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IRAK, FIL-INFO-IRAK
©, 2003, ARCHIVES, JANVIER, 2003
- Jeudi
2 janvier 2003 : Bagdad a invité le chef
des inspecteurs de l'ONU, Hans Blix, et le
directeur de l'AIEA, Mohamed ElBaradei, à la mi
janvier pour discuter de la coopération entre
l'Irak et l'ONU et plus particulièrement sur la
possibilité d'entendre des scientifiques
irakiens à l'étranger, comme réclamé par
Washington. Bagdad exige des garanties
préalables. Hans Blix s'est empressé d'ajouter
que de telles auditions de scientifiques ne se
feront que "sur la base d'un
volontariat". ** Selon un
porte-parole militaire irakien, l'aviation
américano-britannique a bombardé mercredi des
installations civiles du sud du pays tuant 2
personnes et en blessant 2 autres dans la région
de Bassorah.
Vendredi 3 janvier 2003 : Le
vice-premier ministre Tarek Aziz a accusé jeudi
les Etats-Unis de "poursuivre ses plans de
guerre sans attendre le résultat des
investigations des inspecteurs des
Nations-Unies". Bagdad a par ailleurs
condamné la décision de l'ONU visant à
renforcer l'embargo contre l'Irak la qualifiant
d'injuste tout en soulignant que le secrétaire
général de l'ONU reconnaît que Bagdad coopère
avec l'organisation.
Samedi 4 janvier 2003 : Bagdad a
dénoncé la résolution de l'ONU inscrivant sur
la liste des produits interdits à l'importation
une cinquantaine d'articles supplémentaires dont
les bateaux rapides, les pneus, les systèmes
GPS, les équipements audiovisuels, les
simulateurs de vols, etc. Rappelons que la
résolution a été votée par 13 pays. 2 se sont
abstenus : la Russie et la Syrie.
Lundi 6 janvier 2003 : Les
inspecteurs chargés du désarmement de l'ONU ont
poursuivi dimanche leur visite des sites
irakiens. 5 ont été examinés à Mossoul et à
Bassorah. Alors que les inspecteurs ont déjà
visité 230 sites, Bagdad réaffirme ne pas
détenir d'armes de destruction massive
déclarant que "les accusations américaines
ne sont qu'un prétexte pour envahir l'Irak et
s'emparer de ses ressources pétrolières",
les deuxièmes du monde.
Mardi 7 janvier 2003 : Alors que
les inspecteurs de l'ONU chargés du désarmement
poursuivent leur mission d'inspection, le
président Saddam Hussein, lors d'un discours
lors du "Jour de l'armée" lundi qui
commémore la création de l'armée irakienne,
les a accusés d'être de se livrer à des actes
d'espionnage déclarant "Au lieu de
rechercher les armes de destruction massive, les
inspecteurs dressent les listes des scientifiques
irakiens et recueillent des renseignements sur
nos bases militaires". ETATS-UNIS
: Washington a annoncé qu'il faudrait
rester au moins 18 mois en Irak après la chute
du régime de Saddam Hussein.
Mercredi 8 janvier 2003 : Le
président Saddam Hussein a réitéré mardi ses
accusations d'espionnage à l'encontre des
inspecteurs de l'ONU. Il a par ailleurs répondu
aux propos du président Bush qui avait affirmé
que "l'Irak constituait une menace pour les
Etats-Unis" par ces mots : "La chute (rapide) des
Talibans donne aux Etats-Unis l'envie d'attaquer
l'Irak" ajoutant que l'Irak
"contrairement à l'Afghanistan, formait un
état solide et stable". Les inspecteurs de l'ONU chargés du
désarmement ont effectué mercredi leurs
premières visites aériennes. Le chef des
inspecteurs a fait savoir qu'au bout d'un mois et
demi d'inspections aucune preuve sur la présence
d'armes de destruction massive n'avait pu être
trouvée ** Un porte-parole militaire
a annoncé mardi que les bombardements
américano-britanniques avaient provoqué lundi,
dans la province de Missane, au sud de Bagdad, la
mort de 2 civils et blessé 13 autres.
Jeudi 9 janvier 2003 : Alors que
les Etats-Unis poursuivent leur déploiement
militaire, notamment vers le Qatar et que les
inspecteurs de l'ONU chargés du désarmement
entament leur 7ème semaine d'inspection, la
commission "Justice et paix" des
Dominicains de l'ONU a exprimé mercredi sa forte
préoccupation sur une intervention militaire
éventuelle, y compris une attaque préventive
qui détruirait encore plus la société
irakienne et aurait de graves répercussions sur
la population". La commission a une nouvelle
dénoncé les sanctions existantes contre l'Irak,
et leur effet néfaste surtout sur les enfants et
les femmes. La commission se bat depuis l'an 2000
pour tenter de faire lever l'embargo. Et
d'argumenter : entre 1991 et 1995, 500 000
enfants de moins de cinq ans sont morts à cause
de l'embargo imposé par les Nations-Unies.
Vendredi 10 janvier 2003 : Un
conseiller du président Saddam Hussein a
déclaré que l'Irak allait porter plainte
auprès des Nations-Unies au sujet "des
questions injustifiées posées par certains
inspecteurs chargés du désarmement et
concernant les capacités militaires
conventionnelles de l'armée irakienne".
Samedi 11 janvier 2003 : Devant la
poursuite par les Etats-Unis de leurs
préparatifs militaires dans le Golfe visant à
mener une offensive militaire contre l'Irak, le
mouvement islamiste Hamas a appelé Bagdad
"à ouvrir ses portes à des volontaires
musulmans prêts à se battre et à former des
groupes de kamikazes".
Lundi 13 janvier 2003 : Le
président égyptien Moubarak a annoncé dimanche
que la Turquie était prête à envoyer un
émissaire auprès de Bagdad pour éviter une
guerre qui, selon le président égyptien,
pourrait avoir des "conséquences
redoutables et imprévisibles pour la
région". Il a toutefois précisé qu'il
"fallait obtenir la bénédiction des
Etats-Unis pour ne pas avoir de problèmes".
Mercredi 15 janvier 2003 : Une
délégation de 35 personnes de 28 universités
américaines est arrivée lundi à Bagdad pour
plaider contre la guerre en Irak que projette le
président Bush. ** Les
inspecteurs de l'ONU chargés du désarmement ont
inspecté mardi 10 nouveaux sites. Hans Blix et
Mohamed ElBaradei ont annoncé qu'après 7
semaines d'inspection, aucun "flagrant
délit" n'avait été découvert.
Jeudi 16 janvier 2003 : Les
inspecteurs de l'ONU chargés du désarmement ont
visité mercredi de nouveaux sites dont le
quartier de Al-Tachrii, proche du palais
présidentiel. Le porte-parole irakien du
ministère des affaires étrangères a aussitôt
dénoncé "un acte de provocation claire
ayant pour objectif de harceler l'Irak et
d'approcher des sites importants liés à la
sécurité nationale". RUSSIE : Le ministre
russe de la défense Sergueï Ivanov a déclaré,
mercredi à l'agence Interfax qu'"il n'y a
aucun plan pour envoyer des bâtiments de guerre
ou d'autres unités de l'armée dans le Golfe. Je
vous le déclare officiellement". Plusieurs
militaires russes avaient annoncé en décembre
que deux bâtiments de guerre allaient faire
route vers le Golfe dès le mois de janvier
"pour protéger les intérêts russes en cas
d'offensive américaine contre l'Irak".
Samedi 18 janvier 2003 : Le pays
tout entier a célébré le 12ème anniversaire
du début de la guerre du Golfe où dans un
discours radio télévisé, le président Saddam
Hussein a mis en garde les Etats-Unis qu'il
"amènera au suicide s'ils attaquent
Bagdad". Il a appelé tout son peuple
"à combattre sous la bannière de Dieu pour
piéger vos ennemis". ** Après la
découverte de 12 ogives chimiques vides, le chef
des inspecteurs de l'ONU, Hans Blix, a minimisé
cette trouvaille affirmant qu'elle "ne
prouvait rien" et a demandé à Bagdad de
fournir plus d'informations sur ces ogives.
Lundi 20 janvier 2003 : Alors que
des milliers de personnes ont manifesté ce
week-end contre l'éventualité d'une guerre en
Irak, le chef des inspecteurs de l'ONU, Hans
Blix, et le directeur de l'AIEA, Mohamed
ElBaradei, ont été reçus dimanche par le
vice-président, Taha Yassine Ramadan. Ils ont
exhorté Bagdad une pleine coopération avec les
inspecteurs chargés du désarmement. ETATS-UNIS
: Quelque 50 000 personnes (500 000
selon les organisateurs) ont manifesté dimanche
à Washington pour afficher leur opposition à
une guerre contre Irak. CANADA : 25 000
personnes ont manifesté à Montréal contre la
guerre en Irak scandant "Arrêtons la
Bush-erie en Irak".
Mardi 21 janvier 2003 : Le chef des
inspecteurs de l'ONU, Hans Blix et le directeur
de l'AIEA, Mohamed ElBaradei, ont terminé leur
visite de 27 heures à Bagdad et sont parvenus à
conclure avec l'Irak un accord en 10 points qui
prévoit une coopération plus intense de la part
de Bagdad qui assure une coopération pleine et
intense avec l'ONU. ** L'organisation
de défense des droits de l'Homme Human Rights
Watch réclame l'arrestation et le jugement pour
crimes contre l'humanité du général irakien,
Ali Hassan al-Majid. L'organisation qualifie le
général al-Majid "d'architecte de la
campagne génocidaire "Anfal" menée en
1988 contre les Kurdes d'Irak." Durant cette
campagne, qui a conduit à la mort ou à la
disparition de quelque 100,000 Kurdes des armes
chimiques ont été utilisées. TURQUIE : La
Jordanie, l'Arabie Saoudite, l'Egypte, la Syrie
et l'Iran, se sont dits favorables à la
proposition turque d'organisation un sommet
régional sur l'Irak. Cette réunion devrait se
tenir jeudi à Istanbul en présence du premier
ministre turc et des ministres des affaires
étrangères des pays participants.
Mercredi 22 janvier 2003 :
ETATS-UNIS : Dans un rapport de 32 pages
publié mardi et intitulé "la machine à
mensonges", Washington a accusé Bagdad
"un programme très développé, servi par
une discipline rigoureuse et une organisation
sophistiquée, pour consolider le soutien au
régime irakien grâce à une tromperie
caractérisée". Le rapport accuse Bagdad
d'endommager délibérément ses installations et
d'accuser l'aviation britannique et américaine
qui survolent les zones d'exclusion aérienne,
non reconnues par l'Irak, car non soumises à une
résolution de l'ONU, d'être à l'origine de ces
dégâts. Saddam Hussein y est décrit comme
"un homme non religieux appartenant à un
parti laïc et même athée", qui utilise la
foi musulmane mais "qui interdit à son
peuple de se rendre à La Mecque." ** Selon un
article publié mardi par le New York Times, la
Russie aurait espionné la Corée du Nord au
profit de la CIA dans les années 1990 en
plaçant à l'ambassade russe à Pyongyang
"des appareils de mesures sophistiqués,
fournis par la CIA, et chargés de détecter des
signes d'activité nucléaire. " La CIA n'a
fait aucun commentaire sur cette information.
Jeudi 23 janvier 2003 : TURQUIE : Ouverture
à Istanbul en présence de la
Jordanie, l'Arabie Saoudite, l'Egypte, la Syrie,
l'Iran et la Turquie pour tenter de trouver une
issue à la crise avec l'Irak.
Vendredi 24 janvier 2003 : Selon un
responsable irakien 6 scientifiques ont refusé
d'être interrogés en privé par les inspecteurs
de l'ONU chargés du désarmement. En visite à
New York, le chef des inspecteurs de l'ONU, Hans
Blix a fait part de sa déception de constater
que l'Irak "ne coopérait pas assez
pleinement avec les inspecteurs notamment en ne
présentant pas assez d'informations sur ses
programmes d'armement" et "bloquait les
entretiens avec des scientifiques irakiens".
TURQUIE : Alors que
s'est ouvert jeudi à Istanbul en présence de la
Jordanie, l'Arabie Saoudite, l'Egypte, la Syrie,
l'Iran et la Turquie pour tenter de trouver une
issue à la crise avec l'Irak, la police turque a
arrêté une vingtaine de personnes qui
manifestaient devant le palais de Ciragan pour
montrer leur opposition à une intervention
militaire américaine en Irak. L'ambassadeur
irakien en Turquie a appelé les pays
participants à faire pression sur Washington
pour qu'aucune attaque ne soit lancée sur son
pays et a invité la Turquie à rejeter les
demandes américaines d'utilisation de ses bases
militaires.
Samedi 25 janvier 2003 : ETATS-UNIS
: Le Pentagone a annoncé
que l'armée américaine procédait à la
formation de correspondants de guerre d'une
centaine de journalistes susceptibles de se
rendre au front lors d'une éventuelle guerre en
Irak. Lors de cette formation, d'une semaine en
camp d'entraînement, les journalistes côtoient
les militaires et participent à leurs exercices
sur le terrain : marche, camouflage, etc. Ils
sont même vaccinés contre la variole et le
charbon. En contrepartie, ils devront se taire ou
retarder l'information quand le Pentagone le leur
demandera. ** Le N° 2 du Pentagone, Paul
Wolfowitz, a affirmé que le président irakien
Saddam Hussein avait ordonné l'exécution de
tous les scientifiques qui coopéreraient avec
les inspecteurs de l'ONU.
Lundi 27 janvier 2003 : Alors que
le chef des inspecteurs en désarmement de l'ONU
doit rendre son rapport demain, et réclame
d'ores et déjà plus de temps pour procéder aux
inspections, 3 scientifiques ont refusé samedi
d'être interrogés par des inspecteurs en
désarmement de l'ONU exigeant que
l'interrogatoire soit mené en présence de
responsables irakiens.
Mardi 28 janvier 2003 : Selon 10
experts internationaux financés et dirigés par
le Canada, une nouvelle guerre en Irak serait
"un véritable holocauste pour les enfants
irakiens". Selon eux, "il faut
s'inquiéter non seulement de l'impact meurtrier
de la guerre elle-même, mais aussi de ses effets
indirects, comme la pénurie de nourriture et de
médicaments, qui risquent de faire autant de
victimes que les combats et les
bombardements." ETATS-UNIS
: Après deux mois sur le terrain et
plus de 500 missions d'inspection, le chef des
inspecteurs en désarmement de l'ONU, Hans Blix,
et le directeur de l'AIEA, Mohamed ElBaradei ,
ont remis lundi leur rapport au Conseil de
Sécurité de l'ONU. Ils ont insisté sur la
coopération "inconditionnelle" de
Bagdad et ont regretté que l'aide fournie par
Bagdad ne soit pas plus directe notamment en ce
qui concerne les produits utilisés dans les
programmes d'armes de destruction massive et les
interrogatoires de scientifiques irakiens.
Mohamed ElBaradei a fait cette déclaration :
"Nous n'avons pas à ce jour trouvé de
preuve que l'Irak ait relancé son programme
nucléaire depuis l'élimination du programme
dans les années 1990". Les deux hommes vont
demander au Conseil de Sécurité plus de temps
pour pouvoir approfondir leurs inspections. BRESIL : Dans un
message devant le Forum Social de Porto Alègre,
le secrétaire général de l'ONU, Koffi Annan a
déclaré que, traitant de la crise irakienne,
"le Conseil de Sécurité de l'ONU était
confronté à l'un de ses plus grands défis
historiques".
Mercredi 29 janvier 2003 : Lors d'une
réunion de son Conseil de Guerre, le président
Saddam Hussein a exhorté Washington à fournir
les preuves démontrant que son pays possède des
armes de destruction massive. Il a par ailleurs
appelé son peuple "à combattre les
Américains jusqu'à la mort" : "Telle
est notre foi. Regardez nos frères palestiniens.
Ils ont pris exemple sur leurs ancêtres (...) et
se sont transformés en bombes contre les
envahisseurs". ETATS-UNIS
: 41 Prix Nobel américains de
Physiques, Chimie, Médecine et d'Economie ont
signé mardi une déclaration par laquelle ils
protestaient contre le déclenchement d'une
guerre en Irak estimant que "elle se
retournerait contre le peuple américain".
Jeudi 30 janvier 2003 : ETATS-UNIS :
Lors de son discours sur l'état de
la Nation mardi soir, le président Bush a
affirmé que le secrétaire d'état Colin Powell
allait présenter au Conseil de Sécurité de
l'ONU, le 5 février prochain, des preuves que
l'Irak possède bien des armes de destruction
massive et est liée au réseau Al-Qaïda
d'Oussama Ben Laden. Le secrétaire d'Etat à la
Défense, Donald Rumsfeld, a précisé que ces
documents proviennent de la CIA qui "est en
train de mettre au point les éléments qui
seront utilisés par M. Powell et elle est en
train de déclassifier certaines choses".
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