- SOMMAIRE
RUSSIE (fédération de), FIL-INFO-RUSSIE
©, ARCHIVES, MAI 2005
- Mercredi
4 mai 2005 : Le chef du Comité pour la
défense de la liberté de la presse et des
droits des journalistes au sein de l'Union des
Journalistes de Russie, Pavel Goutiontov, a
déclaré mardi au cours d'une conférence de
presse que "la Russie a devancé tous les
autres pays du monde pour le nombre des plaintes
portées contre les médias et les
journalistes" ajoutant que "plus de 6
000 plaintes ont été portées contre les
journaux et les journalistes. C'est plus que dans
tous les autres pays du monde". Il indique :
"Cela ne témoigne pas tellement de
l'incompétence ou de la "vénalité"
des médias russes, mais plutôt de ces
puissantes pressions qui sont exercées sur la
presse par l'intermédiaire de la justice".
Il a également révélé que "plus de 300
journalistes ont été assassinés en Russie
depuis ces 15 dernières années, ce qui
constitue en soi un chiffre monstrueux" et
la plupart de ces crimes n'ont pas encore été
élucidés.
Jeudi 5 mai 2005 : Dans une
interview donnée jeudi à la revue
"Stratégie russe" le secrétaire du
Conseil de sécurité de la Fédération de
Russie, Igor Ivanov, a estimé que " la
relève du pouvoir n'a été démocratique ni en
Géorgie, ni en Ukraine ni en Kirghizie". Il
s'agit en fait de "relève
inconstitutionnelle du pouvoir" ajoutant que
"quand on parle des révolutions "de
velours" et du triomphe de la démocratie
dans les pays évoqués, cela me rend tout à
fait sceptique". Pour Igor Ivanov, "la
principale erreur commise par les autorités dans
les pays en question consiste dans le fait que,
depuis ces dernières années, de solides
institutions démocratiques n'y ont pas été
mises en place".
Lundi 9 mai 2005 : Le
président Vladimir Poutine a reçu dimanche le
Président américain George W. Bush qui
effectuait une visite en Europe dans le cadre des
commémorations du 60ème anniversaire de la
chute de l'Allemagne nazie. Durant son séjour en
Lettonie, puis aux Pays-Bas, le président
américain a critiqué la Russie, dénonçant
l'occupation des Pays Baltes (qui réclament des
excuses officielles de la Russie) par la Russie
pendant 50 ans, demandant des "élections
démocratiques au Bélarus" (où Moscou y
joue un rôle important) et évoqué les
réformes démocratiques qui doivent être
engagées en Russie. Le président russe Vladimir
Poutine a estimé dans une interview à la
chaîne de télévision américaine CBS, qui
devait être diffusée dimanche soir et dont des
extraits ont été publiés à l'avance, que les
"Etats-Unis n'étaient pas une démocratie
exemplaire et devaient balayer devant leur propre
porte avant de critiquer la Russie".
Mardi 10 mai 2005 : Une
soixantaine de chefs d'Etat et de gouvernement
étaient présents, lundi, aux côtés du
président russe Vladimir Poutine, pour
commémorer sur la Place Rouge à Moscou, la
victoire de 1945 sur l'Allemagne nazie. Les
dirigeants de la Lituanie et de l'Estonie, 2
Etats baltes annexés par l'URSS en 1945, ainsi
que le président géorgien Mikhaïl Saakachvili,
ont boycotté les cérémonies pour protester
contre le refus de Moscou de reconnaître
l'occupation de leur pays par l'URSS après la
guerre. Le Président Poutine a remercié, dans
son discours, "les pays qui ont aidé l'URSS
à vaincre le Troisième Reich". Plusieurs
pays d'Europe de l'Est ont protesté contre cette
commémoration estimant que "la libération
de 1945 par l'Armée Rouge a ouvert une période
de domination soviètique". Les cérémonies
ont été perturbées par une manifestation de
plusieurs milliers de communistes russes.
Plusieurs dizaines de militants d'extrême-gauche
ont été interpellés.
Jeudi 12 mai 2005 : Une
synagogue en bois construite dans les années
1930, située à Malakhovka, village à une
vingtaine de kilomètres de Moscou, qui abrite de
"nombreuses résidences secondaires de
prestige", selon un communiqué de la
police, a été entièrement détruite mardi par
un incendie, au lendemain du 60e anniversaire de
la victoire sur l'Allemagne nazie commémoré à
Moscou, auquel ont assisté près de 60
dirigeants mondiaux, dont le président
israélien Moshe Katzav. Le grand rabbin de
Russie Berl Lazar a aussitôt réagi sur la
chaîne de télévision NTV, accusant
les autorités russes de cautionner ce genre
d'action : "Malheureusement, la lettre
publique signée par de nombreux politiciens et
représentants de la société civile a donné
une nouvelle tonalité" ajoutant "qu'en
Russie on peut se comporter comme on veut".
Rappelons que le 26 janvier 2005, alors que l'on
commémorait en Pologne le 60ème anniversaire de
la libération du camp d'Auschwitz par les
troupes soviètiques, un groupe de 20 députés
nationalistes russes, du Parti communiste, du
parti nationaliste La Patrie, et du parti LDPR de
l'ultra-nationaliste Vladimir Jirinovski,
incluant des personnalités telles que l'ancien
champion du monde des échecs Boris Spassky, le
général Leonid Ivachov, vice-président de
l'Académie de problèmes géopolitiques, et
l'académicien Igor Chafarevitch, mathématicien,
ainsi que plusieurs dizaines de prêtres
orthodoxes et de directeurs ou rédacteurs en
chef de journaux nationalistes, a présenté une
requête parlementaire de 7 pages demandant
officiellement au nom de "la défense de la
Patrie", "l'interdiction dans le pays
de toutes les organisations juives, organes d'une
religion "antichrétienne" menaçant la
Russie". Cette demande a été publiée par
le périodique "La Russie orthodoxe",
et a fait la une du quotidien israélien Haaretz.
L'ambassade d'Israël à Moscou avait exigé des
autorités russes qu'elles réagissent à ces
"appels à la renaissance du fascisme".
Selon ce texte, "le monde démocratique dans
son entier est aujourd'hui sous le contrôle
financier et politique des juifs, et nous ne
voudrions pas que notre Russie, contre la
renaissance de laquelle est menée une guerre
permanente, préventive et sans règles, se
retrouve dans le nombre de ces pays non
libres". Les députés soulignent que les
Etats-Unis "sont devenus l'instrument pour
atteindre les objectifs globaux des juifs".
"Nous ne pouvons suivre la fausse notion de
tolérance qui nous est imposée, comme celle de
l'acceptation du péché, du mal, de l'hérésie,
et en l'occurrence tout simplement du
satanisme". Arguant de sentences
présentées comme étant des extraits d'une
exégèse du Talmud datant du XIXe siècle et
publiée en Russie en 1906 ("la famille du
non-juif est considérée comme du bétail, il
est interdit de sauver les non-juifs lorsqu'ils
sont mourants", etc.), ils déclarent que
"sur la foi de cette seule publication
officielle juive, les forces de l'ordre devaient
conformément au Code pénal empêcher la
diffusion de cette religion qui incite à la
haine envers les autres populations russes".
Ils rappellent que les juifs avaient été
privés de leurs droits au XIXe siècle dans la
Russie impériale "parce que la religion
juive est antichrétienne et misanthrope, allant
jusqu'aux meurtres rituels". "Les
affirmations exposées dans cette adresse, sont
celles qui étaient utilisées par le régime
nazi pour justifier l'extermination massive des
juifs pendant la Seconde guerre mondiale", a
relevé l'ambassade d'Israël dans un
communiqué. Le ministère russe des Affaires
étrangères avait rejeté début janvier comme
"gratuites" et "déplacées"
les accusations du département d'Etat
américain, qui dénonçait dans un rapport
annuel les propos antisémites proférés jusque
dans l'enceinte du Parlement russe.
Vendredi 13 mai 2005 : Dimitrina
Petrova, directrice exécutive du Centre
européen des droits des Tsiganes (European
Roma Rights Centre, ERRC),
organisation internationale de défense des
droits de l'Homme dont le siège est à Budapest,
en Hongrie, a présenté mercredi le rapport de
son organisation intitulé "A la recherche
des Tsiganes heureux : persécutions des
minorités rejetées en Russie" (en anglais
: "In search of happy Gypsies : persecution
of Pariah minorities in Russia" format pdf)
qui révèle que "la situation des droits
des Tsiganes est très inquiétante en
Russie". L'enquête, menée avec l'aide
financière de la Grande-Bretagne, cite sur près
de 300 pages tous les cas de discrimination à
l'encontre des populations tsiganes. Le rapport
accuse : "Nombre de Tsiganes, par racisme,
se voient interdire l'accès aux services
publics, d'enseignement, de santé ou de
logement, ou empêcher d'exercer un
métier". Les forces de l'ordre réservent
un "traitement particulièrement
violent" aux "les représentants de
l'ethnie tsigane". La Russie compte près de
182 000 Tsiganes, d'après le dernier recensement
de 2002, plus d'un million d'après les
organisations russes de défense des droits de
Tsiganes. Le président de l'Union des
organisations de tsiganes, Gueorgui Tsvetkov, a
déploré que depuis l'adoption en 1956 de la loi
"Sur la vie sédentaire" qui avait
interdit aux Tsiganes soviétiques de mener une
vie nomade (sous peine de 5 ans de prison),
"des milliers de gens ont été
sédentarisés, en absence de tout programme
social" et "l'absence de tout
enseignement en langue tsigane pour cette
minorité et sa faible scolarisation". Les
autorités russes, à qui le rapport a été
transmis, n'ont pas encore réagi.
Samedi 14 mai 2005 : Le chef du
Service fédéral de sécurité Nikolaï
Patrouchev (FSB, ex-KGB) a accusé jeudi l'ONG
américaine "International
Republican Institute"
(IRI) de fomenter une "révolution" au
Bélarus, où elle aurait subventionné
l'opposition à hauteur de 5 millions de dollars
pour 2005 selon les services secrets russes.
Nikolaï Patrouchev ajoute que cette somme
"servirait à attirer les fonctionnaires
ukrainiens de la Révolution orange afin de
former l'opposition bélarusse et de monter des
réseaux d'opposition parmi les jeunes". Et
Patrouchev de conclure : "Les services
secrets (étrangers) utilisent des ONG, sous
couvert de programmes humanitaires et sociaux,
pour défendre leurs intérêts" en Russie
citant l'ONG britannique Merlin, le
Croissant-Rouge d'Arabie saoudite et une ONG
américaine, Corpus mira (Peace corps). "Il
est indispensable de faire une loi sur la
régulation des ONG en Russie". Le
Président Vladimir Poutine avait affirmé dans
son discours annuel au Parlement, que certaines
ONG ne défendaient "pas les intérêts des
gens", mais se préoccupaient avant tout
"d'obtenir un financement d'organismes
étrangers et russes influents" et servaient
"des intérêts douteux" de groupes
économiques.
Mardi 17 mai 2005 : Mikhaïl
Khodorkovski, ancien patron de la compagnie
pétrolière russe Ioukos, et son associé Platon
Lebedev, accusés de fraude et d'évasion fiscale
"à grande échelle et en groupe
organisé", ont été reconnus coupables de
4 chefs d'inculpation sur les 7 prononcés contre
eux lors du début de l'énoncé du verdict dans
un tribunal de Moscou. Ils risquent 20 ans de
prison si les peines sont cumulées. L'énoncé
du verdict a été suspendu et devrait reprendre
mardi. Une manifestation regroupant quelque 300
partisans de Mikhael Khodorkovski s'est
déroulée lundi devant le tribunal. Les
manifestants, tolérés jusqu'à 14 heures, heure
locale, ont été dispersés par la police après
l'heure convenue. L'ancien champion d'échec
Garry Kasparov était au nombre des manifestants.
De nombreux observateurs politiques estiment que
le procès de Mikhaïl Khodorkovski est
"purement politique", "manoeuvre
du Kremlin visant à lui soustraire l'entreprise
qu'il a pu constituer à la faveur des
privatisations opérées dans les années
90".
Jeudi 19 mai 2005 : Lors d'une
conférence de presse à Moscou, mercredi, Oleg
Orlov, un des dirigeants de l'organisation de
défense des droits de l'homme russe, Memorial, a
indiqué que "la répression ordonnée à
Andijan en Ouzbekhistan n'est pas seulement
inacceptable dans un monde moderne mais soulève
le danger de la déstabilisation de l'ensemble de
la région". Il a précisé qu'au moins 300
personnes avaient été tuées à Andijan
d'après les témoignages d'une équipe sur
place. "Memorial" a appelé dans un
communiqué "la Russie et les Etats-Unis à
arrêter de s'acoquiner avec le régime de
Karimov".
Vendredi 20 mai 2005 : Le procès
de l'ex-patron et fondateur du premier groupe
pétrolier Ioukos, Mikhaïl Khodorkovski, qui s'est
ouvert le 17 mai 2005 à Moscou, a été
qualifié de "farce judiciaire", par
l'ancien Premier ministre de Vladimir Poutine,
Mikhaïl Kassianov, entré en campagne contre le
Kremlin. La lecture du jugement qui comprend
quelque 1 200 pages a été ajournée pour la
troisième fois. ** Le
président Vladimir Poutine a décerné l'Ordre
de l'Amitié à Gilbert Meyer, député-maire UMP
(parti de droite au pouvoir) de Colmar, pour
"une grande contribution au développement
de la coopération russo-française dans la
culture et l'art", selon le service de
presse de la présidence russe. En 1996, Colmar
et la ville russe de Togliatti ont signé un
accord de coopération culturelle qui a permis
aux jeunes musiciens de Togliatti de se produire
tous les ans à Colmar. L'Ordre de l'Amitié est
décerné aux personnes qui ont beaucoup
contribué à la consolidation de l'amitié et de
la coopération entre les peuples, du potentiel
économique et scientifique de la Russie, qui ont
oeuvré pour le rapprochement des cultures, au
renforcement de la paix et de l'amitié entre les
Etats. ** La Douma (chambre
basse du parlement russe) chargera la
délégation russe à l'Assemblée parlementaire
du Conseil de l'Europe (APCE) de
soulever la question de la violation des normes
démocratiques en Ukraine. Elle se déclare
"préoccupée par les persécutions
organisées par les nouvelles autorités contre
les membres de l'opposition" ukrainienne.
Les parlementaires font état de licenciements en
masse non seulement de fonctionnaires publics,
mais aussi d'enseignants, de chercheurs,
d'artistes "indésirables". Ils notent
avec inquiétude l'arrestation de personnages
politiques et publics en vue qui avaient
proclamé leur désaccord avec la politique des
autorités ukrainiennes. La Douma dénonce les
tentatives des autorités ukrainiennes d'établir
un contrôle politique et idéologique sur les
médias, y compris privés, ainsi que les
pressions exercées sur les journalistes
d'opposition. Les parlementaires russes se sont
dits également "préoccupés par la
"reprivatisation sélective" de
certaines grandes entreprises ukrainiennes à
participation russe" .
Samedi 21 mai 2005 : Le procès
à Moscou de l'ancien patron et fondateur de la
compagnie pétrolière russe Ioukos, Mikhaïl
Khodorkovski, a été une nouvelle fois
reporté au lundi 23 mai 2005. Un tiers des 1 200
pages du dossier contenant le jugement a été lu
à ce jour.
Jeudi 26 mai 2005 : Au
huitième jour de la lecture du verdict, soit
quelque 1 200 pages, dans le procès du fondateur
et ex-directeur général du groupe pétrolier
Ioukos, Mikhaïl Khodorkovski, les juges ont
abandonné mercredi la charge de "faux"
qui restera coupable de fraude, d'évasion
fiscale et de détournements de fonds. Les
procureurs ont requis une peine de prison de 10
ans. Ses défenseurs soutiennent que
"l'ancien patron de Ioukos est la cible du
Kremlin en raison de son soutien financier aux
partis d'opposition". ** Une grande
partie de Moscou, la capitale, et sa région ont
été touchées par une importante panne
d'électricité, qui a privé de courant pendant
plusieurs heures plus de 2 millions de personnes.
20 000 passagers ont été bloqués dans les
tunnels du métro et de nombreux hôpitaux
privés de courant pendant plusieurs heures. La
panne serait due à la vétusté des
équipements.
Lundi 30 mai 2005 : Le chef de
guerre tchétchène Chamil Bassaïev, l'un des
chefs indépendantistes tchétchènes, a
revendiqué l'incendie qui a ravagé vendredi le
théâtre Stanislavski de Moscou. C'est le
deuxième incendie en 2 ans. Il indiqué, dans un
courrier électronique transmis à l'agence
Kavkazcenter.com, diffusé sur Internet, que
l'incendie a été causé par un "des
groupes de sabotages ayant pour mission de
détruire les centres économiques politiques
administratifs et culturo-propagandistes" en
Russie et dans sa capitale. Chamil Bassaïev
avait également revendiqué vendredi la panne
d'électricité qui a paralysé mercredi une
grande partie de l'agglomération de Moscou,
touchant 2 millions de personnes et bloquant 20
000 passagers dans le métro. Les autorités
avaient écarté la thèse d'un acte terroriste
et mis en cause la vétusté des équipements. Le
chef de guerre a revendiqué plusieurs attentats
en Russie et les prises d'otages du théâtre de
la Doubrovka à Moscou en octobre 2002 (130
morts) et de l'école de Beslan en Ossétie du
Nord (330 morts), où les assauts avaient été
donnés dans des conditions controversées par
les forces spéciales russes.
-
Retour Russie
Retour sommaire Russie 2005
Retour sommaire
|
-
QUOTIDIEN
INDEPENDANT
( ! ) Liens en bleu
CONDITIONS
D'UTILISATION
-
|