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RUSSIE (fédération de), FIL-INFO-RUSSIE
©, ARCHIVES, JANVIER 2005
- Mercredi
12 janvier 2005 : Le président Vladimir
Poutine a refusé de signer une loi, votée en
fin d'année 2003 par la Douma, interdisant la
vente de bière près des écoles et sa
consommation dans la rue, les parcs et les
transports en commun. Le président Poutine a
précisé que "cette loi devait être
amendée". La consommation de bière est
considérée comme la principale cause de la
progression de l'alcoolisme chez les jeunes.
Selon les statistiques officielles, l'alcool est
tous les ans à l'origine de 25 000 à 30 000
décès. La vente de bière représente en Russie
6 milliards de dollars de chiffre d'affaires par
an.
Samedi 15 janvier 2005 : Le
quotidien Kommersant a
révélé que Moscou s'apprêterait à vendre à
la Syrie des missiles anti-aériens
ultra-perfectionnés de type "Iskander
E" ou SS-26, d'une portée de 280
kilomètres et pourraient atteindre depuis la
Syrie presque tout le territoire israélien. Ce
missile est une version améliorée du SS-22 ou
Scud utilisé par l'Irak contre Israël durant la
première guerre du Golfe. D'après le quotidien
russe, Damas serait aussi sur le point
d'acquérir auprès de Moscou des batteries
anti-aériennes "S300PMOu-2",
"Favorit" et "Tor-M1" ainsi
que des missiles anti-char "Kornet" et
"Metis". Le ministre
russe de la Défense, Sergueï Ivanov, a
catégoriquement démenti mercredi tout projet de
vente de missiles à la Syrie. Le président
syrien Bachar al-Assad est attendu pour une
visite d'Etat de 3 jours, du 24 au 27 janvier
2005 en Russie, au cours de laquelle il devrait
signer officiellement le contrat pour
lachat de 18 missiles.
Mardi 18 janvier 2005 : L'organisation
de défense des droits de l'homme Human
Rights Watch a dénoncé dans son
rapport annuel 2005, publié jeudi soir "une
érosion supplémentaire des droits
fondamentaux" depuis l'élection du
président Vladimir Poutine pour un second mandat
en mars 2004. Le rapport dénonce tout
particulièrement les récentes réformes qui
suppriment l'élection des gouverneurs régionaux
au suffrage universel au profit de leur
désignation par le président, et généralisent
le système de la proportionnelle aux
législatives, défavorable aux petits partis
d'opposition. Il souligne que le président russe
"a annoncé une série de mesures politiques
qui renforcera la domination déjà écrasante du
Kremlin sur la vie politique russe. Pourtant,
Poutine continue de se présenter comme un adepte
de la démocratie et des droits de l'Homme".
Le document regrette la disparition de tout
contre-pouvoir, qu'il s'agisse de la
télévision, qui "sans honte a assuré la
promotion de Russie Unie" (le parti
pro-Kremlin), ou des ONG, que Vladimir Poutine a
accusées lors d'un discours en mai 2004
"d'oublier certains des problèmes les plus
aigus du pays et des citoyens". Le rapport
met également l'accent sur le
"harcèlement" par les forces de
l'ordre dont sont victimes de nombreuses
organisations non gouvernementales. L'ONG
dénonce aussi "l'utilisation par le Kremlin
de poursuites criminelles partiales contre ceux
qui sont perçus comme des opposants, tel
Mikhaïl Khodorkovski", le fondateur du
groupe pétrolier Ioukos, qui risque plus de 20
ans de prison pour fraude fiscale dans une
affaire largement dénoncée comme étant avant
tout politique. HRW dénonce enfin les exactions
de l'armée russe en Tchétchénie qui est dans
sa sixième année de guerre écrivant :
"Comme durant les années précédentes, les
troupes russes sont responsables de centaines de
disparitions et d'exécutions extrajudiciaires
(...). Elles agissent ainsi dans une impunité
quasi-totale". Le rapport conclut sur le
silence des gouvernements occidentaux, relevant
que les Etats-Unis et l'Union européenne n'ont
pas "développé de stratégie qui fixerait
des conséquences diplomatiques ou économiques
face au tournant autoritaire pris par la
Russie".
Mercredi 19 janvier 2005 : Alors que
des milliers de personnes poursuivent leur
mouvement de protestation dans tout le pays
contre la réforme sociale, qui prive les
retraités mais aussi les militaires de nombreux
avantages sociaux, comme la gratuité des
transports, des places pour des séjours en
maison de repos, ou des réductions importantes
sur les prix des services communaux
(électricité, téléphone, etc.), le Président
Vladimir Poutine a critiqué le gouvernement
"qui n'a pas rempli ses engagements"
qui prévoyaient qu'on "n'aggrave pas la
situation de ceux qui ont besoin de l'aide de
l'Etat" et promis une hausse supplémentaire
des retraites, proposant que celles-ci augmentent
"non pas de 100 roubles (3,7 dollars) au 1er
avril 2005 comme c'était prévu, mais à partir
du 1er mars, et au moins du double".
Vendredi 21 janvier 2005 : Un document
a été signé à Moscou par la Grande-Bretagne,
le Canada, et la Russie par lequel ces pays
s'engagent à financer la destruction d'armes
chimiques russes. Le Canada promet d'ajouter
quelque 20 millions de dollars à sa somme
initiale de 10 millions de dollars en vue de
transformer en d'autres types de projets
industriels les installations de production
d'armes militaires chimiques de Tchoutchkes, une
localité située dans les monts Oural. Fin
décembre 2004, la Russie s'était "plainte
d'un financement international inadéquat pour la
destruction des armes chimiques".
Jeudi 27 janvier 2005 : Alors que
l'on commémore en Pologne le 60ème anniversaire
de la libération du camp d'Auschwitz par les
troupes soviètiques, un groupe de 20 députés
nationalistes russes, du Parti communiste, du
parti nationaliste La Patrie, et du parti LDPR de
l'ultra-nationaliste Vladimir Jirinovski, a
présenté une requête parlementaire de 7 pages
demandant officiellement au nom de "la
défense de la Patrie", "l'interdiction
dans le pays de toutes les organisations juives,
organes d'une religion
"antichrétienne" menaçant la
Russie". Cette demande a été publiée par
le périodique "La Russie orthodoxe",
et faisait la une mardi du quotidien israélien Haaretz.
L'ambassade d'Israël à Moscou a exigé des
autorités russes qu'elles réagissent à ces
"appels à la renaissance du fascisme".
Selon ce texte, "le monde démocratique dans
son entier est aujourd'hui sous le contrôle
financier et politique des juifs, et nous ne
voudrions pas que notre Russie, contre la
renaissance de laquelle est menée une guerre
permanente, préventive et sans règles, se
retrouve dans le nombre de ces pays non
libres". Les députés soulignent que les
Etats-Unis "sont devenus l'instrument pour
atteindre les objectifs globaux des juifs".
"Nous ne pouvons suivre la fausse notion de
tolérance qui nous est imposée, comme celle de
l'acceptation du péché, du mal, de l'hérésie,
et en l'occurrence tout simplement du
satanisme". Arguant de sentences
présentées comme étant des extraits d'une
exégèse du Talmud datant du XIXe siècle et
publiée en Russie en 1906 ("la famille du
non-juif est considérée comme du bétail, il
est interdit de sauver les non-juifs lorsqu'ils
sont mourants", etc.), ils déclarent que
"sur la foi de cette seule publication
officielle juive, les forces de l'ordre devaient
conformément au Code pénal empêcher la
diffusion de cette religion qui incite à la
haine envers les autres populations russes".
Ils rappellent que les juifs avaient été
privés de leurs droits au XIXe siècle dans la
Russie impériale "parce que la religion
juive est antichrétienne et misanthrope, allant
jusqu'aux meurtres rituels". "Les
affirmations exposées dans cette adresse, sont
celles qui étaient utilisées par le régime
nazi pour justifier l'extermination massive des
juifs pendant la Seconde guerre mondiale", a
relevé l'ambassade d'Israël dans un
communiqué. Le ministère russe des Affaires
étrangères avait rejeté début janvier comme
"gratuites" et "déplacées"
les accusations du département d'Etat
américain, qui dénonçait dans un rapport
annuel les propos antisémites proférés jusque
dans l'enceinte du Parlement russe.
Vendredi 28 janvier 2005 : Le
procureur général Vladimir Oustinov a annoncé
qu'il maintenait ses poursuites contre Mme Ioulia
Timochenko, 44 ans, le nouveau premier ministre
ukrainien par intérim. Celle-ci est accusée de
corruption par Moscou qui a lancé un mandat
d'arrêt à son encontre. Mme Timochenko a été
nommée lundi par le nouveau président Viktor
Iouchtchenko pour prendre la tête du
gouvernement ukrainien. Sa nomination a été
qualifiée par la presse russe de
"gifle" donnée à la Russie. La Russie
a lancé fin septembre 2004 un mandat d'arrêt
contre Mme Timochenko, après qu'elle ait refusé
de se présenter devant le Parquet militaire
russe. Moscou l'accuse d'avoir versé en 1995 des
pots-de-vin à des responsables du ministère
russe de la défense, alors qu'elle dirigeait la
société d'électricité ukrainienne. Interpol avait
pourtant annoncé en décembre 2004 avoir retiré
de son site internet un avis de recherche dans
l'attente d'un complément d'informations
demandé aux autorités russes. Mme Timochenko a
dénoncé ces poursuites comme étant politiques.
** Des
rescapés de la Shoah, des dirigeants de la
communauté juive et des anciens combattants de
l'Armée rouge ont commémoré jeudi à Moscou,
la capitale, le 60ème anniversaire de la
libération du camp d'Auschwitz par les troupes
soviètiques. Aron Zusman, qui dirige une
association d'anciens prisonniers juifs des camps
nazis, a dénoncé "la montée de
l'antisémitisme" en Russie déclarant :
"Il ne reste que quelques survivants
d'Auschwitz encore en vie aujourd'hui, la plupart
n'ont pas vécu pour entendre nos députés
demander l'interdiction de toutes les
organisations juives". Voir notre édition du 27 janvier
2005 (Russie).
Samedi 29 janvier 2005 : Le
procureur général Vladimir Oustinov a refusé
mercredi d'engager des poursuites à l'encontre
des 20 députés de la Douma (chambre basse)
auteurs d'une requête visant à "interdire
toutes les organisations juives, organes d'une
religion "antichrétienne" menaçant la
Russie" rendue publique à la veille de la
commémoration du 60ème anniversaire de la
libération du camps nazi d'Auschwitz en Pologne
par les troupes soviètiques.
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