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ETATS-UNIS,
FIL-INFO-ETATS-UNIS ©, 2005, ARCHIVES, DECEMBRE 2005



Vendredi 2 décembre 2005 : Kenneth Lee Boyd, 57 ans, ancien vétéran du Vietnam, condamné à mort pour le meurtre de sa femme dont il était séparé et de son beau-père, devrait être exécuté par injection létale vendredi 2 février à 2 heures du matin. Il deviendra ainsi le 1 000e condamné à mort exécuté depuis le rétablissement de la peine de mort en 1976. La cour suprême de la Caroline du Nord a rejeté la suspension de son exécution.

Samedi 3 décembre 2005 :
Kenneth Lee Boyd, 57 ans, ancien vétéran du Vietnam, condamné à mort pour le meurtre de sa femme en 1988 dont il était séparé après 13 ans de mariage et de son beau-père, est devenu vendredi 2 décembre 2005 le millième condamné à mort exécuté aux Etats-Unis depuis le rétablissement, en 1976, de la peine capitale. Le gouverneur de Caroline du Nord, Mike Easley, a rejeté, tout comme la Cour Suprême, un recours en grâce.

Mercredi 7 décembre 2005 :
L'organisation de défense des droits de l'homme, l'Union américaine pour les libertés civiles (ACLU), a annoncé le dépôt d'une plainte contre la CIA (Central Intelligence Agency, service de renseignements américains), pour la détention d'un ressortissant allemand d'origine libanaise, Khaled al-Masri, qui affirme avoir été enlevé alors qu'il se rendait en vacances en Macédoine et envoyé en Afghanistan par avion. Il a été placé pendant 5 mois en isolé et torturé pour des liens supposés avec Al-Qaïda. La plainte, qui vise l'ancien directeur de la CIA, George Tenet, affirme que Khaled Al-Masri a été soumis "à la torture et d'autres traitements cruels, inhumains et dégradants". ** Wesley Eugene Baker, 47 ans, condamné à mort pour le meurtre d'une femme en 1991 lors d'un vol dans un centre commercial sous les yeux de ses 2 petits-enfants, a été exécuté par injection létale lundi soir, quelques heures après le rejet par la Cour suprême de 3 recours, et le refus du gouverneur du Maryland, Robert L. Ehrlich Jr., de le gracier. C'est la cinquième exécution capitale dans l'Etat du Maryland depuis le rétablissement de la peine capitale en 1976. ONU : L'Uruguayenne Carina Perelli, 48 ans, haute responsable de l'ONU qui dirigeait la Division de l'ONU chargée des élections dans le monde, accusée de "harcèlement, dont harcèlement sexuel, et d'abus d'autorité" a été licenciée "pour avoir toléré des pratiques de harcèlement sexuel et de favoritisme dans son service". Ce licenciement, annoncé mardi par l'ONU, survient à moins de 10 jours des élections législatives prévues le 15 décembre en Irak. Carina Perelli a indiqué que "toutes ces accusations étaient fausses" et qu'elle "se battrait contre ce licenciement".

Jeudi 8 décembre 2005 : Un passager américain d’un avion de la compagnie American Airlines, arrivant de Medellin en Colombie, qui effectuait une escale à Miami, affirmant détenir une bombe dans un bagage à main, a été abattu par balles par un agent de la sécurité alors qu'il tentait de sortir de l'appareil. Aucun engin explosif n'a été trouvé sur lui. ONU: Louise Arbour, Haute Commissaire aux droits de l'Homme, a déclaré mercredi lors d'une conférence de presse au siège des Nations-Unies à New York, à quelques jours de la célébration de la Journée mondiale des droits de l'Homme, le 10 décembre 2005, que "l'interdiction totale et absolue de la torture, pierre angulaire du système international de protection des droits de l'homme, est menacée. Le droit inhérent à l'intégrité physique et à la dignité de la personne - un principe qu'on a cru inattaquable - fait désormais partie des victimes de ce qu'on appelle la 'guerre contre le terrorisme'" ajoutant : "Personne ne conteste le fait que les gouvernements ont non seulement le droit mais aussi l'obligation de protéger leurs citoyens des attaques", mais "la poursuite d'objectifs sécuritaires à tout prix risque de créer un monde dans lequel nous ne serons ni libres ni à l'abri". La Haute Commissaire a appelé à la mise en oeuvre des dispositions de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (CAT), qui ne se limite pas aux traitements les plus abominables, mais s'étend aussi aux traitements dégradants. Elle a souligné que les dispositions de la Convention s'appliquent à tous les Etats, même ceux qui ne l'ont pas ratifié, car elles font maintenant partie du droit coutumier, c'est-à-dire des règles de droit international de base consacrées par la pratique des Etats. Elle a indiqué qu'il "existe de nombreux droits de l'homme que l'on peut suspendre temporairement en cas d'urgence, mais pas le droit à la vie et pas l'interdiction de la torture. Les activistes des droits de l'homme sont du côté des victimes, des victimes des actes terroristes et des victimes des auteurs de torture. Il n'est pas question d'être taxé de défendre les terroristes. Il s'agit de défendre l'obligation absolue des Etats de protéger les droits de leurs ressortissants mais aussi des personnes sous leur juridiction. Louise Arbour a critiqué "la volonté de certains Etats de diluer la notion de torture" et s'est élevée contre 2 pratiques étatiques en particulier : la "guerre contre le terrorisme", et la "pratique des détentions secrètes".

Vendredi 9 décembre 2005 : Washington a annoncé qu'il appliquerait la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, dont il est signataire. Jusque-là l'administration Bush estimait que cette convention ne l'obligeait que sur le territoire américain. Les autorités américaines ont annoncé également une modification de leur politique d'interrogatoires et ont averti l'ensemble de son personnel, aux Etats-Unis et à l'étranger, de ne plus soumettre les prisonniers à des traitements cruels. ** La Chambre des représentants américaine a réclamé des enquêtes supplémentaires sur certaines personnes et sociétés visées par le scandale du Programme de l'ONU "Pétrole contre nourriture". Une liste a été établie où figurent notamment la société genevoise Cotecna, l'ancien secrétaire général de l'ONU Boutros Boutros-Ghali et sa famille, le Canadien Maurice Strong, ex-conseiller spécial de l'actuel secrétaire général de l'ONU Kofi Annan sur la Corée du Nord, l'ancien chef de cabinet de Kofi Annan, Iqbal Riza, ainsi que Diana Mills-Ayree et Giandomenico Picco, tous 2 du service des achats de l'ONU. Les députés américains ont cité également la banque française BNP, accusée d'avoir fait "au moins 400 versements non autorisés à des tierces parties non approuvées, impliquées dans le volet humanitaire". Ils recommandent "qu'un organisme indépendant examine le rôle joué par la banque et ses branches et filiales européennes".

Samedi 10 décembre 2005 : Washington a rejeté vendredi une demande du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui demandait à avoir accès à tous les prisonniers des Etats-Unis arrêtés dans le cadre de la guerre contre le terrorisme". Pour le porte-parole de la Maison-Blanche, Adam Ereli, "ces détenus constituent une menace exceptionnelle", ajoutant : "Les conventions de Genève s'appliquent aux prisonniers de guerre. Les personnes qui sont détenues et dont nous parlons ne sont pas des prisonniers de guerre, donc elles ne sont pas protégées par les conventions de Genève". ** Un Boeing 737 qui arrivait de Baltimore avec 98 passagers à son bord, a quitté la piste à l'aéroport de Chicago, où il venait d'atterrir en pleine tempête de neige. Il a fini sa course sur une route, percutant une voiture, tuant un enfant de 8 ans et blessant grièvement ses parents. ONU : Célébration en ce samedi 10 décembre 2005 de la Journée mondiale des droits de l'homme, ayant pour thème : "La torture et les efforts mondiaux pour la combattre". Déclaration du Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, à l’occasion de la Journée des droits de l’homme : "Interdits depuis 57 ans par la Déclaration universelle des droits de l’homme, la torture et les peines et traitements cruels, inhumains ou dégradants demeurent bien trop répandus. Récemment, certains pays se sont mis à déroger à l’interdiction de torturer en invoquant ce qu’ils considèrent comme les impératifs de leur sécurité nationale. C’est extrêmement inquiétant. Soyons clairs : la torture ne saurait être un moyen de lutter contre le terrorisme, puisqu’elle est elle-même un instrument de terreur. L’interdiction de torturer est bien établie en droit international. Elle est sans équivoque et absolue. Elle s’impose à tous les Etats, dans tous les territoires sur lesquels ils exercent leur juridiction ou un contrôle effectif. Elle s’applique dans tous les cas, en temps de guerre comme en temps de paix. Et elle n’est pas fonction du vocable utilisé : tout traitement cruel ou inhumain est inacceptable et illégal, quel que soit le nom que l’on veut lui donner. Les Etats doivent respecter cette interdiction et lutter vigoureusement pour que ceux qui l’enfreignent soient punis. Ni ceux qui conçoivent ou autorisent des actes de torture, quels qu’ils soient, ni ceux qui les commettent, ne doivent jouir de l’impunité. Les Etats doivent aussi se garder de donner la moindre légitimité à des actes de torture commis par d’autres. Ce qui signifie que nul ne doit être livré à un Etat tiers s’il risque d’être soumis à la torture. La communauté internationale doit s’élever avec force, et d’une seule voix, contre toutes les formes de torture. Aujourd’hui, je demande à tous les Etats qui ne l’ont pas encore fait de ratifier la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, ainsi que le Protocole s’y rapportant. Et j’engage instamment tous les Etats à permettre au Rapporteur spécial sur la torture de communiquer avec les détenus placés sous leur contrôle: c’est absolument essentiel pour ces personnes que l’isolement expose à toutes sortes d’abus. Ensemble, nous devons aider les détenus qui ont été maltraités, tout comme les victimes de la torture, à se faire entendre et à obtenir réparation. L’humanité fait face aujourd’hui à de graves problèmes. Le terrorisme est une menace réelle et immédiate. Mais la peur des terroristes ne peut justifier que l’on adopte leurs méthodes. Fermer les yeux sur la situation de tous ceux qui, dans nos sociétés, sont soumis à des traitements cruels et inhumains n’est pas acceptable non plus, d’autant plus que ce sont souvent les plus vulnérables qui sont touchés : les détenus, les marginaux, les démunis. Chaque fois que ce fléau se manifeste, nous devons le combattre en réaffirmant les valeurs fondamentales de l’humanité. La Journée des droits de l’homme est l’occasion pour nous de réaffirmer notre attachement aux principes énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et notre volonté de faire disparaître la torture à jamais." ** Jan Egeland, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence de l'ONU devant le Conseil de sécurité de l'ONU, lors d'une séance consacrée vendredi à la protection des civils dans les conflits armés, a appelé "le Conseil de sécurité à agir plus fermement, pour régler notamment les crises en Ouganda, au Soudan et en RDC, 3 pays où sont concentrés 50 % des 23 millions de personnes déplacées dans le monde". Il a ajouté : "Les yeux et les oreilles de la communauté mondiale, notamment des travailleurs humanitaires et des droits de l'homme, sont braqués sur le Conseil" demandant "instamment au Conseil de faire en sorte que l'on adopte un texte dont le libellé sera le plus ferme possible".

Mardi 13 décembre 2005 : Le Conseil de sécurité de l'ONU a "condamné dans les termes les plus forts" lundi l'assassinat du député et journaliste libanais Gebrane Tuéni. Dans une déclaration lue par son président, l'ambassadeur britannique Emyr Jones Parry, le Conseil qualifie la victime de "patriote et héraut de la liberté, de la souveraineté et de l'indépendance politique du Liban". ** Le gouverneur de Californie, et ancien acteur, Arnold Schwarzenegger, a refusé lundi d'accorder sa grâce au condamné à mort Stanley "Tookie" Williams, ancien chef de gang devenu apôtre de la non-violence, qui sera exécuté par injection létale dans la nuit de lundi à mardi à la prison d'Etat de San Quentin près de San Francisco. Williams, qui a toujours clamé son innocence, s'est en effet reconverti en prison comme militant contre la violence, a écrit des livres pour enfants et a même été proposé pour le Prix Nobel de la Paix. L'accusé a été reconnu coupable d'avoir abattu, en 1979, Albert Lewis Owens, 27 ans, lors du braquage d'une supérette et tué les propriétaires d'un motel et leur fille au cours d'un autre braquage. Il a toujours clamé son innocence. 647 personnes, 633 hommes et 14 femmes, se trouvent dans le couloir de la mort et 11 ont été exécutées depuis 1978 en Californie, où aucun condamné à mort n'a été gracié depuis 1967, quand Ronald Reagan, alors gouverneur de l'Etat, avait sauvé de l'exécution un condamné atteint de maladie mentale.

Mercredi 14 décembre 2005 : Stanley "Tookie" Williams, ancien chef de gang devenu apôtre de la non-violence, a été exécuté mardi dans le pénitencier de San Quentin en Californie par injection létale. La Cour Suprême et le gouverneur de l'Etat de Californie, l'ancien acteur, Arnold Schwarzenegger, avaient refusé de lui accorder la grâce.

Jeudi 15 décembre 2005 : Le Président George W. Bush, qui s'exprimait mercredi devant les membres du Centre Woodrow Wilson à Washington, a déclaré : "Une élection historique aura lieu demain (NDLR. Jeudi 15 décembre 2005) en Irak et, tandis que des millions d'Irakiens s'apprêtent à déposer leur bulletin dans l'urne, je veux vous dire aujourd'hui pourquoi nous sommes allés en Irak, pourquoi nous restons en Irak, pourquoi ne pouvons pas partir et pourquoi nous ne partirons pas avant que la victoire ne soit acquise", ajoutant : "Même si aucune arme de destruction massive n'a été découverte en Irak, il était cependant important de renverser Saddam Hussein parce que ce dernier avait fait des Etats-Unis un ennemi et qu'il voulait acquérir des armes non conventionnelles". ONU : La Convention des Nations Unies contre la corruption, dite de Merida (Mexico), adoptée il y a 2 ans, est entrée en vigueur mercredi 14 décembre 2005. Elle a été ratifiée par 38 des 140 Etats signataires.

Vendredi 16 décembre 2005 : Le porte-parole de la Maison Blanche a annoncé jeudi 15 décembre 2005 qu'un accord avait été trouvé entre le président George W. Bush et le sénateur John McCain concernant la promulgation d'une loi interdisant le traitement cruel, inhumain et dégradant de suspects étrangers dans la guerre contre le terrorisme. Rappelons que lors de la discussion du budget de la défense, qui devait porter sur l'octroi de 440 milliards de dollars pour le financement de l'armée en Irak et en Afghanistan, le sénateur républicain de l'Arizona, John McCain, ancien prisonnier de guerre au Vietnam, était parvenu à faire adopter, par 90 voix contre 9, un amendement sur "l'interdiction de traitements cruels, inhumains, ou dégradants" envers des prisonniers, malgré la menace du président Bush de mettre son veto. Cette mesure était soutenue notamment par l'ex-secrétaire d'Etat Colin Powell, ex-chef d'état-major interarmées, et l'organisation de défense des libertés individuelles (ACLU, American Civil Liberties Union). L'amendement de John McCain précisait que l'étendue des méthodes autorisées pour faire parler les détenus sous la garde des militaires sera clairement consignée dans un manuel s'appliquant à tous. L'amendement stipulait notamment "qu'aucun individu sous la garde ou le contrôle physique du gouvernement des Etats-Unis, quels que soient sa nationalité et son lieu de détention, ne doit être soumis à des traitements ou punitions cruels, inhumains ou dégradants". Le Président Bush a déclaré à l'issue de cet accord : "Cela montrera clairement au monde que ce gouvernement ne pratique pas la torture et que nous adhérons à la convention internationale contre la torture, que cela soit chez nous où à l'étranger". ** La Présidente du Libéria, Ellen Johnson Sirleaf, 67 ans, première femme à accéder à la magistrature suprême dans ce pays, élue le 8 novembre 2005, a été reçue jeudi 15 décembre 2005 à Washington par la Secrétaire d'Etat, Condoleezza Rice. Ellen Johnson Sirleaf a indiqué avoir obtenu le soutien des Etats-Unis "pour reconstruire son pays ravagé par 14 ans de guerre civile, et pour promouvoir la paix et la stabilité". ** John Nixon, 77 ans, a été exécuté mercredi par injection létale dans l'Etat du Mississipi, devenant ainsi le plus vieux condamné à mort à être exécuté aux Etats-Unis depuis le rétablissement de la peine de mort en 1976. Il s'agit de la première exécution capitale au Mississippi depuis 2002 et la septième dans cet Etat depuis le rétablissement de la peine de mort. Le gouverneur de cet Etat, Haley Barbour, avait rejeté une demande de grâce et, mercredi 14 décembre 2005, la Cour suprême des Etats-Unis avait refusé d'accorder un sursis à exécution. John Nixon avait été reconnu coupable en janvier 1986 d'avoir abattu d'une balle à bout portant en pleine tête une femme, Virginia Tucker, à son domicile de Brandon (Mississipi) le 2 janvier 1985. Le meurtrier agissait comme tueur à gage de l'ex-mari de la victime, Elester Joseph Ponthieux, qui purge, lui, une peine de réclusion à perpétuité pour avoir commandité cet assassinat. ONU : Le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a nommé jeudi 15 décembre 2005 l'ancien président des Etats-Unis George Herbert Walker Bush (père de l'actuel président américain, George W. Bush) au poste d'Envoyé spécial pour le tremblement de terre d'une magnitude de 7,6 sur l'échelle de Richter, qui a frappé l'Asie du Sud en octobre 2005, touchant l'Afghanistan, l'Inde et le Pakistan, où il a fait plus de 73 000 morts et plus de 69 000 blessés. Sa mission consistera à "diriger les efforts de l'Organisation et contribuera à préserver au niveau international la volonté politique nécessaire au soutient de l'assistance humanitaire, du relèvement à moyen et à long terme, ainsi qu'à la reconstruction et à la prévention des risques".

Samedi 17 décembre 2005 : Dans un entretien accordé à la chaîne de télévision publique PBS (Public Broadcasting Service), le président George W. Bush s'est refusé de commenter les révélations du quotidien "New York Times" selon lesquelles la NSA (National Security Agency) aurait reçu un ordre du président en 2002 en vue de la mise sur écoute téléphonique et électronique de plusieurs milliers de personnes étrangères vivant aux Etats-Unis, sans solliciter au préalable un mandat de la justice, déclarant : "Nous ne commentons pas les opérations de renseignement qui sont en cours pour protéger le pays, et ce pour la raison qu'il y a un ennemi qui est embusqué et qui aimerait savoir exactement ce que nous essayons de faire pour le contrecarrer". La Maison-Blanche a également réagi en indiquant qu'à "aucun moment la Constitution avait jamais été violée". Avant cette date, la NSA limitait la surveillance intérieure aux ambassades et missions étrangères. ** La Chambre des représentants a adopté vendredi par 279 voix pour et 109 contre une résolution stipulant que "fixer un calendrier artificiel pour le retrait d'Irak des forces américaines, ou mettre fin immédiatement à leur déploiement en Irak en les déployant ailleurs dans la région est fondamentalement inconciliable avec l'obtention de la victoire en Irak". ONU : La vice-secrétaire générale des Nations Unies, la Canadienne Louise Fréchette, 59 ans, a présenté vendredi sa démission avec effet en avril 2006, 8 mois avant la fin de l'expiration de son mandat. Elle avait été nommée le 2 mars 1998 par le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan. Louise Fréchette a accepté une chaire de recherche sur l'énergie nucléaire et les risques de prolifération de l'université de Waterloo au Canada. Elle avait été critiquée dans le rapport de la commission d'enquête indépendante de l'ONU sur le scandale du programme de l'ONU "pétrole contre nourriture" en Irak, présidée par Paul A. Volcker, ancien chef de la Réserve fédérale américaine. Le directeur du programme, Benon Sevan, personnellement mis en cause et accusé de corruption, avait affirmé que "Mme Fréchette, sa supérieure hiérarchique, était en principe chargée de superviser le programme".

Mardi 20 décembre 2005 : Lors d'une allocution solennelle à la nation dimanche soir, le président américain George W. Bush a insisté sur le maintien des troupes américaines en Irak et réfuté que les Etats-Unis aient "perdu cette guerre". Il a également affirmé qu'il continuerait à autoriser un programme d’écoutes (voir notre édition du 17 décembre 2005), révélé par le quotidien "The New York Times", déclarant : "J’ai réautorisé 30 fois ce programme depuis le 11 septembre et je compte faire de même tant que la nation sera confrontée à la menace d’un ennemi qui veut tuer les citoyens américains". George W. Bush a assuré que ces écoutes étaient légales, concluant : "J'ai la responsabilité et l'autorité constitutionnelle pour protéger notre pays". Concernant la "fuite" de ces informations révélées par le New York Times, le président américain a indiqué "qu’il est honteux de dévoiler l’existence de ce genre de programme en temps de guerre" affirmant que "le simple fait de discuter de ce programme revenait à aider les ennemis des Etats-Unis, qui continuent, selon lui, de préparer des attentats". ** S'exprimant sur "News 24", la chaîne de télévision d'informations en continu de la BBC (British Broadcasting Corporation), sur la polémique concernant le transfert par des pays européens de prisonniers soupçonnés de terrorisme à bord d'avions de la CIA (Service de renseignements, l'ex-secrétaire d'Etat américain Colin Powell a déclaré que "les Européens sont au courant de ces pratiques".

Mercredi 21 décembre 2005 : Le président George W. Bush a appelé lundi le Sénat à voter le renouvellement de la loi antiterroriste "Patriot Act" (Uniting and Strengthening America by Providing Appropriate Tools Required to Intercept and Obstruct Terrorism, Unir et renforcer l'Amérique en adoptant des outils appropriés en vue d'intercepter et détruire le terrorisme), qui est actuellement bloqué. Le président a déclaré : "Le sénat doit voter le renouvellement du Patriot Act. Dans la guerre contre le terrorisme, nous ne pouvons pas nous permettre d'être sans cette loi un seul instant" ajoutant : "Les sénateurs qui bloquent le Patriot Act doivent arrêter leur tactiques dilatoires". Rappelons que le Sénat a refusé vendredi de proroger certaines dispositions du "Patriot Act", le principal instrument législatif de la lutte contre le terrorisme. 16 dispositions de cette loi, adopté 6 semaines après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, arrivent à expiration à la fin de l'année. Mercredi, la Chambre des représentants avaient approuvé la reconduction de la loi antiterroriste. Le "Patriot Act" accorde au FBI (Federal Bureau of Investigation) un accès élargi aux dossiers détenus par des sociétés aux Etats-Unis. Il peut demander à un tribunal américain d'obliger une compagnie à divulguer ses dossiers dans le but de l'aider dans ses enquêtes visant à prévenir le terrorisme ou l'espionnage. ** La Cour suprême de l'Etat de New York a infligé mardi une amende d'un million de dollars par jour au syndicat des transports new-yorkais (TWU, Transport Workers Union) pour faits de grève, au premier jour de la paralysie du système de transports en commun (Metropolitan Transit Authority, MTA) de la ville de New York pour violation d'une loi de l'Etat interdisant aux travailleurs du service public de se mettre en grève. C'est la première fois depuis 1980 que les transports en commun new-yorkais se mettent en grève. Elle avait duré 11 jours. Les grévistes se battent pour la défense des salaires et des retraites. ** Le vice-président américain, Dick Cheney, qui devait encore se rendre en Egypte et en Arabie Saoudite, a décidé d’écourter sa tournée à l’étranger, qui a débuté par l'Afghanistan, le Pakistan et Oman, et rentrer aux Etats-Unis "pour être disponible au Sénat afin de remplir si nécessaire ses devoirs constitutionnels en tant que président du Sénat où il possède une voix prépondérante" pour départager un vote, selon un communiqué de la Maison Blanche. Le vice-président n'intervient pas, en général, sur les votes du Sénat. Sa voix est cependant très importante pour départager les 100 sénateurs lorsqu'un texte ne recueille que 50 voix. ONU : L'Assemblée générale et le Conseil de sécurité de l'ONU ont approuvé mardi à une écrasante majorité une série de résolutions établissant une nouvelle Commission de consolidation de la paix, nouvel organe consultatif intergouvernemental des Nations Unies et premier organe subsidiaire à la fois de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité. La Commission de consolidation de la paix, chargée d'aider les pays sortant d'un conflit à gérer leur transition, sera dotée d'un "Comité d'organisation permanent", composé de 31 membres élus pour 2 ans renouvelables, dont les 5 membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Chine et Russie). 2 autres sièges vont aux 10 membres non-permanents du Conseil de Sécurité. Plusieurs pays, dont le Venezuela, ont dénoncé "un faux multilatéralisme destiné en fait à servir la volonté des Etats-Unis et de ses alliés". L'Inde, l'Egypte, le Pakistan, la Jamaïque ont critiqué "la trop forte mainmise du Conseil de sécurité sur la Commission". Le texte a été adopté avec l'abstention du Brésil et de l'Argentine, membres non-permanents du Conseil. Cette commission sera également composée de 7 représentants du Conseil économique et social, 5 des plus importants contributeurs financiers de l'ONU, 5 des principaux fournisseurs d'hommes aux forces de maintien de la paix, ainsi que 7 membres élus par l'Assemblée générale pour garantir la représentation de tous les groupes régionaux et pays émergeant de conflits. Des représentants du secrétaire général, de la Banque mondiale, du FMI et d'autres donateurs institutionnels seront invités à toutes les réunions de la Commission. ONU 2 : Le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a signé lundi 19 décembre 2005 la nouvelle réglementation de protection des dénonciateurs d'abus, "Protection contre les représailles suite aux signalements de mauvaises conduites et de coopérations avec des auditeurs ou enquêteurs autorisés", qui entrera en vigueur le 1er janvier 2006.

Jeudi 22 décembre 2005 : Deuxième jour de grève dans les transports publics de la ville de New York empruntés par 7 millions de personnes chaque jour. La Cour suprême de l'Etat de New York avait infligé mardi 20 décembre 2005 une amende d'un million de dollars par jour au syndicat des transports new-yorkais (TWU, Transport Workers Union) pour violation d'une loi de l'Etat interdisant aux travailleurs du service public de se mettre en grève. ** Le secrétaire d'Etat à la Défense, Donald Rumsfeld, a annoncé mardi lors d'une conférence de presse que les troupes américaines présentes en Afghanistan vont être réduites de 2 000 à 3 000 hommes. 19 000 soldats sont actuellement déployés en Afghanistan. Donald Rumsfeld a rappelé que la mission des forces américaines était essentiellement la formation de l'armée et de la police afghane ainsi que la mise en place d'"opérations antiterroristes".

Vendredi 23 décembre 2005 : Le syndicat des transports de la ville de New York (TWU, Transport Workers Union) a voté jeudi la fin de la grève débutée mardi 20 décembre 2005 par 38 votes pour, 5 contre et 2 abstentions. La ville de New York avait indiqué mercredi qu'elle n'entamerait aucune discussions avec les grévistes qui paralysait depuis 3 jours les transports en commun de la ville tant qu'ils n'auront pas repris le travail. Les 2 parties s'étaient rencontrées dans un grand hôtel de la ville. La municipalité de New York avait le projet de passer l'âge de la retraite de 55 à 62 ans. La Cour suprême de l'Etat de New York avait infligé mardi 20 décembre 2005 une amende d'un million de dollars par jour au syndicat des transports new-yorkais pour violation d'une loi de l'Etat interdisant aux travailleurs du service public de se mettre en grève. ** Après avoir été adopté mercredi par le Sénat, la Chambre des représentants a adopté jeudi un projet de budget de défense de 453,3 milliards de dollars qui sera transmis au Président George W. Bush pour qu'il le signe. Près de 50 milliards sont consacrés aux guerres en Irak et en Afghanistan. ** Le Bureau exécutif du Fonds Monétaire International (FMI) a confirmé mercredi qu'il annulait la dette de 19 pays pauvres soit au total à 3,3 milliards de dollars.

Samedi 24 décembre 2005 : Selon le quotidien "Washington Post", le juge fédéral James Robertson a démissionné lundi de ses fonctions au tribunal de surveillance du renseignement étranger (FISA, Foreign Intelligence Surveillance Act) dont il faisait partie depuis 11 ans, en raison des déclarations du Président George W. Bush, qui a affirmé que "les écoutes téléphoniques et électroniques de plusieurs milliers de personnes étrangères vivant aux Etats-Unis, sans solliciter au préalable un mandat de la justice, exécutées par l'Agence de la sécurité nationale (NSA, National Security Agency) sans aucun mandat, étaient légales". Voir notre édition du samedi 17 décembre 2005.

Lundi 26 décembre 2005 : ONU : Lors de sa Cinquième Commission (administrative et budgétaire), l'Assemblée générale de l'ONU a adopté vendredi sans vote un budget biennal 2006-2007 d'un montant de 3,79 milliards de dollars, en n'autorisant le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, à recourir à des dépenses qu'à hauteur de 950 millions de dollars. Plusieurs délégations, notamment celles de l'Afrique du Sud, et de la Jamaïque au nom du Groupe des 77 et de la Chine, ont toutefois déploré qu'une limitation de dépenses d'un montant de 950 millions de dollars, soit l'équivalant de 6 mois du budget-programme, ait été imposée au Secrétaire général.

Jeudi 29 décembre 2005 : Washington a "regretté" la création de la zone de non droit dans la Bande de Gaza mais n'a pas condamné cette mesure. ONU : Le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a nommé l'ancien premier ministre polonais, Marek Belka, au pouvoir de mai 2004 à novembre 2005, au poste de Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Europe (CEE)

Vendredi 30 décembre 2005 : La télévision locale de Cleveland (Ohio), NewsNet5, a indiqué qu'un juge fédéral a décidé l'expulsion vers l'Ukraine, son pays natal, de John Demjanjuk, 85 ans, un ancien garde de camp de concentration nazi vivant aux Etats-Unis. En 1981, les Etats-Unis lui avaient retiré la nationalité américaine avant de l'extrader, en 1986, vers Israël pour y être jugé pour "crimes contre l'Humanité" alors qu'il était accusé d'avoir été "Ivan le terrible", un des bourreaux du camp d'extermination de Treblinka en Pologne. Il avait été condamné à mort puis acquitté en juillet 1993 après 6 ans d'emprisonnement, l'accusation n'ayant pu prouver qu'il était bien "Ivan le terrible". John Demjanjuk est retourné aux Etats-Unis où il a obtenu à nouveau la nationalité américaine en 1998, qui lui a été une nouvelle fois retirée.

Samedi 31 décembre 2005 : Selon un responsable du ministère de la Justice sous couvert d'anonymat, une enquête a été ouverte "sur la divulgation non autorisée d'informations secrètes liées à l'Agence de la sécurité nationale (NSA National Security Agency)", révélées par le quotidien "New York Times" selon lesquelles la NSA aurait reçu un ordre du président en 2002 en vue de la mise sur écoute téléphonique et électronique de plusieurs milliers de personnes étrangères vivant aux Etats-Unis, sans solliciter au préalable un mandat de la justice. Le président George W. Bush avait alors déclaré : "Nous ne commentons pas les opérations de renseignement qui sont en cours pour protéger le pays, et ce pour la raison qu'il y a un ennemi qui est embusqué et qui aimerait savoir exactement ce que nous essayons de faire pour le contrecarrer". La Maison-Blanche a également réagi en indiquant qu'à "aucun moment la Constitution avait jamais été violée". Avant cette date, la NSA limitait la surveillance intérieure aux ambassades et missions étrangères. ** Le président George W. Bush a signé vendredi la prolongation temporaire des dispositions de la loi antiterroriste "Patriot Act" jusqu'au 3 février 2006, alors qu'il souhaitait une prolongation permanente. **GUANTANAMO : 45 détenus supplémentaires, soupçonnés de terrorisme par les Américains, emprisonnés sur la base de Guantanamo à Cuba ont entamé une grève de la faim pour protester contre leurs conditions de détention. Certains sont détenus depuis plus de 3 ans sans chef d'accusation ou avoir vu un avocat. 38 prisonniers sont déjà en grève de la faim dont 32 sous alimentation artificielle.



 

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