénat, les demandeurs
d'asile devront présenter des preuves pouvant
"corroborer" que leur race, religion,
appartenance politique ou sociale, ou
nationalité, a été la source de persécutions
dans leur pays d'origine. En outre, le juge
appelé à statuer sera habilité à juger de la
"crédibilité" des demandeurs d'asile
en fondant sa décision sur toutes leurs
déclarations orales ou écrites passées, quel
que soit leur contexte. ONU : Le
Secrétaire général, Kofi Annan, a transmis
jeudi au Conseil de sécurité une lettre
concernant les allégations d'abus sexuels à
l'encontre du certains membres du personnel de la
Mission de l'Organisation des Nations Unies en
République démocratique du Congo (MONUC).
Signalant l'envoi auprès de la MONUC d'une
équipe multi-disciplinaire du Département des
opérations de maintien de la paix (DPKO selon
son acronyme anglais) qui mène des enquêtes
sous la direction de la Sous-Secrétaire
générale, Angela Kane, le Secrétaire général
indique que la Mission elle-même avait pris un
certain nombre de mesures pour éliminer les
comportements inappropriés, notamment une
stricte politique de cantonnement et un
couvre-feu pour les contingents militaires. Kofi
Annan a réaffirmé son engagement personnel à
"rester vigilant sur la question" et
s'est engagé à "travailler sans relâche
pour restaurer la confiance dans la mission des
casques bleus comme l'une des missions les plus
nobles qui soient" ajoutant que "les
abus sexuels commis par les casques bleus sont
signalés, au rang des situations
préoccupantes" dans le dernier rapport du
Secrétaire général portant sur la situation
des enfants et les conflits armés.
Samedi 12 février 2005 : Un
sous-lieutenant de l'armée américaine, Ilario
G. Pantano âgé de 33 ans, a été inculpé de
meurtre prémédité pour avoir abattu 2 Irakiens
le 15 avril 2004 lors de la fouille d'un
véhicule en Irak. Selon son avocat, l'accusé
"s'est cru en danger, il a tiré et les a
tués. C'est ce qu'on fait aux terroristes qui
n'écoutent pas les ordres". ONU : Le
Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a
rendu public, vendredi son dernier rapport
auprès du Conseil de sécurité sur les armes
légères. Kofi Annan indique que
"d'importants progrès ont été accomplis
dans des domaines clefs, comme par exemple le
renforcement de la coopération pour permettre
aux Etats de tracer les armes légères et de
petit calibre illicites, la création
systématique de mécanismes de contrôle de
l'application des sanctions et l'adoption de
mesures plus vigoureuses en cas de violation des
embargos sur les armes". Le Secrétaire
général souligne que "le Conseil de
sécurité a continué d'encourager les Etats qui
ne l'ont pas encore fait à prendre les mesures
nécessaires, législatives ou autres, y compris
l'utilisation de certificats authentifiés
d'utilisateur final, pour assurer un contrôle
efficace de l'exportation et du transit des armes
légères". Le Secrétaire général
"recommande que le Conseil de sécurité et
l'Assemblée générale constituent, afin de
faciliter l'élaboration d'une politique
cohérente et globale des Nations Unies en
matière d'armes légères, un petit comité
chargé d'étudier les modalités de
collaboration à ce sujet entre les deux
organes". Plus de détails : Campagne mondiale pour la
prévention de la violence (format pdf) par
l'OMS, Organisation Mondiale de la Santé ; Notre édition du 10 octobre 2003
(Grande-Bretagne) ; Campagne pour limiter la
prolifération et l'usage incontrôlé des armes
légères ; ACAT :
Limiter la prolifération et l'usage incontrôlé
des armes légères
Mardi 15 février 2005 : Après
l'assassinat du Premier ministre libanais, Rafik
Hariri, la Maison Blanche a parlé d'un
"terrible rappel que le peuple libanais
devait pouvoir poursuivre ses aspirations et
déterminer son propre avenir politique, libéré
de la violence, de l'intimidation et libéré de
l'occupation syrienne". **
Le président du Comité
international de la Croix-Rouge (CICR),
dont le siège est à Genève en Suisse, Jakob
Kellenberger, a entamé lundi une visite à
Washington où il doit rencontrer le président
George W. Bush, la secrétaire d'Etat Condoleezza
Rice, le secrétaire à la défense Donald
Rumsfeld et le conseiller à la sécurité
nationale Steven Hadley. Jakob Kellenberger doit
notamment aborder "la question du traitement
des détenus de la base américaine de
Guantanamo, sur l'île de Cuba" pour lequel
"nous avons toujours d'importants sujets de
préoccupation à cet égard" a indiqué le
Président du CICR. Le CICR avait publié un
rapport dans lequel étaient évoquées "des
pratiques assimilables à des tortures
effectuées par les soldats américains lors des
interrogatoires". Le Pentagone avait
démenti que des prisonniers aient été
maltraités, voire torturés, à Guantanamo. Le
CICR rend régulièrement visite depuis début
2002 aux 600 prisonniers détenus à Guantanamo.
La plupart des détenus ont été capturés lors
de l'invasion américaine en Afghanistan il y a 3
ans sans statut de prisonniers de guerre, ce qui
ne leur permet pas de bénéficier des
quatrièmes conventions de Genève sur le
traitement des prisonniers de guerre. Les
Etats-Unis les soupçonnent d'être liés aux
talibans ou au réseau terroriste Al-Qaïda.
Mercredi 16 février 2005 : Plusieurs
aéroports ont annoncé qu'ils n'effectueront pas
les travaux nécessaires pour accueillir le plus
gros avion commercial du monde, qui sera mis en
service en 2006, l'Airbus A380 (NDLR.
concurrent direct de Boeing) estimant que
"la faible demande pour l'A380 aux
Etats-Unis ne justifie pas un tel coût et de
tels désagréments". Selon l'Administration
fédérale de l'aviation (FAA), 4
aéroports (John F. Kennedy à New York, San
Francisco, Los Angeles et Miami) ont engagé des
démarches pour accueillir l'A380. 2 autres
(Anchorage et Memphis) travaillent avec la FAA
pour que la version cargo du très gros porteur
puisse se poser sur leurs pistes. L'aéroport
d'Atlanta, l'un des plus fréquentés des
Etats-Unis, a annoncé qu'il n'accueillerait pas
l'A380. L'appareil ne devrait pas non plus
pouvoir se poser à Denver ou à Las Vegas.
Jeudi 17 février 2005 : La Cour
fédérale de Washington a estimé mardi que les
2 journalistes, Judith Miller et Matthew Cooper,
du "New York Times" et
de "Time magazine",
commettaient un outrage au tribunal en refusant
de coopérer avec la justice argumentant "Il
n'existe pas de privilège découlant du premier
amendement (de la Constitution, garantissant la
liberté de la presse) qui protège les
éléments recherchés" dans l'enquête. Ils
risquent chacun jusqu'à 18 mois de prison. Leurs
avocats ont indiqué qu'ils feraient appel
jusqu'à la Cour Suprême si nécessaire. Les 2
journalistes se sont dit prêts à aller en
prison pour défendre la liberté de la presse
déclarant : "Nous ne réclamons pas un
privilège extraordinaire. Seulement
l'équivalent de la clause de confidentialité
qui est accordée aux psychiatres et au clergé
parce que sans ça, on ne peut pas
travailler". L'enquête, dans laquelle ces 2
journalistes sont appelés à révéler leurs
sources, "cherche à déterminer si un
responsable de la Maison Blanche a divulgué à
la presse l'appartenance à la CIA de Valerie
Plame, épouse d'un ancien ambassadeur, Joseph
Wilson". Révéler l'identité d'un membre
de la CIA est un acte criminel aux Etats-Unis.
L'organisation de défense de la liberté de la
presse, Reporters sans frontières (RSF) a estimé que
la décision compromettait le droit à
l'information des Américains : "c'est le
rôle de contre-pouvoir de la presse qui est ici
en cause. La justice américaine doit comprendre
que, sans secret des sources garanti aux
journalistes devant les tribunaux, aucune
personne disposant d'informations sensibles
n'osera plus les leur remettre".
Vendredi 18 février 2005 : Le
président George W. Bush a nommé jeudi le
diplomate John Negroponte, ex-ambassadeur des
Etats-Unis à l'ONU, ambassadeur en Irak depuis
le 19 avril 2004, au nouveau poste de directeur
du renseignement national (DNI), qui chapeautera
et coordonnera lensemble des services de
renseignement américains, dont la CIA, soit une
quinzaine d'organismes, employant au total 100
000 civils et militaires. Le Pentagone contrôle
80 % du budget annuel total - 40 milliards de
dollars - de ces agences. Le président Bush a
précisé que ladjoint de John Negroponte
serait le général John Hayden, qui est
lactuel directeur de la NSA (National
Security Agency), lagence pour la
sécurité nationale chargée du renseignement
électronique. John Negroponte sera chargé de
superviser et coordonner l'action des 15 agences
américaines de renseignement, à commencer par
la CIA, l'Agence centrale de
renseignement. ** ENVIRONNEMENT
: Le Fonds mondial pour la nature (WWF) a publié
mercredi un rapport de 18 pages intitulé
"La pointe de l'iceberg : la contamination
chimique de l'Arctique" qui révèle que
l'Arctique "est en train de devenir le
dépotoir des produits chimiques de la
planète". Le WWF précise que "la
contamination des animaux fait peser une menace
sur les peuples indigènes qui comptent sur ces
espèces pour se nourrir. Les ours polaires sont
affectés principalement dans leurs systèmes
immunitaires, hormonaux et de reproduction. Les
poissons, les phoques et les baleines sont aussi
touchés. Les polluants mis en cause vont de
pesticides interdits, comme le DDT, aux
retardateurs d'incendie utilisés dans les
meubles et le matériel informatique. Ils sont
dirigés vers l'Arctique par les courants marins
ou par l'air. On les retrouve, piégés par la
glace, dans des concentrations supérieures à
celles observées dans les pays d'origine. Ils
sont libérés ensuite peu à peu dans les
océans, parfois avec des années de
retard".
Samedi 19 février 2005 : Le
secrétaire américain à la Défense Donald
Rumsfeld a demandé devant une commission du
Sénat la réactivation d'un programme de
faisabilité de bombes nucléaires baptisées
"Robust Nuclear Earth Penetrator, RNEP"
destinées à pénétrer en profondeur dans des
bunkers souterrains. Ce projet, lancé en 2002,
avait été annulé à la fin 2004 par le
Congrès, des études financières montrant que
la production de l'arme coûterait quelque 500
millions de dollars au Trésor américain.
Lorsque ce projet de nouvelle arme avait été
évoqué aux Etats-Unis, des experts et des
parlementaires comme la démocrate Dianne
Feinstein avaient souligné qu'elle allait à
contre-courant du principe de la dissuasion car
cette arme nucléaire était destinée à devenir
une arme tactique. La puissance de la RNEP
pourrait être 10 fois supérieure à celle de la
bombe d'Hiroshima. Plus de détails : Mini-nuke, vers une guerre
nucléaire en Irak !
Lundi 21 février 2005 : Le
secrétaire américain à la Défense Donald
Rumsfeld a plaidé devant une Commission du
Sénat pour la mise en place d'un programme de 42
millions de dollars visant à améliorer les
conditions de détention sur la base américaine
de Guantanamo à Cuba pour "se conformer aux
Conventions de Genève sur les emprisonnements de
longue durée". Le chef d'état-major
interarmées américain, le général Richard
Myers, a quant à lui déclaré : "Nous nous
orientons vers des conditions de longue
détention parce qu'il y a quelques prisonniers
à Guantanamo qui sont suffisamment mauvais au
point que vous ne vouliez pas les libérer".
Environ 650 prisonniers originaires de plus d'une
vingtaine de pays, capturés pour la plupart en
Afghanistan à l'automne 2001 et soupçonnés de
terrorisme, sont détenus à Guantanamo.
Washington considère ces prisonniers comme des
"combattants illégaux", leur refusant
le statut de prisonniers de guerre prévu par la
troisième Convention de Genève. Le Pentagone a
décidé l'an dernier de créer des tribunaux
militaires d'exception chargés d'examiner le
statut de "combattant ennemi" des
détenus à Guantanamo, comme une parade à la
décision de la Cour suprême d'autoriser ces
détenus à contester leur détention devant la
justice civile. ONU : Après 4
ans de débats, la commission juridique de
l'Assemblée de l'ONU a adopté vendredi soir,
par 71 voix pour, 35 contre et 43 abstentions,
une déclaration non contraignante, présentée
par le Honduras, appelant les gouvernements à
interdire toutes les formes de clonage humain y
compris les recherches sur les cellules souches
embryonnaires. Le texte doit maintenant être
présenté à l'Assemblée générale devant ses
191 Etats membres.
Jeudi 24 février 2005 : ONU : Le
Secrétaire général adjoint aux affaires
politiques, Kieran Prendergast, a salué mercredi
lors d'une séance du Conseil de sécurité
consacrée à la situation au Moyen-Orient
"les espoirs de progrès vers la paix".
Il a cependant averti que "le manque
d'amélioration dans la vie quotidienne des
Palestiniens constituait une menace grave à la
viabilité du processus de paix qui a été
relancé" précisant que "en dépit de
l'amélioration considérable de l'environnement
politique et des mesures initiales prises par
Israël, la plupart des restrictions imposées à
la circulation des Palestiniens restent en
vigueur sous la forme de postes de contrôle, de
couvre-feux et d'un système de permis". Il
a noté que "Le Gouvernement israélien a
libéré 500 prisonniers palestiniens le 21
février" sur les 900 prévus, ajoutant
"les négociations pour lever les entraves
au retrait israélien se poursuivent", et
"nous espérons que le contrôle de
Jéricho, ainsi que de Tulkarem, Qalqiliya,
Bethléem et Ramallah serait bientôt rendu à
l'Autorité palestinienne". Kieran
Prendergast a exhorté le Gouvernement
israélien, concernant la poursuite de la
construction de la barrière de sécurité,
"à gérer ses besoins légitimes en
matière de sécurité de façon à ne pas
accroître les souffrances des Palestiniens, à
préjuger des questions sur le statut final ou
menacer les perspectives de paix à plus long
terme en rendant plus difficile la création d'un
Etat palestinien viable et d'un seul
tenant". Concernant l'Office de secours et
de travaux des Nations Unies pour les réfugiés
de Palestine dans le Proche-Orient (UNWRA), il a
indiqué que les "bouclages fréquents et
prolongés de Karni, le point de passage vers
Gaza, ont provoqué, au port d'Ashdod, une
accumulation de plus de 900 conteneurs attendus
par l'UNRWA", lesquels avaient coûté à
l'agence plus de 4,5 millions de dollars de frais
de stockage et de droits de retard depuis mars
2004.
Vendredi 25 février 2005 : ONU : Le Conseil
de sécurité des Nations Unies a débuté
mercredi 23 février 2005, sous la présidence du
Bénin, un débat public sur les enfants dans les
conflits armés. Pierre-André Wiltzer, Haut
Représentant pour la Sécurité et la
Prévention des conflits, y représentera la
France. La France s'est fortement mobilisée
depuis plusieurs années en faveur des enfants
victimes des conflits armés, et en particulier
des enfants soldats (encore 300 000 dans le monde
; des dizaines de milliers de filles sont aussi
victimes de viols ou d'autres formes de violence
sexuelle, parfois en résultat d'une méthode
délibérée de guerre). Plusieurs résolutions
ont été adoptées à son initiative depuis 1999
au Conseil de sécurité sur cette question,
notamment la résolution 1379 (20 novembre 2001),
qui a ouvert la voie à des sanctions, en
demandant au Secrétaire général de soumettre
au Conseil une liste des parties à un conflit
armé recrutant ou utilisant des enfants soldats,
ou encore la résolution 1539 (22 avril 2004) qui
visait à établir un système de surveillance et
de suivi du problème. Le débat de mercredi
devrait conduire à l'adoption d'une nouvelle
résolution, co-parrainée par la France et le
Bénin, qui devrait renforcer ce dispositif. Elle
agit enfin avec ses partenaires de l'Union
européenne, dans le cadre des lignes directrices
sur les enfants dans les conflits armés
adoptées par l'Union européenne en décembre
2003, pour rappeler leurs obligations
internationales aux pays concernés et coopérer
avec eux en faveur de l'élimination du
recrutement d'enfants soldats.
Samedi 26 février 2005 :
DEMOGRAPHIE : La Division de la
population des Nations Unies (POPIN,
United Nations Population Information Network), a
publié vendredi un rapport sur l'état de la
population dans le monde intitulé
"Révision 2004" des "Projections
démographiques mondiales (1950-2050)" qui
révèle que d'ici 2050, la population mondiale
atteindra les 9,5 milliards d'habitants
précisant que cette croissance concerne surtout
les pays les plus pauvres où la population
passera de 5,3 à 7,8 milliards de personnes.
Selon les experts, l'Afghanistan, le Burkina
Faso, le Burundi ou le Tchad pourraient voir leur
population tripler. L'Inde et la Chine
totaliseront à eux deux 50 % de la population
mondiale contre 40 % actuellement. La population
des pays riches reste inchangée à 1,2 milliards
d'habitants. L'épidémie de sida, où sur 60
pays les plus durement frappés, 30 sont les pays
les plus pauvres a été prise ne compte dans
cette étude. Dans les pays du sud de l'Afrique,
zone la plus affectée par le sida, l'espérance
de vie de 62 ans en 1995 est passée à 48 ans
dans les années 2000 - 2005 et atteindra les 43
ans d'ici 10 ans.
Lundi 28 février 2005 : Ouverture
lundi au siège de l'ONU à New York, dans le
cadre de la 49ème session de la Commission de la
condition de la femme, d'une réunion d'examen et
d'évaluation des progrès accomplis en 10 ans
depuis l'adoption du "Programme d'action" de Beijing
(Pékin, Chine), pour promouvoir les droits des
femmes, qui se clôturera le 11 mars 2005, après
la célébration de la Journée internationale de
la femme, le 8 mars 2005. Selon un communiqué de
la Division de la promotion de la femme de l'ONU (Division
for the Advancement of Women, DAW), "10
ans après la quatrième Conférence mondiale sur
les femmes tenue à Beijing (Pékin) du 4 au 11
septembre 1995, l'Organisation des Nations Unies
donnera l'occasion aux décideurs et experts des
gouvernements du monde entier de faire le bilan
des progrès enregistrés en matière de
promotion de l'égalité des sexes et
d'autonomisation des femmes et des filles et de
prendre des mesures concrètes pour l'avenir. La
Division de la promotion de la femme de l'ONU
relève que d'énormes progrès ont été
enregistrés depuis Pékin, notamment avec
l'adoption de "davantage de lois plus
équitables, qui protègent les femmes contre la
discrimination, les sévices et la violence"
ajoutant qu'il "reste encore beaucoup à
faire pour mettre en pratique le Programme
d'action, en particulier pour ce qui est de
réduire la pauvreté, d'améliorer la santé,
d'offrir des possibilités de promotion
économique et politique et de réduire les
violations des droits de l'homme", a
indiqué Rachel Mayanja, conseillère spéciale
du Secrétaire général pour la parité et la
promotion de la femme.
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