- SOMMAIRE
IRAK, FIL-INFO-IRAK
©, 2003, ARCHIVES, MARS, 2003
- Samedi
1er mars 2003 : Saddam Hussein a annoncé
qu'il détruirait son stock de missiles Al-Samoud
(interdit par l'ONU car leur portée dépasse les
150 km autorisés) conformément à l'ultimatum
fixé au 1er mars par le chef des inspecteurs
chargés du désarmement de l'ONU, Hans Blix, qui
s'est réjoui de cette décision la qualifiant
"d'avancée significative". S. Hussein
a déclaré que cette "demande va au-delà
de ce que lui impose le régime des
inspections" et souhaiterait que des tests
supplémentaires soient effectués sur ces
missiles. Voir le rapport du service canadien du
renseignement de
sécurité sur la prolifération des missiles
balistiques dans le monde et notamment en Irak). ETATS-UNIS
: Selon le porte-parole de la
Maison-Blanche "il s'agit d'une tromperie
prédite par le président Bush". ** Le
Congrès a adopté un projet de loi visant à
interdire toute forme de clonage humain. RUSSIE : En visite
à Pékin vendredi, le ministre russe des
affaires étrangères Igor Ivanov a réaffirmé
son opposition au vote d'une seconde résolution
de l'ONU si "celle-ci conduit directement ou
indirectement à l'emploi de la force contre
l'Irak", ajoutant que la Russie userait
alors de son droit de veto au Conseil de
Sécurité de l'ONU. EGYPTE : Les pays de
la Ligue Arabe sont réunis samedi à Charm El
Cheikh pour un sommet extraordinaire sur la crise
en Irak et pour tenter d'adopter une position
commune. Les chefs d'état ont d'ores et déjà
fait savoir qu'ils ne demanderont pas l'exil de
Saddam Hussein qui, selon eux, est une
"ingérence intolérable dans les affaires
intérieures irakiennes". Notons que le
secrétaire d'état américain, Colin Powell, a
promis 1 milliard de dollars d'aide
supplémentaire à l'Egypte qui en reçoit déjà
2,1.
Lundi 3 mars 2003 : 10 missiles
Al-Samoud 2 ont été détruits ce week-end par
les autorités irakiennes. Les inspecteurs
chargés du désarmement ont annoncé leur
volonté d'en détruire immédiatement une
cinquantaine sur les 100 que compte le programme
irakien. Des responsables irakiens ont retrouvé
sur des sites des stocks importants d'Anthrax
(maladie du charbon) et de gaz neurotoxiques. TURQUIE : Le
parlement turc a rejeté samedi soir la motion
déposée par le gouvernement visant au
déploiement sur le territoire turc de quelque 62
000 soldats américains dans le cas d'une
offensive militaire contre l'Irak. Rappelons que
le parlement est composé de 2/3 de députés
issus du parti Justice et Développement de Recep
Tayyip Erdogan et du premier ministre Abdullah
Gül, alliés des Etats-Unis. EGYPTE : Les pays de
la Ligue Arabe réunis samedi à Charm El Cheikh
pour un sommet extraordinaire sur la crise en
Irak ont dans une déclaration commune
réaffirmé leur "refus ferme d'une frappe
contre l'Irak et de toute menace contre la
sécurité et l'intégrité territoriale de tout
pays arabe". Les Emirats Arabes Unis ont
provoqué la surprise samedi en appelant à
l'exil de Saddam Hussein ajoutant que l'Arabie
Saoudite et le Koweit soutenaient ce projet.
Mardi 4 mars 2003 : 6 nouveaux
missiles Al-Samoud 2 ont été détruits lundi
par les autorités irakiennes sous le contrôle
des inspecteurs de l'ONU chargés du
désarmement. Bagdad doit remettre avant le 10
mars un rapport détaillé sur la destruction de
ses stocks d'anthrax et de gaz neurotoxiques qui
ont été retrouvés dimanche lors de fouilles.
Bagdad affirme avoir détruit tous ses stocks en
1991. L'ONU veut les preuves de ces affirmations.
** Selon un porte-parole militaire, 6 personnes
ont été tuées et 15 autres blessées dimanche
lors des bombardements de l'aviation
américano-britannique sur les zones d'exclusion
aérienne, délimitées par la Grande-Bretagne et
les Etats-Unis après la guerre du Golfe, et qui
n'ont fait l'objet d'aucune résolution de l'ONU.
Les raids aériens visaient des centres de
communication à Al-Kout et de défense
anti-aérienne près de Bassorah. VATICAN : Le Pape
Jean-Paul II a chargé lundi un émissaire
spécial, le cardinal Pio Laghi, ancien nonce
apostolique à Washington de 1980 à 1988, d'un
message à remettre au président George Bush lui
demandant de renoncer à une intervention
militaire contre l'Irak. Selon le porte-parole du
Pape, si cette demande échoue, le Pape
interviendra directement devant le Conseil de
Sécurité de l'ONU. TURQUIE : Après le
rejet par le parlement samedi de la motion
déposée par le gouvernement visant au
déploiement sur le territoire turc de 62 000
soldats américains dans le cas d'une offensive
militaire contre l'Irak, la bourse d'Istanbul a
enregistré une baisse de 12 %. ETATS-UNIS
: Le département d'Etat a déclaré
lundi que "l'aide financière américaine à
la Turquie est compromise" après la
décision du parlement turc de refuser le
déploiement des soldats américains sur son
territoire. 30 milliards de dollars, dont 6
débloqués immédiatement, avaient été promis
au gouvernement turc.
Mercredi 5 mars 2003 : Dans un
message lu mardi à la télévision à l'occasion
de la célébration du Nouvel An musulman, le
président Saddam Hussein a déclaré que
"l'Islam conduira son peuple à la
victoire" en cas d'attaque américaine. ** 3
missiles Al-Samoud II supplémentaires ont été
détruits mardi ainsi qu'une rampe de lancement
et 5 moteurs de missiles. 380 moteurs de missiles
sol-air importés par Bagdad hors du contrôle de
l'ONU sont concernés par cette procédure de
destruction. QATAR : Ouverture
à Doha du sommet extraordinaire de l'OCI,
Organisation de la Conférence Islamique, où 57
pays doivent se prononcer sur une proposition
saoudienne visant à l'exil de Saddam Hussein. VATICAN : Le Pape
Jean-Paul II a invité les Catholiques du monde
entier à jeûner pour la paix et "appuyer
par ce geste ses efforts diplomatiques contre la
guerre en Irak." ISRAEL : Selon le
chef des renseignements militaires, le
déploiement de batteries anti-missiles Patriot
est terminé. Israël redoute des représailles
de Bagdad dans le cadre d'une offensive militaire
américaine sur l'Irak.
Jeudi 6 mars 2003 : ETATS-UNIS : Plusieurs
grands poètes américains ont présenté devant
le Congrès une "supplique contre la guerre
en Irak" composée de plus de 13 000 poèmes
en provenance du monde entier. FRANCE : Le ministre
des affaires étrangères, Dominique de Villepin,
a reçu mercredi à Paris ses homologues russe,
Igor Ivanov, et allemand, Joschka Fischer. Dans
une déclaration commune, les trois hommes ont
réitéré leur opposition à une guerre contre
l'Irak, affirmant qu'il n'y "aura pas de
seconde résolution de l'ONU autorisant l'emploi
de la force en Irak, la France et la Russie
prendront leurs responsabilités au Conseil de
Sécurité". QATAR : Fin à Doha
du sommet extraordinaire de l'OCI, Organisation
de la Conférence Islamique, où les 57 pays
membres ont, au cours de leur déclaration
finale, plaidé pour le "rejet total"
d'une offensive américaine contre l'Irak. La
proposition des Emirats Arabes Unis visant à
l'exil de Saddam Hussein a été purement et
simplement abandonnée. TURQUIE : Le chef des
Armées, le général Hilmi
Ozkok, a annoncé mercredi que "l'Armée
soutenait la politique du gouvernement quant au
déploiement des troupes américaines sur le
territoire turc". La motion du gouvernement
pour un déploiement des troupes américaines en
Turquie, rejetée par le parlement la semaine
dernière, devrait être représentée devant les
députés la semaine prochaine.
Vendredi 7 mars 2003 : Bagdad a
procédé jeudi à la destruction de 9 missiles
Al-Samoud II supplémentaires ce qui porte à 34
le nombre de missiles détruits depuis dimanche.
** L'aviation américano-britannique a effectué
un raid jeudi dans la province d'Al-Anbar causant
la mort de 3 civils selon un porte-parole
militaire irakien. ETATS-UNIS : Le chef des
inspecteurs de l'ONU, Hans Blix, et le directeur
de l'AIEA, Mohamed ElBaradei, doivent présenter
aujourd'hui leur rapport sur l'état du
désarmement irakien devant le Conseil de
Sécurité de l'ONU. Hans Blix a déclaré jeudi,
lors d'une conférence de presse, "l'Irak
donne des signes de volonté de remplir ses
engagements de désarmement et de coopération
avec les inspecteurs de l'ONU dans certains
secteurs." La réunion sera publique à la
suite d'une demande française et sera ensuite
suivie d'une séance à huis clos où les
ambassadeurs de l'ONU s'exprimeront à tour de
rôle. BULGARIE : a annoncé
jeudi l'évacuation immédiate de tous ses
diplomates en poste en Irak. TURQUIE : Recep
Tayyip Erdogan, chef du parti de la Justice et du
Développement au pouvoir, a indiqué jeudi que
le gouvernement attendra la présentation du
rapport du chef des inspecteurs de l'ONU, Hans
Blix, devant le Conseil de Sécurité de l'ONU,
vendredi, avant de présenter à nouveau la
motion du gouvernement pour un déploiement des
troupes américaines en Turquie, rejetée par le
parlement la semaine dernière.
Samedi 8 mars 2003 : L'aviation
américano-britannique a bombardé vendredi un
site de radars et a largué des tracts appelant
les soldats irakiens à la désertion. ETATS-UNIS
: Le chef des inspecteurs de l'ONU,
Hans Blix, et le directeur de l'AIEA, Mohamed
ElBaradei, ont présenté jeudi dans la nuit
devant le Conseil de Sécurité de l'ONU leur
rapport sur l'état du désarmement irakien.
Aucune preuve sur les accusations des services
secrets américains n'a pu être trouvée : pas
de stocks d'armes chimiques, pas de laboratoires
"mobiles" de productions d'armes
bactériologiques, pas d'installations chimiques
ou bactériologiques souterraines. Hans Blix a
par contre salué la "collaboration
active" de l'Irak depuis quelques semaines
et notamment la destruction des missiles
Al-Samoud. Le Secrétaire d'Etat américain Colin
Powell a lui, pour sa part, déclaré que
"la coopération de Saddam Hussein est
insuffisante". ** Le
président George Bush a fait savoir jeudi soir
qu'il "priait chaque jour pour la paix et
que si une guerre en Irak devait intervenir, il
prierait pour la sûreté des troupes
américaines et pour celle des vies irakiennes
innocentes." ** Le chef
adjoint de la NSA a annoncé
vendredi que les Etats-Unis s'apprêtaient
"à faire des tests préliminaires sur de
nouvelles armes nucléaires capables de toucher
des bunkers enfouis en profondeur". GRANDE-BRETAGNE
: Le premier ministre Tony Blair a
catégoriquement rejeté "les progrès
réalisés par l'Irak" quant à son
désarmement affirmant que plus de 100 questions
posées à Bagdad sont à ce jour restées sans
réponse. Il a également qualifié de
"déraisonnable" l'emploi du droit de
veto par certains membres du Conseil de
Sécurité (NDLR. la France, l'Allemagne et la
Russie. Rappelons que depuis 1945, la
Grande-Bretagne a utilisé 32 fois son droit de
veto.) AUTRICHE : L'OPEP a annoncé la préparation
d'un plan d'urgence visant à permettre
l'approvisionnement mondial en pétrole brut si
une attaque était lancée contre l'Irak, qui
possède les deuxièmes réserves mondiales après
l'Arabie Saoudite. 4 milliards de barils/jours
pourraient être mis sur le marché. Les cours du
pétrole ont flambé hier à Londres et à New
York. Le brut cote 33 $ à Londres et 37 à New
York le baril.
Lundi 10 mars 2003 : PAKISTAN : Des
centaines de milliers de personnes ont manifesté
dimanche à Rawalpindi, pour protester contre une
guerre contre l'Irak aux cris de "Pas de
guerre pour du pétrole" ou "A bas
l'Amérique". GRANDE-BRETAGNE : Un
député du Parti Travailliste, qui occupait le
poste de secrétaire privé parlementaire auprès
du ministre de l'environnement a donné sa
démission pour montrer son opposition à la
politique menée par Tony Blair quant à la crise
irakienne. ARABIE SAOUDITE : A autorisé
l'armée américaine à utiliser ses bases
militaires et à lui apporter un soutien
logistique dans le cadre d'une offensive
militaire contre l'Irak. ETATS-UNIS
: Dans son éditorial de dimanche, le
quotidien "New York Times" a exprimé
son opposition à une guerre en Irak et à la
politique guerrière du président Bush :
"Quand le motif est flou ou fondé sur des
arguments suspects, il est temps d'arrêter et de
chercher d'autres moyens, moins extrêmes
d'atteindre ses objectifs". ** Lors d'un
sondage effectué par le magazine
"Time" où il était demandé quel est
le pays le plus dangereux en ce moment pour la
sécurité internationale, les lecteurs ont
choisi les Etats-Unis devant l'Irak et la Corée
du Nord. FRANCE : Le ministre
des Affaires Etrangères, Dominique de Villepin,
effectue une tournée au Cameroun, en Guinée et
en Angola. Ces trois pays sont membres non
permanents du Conseil de Sécurité de l'ONU et
n'ont pas adopté de position pour ou contre une
guerre en Irak.
Mardi 11 mars 2003 : L'Irak
poursuit la destruction de ses missiles Al-Samoud
II. Depuis le 1er mars, 52 missiles ont été
détruits. ** Après l'avoir démis de
ses fonctions en janvier dernier, le président
Saddam Hussein a nommé Amer Rachid à son poste
de ministre du pétrole (par intérim cette
fois). ** Les autorités irakiennes
ont demandé au secrétaire général de l'ONU
d'intervenir après le constat de l'ouverture
d'une trentaine de brèches par les soldats
américains dans la zone démilitarisée entre le
Koweit et l'Irak où l'armée américaine
continue de masser des troupes. Selon Bagdad, une
quarantaine de brèches auraient déjà été
ouvertes. Il appelle l'ONU à intervenir
en vertu du chapitre 7 de la Charte des
Nations-Unies. ** L'UNICEF a
envoyé 1000 tonnes de biscuits et 155 tonnes de
lait enrichi en Irak dans la perspective d'une
guerre en Irak. FRANCE : Le
président Jacques Chirac, au cours d'un discours
télévisé lundi soir, a estimé que "la
guerre est
toujours un ultime recours, un constat d'échec,
la pire des solutions" ajoutant que la
"France n'acceptera et donc refusera une
résolution prévoyant l'usage de la force contre
l'Irak (...) "quelles que soient
les circonstances, la France votera non". Le
président Chirac a précisé que depuis 1945 la
France avait utilisé 18 fois son droit de veto. GRANDE-BRETAGNE
: La ministre chargée du
développement international a menacé de
démissionner si la Grande-Bretagne intervient en
Irak sans le vote d'une résolution du Conseil de
Sécurité de l'ONU. Les députés ont appelé
Tony Blair à la démission. ETATS-UNIS
: Le Conseil de Sécurité de l'ONU
doit voter mardi ou mercredi le projet de
résolution proposé par les Etats-Unis,
l'Angleterre et l'Espagne qui préconise l'emploi
de la force à l'encontre de l'Irak. Les
Etats-Unis souhaitent obtenir les 9 voix
nécessaires à l'adoption de cette résolution.
Et un conseiller de la Maison Blanche de
commenter : "De cette manière, même avec
un veto nous aurions une légitimité morale
sinon légale". ** Les prix
du pétrole brut continuent de grimper aux
bourses de Londres et New York pour clore à 34
et 37 dollars le baril. ** Selon des
experts, la guerre contre l'Irak coûterait 100
milliards de dollars aux seuls Etats-Unis. Ce
serait également le montant des pertes directes
pour les économies arabes. TURQUIE : Malgré le
rejet par le parlement turc, le 1er mars, de la
motion déposée par le gouvernement visant au
déploiement sur le territoire turc de quelque 62
000 soldats américains dans le cas d'une
offensive militaire contre l'Irak, l'armée
américaine continue, malgré tout à se
déployer. LYBIE : Dans une interview au
quotidien français "Le Figaro", le
colonel Khadafi a estimé qu'en cas d'attaque de
l'Irak par les Etats-Unis, "le terrorisme
deviendra un fléau général". PAYS-BAS : A La Haye,
le secrétaire général de l'ONU a déclaré
qu'une guerre en Irak sans le vote d'une
résolution serait contraire à la Charte des
Nations-Unies. RUSSIE : Le ministre
des affaires étrangères Igor Ivanov a annoncé
lundi que la Russie opposerait son veto à la
résolution préconisant l'emploi de la force
contre l'Irak. PAKISTAN : a fait
savoir lundi qu'il s'abstiendra lors du vote au
Conseil de Sécurité sur la résolution
préconisant l'usage de la force contre l'Irak.
Un responsable du parti au pouvoir,
Pakistan-Quaid, a précisé que "le
gouvernement a décidé que la meilleure solution
pour éviter un retournement sérieux de
l'opinion publique est de s'abstenir de voter
toute résolution qui autoriserait une action
militaire contre l'Irak".
Mercredi 12 mars 2003 : ETATS-UNIS :
Le Conseil de Sécurité de l'ONU
s'est réuni hier soir pour étudier le projet de
résolution sur l'Irak proposé par les
Etats-Unis, l'Angleterre et l'Espagne alors qu'en
coulisse, la diplomatie des deux camps s'activent
pour tenter d'infléchir la position des membres
non permanents du Conseil de Sécurité indécis
et notamment l'Angola qui ne s'est pas encore
prononcé pour ou contre ce projet. La Guinée et
le Cameroun ont fait savoir qu'ils
s'abstiendraient. ** Selon
l'annonce faite par des responsables du
Pentagone, les Etats-Unis se préparent à tester
en Floride une bombe guidée par satellite de
très forte puissance, la plus grosse bombe de
son arsenal avec 9,5 tonnes de charge, qui
pourrait être utilisée contre l'Irak. Ce type
de bombe a été utilisé au Vietnam et en
Afghanistan par l'armée américaine. (Voir la
BLU-82, la 2ème plus grosse bombe des
Etats-Unis). TURQUIE : Les
députés turcs ont demandé mardi l'ouverture
d'une enquête parlementaire sur le déploiement
des troupes américaines sur le territoire turc
estimant qu'il est "directement lié à un
effort de guerre contre l'Irak".
Jeudi 13 mars 2003 : ETATS-UNIS : Le Conseil
de Sécurité de l'ONU a poursuivi mercredi
l'étude du projet de résolution sur l'Irak
proposé par les Etats-Unis, l'Angleterre et
l'Espagne lors d'une réunion publique où pas
moins de 43 pays se sont inscrits pour
intervenir. L'Australie s'est
"catégoriquement et fermement"
ralliée aux Etats-Unis. Plusieurs pays ont
proposé des amendements à ce texte qui
proposent de repousser la date butoir du 17 mars
fixée à l'Irak pour faire la preuve de son
désarmement. Elle serait prolongée au 1er
avril. ** Etat de New York : Un
hélicoptère américain avec 13 personnes à
bord s'est écrasé mercredi dans le nord de
l'état. Il n'y aurait que deux rescapés. Une
enquête a été ouverte pour déterminer les
causes de l'accident. GRANDE
BRETAGNE : S'exprimant devant la Chambre des
Communes, le premier ministre Tony Blair a
proposé 6 conditions à remplir par l'Irak pour
éviter une guerre : 1) le président Saddam
Hussein devra annoncer publiquement à la
télévision qu'il détient des armes de
destruction massive et s'engager à les détruire
2) autoriser 30 scientifiques à se rendre à
Chypre pour y être interrogés par les
inspecteurs de l'ONU 3) faire la lumière sur ses
stocks de bacilles de charbon (anthrax) et de gaz
neurotoxiques 4) donner tous les renseignements
qu'il détient sur l'avion sans pilote (drome)
saisi par les inspecteurs de l'ONU mardi 5)
s'engager à détruire son stock de missiles 6)
rendre aux inspecteurs de l'ONU un laboratoire
mobile. ** Tony Blair a demandé à
la Russie et la France de revoir leur intention
d'user de leur droit de veto estimant que
"les deux pays menacent l'unité des
Nations-Unies".
Vendredi 14 mars 2003 : L'Irak a
annoncé avoir signé, jeudi avec l'Iran un
accord visant à l'échange de prisonniers de la
guerre Iran-Irak (1980-1988). Selon le ministère
des affaires étrangères, 349 détenus iraniens
devraient être libérés contre 941 prisonniers
irakiens. ** Une bombe a explosé jeudi
devant le domicile de l'un des hauts responsables
de l'Union Patriotique du Kurdistan (UPK) à
Souleymaniyeh, dans le Kurdistan irakien, région
autonome kurde. ETATS-UNIS : Le
secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a
appelé la communauté internationale "à
travailler ensemble pour un consensus" dans
la crise irakienne. La séance de mercredi soir a
dû être interrompue après 3 heures d'âpres
négociations, aucune avancée n'ayant pu être
faite. Elle a repris jeudi soir. La France et la
Russie ont rejeté les 6 conditions émises par
la Grande-Bretagne et toute résolution
impliquant l'usage de la force contre l'Irak ** Washington
a par ailleurs fait savoir qu'il était prêt à
attaquer l'Irak dans les prochains jours sans
résolution de l'ONU.
Samedi 15 mars 2003 : L'Irak a
détruit vendredi 4 nouveaux missiles Al-Samoud2
sous supervision des inspecteurs de l'ONU,
portant à 65 le nombre des missiles détruits
depuis le 1er mars sur les 120 que Bagdad
déclare avoir produit. ** Journée
internationale de protestation contre la guerre
en Irak. Un mois après la grande manifestation
qui a réuni plus de 10 millions d'anti-guerre de
part le monde, une nouvelle journée mondiale de
protestation est organisée ce samedi. ETATS-UNIS
: Aucun progrès n'a été enregistré
vendredi lors de la séance à huis clos du
Conseil de Sécurité de l'ONU, chacun des états
membres campant sur ses positions. Le secrétaire
général de l'ONU, Kofi Annan, a reçu
séparément 13 des 15 ambassadeurs de l'ONU et
les a pressés "à coopérer et oeuvrer
ensemble dans la recherche de ce compromis".
** Washington a lancé des
demandes d'expulsion de diplomates irakiens en
poste dans une soixantaine de pays justifiant ces
demandes par "le danger que représentent
ces diplomates". TUNISIE : Plusieurs
centaines de personnes ont manifesté vendredi à
Tunis pour protester contre une intervention
militaire américaine contre l'Irak. EUROPE : La Confédération
européenne des Syndicats a appelé
vendredi ses 78 organisations syndicales de toute
l'Europe à organiser des arrêts de travail
d'une durée de 15 minutes pour protester contre
une guerre en Irak. PORTUGAL : Le
président américain Bush a annoncé la
convocation d'un sommet (Espagne,
Grande-Bretagne, Etats-Unis) avec le premier
ministre britannique Tony Blair et le chef du
gouvernement espagnol José-Maria Aznar afin de
faire le point sur la crise irakienne. Il aura
lieu dimanche sur une base militaire des Açores.
ESPAGNE : La
télévision publique espagnole a été accusée
vendredi de "partialité pro-gouvernementale
et de manipulation de l'information lors du
traitement du conflit en Irak". 400
journalistes ont approuvé vendredi la création
d'un comité contre la manipulation de
l'information. Une plate-forme de la
radiotélévision contre la guerre en Irak et la
manipulation de l'information a également vu le
jour. Elle a rédigé un manifeste signé par
2000 employés qui estiment qu'une guerre en Irak
"est immorale et nuisible à l'avenir de
l'Union européenne". Le manifeste a été
remis au parlement. SUEDE : Le premier
ministre Goran Persson a annoncé la suspension
de ses exportations d'armes aux Etats-Unis s'ils
attaquent l'Irak sans mandat de l'ONU , soit 6
millions d'euros par an. Le premier ministre a
rappelé qu'une attaque américaine contre l'Irak
sans résolution de l'ONU est une violation
flagrante du droit international et que la Suède
exclut de vendre des armes à des pays en guerre
ou violant le droit international.
Lundi 17 mars 2003 : Face à
l'imminence d'une intervention militaire
américaine contre son pays, le président Saddam
Hussein a divisé l'Irak en 4 zones militaires
mises aux mains d'hommes de confiance dont son
fils. La destruction des missiles Al-Samoud2 se
poursuivait malgré tout : 70 ont été détruits
jusqu'à présent. PORTUGAL : Le
président américain Bush, le premier ministre
britannique Tony Blair et le chef du gouvernement
espagnol José-Maria Aznar se sont rencontrés
dimanche soir sur une base militaire dans les
îles Açores pour un sommet qui n'a pas duré
plus d'une heure et demie. La Maison-Blanche a,
dans un communiqué, affirmé qu'il ne s'agissait
pas là d'un conseil de guerre. Au cours de la
déclaration finale qui a clos dimanche cette
réunion, les trois hommes ont appelé l'ONU à
voter une seconde résolution : "Demain est
le jour où nous déterminerons si la diplomatie
peut marcher" a déclaré George Bush. ETATS-UNIS
: Le secrétaire d'Etat Colin Powell a
appelé les journalistes et les inspecteurs de
l'ONU à quitter Bagdad, estimant qu'ils seraient
"pris en otage" par Saddam Hussein en
cas d'offensive militaire sur l'Irak. ALLEMAGNE :
a appelé tous ses ressortissants à
quitter l'Irak. BELGIQUE : Le ministre
des affaires étrangères, Louis Michel, a
annoncé qu'il interdirait tout transit
américain sur son territoire si une guerre
contre l'Irak était lancée sans l'aval du
Conseil de Sécurité de l'ONU.
Mardi 18 mars 2003 : Le
président Saddam Hussein a reconnu pour la
première fois, lors d'un message télévisé
lundi, que son pays avait possédé des armes de
destruction massive mais qu'elles avaient toutes
été détruites en 1991. Il a par ailleurs
déclaré qu'en aucun cas il accepterait
l'ultimatum du président Bush. Pour le ministre
des affaires étrangères, Naji Sabri, "il
n'y a qu'une solution (pour éviter la guerre)
c'est le départ du fauteur de guerre N° 1"
(NDLR. Le président Bush, qualifié par M. Sabri
de "risée du monde et isolé de son
administration". ETATS-UNIS
: Au conseil de sécurité de l'ONU, les
Etats-Unis, l'Espagne et la Grande-Bretagne ont
retiré du vote lundi la résolution visant à
l'emploi de la force contre l'Irak faute de
n'avoir trouvé assez de voix pour la faire
accepter. Le secrétaire d'état Colin Powell a
annoncé que le président Bush allait fixer un
ultimatum au président Saddam Hussein pour qu'il
désarme. "Le créneau de la diplomatie se
ferme. Le moment de vérité arrive" a-t-il
conclu. Le secrétaire général de l'ONU a
annoncé qu'il allait ordonner le retrait
immédiat des inspecteurs de l'ONU chargés du
désarmement ainsi que tous les personnels des
missions de l'ONU en poste en Irak. CANADA : Le premier
ministre Jean Chrétien a annoncé que le Canada
ne participera pas à une guerre contre l'Irak
sans résolution de l'ONU. JORDANIE : Selon
l'ancien ministre du pétrole saoudien, Ali
al-Naimi, la Jordanie serait le pays le plus
touché économiquement si une guerre intervenait
en Irak. En effet, l'Irak fournit 495 000 barils
de pétrole par jour, la moitié gratuit, à
titre de cadeaux, et l'autre à des prix très
bas. La Jordanie ne paie pas en espèces mais en
biens : des entreprises ont été créées tout
spécialement pour commercer avec l'Irak. En cas
de guerre, tout commerce serait interrompu
plongeant l'économie jordanienne dans un marasme
sans précédent. GRANDE BRETAGNE : Le ministre
en relation avec le parlement, et ancien
secrétaire au Foreign Office, Robin Cook, a
donné sa démission lundi, pour protester contre
la politique guerrière menée par le premier
ministre Tony Blair.
Mercredi 19 mars 2003 : Le
président Saddam Hussein a rejeté l'ultimatum
lancé par le président Bush et a promis
"la victoire sur les Etats-Unis". 56
inspecteurs de l'ONU et de l'AIEA, 80 techniciens
et plus de 200 employés humanitaires de l'ONU
ont quitté le pays. Les livraisons de pétrole
irakien ont été suspendues. Le programme
"Pétrole contre nourriture" a été
arrêté laissant la population irakienne sans
assistance humanitaire. La Croix Rouge a quant à
elle fait savoir qu'elle restera dans le pays
même si la guerre éclate. ETATS-UNIS
: Dans un discours télévisé
adressé à la nation prononcé dans la nuit de
lundi à mardi, le président Bush a donné 48
heures (soit mercredi soir) à Saddam Hussein et
ses fils pour quitter l'Irak. "Leur refus de
le faire conduira à un conflit militaire qui
commencera à la date de que nous
choisirons" a-t-il ajouté. George Bush a
par ailleurs appelé les militaires irakiens à
ne pas combattre ses troupes entrant dans le
pays. ** La FIDH lance un appel à l'union
pour la paix et pour le droit à la justice des
victimes du régime irakien. ** Washington
affirme avoir reçu le soutien d'une coalition de
45 pays. ** Les ministres des affaires
étrangères doivent se réunir ce mercredi
devant le Conseil de Sécurité de l'ONU. ** La chaîne
de télévision CNN a signé lundi un accord avec
le "New York Times" et le "Boston
Globe" visant à utiliser les journalistes
des deux journaux afin d'assurer une couverture
médiatique totale de la guerre en Irak. FRANCE : Le
président Jacques Chirac a accusé Washington de
"privilégier la force sur le droit contre
la volonté de l'ONU". Il a fait savoir
qu'en cas d'utilisation par l'Irak d'armes
bactériologiques contre les troupes
américaines, la France assisterait les
Etats-Unis. ESPAGNE : Le chef du
gouvernement José-Maria Aznar, qui a pourtant
signé avec les Etats-Unis et la Grande-Bretagne,
le projet de résolution visant à l'emploi de la
force contre l'Irak, a déclaré mardi devant le
parlement que les soldats espagnols ne
participeront pas à "des missions d'attaque
ou à caractère offensif" en Irak, et se
limiteraient à une "mission d'appui
humanitaire". Le secrétaire général du
parti socialiste, Jose Luis Zapatero, a
violemment critiqué José-Maria Aznar l'appelant
à arrêter la guerre, affirmant qu'avec "la
guerre contre l'Irak on alimente le
terrorisme" poursuivant qu'il "n'y
avait pas d'Irakiens impliqués dans les
attentats du 11 septembre 2001 mais des
Saoudiens, l'Arabie Saoudite étant une amie des
Etats-Unis". DANEMARK : Le
parlement a voté l'envoi de troupes en Irak. POLOGNE : Le
président Kwasniewski a annoncé l'envoi de 200
soldats polonais en Irak.
GRANDE-BRETAGNE : Le sous-secrétaire d'état
à la santé, Lord Philip Hunt, et le secrétaire
d'état à l'intérieur, John Denham, ont
démissionné, se disant opposés à la politique
du premier ministre Tony Blair sur une
intervention militaire en Irak. RUSSIE : Le
patriarche orthodoxe de Moscou, Alexis II, écrit
à George Bush et à Tony Blair et les appelle à
"ne pas attaquer l'Irak". VATICAN : Le
porte-parole du Saint-Siège, Joachin
Navarro-Valls, a déclaré mardi que "les
Etats-Unis ont assumé une grave responsabilité
devant Dieu et devant l'Histoire en décidant que
tous les moyens pacifiques du droit international
sont épuisés". TURQUIE : Le conseil
des ministres a tenu mardi une réunion d'urgence
pour discuter du soutien turc à apporter aux
troupes américaines : soit un déploiement total
(62 000 hommes comme prévu par la motion
rejetée par le parlement le 1er mars), soit une
assistance purement logistique (utilisation des
bases turques), soit une autorisation de survol
aérien du territoire. Une réponse est attendue
pour aujourd'hui. Le parlement devrait se
prononcer sur ce choix mercredi ou jeudi. ARABIE
SAOUDITE : a annoncé qu'elle ne participera
pas à une guerre contre l'Irak "quelles que
soient les circonstances". AUSTRALIE :
Le ministre des affaires
étrangères, Alexander Downer a donné 5 jours
à tous les diplomates irakiens pour quitter le
pays afin de "contribuer à la sécurité de
l'Australie et à celle des forces australiennes
combattant en Irak". Il a par ailleurs
insisté sur le fait que la fermeture de
l'ambassade irakienne ne constituait pas une
rupture des relations diplomatiques avec l'Irak.
Page 2 : JEUDI 20 MARS 2003 - DEBUT
DE LA GUERRE CONTRE L'IRAK
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