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ISRAEL, FIL-INFO-ISRAEL
©, ARCHIVES, SEPTEMBRE 2003
- Lundi
1er septembre 2003 : En visite dimanche à
Ashkelon, ville balnéaire israélienne située
au nord de la Bande de Gaza qui est la cible, ces
derniers jours, de tirs de roquettes
palestiniens, pour la rentrée scolaire, le
Premier ministre Ariel Sharon a déclaré :
"Ashkelon ne deviendra pas une ville du
front. L'Etat d'Israël et ses citoyens ont le
droit de vivre en paix et en sécurité et il n'y
aura aucun compromis sur ce point". Lors
d'un entretien à la radio publique israélienne,
le ministre de la Défense Shaul Mofaz a quant à
lui annoncé que si les tirs de roquettes
(artisanales) Qassam, en provenance de la Bande
de Gaza continuaient, les forces israéliennes
lanceront une opération terrestre de grande
envergure sur ce territoire. ** Le Haut
Représentant de l'Union européenne pour les
affaires étrangères, Javier Solana
(ex-secrétaire général de l'OTAN de 1995 à
1999), est en visite en Israël où il a indiqué
que "l'Union européenne continuera ses
contacts avec Yasser Arafat" et rejette le
boycott du président palestinien demandé par
Israël. Le ministre des Affaires étrangères,
Sylvan Shalom, lui a demandé "de désigner
la branche politique du Hamas comme organisation
terroriste et de geler ses avoirs en
Europe".
Mardi 2 septembre 2003 : Le Premier
ministre Ariel Sharon a annulé une réunion
qu'il devait avoir lundi soir avec le Haut
Représentant de l'Union européenne pour les
affaires étrangères, Javier Solana pour des
"raisons de santé". Ce dernier est
reparti vers la Jordanie. Il est attendu mardi à
Damas en Syrie. Rappelons que dimanche M. Solana
avait rejeté la demande israélienne de boycott
du président Arafat. ** Environ
5000 détenus palestiniens emprisonnés dans 6
prisons israéliennes ont entamé une grève de
la faim de 24 heures pour protester contre les
conditions de détention de deux prisonniers
palestiniens placés en cellule d'isolement. ** La
commission d'enquête chargée de faire la
lumière sur la mort de 13 Arabes Israéliens
lors de manifestations en octobre 2000 a rendu
public son rapport de 800 pages qui "blâme
sévèrement" la police israélienne qui
avait ouvert le feu à balles réelles sur les
manifestants pro-palestiniens qui leur lançaient
des pierres et met directement en cause le
Premier ministre de l'époque, Ehud Barak sans
toutefois prendre de sanctions à son encontre.
Elle recommande par ailleurs que l'ancien
ministre travailliste de la Sécurité
intérieure, Shlomo Ben Ami, n'obtienne plus dans
l'avenir un poste ayant un rapport avec les
affaires de sécurité.
Mercredi 3 septembre 2003 : Le ministre
de la Défense Shaul Mofaz a souhaité mardi
l'expulsion du président palestinien
"probablement avant fin 2003" ajoutant
que "le président Arafat freine le
processus de paix". Il a déclaré à la
radio militaire : ''Israël a commis une erreur
historique en n'ayant pas expulsé Yasser Arafat
deux ans auparavant. Yasser Arafat n'a jamais
désiré arriver à un accord avec nous''.
Lundi 8 septembre 2003 : Après la
tentative avortée d'assassinat ciblé du Cheikh
Ahmed Yassine et la volonté d'Ariel Sharon
"de décapiter le Hamas", l'armée et
la police ont été placées en état d'alerte
maximum dans la crainte d'attentats. Les
contrôles d'identité et les patrouilles ont
été multipliés à l'entrée des grandes
villes. Les territoires palestiniens ont été
totalement bouclés. ** Le ministre
des Affaires étrangères, Sylvan Shalom a
demandé le bannissement du chef de l'Autorité
Palestinienne, Yasser Arafat, l'accusant d'avoir
"provoqué la chute de Mahmoud Abbas".
Washington s'est dit "fermement"
opposé à l'expulsion du président palestinien
des territoires. Le secrétaire d'Etat
américain, Colin Powell, a indiqué qu'il
"ne soutiendrait pas une telle initiative
qui aurait pour effet de "renforcer l'aura
du dirigeant palestinien" tout en
réaffirmant que "les Etats-Unis ne
traiteraient pas avec lui".
Mercredi 10 septembre 2003 : Un kamikaze
palestinien s'est fait exploser mardi en fin
d'après-midi avec la bombe qu'il transportait
près d'un arrêt de bus à proximité du camp de
Tzrifin, une des plus importantes bases
militaires d'Israël, au sud de Tel Aviv faisant
5 morts et une quinzaine de blessés. Un second
attentat a été perpétré mardi soir à
l'entrée d'un café à Jérusalem faisant 2
morts et une quarantaine de blessés selon un
premier bilan. ** Dans un rapport publié
lundi et intitulé "Survivre en état de
siège : entraves à la liberté de
mouvement et droit au travail, Amnesty
International dénonce les répercussions
de ces mesures (bouclages, barrages, postes de
contrôle et couvre-feux) sur les populations
palestiniennes. Ces restrictions imposées par
larmée israélienne aux Palestiniens
rendent difficiles, dangereux et souvent
impossibles les courts trajets entre les villes
et les villages, ce qui a pour effet de condamner
quelque 3,5 millions de Palestiniens à une
forme dassignation à résidence. (...) Le
taux de chômage est monté en flèche pour
atteindre plus de 50 % de la population active.
60 % de la population vit désormais au-dessous
du seuil de pauvreté (fixé à 2,1 dollars par
jour et par personne). La consommation
alimentaire a baissé de 30 % ; la
malnutrition ainsi que dautres maladies
sont devenues courantes. (...) L'organisation
précise que "en qualité de puissance
occupante, Israël est tenu, aux termes du droit
international, de garantir à la population des
Territoires occupés la liberté de circulation,
un niveau de vie décent et une vie aussi normale
que possible. Les restrictions étendues
imposées par Israël violent ces obligations et
constituent, dans bien des cas, des sanctions
collectives prohibées par le droit
international. Lire
l'article complet dans le dossier
"Proche-Orient".
Jeudi 11 septembre 2003 : Après les
deux attentats suicide qui ont frappé Israël,
le Premier ministre israélien Ariel Sharon a
écourté sa visite historique à New Delhi, en
Inde, pour "étudier la force de sa
riposte". Il a déclaré qu'il ne
"pourra y avoir d'avancée dans le processus
de paix sans un arrêt complet des
hostilités".
Vendredi 12 septembre 2003 : Le Premier
ministre Ariel Sharon, de retour d'Inde, a réuni
jeudi soir son cabinet de sécurité pour mettre
en place une riposte aux attentats suicide de
kamikazes palestiniens perpétrés mardi. Un
accord de principe a été conclu pour
l'expulsion du président palestinien Yasser
Arafat. Dans un communiqué, le cabinet a
déclaré : "Les événements des derniers
jours ont prouvé à nouveau que Yasser Arafat
est un obstacle absolu à toute tentative de
réconciliation entre Israéliens et
Palestiniens. Israël s'emploiera à se
débarrasser de cet obstacle d'une façon et d'un
moment qui seront décidés par la suite".
Washington s'est dit "résolument
opposé" à cette mesure. L'invasion d'une
partie de la Bande de Gaza est également
envisagée. ** Le quotidien français
"Le Monde" a publié dans son édition
du 11 septembre l'article d'Avraham Burg, ancien
président de la Knesset (1999-2003) et ancien
président de l'Agence juive, déjà publié en
hébreu par le "Yediot Aharonot" en
Israël, et intitulé : "La révolution sioniste est
morte".
Lundi 15 septembre 2003 : Le
vice-premier ministre, et ministre du Commerce et
de l'industrie, Ehud Omert, a déclaré dimanche
: "Le cabinet a décidé en principe de se
débarrasser d'Arafat, qui est un obstacle à la
paix. Son expulsion est une option, et sa
liquidation en est une autre" ajoutant :
"Il est aussi possible de le confiner dans
des conditions cellulaires en le privant de
visites et de téléphone". Selon les
médias, le chef du Shin Beth (service intérieur
de sécurité), Avi Dichter, a préconisé de
"liquider" le président de l'Autorité
palestinienne, estimant qu'il serait "plus
dangereux en exil qu'en résidence forcée dans
son QG."
Mardi 16 septembre 2003 : Le
Coordonnateur de l'ONU pour le processus de paix
au Moyen-Orient, Terje Roed-Larsen, lors d'un
exposé sur la situation au Proche-Orient, a mis
en garde lundi matin le Conseil de sécurité
contre les risques d'un statu quo qui pourrait se
terminer par un bain de sang et a exhorté la
communauté internationale à relancer la
"feuille de route" et à en accélérer
l'application. Selon Terje Roed-Larsen, la mise
en oeuvre de la "feuille de route" n'a
jamais véritablement commencé, faute de la mise
en place de mesures qui auraient eu l'appui des
deux parties : "Aucune partie n'a
réellement pris en considération les
préoccupations de l'autre, à savoir la
sécurité pour Israël et la fin de l'occupation
pour les Palestiniens. Israël n'a jamais
vraiment adhéré à la "feuille de
route". Quant à la question de
l'extradition de Yasser Arafat, M. Roed-Larsen a
fait valoir qu'il avait été démocratiquement
élu et que, par conséquent il était le chef
légitime des Palestiniens. ** Devant les
condamnations de la communauté internationale
face à la décision d'Israël de bannir le
président palestinien Yasser Arafat, les
autorités israéliennes ont annoncé que
"la décision de principe de se débarrasser
de Yasser Arafat ne sera pas mise en oeuvre dans
l'immédiat". ** Le
quotidien Ma'ariv a annoncé lundi que le cheikh
Yassine a échappé le 7 septembre dernier à une
nouvelle tentative de meurtre ciblé. Selon le
journal, les autorités israéliennes ont annulé
à la dernière minute un nouveau raid contre le
cheikh Yassine, au lendemain de l'échec d'une
tentative de le liquider, avec d'autres membres
de la direction de son mouvement lors d'une
attaque aérienne à Gaza. Des équipes
israéliennes des télévisions privées de la
deuxième et de la dixième chaîne ayant été
repérées dans les parages du cheikh Yassine.
Mercredi 17 septembre 2003 : Alors
qu'Israël envisage de bannir ou même
d'éliminer physiquement le président
palestinien Yasser Arafat, le Conseil de
Sécurité de l'ONU a examiné mardi à New York
lors d'une séance à huis clos un projet de
résolution visant à faire infléchir Israël
dans sa décision d'expulsion ou d'assassinat le
président palestinien Arafat assigné à
résidence depuis décembre 1991 dans ses bureaux
de Ramallah en partie détruits. Le projet de
résolution, déposé par les pays arabes,
co-parrainé par le Soudan, qui assure la
présidence du groupe arabe, et la Syrie, seul
pays arabe membre du Conseil de sécurité, a
été officiellement déposé. Le projet de
résolution "exige qu'Israël, puissance
occupante, abandonne tout acte visant à expulser
le président élu de l'Autorité palestinienne
et cesse de menacer sa sécurité". Le texte
indique également que le Conseil "exprime
son plein appui aux efforts du Quartette et lance
un appel aux deux parties pour faire en sorte que
la feuille de route soit mise en oeuvre". 11
pays ont voté pour ; les Etats-Unis ont fait
usage de leur droit de veto. La Grande-Bretagne,
l'Allemagne et la Bulgarie se sont abstenues.
Vendredi 19 septembre 2003 : La 58ème
session de l'Assemblée générale de l'ONU a
convoqué vendredi après le veto américain une
réunion d'urgence sur le conflit au
Proche-Orient à la demande des pays arabes et
musulmans et les 116 pays non alignés (NAM, Non
Aligned Movement) , pour examiner "les
actions israéliennes illégales dans
Jérusalem-Est occupée et dans le reste du
Territoire palestinien occupé" dans le
cadre de la procédure "L'Unité pour le
maintien de la paix", titre de la résolution
de 1950 de l'Assemblée qui prévoyait que
"dans tout cas où parait exister une menace
contre la paix, une rupture de la paix ou un acte
d'agression et où, du fait que l'unanimité n'a
pas pu se réaliser parmi ses membres permanents,
le Conseil de sécurité manque à s'acquitter de
sa responsabilité principale dans le maintien de
la paix et de la sécurité internationales,
l'Assemblée générale examinera immédiatement
la question afin de faire aux Membres les
recommandations appropriées sur les mesures
collectives à prendre."
Samedi 20 septembre 2003 : Les
députés du Likoud se sont réunis vendredi avec
le Premier ministre Ariel Sharon pour discuter de
la prolongation de la "clôture de
sécurité" profondément érigée en
Cisjordanie pour englober la colonie d'Ariel.
Aucune décision ne sera arrêtée tant que le
directeur général du ministère de la défense,
en visite à Washington, ne sera pas de retour.
Les Etats-Unis sont défavorables à cette
mesure. ** Un nombre indéterminé de
pilotes des forces aériennes israéliennes a
annoncé qu'il allait rejoindre le mouvement des
soldats qui refusent de servir dans les
territoires autonomes palestiniens et perpétrer
des "meurtres ciblés". ** La 58ème
session de l'Assemblée générale de l'ONU,
réunie vendredi en session extraordinaire pour
discuter du conflit au Proche-Orient à la
demande des pays arabes et musulmans et les 116
pays non alignés, pour examiner "les
actions israéliennes illégales dans
Jérusalem-Est occupée et dans le reste du
Territoire palestinien occupé", a voté une
résolution demandant à Israël de cesser de
menacer le président palestinien Yasser Arafat
d'explusion avec 133 voix pour, 15 abstentions et
4 contre (Israël, les Etats-Unis, la Micronésie
et les Iles Marshall qui ne sont plus sous la
tutelle officielle des Etats-Unis depuis 1990
mais qui continuent de bénéficier de leur
protection). Cette résolution a également
dénoncé les "meurtres
extrajudiciaires" notant que ces
"opérations d'assassinats ciblés violent
le droit international et empêchent le processus
de paix". L'Union européenne a amendé le
texte initial y apportant une "condamnation
des attentats-suicide et leur récente
intensification" et a rappelé à
l'Autorité palestinienne qu'elle doit
"prendre toutes les mesures nécessaires
pour mettre fin à la violence et à la
terreur". Rappelons que les résolutions
votées par l'Assemblée générale de l'ONU ne
sont pas contraignantes.
Lundi 22 septembre 2003 : Selon le
Centre Jaffee d'études stratégiques de
l'Université de Tel-Aviv (The Jaffee Center for
Strategic Studies, JCSS) "Israël a tiré
des bénéfices stratégiques de la guerre
d'Irak". La publication hier dimanche du
rapport annuel, intitulé "L'équilibre
stratégique au Moyen-Orient 2002-2003" (The
Middle East Strategic Balance 2002-2003), et d'un
livre sur l'après-guerre en Irak ont été
présentés lors d'une conférence de presse par
MM. Dr Ephraïm Kam et Shlomo Brom. La guerre en
Irak voulue par George Bush et Ariel Sharon
"a permis de mettre fin à un régime
radical" mais avant tout "d'exposer la
faiblesse du monde arabe tout en suscitant des
pressions américaines accrues sur des pays tels
que l'Iran et la Syrie". Ariel Sharon
continue cependant de ne pas vouloir réduire le
budget militaire à l'exception de l'abandon du
projet de construction d'un nouveau modèle de
char Merkava. Les auteurs du rapport se sont
prononcés contre une éventuelle expulsion ou
élimination du président palestinien Yasser
Arafat, et ont estimé que "de telles
mesures seraient stupides car elles porteraient
atteinte aux intérêts d'Israël et ne
manqueraient pas de provoquer une vague
terroriste". Demeure une seule inquiètude,
si les Etats-Unis "ne parviennent pas à
stabiliser la situation en Irak, certains des
bénéfices qu'Israël a retiré de cette guerre
disparaîtront". Les entreprises
israéliennes ne cessent d'emporter des marchés
dans la reconstruction de l'Irak aux côtés des
grandes entreprises américaines. Ndlr. Le budget
militaire d'Israël est le plus élévé au monde
(rapport PIB entre 10 et 13 %). Le service
militaire dure 3 ans pour les hommes et 2 ans
pour les femmes. Dès l'âge de 18 ans, plus
aucun Israélien n'est un civil à l'exception
des "hommes en noir" les religieux, les
seuls à être exclus du service. Enfin, l'aide
économique publique, privée et militaire des
Etats-Unis envers Israël est la plus importante
du monde representant plus de 10 milliards de
dollars par an. Selon les experts en armement,
Israël est le seul pays du Proche-Orient à
posséder un arsenal nucélaire moderne capable
d'atteindre aujourd'hui n'importe quel pays du
monde. ** Environ 10 000 Israéliens
ont manifesté samedi soir à Tel Aviv, à
l'appel des Mouvements "Paix
Maintenant" et "Coalition de la
Paix" pour protester contre l'occupation
israélienne des territoires palestiniens et de
la présence de militaires israéliens en
Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Certains
ont demandé la démission du premier ministre
Ariel Sharon dénonçant sa politique envers les
Palestiniens.
Mardi 23 septembre 2003 : Le Premier
ministre Ariel Sharon a dépêché dimanche soir
pour Washington son conseiller personnel, Dov
Weisglass, et le directeur directeur général du
ministère de la Défense, Amos Yaron, dans le
but de convaincre l'administration Bush de la
nécessité de la construction de la clôture de
sécurité (pour les Israéliens, mur de
l'apartheid pour les Palestiniens) qui doit
entrer profondément (environ 25 km) en
Cisjordanie pour inclure la colonie d'Ariel qui
regroupe environ 20 000 colons. Ils doivent
présenter un compromis au président Bush qui
est opposé à la construction de cette
"barrière de sécurité".
Mercredi 24 septembre 2003 : Les
émissaires du premier ministre Ariel Sharon sont
rentrés de Washington après avoir obtenu
satisfaction. La "clôture de
sécurité" entrera bien profondément en
Cisjordanie pour entourer la colonie d'Ariel avec
une simple modification, elle sera "un
segment modulaire" (NDLR. Barrière
démontable). Le "Washington Post" a
pourtant écrit que les deux émissaires
n'avaient pas obtenu satisfaction. Selon les
médias américains, et malgré les annonces
répétées de l'administration Bush de mesures
de rétorsion (déduction de 9 milliards de
dollars de garanties bancaires correspondant aux
dépenses consacrées à la colonisation dans les
territoires occupés), Washington a décidé de
maintenir la totalité de ses garanties. La
"clôture de sécurité", d'une
longueur de 400 km doit s'étendre du nord au sud
de la "ligne verte" séparant Israël
de la Cisjordanie. Selon les médias israéliens
de mardi, elle pourrait cependant s'étirer sur
800 à 900 km. A raison de 1 à 2 millions de
dollars par kilomètre, la facture totale
pourrait atteindre 1,8 milliards de dollars. ** Selon des
chiffres rendus publics mardi par le Bureau
central des statistiques, la population des
colonies de peuplement juives en Cisjordanie et
dans la Bande de Gaza a augmenté de 5,7 % en
2002. Selon le quotidien Haaretz, le gouvernement
a dépensé pour les colonies de peuplement dans
les territoires palestiniens, où vivent 220 000
colons, 490 millions d'euros (2,5 milliards de
shekels) en infrastructures et éducation. Les
dépenses militaires et sécuritaires ne sont pas
comprises dans ce montant. Le quotidien rapporte
que l'implantation
de chaque colon coûte environ 2 000 euros . Les
dépenses pour les colonies correspondent à plus
de 1% du budget israélien total qui avoisine les
42,5 milliards d'euros.
Jeudi 25 septembre 2003 : Dans une
pétition diffusée mercredi, 25 pilotes de
l'armée régulière et de réserve ont, pour la
première fois dans l'histoire de l'armée de
l'air israélienne, refusé d'aller en mission
dans les territoires autonomes palestiniens
jugeant "illégal" et
"immoral" de risquer la vie de
"civils innocents lors des frappes visant
des terroristes présumés et d'attaquer des
zones à forte densité de population."
Selon la deuxième chaîne de télévision
israélienne, ils refusent aussi d'acheminer des
troupes terrestres pour de telles missions. Le
commandant de l'armée de l'air, le général Dan
Halutz, a accusé les pilotes de "se mêler
de politique" et de "ne pas respecter
la hierarchie".
Vendredi 26 septembre 2003 : A
l'occasion de la célébration ce week-end du
Nouvel An juif, les autorités ont annoncé le
bouclage complet des territoires autonomes
palestiniens jusqu'à lundi dans la crainte
d'attentats. ** Le
quotidien Yediot Ahronot a publié mercredi les
conclusions d'une commission militaire qui
souhaite réformer profondément le régime de la
conscription en n'enrôlant plus que "des
jeunes gens prêts au combat" afin de
"ne pas charger l'armée avec un groupe de
personnes à qui, peut-être, le service
militaire ne convient pas" selon le
général Regev, responsable des effectifs, qui
se dit également favorable à la mise en place
d'un service civil qui permettrait de préserver,
et non de détruire, le "concept d'Armée du
peuple". Il ajoute que "ces changements
sont nécessaires pour réduire de façon
drastique le budget". En Israël, le service
militaire est obligatoire. Il est de 3 ans pour
les hommes, 2 pour les femmes. Les hommes doivent
aussi servir dans l'armée 30 jours par an
jusqu'à l'âge de 55 ans. Seuls les étudiants
en religion en sont exemptés et les Arabes
israéliens exclus. Le général Regev souligne
que 22 % des jeunes gens sont exemptés du
service, pour diverses raisons - religieuses,
médicales ou sociales, et que 20% d'autres ne
finissent pas les trois ans. ** Une peine
de 20 ans de prison a été requise mercredi par
le Parquet de Jérusalem à l'encontre de 2 des
membres du ''groupe de Bat Ayin'', cellule
terroriste juive qui avait tenté de faire sauter
une bombe non loin d'une école arabe de
Jérusalem. ** La crise sociale et
économique saggrave en Israël, qui
assiste à une explosion de la misère. Les
syndicats appellent à la grève générale et
les grévistes de la faim accusent le premier
ministre Ariel Sharon de "mener une guerre
aux pauvres". BANDE DE GAZA : Lors d'un
raid israélien à Al-Bourej jeudi, 5
Palestiniens, dont un militant du Hamas, et un
soldat israélien ont été tués. Une petite
fille de 3 ans est morte d'un choc nerveux lors
de cette opération. Lire le dossier de
Médecins sans Frontières sur les
violences, physiques mais aussi psychologiques,
que subissent les populations palestiniennes. Une
équipe envoyée sur place témoigne.
Samedi 27 septembre 2003 : Dans la
crainte d'attentats suicide, les territoires
autonomes palestiniens ont été totalement
bouclés à l'occasion de la célébration du
Nouvel An Juif (Roch Hoshana). Des mesures de
sécurité drastiques ont été mises en place.
L'accès à l'Esplanade des Mosquées a été
interdite aux Musulmans de moins de 40 ans. Aucun
Palestinien ne peut emprunter les grandes voies
d'accès aux principales agglomérations
israéliennes, sans y être soumis à un
contrôle d'identité ou arrêté à des
barrages. Des vigiles armés ont été placés à
l'entrée de chaque synagogue ou des hôtels,
cafés et restaurants.
Mardi 30 septembre 2003 : 50 000
salariés du secteur public ont entamé lundi une
grève illimitée pour dénoncer le budget
d'austérité voté par le gouvernement Sharon
qui prévoit des coupes drastiques dans les
dépenses de l'Etat. Ils ont menacé de bloquer
progressivement toute l'activité du pays si le
gouvernement ne revoit pas son projet de budget
qui prévoit des restrictions s'élevant à plus
de 2 milliards de dollars et entraîner la
suppression de plusieurs dizaines de milliers
d'emplois dans la fonction publique et des
réductions drastiques des prestations
familiales. ** Le Premier ministre Ariel
Sharon a déclaré lundi que la construction de
la "clôture de sécurité" qui doit
séparer la Cisjordanie de l'Etat hébreu,
incluera finalement, et malgré l'opposition de
Washington, la colonie d'Ariel empiètant ainsi
de plus de 25 km à l'intérieur de la
Cisjordanie. ** Le procès
du chef du Fatah pour la Cisjordanie, Marwan
Barghouti, a repris lundi à Tel
Aviv. Au cours de sa dernière comparution avant
le verdict qui sera rendu à la mi-novembre,
Marwan Barghouti a déclaré que
"l'occupation ne peut continuer. Il n'y a
qu'une solution pour mettre fin à l'Intafada.
Deux Etats pour deux peuples ou alors le sang
continuera de couler". ** Le
diplomate Gérard Avaud qui prendra ses fonctions
dambassadeur de France en Israël fin
octobre malgré ses propos qualifiant de
"voyou" le Premier ministre israélien
Ariel Sharon, et Israël "d'état
paranoïaque" était l'invité hier du CRIF (Conseil
Représentatif des Institutions Juives de
France). Cette rencontre intervient sur fond de
censure après que Roger Cukierman, son
président, ait fait retirer de la vente un livre
(CNDP, éditeur Nathan - René Nouailhat)
destiné aux enseignants intitulé
"Enseigner le fait religieux, un défi pour
la laïcité". Le chapitre consacré au
judaïsme indique que "la Shoah" a
suscité "chez les juifs comme les non-juifs
des comportements très particuliers, rendant les
uns et autres fort sensibles à toute
recrudescence possible de lantisémitisme.
Tendance quasi paranoïaque chez les uns,
culpabilisation souvent maladive chez les
autres". Déjà en avril, le film du
réalisateur Mohamad Bakri
"Jénine-Jénine", interdit de
diffusion en Israël, était déprogrammé à la
télévision franco-allemande "Arte" à
la demande du B'NAI B'RITH (en hébreu
" Fils de l'Alliance") Organisation Non
Gouvernementale Sioniste qui siège en sa
qualité d'ONG dans différentes organisations
internationales, dont l'ONU, l'Unesco et le
Parlement européen. Rappelons que le
géopolitologue et socialiste Pascal Boniface
auteur de "Est-il permis de critiquer
Israël ?" a dû quitter le Parti
Socialiste sous la pression. Enfin, le président
du CRIF qui a accompagné à New-York le
président français, révèle que "Jacques
Chirac a reconnu la responsabilité de Yasser
Arafat dans léchec des pourparlers qui ont
eu lieu à Camp David" et qu'elle
"demeure à l'origine des souffrances des
Palestiniens" selon Roger Cukierman qui a
confirmé ces propos à la radio
"Europe 1".
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