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Lundi 7 février 2005 : La nouvelle
secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice
poursuit sa tournée entamée vendredi en Europe
et au Proche-Orient. Elle était samedi à Ankara
où elle a rencontré son homologue russe
Sergueï Lavrov. Leurs entretiens ont porté sur
la "situation intérieure russe qui
préoccupe Washington". Condoleezza Rice a
évoqué la lenteur des réformes démocratiques
en Russie. Elle a dénoncé l'attitude du
gouvernement russe à l'égard du géant
pétrolier Ioukos, le renforcement des
restrictions sur les médias électroniques et
une concentration du pouvoir entre les mains du
Kremlin, qui nomme maintenant directement les
gouverneurs régionaux et d'autres responsables.
Jeudi 17 février 2005 : Lors des
célébrations du sixième anniversaire de la
capture du chef kurde du PKK ( Parti des
Travailleurs du Kurdistan devenu KADEK en avril
2002) Abdullah Ocalan, le 15
février 1999, au Kenya, plusieurs centaines de
manifestants, qui tentaient de défiler dans
plusieurs villes du sud-est du pays à majorité
kurde, ont été refoulés par les forces de
sécurité qui ont utilisé des bombes
lacrymogènes. Abdullah Ocalan a été condamné
à mort pour "séparatisme" par la
justice turque en juin 1999. Sa sentence a été
commuée en détention à perpétuité en 2002 à
la faveur de l'abolition de la peine de mort,
dans le cadre de réformes devant favoriser
l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne.
Il est en isolement sur l'île-prison d'Imrali,
dans le nord-ouest de la Turquie. Ses défenseurs
dénoncent ses conditions de détention.
Vendredi 18 février 2005 : Ouverture
à Ankara du procès pour corruption de l'ancien
Premier ministre conservateur turc Mesut Yilmaz
devant la Cour constitutionnelle, la plus haute
instance juridique du pays. Mesut Yilmaz, 58 ans,
et son ex-ministre de l'Economie Gunes Taner, 56
ans, sont soupçonnés de malversations au moment
de la privatisation en 1998 de la banque publique
Turkbank. Lancien chef de gouvernement a
plaidé son innocence, dénonçant un
"complot" politique. Les accusés
risquent au moins 10 ans de prison chacun. Le
jugement ne sera pas susceptible d'appel. NDLR.
Mesut Yilmaz plusieurs fois accusé de faits de
corruption a toujours bénéficié de non lieu.
Lundi 7 mars 2005 : 2
manifestations composées essentiellement de
femmes, en faveur des droits de la femme, qui
avaient été interdites par le pouvoir, à la
veille de la Journée de la Femme, le 8 mars, ont
été violemment réprimées par les forces de
sécurité qui ont usé de matraques et de gaz
lacrymogènes contre les manifestantes et
procédé à une soixantaine d'arrestations.
Mardi 8 mars 2005 : Le
ministère turc des affaires étrangères a
annoncé lundi que la cheffe du Département
fédéral suisse des affaires étrangères
(DFAE), Micheline Calmy-Rey, est attendue à
Ankara le 29 mars 2005 pour une visite de 2
jours. La visite était originellement prévue en
2003, mais elle avait été annulée en
représailles de la reconnaissance le 16
décembre 2003 par le Conseil National suisse
(chambre basse du Parlement) avec 107 voix pour,
67 contre et 11 abstentions du génocide
arménien de 1915 contre l'avis du gouvernement.
Mercredi 16 mars 2005 : FRANCE : La Cour
européenne des droits de l'homme qui siège
à Strasbourg a condamné mardi la Turquie pour
"violation de la liberté d'expression"
après la condamnation de 5 Turcs qui avaient
écrit en 1992 dans 2 journaux ("Diyarbakir
Söz" et "Felak") un pamphlet
contre la politique d'Ankara envers les Kurdes.
Ils avaient été condamnés pour incitation à
la haine et à lhostilité à une peine de
prison avec sursis et à une peine damende.
Mercredi 30 mars 2005 : La
conseillère fédérale suisse, cheffe du
Département fédéral des Affaires étrangères,
Micheline Calmy-Rey est arrivée mardi à Ankara,
la capitale, pour une visite officielles de 3
jours. Elle a rencontré mardi le président
Ahmet Necdet Sezer et le ministre des affaires
étrangères Abdullah Gül. Leurs discussions ont
porté principalement sur les relations
bilatérales et la politique européenne.
Micheline Calmy-Rey doit se rendre mercredi à
Diyarbakir dans le sud-est du pays où elle doit
rencontrer des représentants de l'administration
centrale et locale ainsi que diverses
organisations non gouvernementales. La ministre
des Affaires étrangères suisse s'était rendue
en Turquie en 2001. Sa visite prévue en
septembre 2003 avait été annulée après la
reconnaissance du génocide arménien de 1915 par
le Grand Conseil vaudois. ** La
télévision publique turque TRT-INT a refusé
de diffuser les chansons d'un musicien laze, une
minorité du nord-est de la Turquie aux motifs
que "les nouvelles lois d'adaptation aux
standards démocratiques européens ne
mentionnaient pas cette langue". Les
réformes d'adaptation à l'Union européenne
autorisent la diffusion de programmes dans 5
langues : le zaza, le kurmanci (2 dialectes
kurdes), l'arabe, le bosniaque et le tcherkesse.
Le Parlement turc a donné symboliquement son feu
vert à la diffusion d'émissions en langues
minoritaires en 2002 dans l'attente de
l'ouverture des négociations pour l'adhésion de
la Turquie à l'Union européenne prévues en
décembre 2004. La chaîne de télévision TRT
n'a transcrit la loi dans son règlement
intérieur qu'en juin 2004 et commencé à
diffuser des programmes quotidiens de 35 minutes
en 5 langues.
Jeudi 31 mars 2005 : La Cour
européenne des droits de l'homme, qui siège à
Strasbourg (France), a condamné la Turquie pour
atteinte au droit à la liberté d'expression à
l'encontre de 2 citoyens d'origine kurde. L'un
des requérants avait été condamné en mars
1993 à 1 an et 8 mois de prison et à une amende
pour "atteinte à l'intégrité territoriale
de l'Etat". Il avait participé à une table
ronde de la revue "Demokrat" au cours
de laquelle avaient été évoqués "les
problèmes d'indépendance et de liberté"
du peuple kurde. La seconde affaire porte sur
l'interdiction et la saisie d'un ouvrage publié
en 1997 par un autre requérant, avocat et ancien
parlementaire, pour "appels à la haine et
à la violence" contenus dans ce livre de
fiction qui s'inspirait de faits réels survenus
dans un village du Kurdistan turc. Les juges
européens ont considéré à l'unanimité les
décisions turques comme "non nécessaires
dans une société démocratique" et
contraires au droit à la liberté d'expression.
Ankara devra verser 19 000 euros au premier
requérant à titre de dommage matériel et
moral.
Vendredi 1er avril 2005 : Le Premier
ministre Recep Tayyip Erdogan a déclaré jeudi
lors d'une visite au Maroc que la réforme du
code pénal qui aurait dû intervenir vendredi
1er avril 2005, a été reportée de 45 à 60
jours en raison "de certaines difficultés
purement techniques", concernant notamment
la presse et la contrebande. Le nouveau code
pénal a provoqué de vives critiques dans le
monde de la presse qui a "de graves
restrictions à la liberté de la presse". Le Premier
ministre turc a été reçu par le roi Mohammed
VI et était accompagné lors de cette audience
de Sami Guclu, ministre de l'Agriculture et des
Affaires rurales, Ali Coskun, ministre de
l'Industrie et du Commerce et de Akin Algan,
ambassadeur de Turquie à Rabat.
Mardi 5 avril 2005 : Au cours
des 5 derniers jours, 9 combattants kurdes du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et un
soldat turc ont été tués au cours de combats
dans le sud-est du pays dans la région de Cudi,
une zone montagneuse située dans la province de
Sirnak, près de la frontière avec l'Irak. Les
combattants kurdes du PKK, qui se battent depuis
1984 contre le régime d'Ankara en vue de créer
un Etat ethnique indépendant dans le sud-est de
la Turquie, conflit qui a coûté la vie à plus
de 30 000 personnes, ont décidé lundi 4 avril
2005, date anniversaire du chef de leur
mouvement, Abdullah Ocalan, emprisonné à
perpuité sur l'île-prison d'Amrali dans
l'isolement le plus complet, reprendre leur nom
d'origine après avoir changé 2 fois
d'appellation depuis 2002 : KADEK et KONGRA-GEL.
Jeudi 14 avril 2005 : Le ministre
des Affaires étrangères Abdullah Gul a annoncé
mercredi que le Premier ministre Recep
Tayyip Erdogan a adressé une lettre au
président arménien Robert Kotcharian, proposant
la création d'une commission conjointe afin
d'enquêter sur les massacres des Arméniens de
1915 à 1917, sous l'empire ottoman, que la
Turquie refuse de reconnaître en temps que
génocide. Plus de détails : Le génocide arménien ; Comité de
Défense de la Cause Arménienne (CDCA) ; Reconnaissance du génocide
arménien par le Sénat français.
Vendredi 13 mai 2005 : La Cour
européenne des droits de l'Homme (CEDH) qui
siège à Strasbourg (France) a jugé jeudi que
le procès du chef du PKK (Parti des Travailleurs du
Kurdistan), Abdullah Ocalan, n'avait
pas été équitable. La cour de Strasbourg a
estimé que le fondateur du PKK, condamné à
mort en 1999 pour séparatisme et haute trahison,
avant de voir sa peine commuée en prison à vie
en 2002, n'avait "pas été jugé par un
tribunal indépendant et impartial" lors de
son procès devant la cour de sûreté de l'Etat
d'Ankara ; qu'il n'avait pas eu normalement
accès à ses avocats pour préparer sa défense
et que le délai entre son placement en garde à
vue et sa présentation au juge avait été
excessif. La Grande chambre, dont les arrêts
sont définitifs, a en outre accordé aux avocats
de l'intéressé 120 000 euros de dédommagement,
somme devant être versée dans les 3 mois. La
Cour souligne qu'un "nouveau procès ou une
réouverture de la procédure, à la demande de
l'intéressé, représente en principe un moyen
approprié de redresser la violation
constatée". L'avocat d'Abdullah Ocalan,
Maître Mark Muller, a estimé que "la
Turquie doit respecter le jugement" ajoutant
qu'il "est temps que la Turquie rejoigne
l'Europe mais elle doit se plier aux règles du
club". ** Le Fonds monétaire
international (FMI) a
accordé un crédit d'un montant de 10 milliards
de dollars sur 3 ans à ce pays pour soutenir son
programme de réformes économiques.
Samedi 14 mai 2005 : Après que
les autorités de l'aviation civile des Pays-Bas
aient annoncé mardi l'interdiction pour une
durée d'un mois de la compagnie aérienne turque
Onur Air pour des
"raisons de sécurité", plus de 9 000
Néerlandais passagers de la compagnie Onur Air
ont été bloqués en Turquie. Un responsable de
la compagnie, Esat Aksak a qualifié
"d'injuste" la décision néerlandaise
affirmant que "tout était fait pour
maintenir nos avions en bon état de
marche". Il a souligné que sa compagnie
volait vers la Belgique, l'Allemagne, l'Espagne
et l'Autriche, sans problème ajoutant qu'Onur
Air assure 300 vols hebdomadaires vers l'Europe,
dont 75 vers les Pays-Bas.
Jeudi 19 mai 2005 : Le
porte-parole du ministre des Affaires
étrangères, Namik Tan, a annoncé mercredi que
le Premier ministre irakien, le Chiite
"Ibrahim Jaafari effectuera une visite de 2
jours en Turquie vendredi et samedi 21 mai 2005
afin d'évoquer les relations bilatérales entre
les 2 voisins sauf s'il y a un problème de
dernière minute".
Samedi 21 mai 2005 : Le ministre
des Affaires étrangères Abdullah Gül, qui
s'exprimait dans les colonnes du quotidien "Milliyet" a
déclaré vendredi que la Turquie
"n'envisageait pas de rejuger" Abdullah Ocalan, le chef
de l'ex parti des Travailleurs du Kurdistan, PKK
. La Cour européenne des droits de
l'Homme (CEDH) qui siège à Strasbourg
(France) avait jugé le 12 mai 2005 que le
procès d'Abdullah Ocalan, n'avait pas été
équitable. La cour avait estimé que le
fondateur du PKK, condamné à mort en 1999 pour
séparatisme et haute trahison, avant de voir sa
peine commuée en prison à vie en 2002, n'avait
"pas été jugé par un tribunal
indépendant et impartial" lors de son
procès devant la cour de sûreté de l'Etat
d'Ankara ; qu'il n'avait pas eu normalement
accès à ses avocats pour préparer sa défense
et que le délai entre son placement en garde à
vue et sa présentation au juge avait été
excessif. La CEDH considérait qu'un
"nouveau procès ou une réouverture de la
procédure, à la demande de l'intéressé,
représente en principe un moyen approprié de
redresser la violation constatée".
Mercredi 25 mai 2005 : Le synode
d'Istanbul rassemblant 42 représentants de 14
Eglises orthodoxes, dont ceux des patriarcats
d'Alexandrie (Egypte), d'Antioche (siège à
Damas, Syrie) et de Moscou (Russie) ainsi que des
Eglises de Chypre, de Grèce, de Serbie et de la
Pologne, s'est réuni mardi à Constantinople et
a décidé de destituer le patriarche de
Jérusalem Irénéos 1er, (65 ans), accusé
d'avoir vendu secrètement à des hommes
d'affaires juifs 2 bâtiments appartenant à son
patriarcat et abritant des hôtels près de la
porte de Jaffa, à Jérusalem-est. Les
Palestiniens considèrent ce secteur annexé par
Israël depuis juin 1967 comme la capitale de
leur futur Etat. Irénéos 1er avait été
destitué par sa propre hiérarchie au cours d'un
synode à Jérusalem le 7 mai 2005.
Jeudi 26 mai 2005 : Une
conférence sur le génocide arménien
réunissant plusieurs centaines de participants,
qui devait se tenir vendredi à l'Université du
Bosphore à Istanbul en association avec
l'université de Bilgi et celle de Sabanci, a
été annulée sine die. Le ministre de la
justice, Cemil Cicek, avait indiqué mardi devant
le Parlement que cette "conférence allait
à l'encontre des efforts du gouvernement de
contrer la campagne des Arméniens visant à
faire reconnaître ces tueries (NDLR. Le
génocide arménien) comme un génocide. Ajoutant
: "Certains disent qu'il n'y a pas de
liberté ; eh bien, il y a la liberté de
poignarder les gens dans le dos et de proférer
des mensonges (...) Nous devons mettre un terme
à cette phase de propagande (...) de
trahison". Cette conférence devait
permettre de débattre de la position officielle
turque selon laquelle il n'y a pas eu de
génocide en 1915 mais seulement des massacres
dans le contexte de la première guerre mondiale,
les victimes étant aussi bien arméniennes que
turques. Le génocide arménien aurait fait
jusqu'à 1,5 million de morts entre 1915 et 1923.
Les autorités turques avancent le chiffre de 300
000 morts.
Mardi 7 juin 2005 : Un séisme
d'une magnitude de 5,4 sur l'échelle de Richter,
qui en compte 10, s'est produit lundi près du
village de Karliova dans la province rurale de
Bingol à environ 900 km au sud-est d'Ankara, la
capitale. Une cinquantaine de personnes a été
blessée. De nombreuses habitations se sont
effondrées. Un tremblement de terre de magnitude
6,4 a déjà touché cette zone en 1995 faisant
plus de 150 morts.
Samedi 18 juin 2005 : Des
affrontements ont eu lieu vendredi entre l'armée
et des membres du Parti Communiste maoïste (MPK)
dans la région de Tuncelli. 9 militants du MPK
ont été tués. Le MPK souhaite renverser le
gouvernement d'Ankara et instaurer un régime
communiste.
Mardi 21 juin 2005 : Après
l'adoption jeudi par la chambre allemande des
députés d'une résolution sur les massacres commis par la Turquie
entre 1915 et 1917 contre le peuple arménien, le
Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a
critiqué le chancelier Gerhard Schröder
l'accusant de ne " pas avoir usé de son
influence afin de bloquer l'adoption du
texte". Le ministre des Affaires
étrangères turc Abdullah Gül avait qualifié
cette résolution de "blessante" à
l'égard de la Turquie et des Turcs vivant en
Allemagne, soit près de 2,5 millions de
personnes. Le texte, qui n'emploie pas le terme
de "génocide" demande à Berlin
d'oeuvrer à ce que "la Turquie normalise
immédiatement ses relations bilatérales avec
l'Arménie". La Turquie a reconnu l'Arménie
à son indépendance en 1991 mais sans établir
de relations diplomatiques en raison du profond
différend sur les massacres considérés comme
un génocide par de nombreux pays. Les massacres
et déportations d'Arméniens perpétrés sous
l'Empire ottoman, de 1915 à 1917, ont fait 1,5
million de morts selon les Arméniens, entre 250
000 et 500 000 selon Ankara qui rejette
catégoriquement la thèse du génocide. Le
"génocide" arménien a été reconnu
en 1985 par la sous-commission des droits de
l'Homme de l'ONU, puis en 1987 par le Parlement
européen, et également par plusieurs pays
européens, dont la France, où vit la plus
grosse communauté arménienne d'Europe, avec 350
000 personnes.
Mercredi 22 juin 2005 : Le militant
islamiste turc Metin Kaplan , surnommé "le
Calife de Cologne", a été condamné à la
prison à vie lundi par la Cour d'asssises
d'Istanbul pour avoir voulu renverser l'ordre
constitutionnel en Turquie. Il avait été
expulsé d'Allemagne en octobre 2004 et inculpé
de tentative de renversement de l'ordre
constitutionnel en Turquie. Le procès de Metin
Kaplan s'était ouvert le 20 décembre 2004 à
Istanbul. Il est soupçonné de tentative
d'attentat contre le mausolée d'Ataturk à
Ankara (Turquie) en 1998. Son expulsion
d'Allemagne avait été décidée après 5 ans de
procédures judiciaires.
Lundi 12 septembre 2005 : Le poste de
gendarmerie de Yeniyazi, situé dans la province
de Bingöl, dans l'est du pays a été attaqué
par des militants du Parti des travailleurs du
Kurdistan (PKK) selon des sources sécuritaires
turques. Des affrontements ont également eu lieu
à Sirnak,dans le sud-est, proche de la
frontière avec l'Irak, faisant 5 morts parmi les
soldats turcs et 3 blessés.
Jeudi 22 septembre 2005 :Le
Kongra-Gel, considéré comme l'aile politique du
Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a
annoncé la prolongation d'une trêve, décidée
le 18 août 2005, jusqu'au 3 octobre, date
prévue du lancement de négociations d'adhésion
entre Ankara et l'Union
européenne. Ce cessez-le-feu avait
débuté le 20 août 2005 pour expirer le 20
septembre 2005.
Jeudi 29 septembre 2005 : La Cour
européenne des droits de l'homme dont le
siège est à Strasbourg en France a condamné
mardi la Turquie pour atteinte à la liberté
d'expression. Asli Gunes rédactrice en chef de
la revue politique Hedef (La cible) avait été
condamnée en décembre 1995 à 1 an et 4 mois de
prison pour propagande séparatiste kurde à la
suite d'un article cosigné en mars 1992 dans la
revue bimensuelle Emegin Bayragi (Le drapeau du
travail) qui déclare que "tant que le
peuple kurde ne se libérera pas, le peuple turc
non plus ne pourra se libérer" et attirait
lattention de lopinion publique sur
le fait que les opérations militaires pouvaient
toucher "les droits et libertés syndicaux
et sociaux". Asli Gunes lançait un appel
"en tant que représentant de lavenir,
refusons de combattre au sein des troupes turques
qui vont assombrir lavenir des
Kurdes". La cour de sûreté de l'Etat avait
ensuite prononcé le sursis à exécution de la
peine et déclara en 2003 sa condamnation non
avenue à l'expiration de la période de sursis
de 3 ans. Pour les juges de la Cour européenne
des droits de l'homme, Ankara a violé l'article
10 de la Convention européenne des droits de
l'homme faisant valoir que
l'article d'Asli Gunes "ne développait pas
un discours de haine", "élément
essentiel à prendre en considération"
estimant que "le sursis a exécution a eu
pour effet de limiter grandement son aptitude à
exposer publiquement une critique" pendant 3
ans.
Vendredi 30 septembre 2005 : L'ONG
Mental Disability Rights International (MDRI),
qui lutte pour les droits des malades mentaux, a
publié mercredi à Istanbul un rapport,
intitulé "Derrière les portes fermées :
des abus des droits humains dans les hôpitaux
psychiatriques, orphelinats et centres de
réhabilitation de Turquie" (Behind Closed
Doors : Human Rights Abuses in the Psychiatric
Facilities, Orphanages and Rehabilitation Centers
of Turkey) effectué dans les hôpitaux turcs qui
révèlent que "les malades mentaux ou
personnes souffrant de troubles psychiatriques
sont soumis à des traitements qui équivalent à
des actes de torture." L'ONG demande à
l'Union Européenne "d'exiger que le
gouvernement turc agisse pour mettre fin à ces
violations des droits de l'homme". Le
rapport cite notamment certains patients soumis
à des séances d'électrochocs sans anesthésie
ni myorelaxants. Ces électrochocs sont utilisés
comme des sanctions par le personnel".
L'organisation indique que "la soumission à
des électrochocs sans anesthésie ni
myorelaxants est une infraction à toutes les
normes médicales internationales". Des
photos et des vidéos prises au Centre de
Réhabiliation de Saray, l'un des plus importants
centres du pays, montrent des enfants
squelettiques, certains avec des bouteilles de
plastique collées sur les mains, afin qu'ils ne
puissent pas se ronger les ongles. D'autres
enfants, souffrant d'handicaps mineurs, sont
mélangés à d'autres lourdement handicapés. Le
ministère turc de la Santé, qui est responsable
des hôpitaux psychiatriques, a déclaré
"qu'il n'avait pas encore lu le
rapport" et se refusait donc à tout
commentaire.
Lundi 10 octobre 2005 : Hrant Dink,
Arménien, rédacteur en chef de l'hebdomadaire
bilingue "Agos", qui
paraît en turc et en arménien, a été
condamné vendredi par un tribunal d'Istanbul à
6 mois de prison avec sursis pour insulte à
l'identité turque. Dans un article publié en
février 2004, Hrant Dink appelait les Arméniens
à "se tourner maintenant vers le sang neuf
de l'Arménie indépendante, seule capable de les
libérer du poids de la Diaspora". Il
invitait également les Arméniens à rejeter
symboliquement "la part altérée de leur
sang turc". ** 2 000
dindes, appartenant à un même éleveur d'un
village proche de Balikesir dans l'ouest du pays,
sont mortes en quelques heures dans la nuit de
vendredi à samedi des suites de la grippe aviaire. Des
responsables du ministère de la Santé et de
l'Agriculture ont été envoyés sur place pour
enquêter sur les causes de l'apparition de la
maladie. En visite au siège de l'OMS (Organisation
Mondiale de la Santé), vendredi
à Genève, le Secrétaire général de l'ONU,
Kofi Annan, avait appelé les leaders du monde
entier à redoubler d'efforts dans la lutte
contre la grippe aviaire et à fournir les
ressources nécessaires pour aider les pays
pauvres qui n'ont pas la capacité de mettre en
place des systèmes de détection, des programmes
de surveillance et des plans de réaction rapide
en cas d'épidémie. David Nabarro, nommé
Coordonnateur principal du système des Nations
Unies pour les grippes aviaire et humaine, avait
indiqué, le 29 septembre 2005, que la menace
d'une pandémie de grippe frappant les humains
était quasiment certaine si l'on ne maîtrisait
pas la grippe des oiseaux. Il avait affirmé que
le nombre de victimes pourrait alors s'étaler
entre 5 millions et 150 millions. Les pandémies
de grippe qui ont tué des millions de personnes
en 1918, 1957 et 1968 avaient commencé sous la
forme de la grippe aviaire.
Mardi 18 octobre 2005 : L'Union
européenne a envoyé lundi une délégation dans
ce pays après la découverte de cas de grippe
aviaire dans l'ouest du pays, où près de 10 000
volailles ont été abattues dans le village de
Kiziksa. Le président de la Commission
européenne Jose Manuel Barroso avait annoncé
dimanche que "l'Union Européenne
n'hésitera pas à mettre en oeuvre des mesures
drastiques" pour éviter une propagation de
la maladie". ** 2 séismes
de magnitude 5,7 et 5,9 sur l'échelle de Richter
ont frappé lundi la côte ouest du pays, ne
faisant que des dégâts matériels.
Mercredi 19 octobre 2005 : La Cour
européenne des droits de l'Homme (CEDH),
dont le siège est à Strasbourg (France) a
condamné la Turquie pour "traitements
inhumains" en violation de l'article 3
(interdiction des traitements inhumains ou
dégradants) de la Convention européenne des Droits de
l'Homme lors de sa garde à vue.
Burhanettin Akdogdu, 28 ans, soupçonné par les
autorités turques d'appartenir au Mouvement
révolutionnaire socialiste ouvrier, avait été
retrouvé mort pendu dans sa cellule après son
interrogatoire le 12 décembre 1997.
Jeudi 3 novembre 2005 : Un attentat
à la voiture piégée a été perpétré
mercredi à Semdinli, dans le sud-est du pays,
faisant 23 blessés. La police a attribué cet
attentat au PKK (Parti des Travailleurs du
Kurdistan considéré comme une
"organisation terroriste" par Ankara,
l'Union européenne et les Etats-Unis)".
Jeudi 17 novembre 2005 : Des
affrontements ont opposé mercredi des Kurdes
dans la province de Hakkari à majorité kurde,
qui manifestaient pour réclamer toute la
lumière sur un attentat à la bombe perpétré
le 3 novembre 2005 dans une librairie à
Semdinli, dans le sud-est du pays, faisant 23
blessés, aux forces de l'ordre. Un enseignant a
été tué et 15 autres personnes blessées.
Samedi 19 novembre 2005 : Le Premier
ministre turc Recep Tayyip Erdogan, le président
russe Vladimir Poutine et le premier ministre
italien Silvio Berlusconi ont inauguré
officiellement dans la ville de Samsun, sur la
mer Noire, le gazoduc Blue Stream qui traverse la
mer Noire est destiné à approvisionner la
Turquie en gaz naturel russe en contournant les
pays tiers comme l'Ukraine ou les anciennes
républiques de l'URSS. Le Président russe a
déclaré : "La Turquie va devenir un pont
énergétique entre l'Orient et l'Occident".
Selon lui, Blue Stream offre des possibilité du
transport du gaz russe vers des pays tiers
notamment "vers l'Italie du sud, l'Europe du
sud et Israël". Cette inauguration, faite
avec un peu de retard puisque le gazoduc
fonctionne depuis février 2003, a coûté aux 3
pays concernés quelque 3 milliards 200 millions
de dollars. Le projet avait été mis en chantier
le 15 décembre 1997 après la signature à
Ankara d'un accord intergouvernemental russo-turc
par lequel la Russie s'engageait à livrer à la
Turquie du gaz naturel pour 3,5 milliards de
dollars pendant 25 ans. Le pipeline a une
longueur de plus de 1 200 kilomètres, dont 400
sous la mer, et une capacité maximale de 16
milliards de mètres cubes de gaz naturel. **
Une bombe placée dans une poubelle
a explosé vendredi près d'une fête foraine à
Istanbul, faisant 1 mort et 5 blessés. La police
a attribué cet attentat aux séparatistes du
PKK, Parti des Travailleurs du Kurdistan,
considéré comme une organisation terroriste par
Ankara, l'Union européenne et les Etats-Unis.
Vendredi 25 novembre 2005 : La Cour
européenne des droits de l'homme (CEDH) a
condamné mercredi 22 novembre 2005 la Turquie
pour pour "diffusion de propagande
séparatiste par voie de presse" en
violation de la liberté d'expression en vertu de
l'article 10 de la Convention européenne des droits de
l'homme. L'avocate, Emire Eren Keskin,
avait été en effet condamnée en 1997 par la
cour de sûreté de l'Etat d'Istanbul à 1 an et
4 mois d'emprisonnement pour avoir qualifié,
dans la revue "Medya Günesi", de
"guerre" et de "barbarie" les
actions des autorités turques dans le sud-est du
pays.La peine d'Emire Eren Keskin avait été
réduite à 1 an, 1 mois et 10 jours de prison.
Lundi 28 novembre 2005 : Les forces
de l'ordre ont dispersé samedi à Ankara à coup
de matraques, de canons à eau et de bombes
lacrymogènes une manifestation d'enseignants,
interdite par le pouvoir, qui demandent de
meilleures conditions de travail. 18 enseignants
auraient été blessés selon des sources
syndicales. Dimanche une manifestation de soutien
aux enseignants a été organisée. Les
manifestants réclament la démission du ministre
de l'Education Hüseyin Celik, responsable, selon
eux, des heurts de samedi.
Lundi 12 décembre 2005 : Après la
visite de Robert Mueller, directeur
du FBI (Federal Bureau of
Investigation) vendredi 9 décembre 2005, le
directeur de la CIA, Porter
Goss, est arrivé dimanche à Ankara où il doit
s'entretenir avec le Premier ministre turc Recep
Tayyip Erdogan et des responsables militaires et
du renseignement. Selon le quotidien à grand
tirage Hürriyet, Porter
Goss devrait discuter avec ses interlocuteurs
turcs du renforcement de la lutte contre les
rebelles kurdes du Parti des Travailleurs du
Kurdistan (PKK), qui utilisent le nord de l'Irak
comme base arrière pour ses opérations en
Turquie, et considéré comme une organisation
terroriste par Washington et Ankara.
Samedi 17 décembre 2005 : Le procès
de l'écrivain Orhan Pamuk, 53 ans, qui s'est
ouvert vendredi 16 décembre 2005 à Istambul, a
été aussitôt reporté au 7 février 2006.
L'écrivain turc est poursuivi en vertu de
l'article 301 du nouveau code pénal, réprimant
les atteintes et insultes contre la république
turque, notamment d'Istanbul pour "insulte
délibérée à l'identité turque". Il
risque théoriquement de 6 mois à 3 ans de
prison pour ses propos. Lors d'un entretien paru
le 6 février 2005 dans "Das Magazin",
le supplément hebdomadaire du quotidien
zurichois "Tages-Anzeiger",
Orhan Pamuk avait notamment dit que 30 000 Kurdes
et un million d'Arméniens avaient été tués en
Turquie et personne n'ose en parler, à part
moi". Lécrivain
turc Orhan Pamuk est le lauréat 2005 du Prix de
la Paix des Libraires allemands, prix remis le
dimanche 23 octobre 2005 au dernier jour de la Foire du Livre de Francfort et doté
pour la première fois cette année de 25 000
euros (15 000 euros les années précédentes).
Quelques livres d'Orhan Pamuk : Mon nom est Rouge ; Le Château blanc ; Neige
Samedi 31 décembre 2005 : Les
chaînes privées pourront diffuser à partir du
1er janvier 2006 des émissions
radiotélévisées en langue kurde. Cette mesure
fait suite à l'introduction du kurde sur la
chaîne publique, TRT. Cette
mesure avait été exigée par l'Union
européenne. La communauté kurde en Turquie
représente entre 10 et 15 millions de personnes.
La langue kurde était jusque là interdite.
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