- SOMMAIRE
ISRAEL, FIL-INFO-ISRAEL
©, ARCHIVES, OCTOBRE 2003
- Mercredi
1er octobre 2003 : 3 colons juifs de la
colonie de Bat Ayin, au sud de Bethléem en
Cisjordanie, ont été condamnés à des peines
de prison allant de 12 à 15 ans pour
"tentative de meurtre" et
"appartenance à un réseau terroriste
anti-palestinien". Le 27 avril 2002, ils
avaient placé une remorque bourrée d'explosifs
entre un hôpital et une école de filles dans le
quartier arabe de Jérusalem-Est. ** Le
gouvernement doit étudier mercredi le tracé
final de la "clôture de sécurité"
qui doit séparer Israël de la Cisjordanie.
Jeudi 2 octobre 2003 : Le
gouvernement a approuvé la construction d'un
nouveau tronçon de la "clôture de
sécurité", qui doit protéger l'Etat
hébreu de l'infiltration de kamikazes
palestiniens. Long de 45 km, d'un coût
supérieur à 100 millions de dollars, cette
nouvelle construction devrait s'étirer sur 45 km
depuis la colonie d'Elkana, au nord, jusqu'à la
base militaire d'Ofer, en Cisjordanie. 5 colonies
juives de peuplement, dont celle d'Ariel, ne
seront pas incluses dans le tracé mais seront
entourées d'une clôture séparée qui pourrait
être raccordée à tout moment, à la barrière
principale. Selon l'Autorité Nationale
Palestinienne, cette mesure vise à
"l'annexion de facto de secteurs du futur
Etat palestinien". Plusieurs tronçons sont
en cours de construction et isoleront
entièrement la Cisjordanie. Selon Human Right
Watch, "la première phase de la
barrière de séparation a été achevée fin
juillet 2003. Elle serpente sur environ 175
kilomètres dans le Nord-ouest de la Cisjordanie.
Elle a entraîné la confiscation de 12 km2 de
terre et a soustrait 2 % du territoire total de
la Cisjordanie. Deux nouvelles phases sont en
cours de construction : lune dans le
Nord-est de la Cisjordanie et lautre dans
la région de Jérusalem Est et de Béthleem. Le
tracé de la quatrième phase est encore en cours
de négociation. Selon le tracé final de la
barrière, le coût de la construction est
estimé à au moins 1,3 milliards de dollars. ** Le
rapporteur spécial de l'ONU sur les droits de
l'homme dans les territoires palestiniens, John
Dugard, a présenté mardi devant le Conseil de
sécurité de l'ONU un rapport qui assimile cette
barrière "à une annexion déguisée de
portions de la Cisjordanie." Il dénonce la
nouvelle barrière de sécurité qui ne suit pas
la ligne verte, (frontière entre Israël et les
territoires palestiniens avant la guerre des 6
jours en 1967) qui selon lui, affecte directement
plus de 210 000 Palestiniens soumis à des
restrictions de déplacements imposées par
l'armée israélienne et sont à l'origine d'une
crise humanitaire dans les territoires
palestiniens. Il souligne qu'une telle annexion
est interdite par la Charte de l'ONU et la IVe
Convention de Genève. ** L'organisation
Human Right Watch a dénoncé "l'enfermement
des Palestiniens" par le "mur de
sécurité soulignant que "le tracé de
cette barrière et les dispositions concernant
son fonctionnement constituent une violation de
la liberté de mouvement des Palestiniens mettant
en danger leur accès à la nourriture, l'eau,
l'éducation et les services médicaux".
Human Rights Watch reconnaît que "le
gouvernement israélien a le devoir de protéger
ses civils mais souligne quIsraël a
lobligation de vérifier que ses mesures de
sécurité ne violent pas le droit international
en matière de droits humains, ni le droit
international humanitaire." Et de conclure :
"Israël a un lourd passé en matière de
restrictions graves et arbitraires à la liberté
de mouvement. La barrière va institutionnaliser
ces restrictions et renforcer les torts causés
à long terme par les colonies de peuplement
illégales. Cest pourquoi nous avons
maintenant besoin dune intervention
américaine ferme." Dans une lettre
adressée au président américain George Bush,
HRW réclame des sanctions à l'encontre
d'Israël et notamment le prélèvement du coût
de la construction du mur sur les 9 milliards de
garanties bancaires que les Etats-Unis doivent
octroyer à l'état hébreu. Plus de détails : Voir le
rapport d'Human Right Watch (format
pdf) ; Voir la lettre adressée au
président G. W. Bush ; Plus de liens sur "la barrière
de sécurité" ; Rapport sur la situation économique
palestinienne publié par la Banque mondiale
(mars 2003) ; Rapport sur les conséquences des
bouclages des activités économiques des
populations palestiniennes (1er janvier- 30 juin
2002) (format pdf).
Vendredi 3 octobre 2003 : Le cabinet
du Premier ministre Ariel Sharon a lancé un
appel d'offres publique pour la construction de
580 logements supplémentaires dans 3 colonies
juives de Cisjordanie. ** Le ministre
des Affaires étrangères Sylvan Shalom a
indiqué que "dans les 6 mois" la
clôture de sécurité incluerait la colonie
d'Ariel où vivent près de 20 000 colons juifs,
dont plus de 40 % sont des immigrants en
provenance de l'ex-URSS. ** Le pays est
paralysé par une grève massive dans le secteur
public. Ce mouvement touche de plein fouet le
secteur portuaire. Les fonctionnaires craignent
un changement d'autorité dans ce secteur et des
licenciements massifs. De nombreux cargos sont
immobilisés au large des côtes israéliennes.
Samedi 4 octobre 2003 : Le chef
d'état-major de l'armée israélienne, le
général Moshe Yaalon, a décidé vendredi
"d'assouplir les consignes de tirs"
données aux militaires israéliens près de la
"clôture de sécurité" pour empêcher
tout Palestinien de s'infiltrer en Israël et de
perpétrer des actes de sabotage. A Qabatiyeh,
dans le nord de la Cisjordanie, les soldats
israéliens qui recherchaient "des
fugitifs" ont ouvert le feu près d'une
cafeteria blessant par balles 3 Palestiniens. 2
d'entre eux étaient des électriciens qui
effectuaient des travaux.
Lundi 6 octobre 2003 : Une
kamikaze palestinienne de 29 ans s'est fait
exploser samedi avec la bombe qu'elle
transportait dans un café-restaurant, à Haïfa
faisant 19 morts dont 5 enfants et la kamikaze et
une cinquantaine de blessés. L'attentat a été
revendiqué par le Jihad Islamique. La
communauté internationale a condamné à
l'unanimité cet attentat. ** Pour la
première fois depuis 20 ans, et en riposte à
l'attentat-suicide d'Haïfa, l'armée
israélienne a lancé un raid aérien dans la
nuit de samedi à dimanche contre un camp
supposé entraîné des membres du Jihad
Islamique, situé à Aïn Saheb, à 15 km de
Damas, en Syrie. Les autorités syriennes
affirment que ce camp abrite des réfugiés
palestiniens. Un porte-parole du Jihad Islamique
a démenti avoir des militants en Syrie. Selon un
communiqué de l'armée israélienne : "le
Jihad islamique palestinien, comme d'autres
organisations terroristes, bénéficient du
soutien et de l'aide des pays dans la région,
notamment de l'Iran et de la Syrie. La Syrie est
un pays qui finance le terrorisme et tente
constamment de saboter tout effort destiné à
réaliser rapidement la stabilité dans la
région". ** Damas a
déposé plainte auprès du Conseil de sécurité
de l'ONU. ** La communauté
internationale a condamné à l'unanimité ce
raid. La Russie dit "craindre un
élargissement géographique du conflit". Le
président égyptien Moubarak a dénoncé
"une agression contre un pays frère".
Le ministre français des Affaires étrangères a
condamné ce raid qui ""constitue une
violation inacceptable du droit international et
des règles de souveraineté". La
Grande-Bretagne estime pour sa part qu'Israël a
le "droit de se défendre contre les
attentats mais doit respecter le droit
international." La Jordanie et l'Inde ont
également condamné cette intervention. ** Après le
raid israélien en Syrie, le Conseil de
sécurité de l'ONU, présidé pour le mois
d'octobre par les Etats-Unis, s'est réuni en
séance publique dimanche soir, à la demande de
la Syrie qui a présenté un projet de
résolution "condamnant l'injustifiable
attaque d'Israël, qui peut avoir d'incalculables
conséquences, non seulement pour la région mais
pour le monde". S'adressant à la presse, le
représentant israélien à l'ONU Dan Gillerman
s'est dit, "outré et consterné" que
le Conseil de sécurité ait décidé de se
réunir à quelques heures du début de Yom
Kippour (Le jour du Grand Pardon pour les Juifs).
Mercredi 8 octobre 2003 : A
l'occasion du 30ème anniversaire de la Guerre du
Kippour qui se déroula du 6 au 25
octobre 1973, et dans une allocution retransmise
en direct à la radio israélienne, le premier
ministre Ariel Sharon est intervenu pour la
première fois après le raid de dimanche contre
la Syrie et a déclaré : "Nous frapperons
nos ennemis partout et par tous les moyens ; mais
nous ne laisserons passer aucune ouverture ni
aucune occasion de parvenir à la paix et à un
accord avec nos voisins." Selon le chef
d'état-major, Moshe Yalon, "ce raid est un
avertissement à la Syrie responsable du
terrorisme mené contre Israël à partir du
Liban". Selon le ministre d'extrême-droite,
Avigdor Liebermann : "Après les tirs à la
frontière libanaise qui ont causé la mort d'un
soldat, Israël aurait dû envahir le Liban et la
Syrie. Nous nous sommes fixés des règles de jeu
qui aujourd'hui ne tiennent plus debout. Aucun
pays au monde accepterait d'être pris en otage
par des kamikazes". La presse israélienne,
elle, est critique à l'encontre d'Ariel Sharon
à qui elle reproche d'avoir "ouvert la
boîte de Pandorre et de risquer une escalade
militaire dangereuse pour l'ensemble du
Proche-Orient". Plus de détails : Un dossier
très complet sur la guerre du Kippour ; Carte de la guerre d'octobre 1973.
Vendredi 10 octobre 2003 : Selon la
radio publique, 4 unités de réservistes vont
être déployées à partir du 22 octobre 2003 en
Cisjordanie et dans la Bande de Gaza en vue de
renforcer la lutte contre les attentats. D'après
le quotidien Ha'aretz, l'expulsion des familles
de Palestiniens impliqués dans des attentats
contre des civils israéliens va reprendre dans
les prochains jours. Un groupe de 25 Palestiniens
serait d'ores et déjà concerné. CISJORDANIE
: 2 soldats israéliens et un
Palestinien ont été blessés jeudi à un poste
militaire près de Tulkarem où un kamikaze s'est
fait exploser avec la bombe qu'il transportait.
Les Brigades des Martyrs d'Al Aqsa ont
revendiqué cet attentat.
Mercredi 15 octobre 2003 : 15
Palestiniens en détention administrative (NDLR.
Emprisonnés sans jugement ni acte d'accusation
pour une durée de six mois renouvelables
indéfiniment) soupçonnés d'implication dans
des "actes terroristes", vont être
expulsés vers la Bande de Gaza. Ils ont 48
heures pour faire appel de cette décision devant
la Cour suprême qui généralement confirme la
décision estimant "quil ne s'agit pas d'un
"bannissement", mais d'un
"déplacement". 25 autres Palestiniens
sont menacés par la même mesure. L'armée
israélienne estime que l'expulsion de
Palestiniens et la destruction de leurs maisons
sont des mesures dissuasives pour les personnes
préparant des attentats. Les associations
israéliennes et internationales dénoncent
régulièrement ces sanctions comme des
violations du droit international (4e Convention
de Genève de 1949) et des droits de l'homme. ** Le Conseil
de sécurité a condamné mardi soir à une large
majorité des pays membres la construction par
Israël de la "clôture de sécurité"
qui sépare l'Etat hébreu de la Cisjordanie
estimant qu'elle "ne contribuait pas à la
recherche d'une solution pacifique au
conflit".
Jeudi 16 octobre 2003 : Après
avoir reçu l'approbation de 10 des 15 pays
membres du conseil de sécurité de l'ONU, le
projet de résolution de l'ONU déposé par la
Syrie au nom des Etats arabes visant à condamner
Israël pour la construction de la "clôture
de sécurité" qui sépare l'Etat hébreu de
la Cisjordanie, a été bloqué par le droit de
veto de Washington. L'Allemagne, la
Grande-Bretagne, la Bulgarie et le Cameroun se
sont abstenus. Le texte qualifiait la ligne de
sécurité israélienne d'"illégale"
au regard du droit international et demandait que
sa construction soit "arrêtée". C'est
la 78ème fois que les Etats-Unis bloquent le
vote devant Conseil de sécurité d'un projet de
résolution condamnant Israël . La majorité des
pays membres avaient condamné mercredi ce
"mur" estimant qu'il "ne
contribuait pas à la recherche d'une solution
pacifique au conflit".
Samedi 18 octobre 2003 : Le Premier
ministre Ariel Sharon s'est dit opposé vendredi
dans une interview au "Jerusalem
Post" à l'expulsion du
président palestinien Yasser Arafat estimant que
cette mesure "ne serait pas bonne pour
Israël. La probabilité de l'expulser sans le
blesser est faible, pas seulement à cause de ses
gardes de sécurité, mais parce qu'il serait
entouré par une chaîne humaine
d'Israéliens". Il n'a pas exclu une
nouvelle frappe sur la Syrie. Rappelons que le
Premier ministre avait accepté le 12 septembre
dernier un accord de principe visant à procéder
à l'expulsion de Yasser Arafat (voir notre article du 12 septembre). ** Le
rapporteur spécial de l'ONU sur le Droit à
l'alimentation, le sociologue suisse Jean
Ziegler, a présenté mercredi son rapport sur la
situation alimentaire dans les territoires
palestiniens sous occupation israélienne. Ce
rapport, réalisé à la demande de la Commission
des droits de l'homme de l'ONU, parle de
"catastrophe alimentaire" : "près
de 60 % des Palestiniens vivent aujourd'hui dans
une pauvreté aiguë. 22 % des enfants de moins
de 5 ans souffrent de malnutrition grave
(susceptible de laisser des séquelles
permanentes), dans une région qui dispose
pourtant de nombreux atouts pour développer une
agriculture florissante." Jean Ziegler a
ajouté : "la principale raison à cette
situation réside dans le bouclage draconien des
territoires occupés, les multiples entraves aux
déplacements des Palestiniens, les destructions
en tous genres (maison, cultures,
infrastructures...), la confiscation des terres,
etc." concluant : "Le gouvernement
israélien dans les territoires palestiniens
occupés viole le Droit à l'alimentation"
l'accusant de " provoquer la faim et la
malnutrition, en effet secondaire pervers de
mesures sécuritaires ". Israël a
violemment réagi à la publication de ce rapport
qui a été "présenté à la presse avant
même d'avoir été examiné par les autorités
israéliennes" et a demandé la révocation
de Jean Ziegler de son poste de rapporteur
spécial.
Lundi 20 octobre 2003 : Un haut
responsable a menacé samedi la Syrie de
nouvelles actions si elle ne suspendait pas son
soutien accordé aux "groupes
terroristes". ** L'armée
israélienne a commencé à déployer des
réservistes dans les territoires palestiniens à
la suite de "menaces d'attentats".
Mardi 21 octobre 2003 : Dans un
discours devant la Knesset (parlement), le
Premier ministre Ariel Sharon a indiqué que
"le président Yasser Arafat est le
principal obstacle à la paix au
Proche-Orient". Il a ajouté qu'Israël
"était résolu à écarter le président
palestinien de la scène politique". Il a
appelé l'Autorité Palestinienne à démanteler
"les groupes terroristes" et a annoncé
l'accélération des travaux pour la construction
du mur de sécurité qui doit séparer l'Etat
hébreu de la Cisjordanie. Le chef de
l'opposition travaillliste Shimon Pérès a
accusé Ariel Sharon "d'avoir raté toutes
les opportunités pour faire la paix avec les
Palestiniens". ** La Ligue
Arabe a annoncé la tenue mardi d'une séance
extraordinaire en vue d'examiner "l'escalade
de l'agression israélienne contre le peuple
palestinien". ** 'Assemblée
générale de l'ONU a ouvert lundi soir deux
sessions extraordinaires portant sur l'examen de
deux projets de résolution, présentés par le
Groupe arabe et les pays non alignés, portant
sur une condamnation de la construction du
"mur de sécurité" devant séparer
l'Etat hébreu de la Cisjordanie et "les
actions illégales d'Israël dans les territoires
sous souveraineté palestinienne". Le
représentant palestinien à l'ONU, Nasser
al-Kidwa, a qualifié de "crime immense
contre l'humanité" la construction de cette
clôture de sécurité.
Mercredi 22 octobre 2003 : Le
vice-Premier ministre Ehud Olmert a qualifié de
"pénible" le grand nombre de victimes
civiles après les raids dans les territoires
palestiniens, ajoutant que la poursuite des
frappes, particulièrement "à la lumière
des actes meurtriers commis par des groupes
terroristes" se poursuivra. **
Inauguration mardi à Jérusalem de la première
université qui accueillera des étudiants
chrétiens, juifs et musulmans. Selon Elias
Chakou, prêtre palestinien, fondateur et
directeur de cette Université du prophète
Elias, le but de cette université est
"d'amener ensemble des jeunes chrétiens,
des jeunes musulmans et des juifs à préparer
l'avenir commun de leurs enfants". ** En session
extraordinaire mardi au Caire en Egypte, en vue
d'examiner "l'escalade de l'agression
israélienne contre le peuple palestinien",
le secrétaire général de la Ligue Arabe, Amr
Moussa, a déclaré : "Il est absurde de
parler de paix tant qu'Israël continue de
construire le mur de sécurité". Des
manifestations ont lieu tous les jours sur les
campus universitaires pour protester contre la
construction de ce mur. Les manifestants
promettent d'intensifier leur mouvement alors que
le secrétaire d'Etat américain Colin Powell est
attendu mercredi à Charm El Cheikh où il
rencontrera le président Hosni Moubarak. Le
Premier ministre palestinien, Ahmed Qoreï, sera
également en Egypte pour discuter de la
"dégradation de la situation".
Jeudi 23 octobre 2003 : L´Assemblée générale
des Nations-Unies a adopté à la majorité
mardi dans la nuit une résolution qui exige
"qu'Israël arrête et inverse les travaux
de construction de ce mur qui s'écarte de la
Ligne d'armistice de 1949 et est contraire aux
dispositions pertinentes du droit
international" à l´issue d´un vote par
144 voix pour, 4 contre (Etats-Unis, Israël,
Iles Marshall et Micronésie) et 12 abstentions.
Ce texte a été adopté dans le cadre de la
dixième session extraordinaire d'urgence de
l´Assemblée consacrée aux mesures illégales
prises par Israël à Jérusalem-Est occupée et
dans le reste du territoire palestinien occupé.
Le texte de la résolution, qui a été
présenté par l´Italie, au nom de l´Union
européenne, précise que l´Assemblée est
particulièrement "préoccupée par le fait
que le tracé prévu pour le mur que construit
Israël, la puissance occupante, dans le
territoire palestinien occupé, y compris à
Jérusalem-Est et aux alentours, risque de
préjuger des négociations futures et de rendre
la solution des deux Etats physiquement
impossible à appliquer et rendrait la situation
humanitaire encore plus difficile pour les
Palestiniens." L'Assemblée condamne
"en particulier les attentats-suicide et
leur récente intensification, avec l'attaque qui
a eu lieu à Haïfa, ainsi que l'attaque à la
bombe perpétrée dans la bande de Gaza,
entraînant la mort de trois agents de la
sécurité des Etats-Unis." La résolution
engage également "les deux parties à
s'acquitter de leurs obligations en vertu des
dispositions pertinentes de la Feuille de route
et demande à l'Autorité palestinienne de
déployer des efforts visibles sur le terrain
pour arrêter, désorganiser et dissuader les
individus et les groupes qui exécutent et
planifient des attaques violentes." Le
représentant d´Israël a dénoncé une
"farce humiliante". Rappelons
toutefois que les résolutions adoptées par
l'Assemblée générale des Nations-Unies ne sont
pas contraignantes pour les pays incriminés. ** Les
autorités israéliennes ont d'ores et déjà
rejeté cette résolution. Le vice-premier
ministre, Ehud Olmert a déclaré : "Nous ne
tiendrons pas compte de la majorité automatique
à l'ONU qui nous est systématiquement hostile.
Le monde entier est contre nous et les
Etats-Unis, et je suis fier d'être aux côtés
des Américains. De toute façon, la résolution
des Nations unies n'est pas contraignante". ** Le
ministre de la sécurité intérieure, Tzahi
Hanegbi, a effectué
une visite mercredi sur l'Esplanade des Mosquées
à Jérusalem provoquant la colère des
Palestiniens qui ont dénoncé "une
provocation".
Vendredi 24 octobre 2003 : Le
ministère des Infrastructures a lancé, jeudi,
un appel d'offres pour la construction de 323
nouveaux logements dans deux colonies juives de
peuplement en Cisjordanie malgré le gel de toute
activité de colonisation prévue par la feuille
de route. ** Le Premier ministre Ariel
Sharon a qualifié de "plus dangereuse que
les accords d'Oslo" "l'initiative de
Genève", plan de paix non officiel
élaboré le 12 octobre dernier à Amman en
Jordanie par des personnalités palestiniennes et
des membres de la gauche israélienne sous
l'impulsion de la Suisse pour tenter de trouver
des moyens en vue de relancer le processus de
paix entre Israéliens et Palestiniens. Un
"pacte symbolique" sera signé à
Genève le 4 novembre prochain. Selon cet accord,
les Palestiniens renoncent au droit au retour en
Israël des réfugiés palestiniens et mettent
définitivement fin au conflit. Le document
engage Israël à un partage de souveraineté sur
Jérusalem et à restituer aux Palestiniens 97,5
% de la Cisjordanie. Le
négociateur palestinien Saeb Erakat a critiqué
Ariel Sharon l'accusant de "vouloir non
seulement refuser d'appliquer la feuille de route
mais aussi de l'enterrer définitivement".
Samedi 25 octobre 2003 : Mohamed
ElBaradeï, directeur de l'Agence internationale
à l'énergie atomique (AIEA), a
déclaré vendredi qu'Israël "serait prêt
une fois la paix établie au Proche-Orient à
renoncer à toutes les armes atomiques dont il
pourrait disposer". Rappelons qu'Israël n'a
jamais admis publiquement posséder des armes
nucléaires. Selon les experts, l'Etat hébreu
possèderait entre 100 à 200 missiles
nucléaires. Israël a signé, mais non ratifié,
le Traité d'interdiction des essais nucléaires
en 1996. Aucune
inspection n'a été entreprise par l'AIEA sur le
programme d'armes nucléaires présumé
d'Israël. L'agence a uniquement mené par le
passé des inspections limitées sur un réacteur
de recherche en Israël. Selon le directeur de
l'AIEA, "les pays arabes se plaignent de
devoir ouvrir leurs programmes nucléaires aux
inspections de l'AIEA pour prouver qu'ils ne
développent pas d'armes atomiques alors qu'il
est communément admis qu'Israël dispose déjà
d'un arsenal nucléaire." Plus de détails : L'arsenal
nucléaire d'Israël que n'ont jamais contrôlé
ni l'ONU ni l'AIEA ; Qui
expertisera l'arsenal nucléaire d'Israël ? Israël : armes secrètes ; Israël sommé de signer le Traité
de non-prolifération nucléaire ; Arsenal
nucléaire d'Israël en 2002 (données
du SIPRI Stockholm International
Peace Research Institute) ; Mordechaï Vanunu
prisonnier d'opinion détenu en Israël depuis 18
ans.
Lundi 27 octobre 2003 : Le ministre
de la Justice Yossef Lapid, chef des modérés du
parti centriste Shinouï, a déclaré lors de la
réunion du Cabinet israélien que le
gouvernement devait étudier sérieusement le
retrait de Netzarim de la Bande de Gaza. Le
ministre de l'Intérieur Avraham Poraz,
également membre du Shinouï, a jugé que
"l'Etat hébreu devrait évacuer toutes les
colonies isolées de la Bande de Gaza, Netzarim,
Moraq et Kfar Darom, pour ne laisser que les plus
grandes implantations du nord et du sud du
territoire." L'universitaire Shlomo Avineri
a estimé, dans une interview au quotidien
"Yediot Ahronot", qu'il était temps
d'évacuer Netzarim : "Les cinq millions de
juifs qui vivent dans l'Etat d'Israël ont le
droit et l'obligation morale de dire quelque
chose de simple, mais d'assez difficile (...) aux
familles qui vivent à Netzarim : rentrez à la
maison". Le Premier ministre Ariel Sharon
estime néanmoins qu'un retrait de Netzarim
"constituerait un aveu de faiblesse et
encouragerait la violence palestinienne"
tandis que Zvi Fogel, un ancien général qui
dirigeait le commandement sud de l'armée
israélienne, a affirmé sur la radio
israélienne que la colonie de Netzarim doit
rester un "os dans la gorge" des
Palestiniens.
Mardi 28 octobre 2003 : Le
ministère de la Défense a entamé une
procédure de légalisation de 5 colonies
illégales installées en Cisjordanie. Elles vont
ainsi changer de statut et obtenir le titre de
"colonies permanentes", ce qui va leur
permettre l'octroi de crédits pour l'éducation,
les infrastructures et le dispositif de
sécurité. L'Autorité
Nationale Palestinienne a aussitôt dénoncé
cette mesure accusant Israël "de vouloir
enterrer la feuille de route". Rappelons que
la feuille de route préconise que "le
gouvernement d'Israël démantèle immédiatement
les colonies érigées depuis mars 2001 et
conformément au rapport Mitchell, le
gouvernement d'Israël gèle toute activité de
colonisation (même lorsqu'il s'agit de
l'expansion naturelle des colonies)." ** Selon la
radio militaire israélienne, le procureur
général d'Israël Elyakim Rubinstein a
autorisé dimanche la police à interroger le
Premier ministre Ariel Sharon sur deux affaires
de corruption impliquant ses deux fils, liées au
financement illégal de la campagne électorale
de 1999. ** Selon le porte-parole de
l'ONU, le Secrétaire général, Kofi Annan,
a fermement déploré la destruction,
samedi soir, de 3 immeubles de 13 étages par les
forces armées israéliennes dans la bande de
Gaza et toutes les actions qui contribuent à
nourrir et intensifier le conflit. Kofi
Annan a également rappelé aux autorités
israéliennes que les démolitions de
maisons équivalent à une punition collective,
ce qui est une violation évidente du droit
humanitaire international. Le Coordonnateur
spécial de l' ONU pour le processus de paix au
Moyen-Orient, Terje Roed-Larsen, a quant à lui
déclaré que "la destruction des immeubles
était non seulement illégale et en violation du
droit international, mais allait également à
l´encontre de tous les efforts entrepris par
Israël pour garantir sa sécurité du fait
qu´elle ne pouvait générer chez les
Palestiniens que la colère et le
désespoir."
Mercredi 29 octobre 2003 : Dans une
déclaration reprise par la radio militaire, le
ministre de la Défense, Shaul Mofaz, a déclaré
que "le groupe de guérilla palestinien
Hezbollah, basé au Liban, était en train de
programmer une attaque massive contre la partie
nord d'Israël" d'après des informations
fournies par les services de renseignements
israéliens. ** 6,6
millions d'Israéliens étaient appelés aux
urnes mardi pour un scrutin municipal. Selon un
sondage à la sortie des urnes, le parti Likoud
du Premier ministre Ariel Sharon ne subirait pas
le revers annoncé suite à une conjoncture
économique désastreuse et la multiplication des
attentats-suicide. Selon un responsable "le
Likoud sera probablement affaibli aujourd'hui,
mais d'un point de vue plus global ce n'est pas
important". ** Un
tribunal militaire a condamné mardi à la prison
à vie un activiste du mouvement Hamas, Mazen
Foukha, pour avoir organisé en août 2002 un
attentat suicide dans le nord d'Israël qui avait
fait 9 morts dont son auteur. Mazen Foukha a nié
son implication dans cet attentat. Rappelons que
la peine capitale pour terrorisme (crime
exceptionnel) est prévue dans les textes de loi
israéliens, mais les procureurs ont pour
instruction de ne pas la requérir. Pour les
autres crimes, la peine de mort a été abolie en
1964.
Jeudi 30 octobre 2003 : Les
autorités ont allégé mercredi le bouclage des
territoires autonomes palestiniens en permettant
à 4 000 commerçants palestiniens de Cisjordanie
et de la bande de Gaza et 1 500 ouvriers
palestiniens à se rendre en Israël et
autorisant la reprise des transports urbains. ** Le
ministre de l'Intérieur, Avraham Poraz a
indiqué mercredi que le taux de participation
aux élections régionales de mardi a été le
plus faible jamais enregistré dans l'histoire de
l'Etat hébreu. 40 % des 3,6 millions
d'électeurs (et non 6,6 comme indiqué dans
notre édition de mercredi) se sont rendus aux
urnes. La plupart des maires sortant, issus
principalement du parti Likoud d'Ariel Sharon ont
été réélus à leur poste et conservent 84 des
156 municipalités. En 1997, le taux de
participation s'élevait à près de 60 %.
Vendredi 31 octobre 2003 : Après la
publication dans la presse israélienne mardi,
des propos d'un "haut responsable
militaire" (NDLR. Le général Moshe Yaalon,
qui critiquait la politique du Premier ministre
Ariel Sharon dans les territoires palestiniens
jugeant que le maintien du blocus dans les
territoires favorisent la rancoeur, la montée de
l'extrêmisme et l'anarchisme, le Premier
ministre Ariel Sharon a, selon les médias,
convoqué immédiatement le chef d'état-major,
le général Moshe Yaalon, lui demandant soit sa
démission, soit des excuses. Le général Yaalon
préconisait des "mesures d'assouplissement
dans les territoires palestiniens, dont la levée
du couvre-feu dans des secteurs calmes et le
transfert de certaines zones sous contrôle
palestinien pour faciliter la tâche du nouveau
premier ministre Ahmed Qoreï." Après une
mise au point avec son chef d'état-major, Ariel
Sharon a indiqué que "l'affaire était
close". ** Vincent
Bernard, coordinateur en communication au siège
du CICR à Jérusalem, a annoncé
jeudi que le Comité International de la Croix
Rouge arrêtera dès la mi-novembre la
distribution de vivres et de coupons de
ravitaillement aux populations de Cisjordanie :
"Ce n'est pas le rôle du CICR de se
substituer à la puissance occupante (Israël)
pour assurer aux populations palestiniennes ses
besoins de première nécessité. Le CICR a
pendant un an et demi répondu à une situation
d'urgence. Mais cette situation d'urgence se
poursuit, c'est en conséquence à la puissance
occupante d'assumer ses responsabilités, de se
conformer aux Conventions de Genève, notamment
à la 4e sur la protection des populations
civiles en temps de guerre" ajoutant
"le CICR ne peut répondre à une crise
économique à long terme. L'assistance
humanitaire n'est pas à même de la
résoudre."
-
Retour Israël
Retour sommaire Israël 2003
Retour sommaire
|
-
QUOTIDIEN
INDEPENDANT
( ! ) Liens en bleu
CONDITIONS
D'UTILISATION
-
|