- SOMMAIRE
TURQUIE, FIL-INFO-TURQUIE
©, 2003, ARCHIVES, 2003
- Mercredi
1er janvier 2003 : Le président Ahmet Necdet
Sezer a finalement accepté, mardi, les
amendements votés par le parlement et qui
permettront au leader du parti Justice et
Développement, vainqueur des législatives du 3
novembre dernier, Recep Tayyip Erdogan,
d'accéder au poste de premier ministre. Au terme
de la précédente constitution, Recep Tayyip
Erdogan ne pouvait se présenter au poste de
Premier ministre car condamné en 1998 pour
"incitation à la haine religieuse" à
4 mois de prison.
Vendredi 10 janvier 2003 : 2 avions
militaires sont entrés en collision en vol jeudi
matin au cours d'un entraînement dans la région
de Malatyia dans le sud-est du pays. Les 4
pilotes ont été tués. Le mauvais temps semble
être à l'origine de la catastrophe. Hier soir
déjà un avion de ligne intérieure turc s'est
écrasé sur l'aéroport de Diyarkabir faisant 75
morts. 6 personnes ont été rescapées. Le
brouillard serait à l'orgine du crash.
Vendredi 17 janvier 2003 : La Turquie
a signé mercredi le protocole des Nations-Unies
au Pacte
international relatif aux droits civils et
politiques visant à abolir la peine de mort, pas
important vers les réformes qui conduiront le
pays vers l'ouverture, dès 2005, d'un processus
de négocations pour son adhésion à l'Union
Européenne. Plus de liens sur la peine de mort. ** La Croix
Rouge turque a annoncé qu'elle avait commencé
à se préparer à l'afflux massifs de réfugiés
irakiens dans le cas d'une frappe américaine
contre l'Irak.
Lundi 20 janvier 2003 : Selon un
rapport publié dimanche par les polices du
sud-est qui tiennent leur deuxième réunion à
Salonique, en Grèce, la Turquie est la plaque
tournante du trafic de drogue en Europe avec 4 à
6 tonnes de stupéfiants par mois. 80 % de
l'héroïne consommée en Europe passent par la
Turquie. La majorité des trafics (drogue,
prostitution, clandestins) passe essentiellement
par la Yougoslavie. La "route des
Balkans" est le point de transit des camions
qui acheminent la drogue vers la Croatie dont
l'Albanie est le principal fournisseur de
cannabis et d'héroïne.
Mardi 21 janvier 2003 : La
Jordanie, l'Arabie Saoudite, l'Egypte, la Syrie
et l'Iran, se sont dits favorables à la
proposition turque d'organisation un sommet
régional sur l'Irak. Cette réunion devrait se
tenir jeudi à Istanbul en présence du premier
ministre turc et des ministres des affaires
étrangères des pays participants.
Jeudi 23 janvier 2003 : Ouverture
à Istanbul en présence de la
Jordanie, l'Arabie Saoudite, l'Egypte, la Syrie,
l'Iran et la Turquie pour tenter de trouver une
issue à la crise avec l'Irak.
Vendredi 24 janvier 2003 : Alors que
s'est ouvert jeudi à Istanbul en présence de la
Jordanie, l'Arabie Saoudite, l'Egypte, la Syrie,
l'Iran et la Turquie pour tenter de trouver une
issue à la crise avec l'Irak, la police turque a
arrêté une vingtaine de personnes qui
manifestaient devant le palais de Ciragan pour
montrer leur opposition à une intervention
militaire américaine en Irak. L'ambassadeur
irakien en Turquie a appelé les pays
participants à faire pression sur Washington
pour qu'aucune attaque ne soit lancée sur son
pays et a invité la Turquie à rejeter les
demandes américaines d'utilisation de ses bases
militaires.
Mardi 28 janvier 2003 : Un
tremblement de terre de 6,5 sur l'échelle de
Richter a secoué lundi matin la région de
Pulumur dans l'est du pays faisant 1 mort et 5
blessés.
Vendredi 7 février 2003 : Recep
Tayyip Erdogan, le chef du parti de la Justice et
du Développement, a présenté jeudi sa
candidature de député aux prochaines élections
partielles qui auront lieu à Syrthe le 9 mars
prochain. S'il est élu, il pourra postuler au
poste de premier ministre. Il avait été
déclaré inéligible à la suite d'une
condamnation. ** Le
parlement a donné son accord aux Etats-Unis à
l'unanimité au déploiement d'un contingent de
soldats américains chargés de moderniser les
bases aéronavales turques dans le cadre d'une
offensive contre l'Irak. Washington a promis des
aides financières substantielles de plusieurs
milliards de dollars à la Turquie "pour
compenser les effets d'une guerre en Irak".
Mardi 18 février 2003 : Le
parlement a reporté l'étude de la motion visant
à autoriser les troupes américaines à se
déployer sur le territoire turc. Le gouvernement
négocie pour obtenir des compensations
financières supplémentaires pour son aide aux
Etats-Unis dans sa guerre en Irak. Elles seraient
de l'ordre de 21 milliards de dollars.
Mercredi 19 février 2003 : Le
parlement a reporté une nouvelle fois sine die
l'étude de la motion visant à autoriser les
troupes américaines à se déployer sur le
territoire turc. Le chef du parti Justice et
Développement, vainqueur aux dernières
législatives, Recep Tayyip Erdogan, a menacé
les Etats-Unis de lui refuser sa coopération si
les Etats-Unis ne lui apportaient pas des
compensations financières suffisantes. La
Turquie demande 50 milliards de dollars
(estimation des pertes économiques subies après
la guerre du Golfe de 1991) alors que Washington
ne propose que 26 millions de dollars. Le
président Necmet Sezer a, quant à lui,
déclaré qu'une seconde résolution de l'ONU
sera nécessaire à toute intervention militaire
en Irak.
Samedi 22 février 2003 : L'OTAN a
donné son accord au déploiement d'avions de
surveillance Awacs sur le territoire turc. Des
missiles anti-missiles Patriot seront également
mis en place. Le gouvernement turc a par ailleurs
annoncé que les négociations avec les
Etats-Unis quant à l'obtention de compensations
financières pour l'utilisation de son territoire
par l'armée américaine étaient "arrivées
à leurs fins". Les Etats-Unis ont fait une
dernière offre : 26 milliards de dollars. Les
Turcs refusent et demandent 51 milliards.
Lundi 3 mars 2003 : Le parlement turc a rejeté
samedi soir la motion déposée par le
gouvernement visant au déploiement sur le
territoire turc de quelque 62 000 soldats
américains dans le cas d'une offensive militaire
contre l'Irak. Rappelons que le parlement est
composé de 2/3 de députés issus du parti
Justice et Développement de Recep Tayyip Erdogan
et du premier ministre Abdullah Gül, alliés des
Etats-Unis.
Mardi 4 mars 2003 : Après le
rejet par le parlement samedi de la motion
déposée par le gouvernement visant au
déploiement sur le territoire turc de 62 000
soldats américains dans le cas d'une offensive
militaire contre l'Irak, la bourse d'Istanbul a
enregistré une baisse de 12 %.
Jeudi 6 mars 2003 : Le chef des
Armées, le général Hilmi
Ozkok, a annoncé mercredi que "l'Armée
soutenait la politique du gouvernement quant au
déploiement des troupes américaines sur le
territoire turc". La motion du gouvernement
pour un déploiement des troupes américaines en
Turquie, rejetée par le parlement la semaine
dernière, devrait être représentée devant les
députés la semaine prochaine.
Vendredi 7 mars 2003 : Recep
Tayyip Erdogan, chef du parti de la Justice et du
Développement au pouvoir, a indiqué jeudi que
le gouvernement attendra la présentation du
rapport du chef des inspecteurs de l'ONU, Hans
Blix, devant le Conseil de Sécurité de l'ONU,
vendredi, avant de présenter à nouveau la
motion du gouvernement pour un déploiement des
troupes américaines en Turquie, rejetée par le
parlement la semaine dernière.
Lundi 10 mars 2003 : Le leader
du Parti (islamiste) de la Justice et du
Développement, Recep
Tayyip Erdogan a été
élu député lors des législatives partielles
qui se sont déroulées à Siirt dans le sud-est
du pays avec 84,7 % des voix. Cette élection lui
ouvre la voie au poste de premier ministre. R. T.
Erdogan est favorable au déploiement des troupes
américaines sur le territoire turc. De
nombreuses manifestations ont été organisées
dimanche dans tout le pays en signe de
protestation à une intervention militaire en
Irak et au soutien turc aux Etats-Unis. (Voir : le portrait de R. T. Erdogan ; l'étrange M. Erdogan ; qui est qui
?)
Mardi 11 mars 2003 : Malgré le
rejet par le parlement turc, le 1er mars, de la
motion déposée par le gouvernement visant au
déploiement sur le territoire turc de quelque 62
000 soldats américains dans le cas d'une
offensive militaire contre l'Irak, l'armée
américaine continue, malgré tout à se
déployer.
Mercredi 12 mars 2003 : Le premier
ministre Abdullah Güll a donné sa démission
mardi. Recep Tayyip Erdogan a été nommé
premier ministre par le président Necmet Sezer.
Il devra former un nouveau gouvernement. ** Les
députés turcs ont demandé mardi l'ouverture
d'une enquête parlementaire sur le déploiement
des troupes américaines sur le territoire turc
estimant qu'il est "directement lié à un
effort de guerre contre l'Irak".
Jeudi 13 mars 2003 : La Cour
européenne des droits de l'homme de Strasbourg a
condamné mercredi ce pays pour "procés
inéquitable et impartial" et
"traitements inhumains" du chef du PKK
(Parti des Travailleurs du Kurdistan), Abdullah
Ocalan. Ankara a annoncé faire appel de cette
décision. (Voir les archives 1999 de la
Turquie). Plus de détails : le PKK (vu par le
gouvernement turc) ; qui est Abdullah Ocalan (vu par le
gouvernement turc) ; l'affaire Ocalan : danger
de massacre pour le peuple kurde.
Vendredi 14 mars 2003 : La Cour
constitutionnelle a interdit jeudi toute
activité politique pendant 5 ans aux 46 membres
du Parti de la Démocratie du Peuple (HADEP),
principal parti pro-kurde et proche des
séparatistes du PKK. Tous les avoirs du parti
ont été saisis. Ils sont accusés d'être liés
à des mouvements séparatistes qui luttent
depuis plus de 15 ans pour l'indépendance du
sud-est de la Turquie. Le porte-parole du
ministère grec de l'intérieur a qualifié cette
interdiction de point "particulièrement
négatif pour la normalisation de la vie
politique et la consolidation des institutions
démocratiques en Turquie". (NDLR. (la
Grèce assure la présidence de l'Union
européenne)
Samedi 15 mars 2003 : Le premier
ministre Recep Tayyip Erdogan a achevé vendredi
la composition de son gouvernement qui sera
présenté à un vote de confiance au parlement
mercredi. 22 ministres ont été nommés. Le
premier ministre sortant Abdullah Güll a été
nommé ministre des Affaires étrangères.
Mercredi 19 mars 2003 : Le conseil
des ministres a tenu mardi une réunion d'urgence
pour discuter du soutien turc à apporter aux
troupes américaines : soit un déploiement total
(62 000 hommes comme prévu par la motion
rejetée par le parlement le 1er mars), soit une
assistance purement logistique (utilisation des
bases turques), soit une autorisation de survol
aérien du territoire. Une réponse est attendue
pour aujourd'hui. Le parlement devrait se
prononcer sur ce choix mercredi ou jeudi.
Jeudi 20 mars 2003 : Le
gouvernement a demandé mercredi au parlement
d'accepter une motion visant à autoriser
l'aviation américaine à utiliser l'espace
aérien turc sans leur accorder le droit
d'atterrir ou de se ravitailler sur ses bases.
Vendredi 21 mars 2003 : Le
parlement a adopté avec 332 voix sur 535 la
motion déposée mercredi par le gouvernement
autorisant l'armée américaine à utiliser
l'espace aérien turc mais sans pouvoir se servir
de ses bases. Il a également autorisé le
déploiement de l'armée turque au Kurdistan
irakien dans le but de "maîtriser le flux
de réfugiés". Le porte-parole de la
Maison-Blanche Ari Fleischer a annoncé qu'aucune
"aide financière ne sera accordée à la
Turquie, le plan global (NDLR. déploiement de
62000 soldats américains, utilisation des bases
et de l'espace aérien turcs pour lancer une
attaque par le nord sur l'Irak) proposé par les
Etats-Unis n'ayant pas été accepté".
Samedi 22 mars 2003 : Alors que le
parlement a donné jeudi son accord à
l'utilisation de l'espace aérien turc (sans
pouvoir toutefois ni atterrir ni se ravitailler),
celui-ci est resté fermé vendredi. Des
divergences profondes sont apparues entre Ankara
et Washington sur le déploiement de soldats
turcs dans le nord irakien, zone contrôlée par
les Kurdes. Le secrétaire d'état à la défense
Ronald Rumsfeld a mis en garde la Turquie contre
"tout déploiement unilatéral de la Turquie
ou de qui que ce soit, dans le nord de
l'Irak". ** A l'occasion de la célébration
du Nouvel An persan (Newroz), 100 000 personnes
ont manifesté vendredi à Diyarbakir (sud-est du
pays) contre la guerre en Irak. Un important
dispositif de sécurité avait été déployé
pour éviter tout débordement. 70 personnes ont
été arrêtées. (Plus de détails : la Turquie
et les Kurdes ; Les principales dates de
l'histoire kurde ; le Kurdistan irakien ;
Kurdistan, histoire d'un peuple divisé :
histoire et chronologie).** 5 000
manifestants ont affronté la police vendredi
après la prière du soir à Istanbul.
Lundi 24 mars 2003 : Selon les
observateurs présents à la frontière
irakienne, des mouvements de troupes turques se
dirigeraient vers le Kurdistan. De son côté
Washington a annoncé qu'elle renonçait au
déploiement de ses troupes sur le sol turc et
mis en garde Ankara sur ses intentions au
Kurdistan.
Mardi 25 mars 2003 : Dans un
discours dimanche à la télévision, le premier
ministre Recep Tayyip Erdogan a déclaré que ses
troupes allaient se déployer dans le Kurdistan
irakien afin d'établir "une zone tampon
pour aider les réfugiés et empêcher des
provocations variées contre les forces de
sécurité". Washington a une nouvelle fois
mis en garde la Turquie contre un déploiement de
troupes dans le nord irakien. Des unités
américaines ont continué lundi leur
déploiement dans la région alors que l'Irak a
lancé plusieurs attaques. Les Kurdes, sous
commandement américain, ont reçu l'ordre de ne
pas riposter.
Jeudi 27 mars 2003 : Ce pays a
annoncé mercredi que l'armée n'interviendra pas
au Kurdistan irakien sans l'aval des Etats-Unis.
Vendredi 28 mars 2003 : Ankara a
finalement renoncer au déploiement de ses
troupes dans le Kurdistan irakien après
l'annonce mercredi par Washington de l'octroi
d'une "enveloppe exceptionnelle" de 8,5
milliards de dollars en prêt et garanties
bancaires pour la remercier de l'utilisation de
son espace aérien.
Samedi 29 mars 2003 : Un avion de
la Turkish Airlines avec 203 personnes à bord
qui effectuait la liaison Istanbul-Ankara, a
été détourné par des pirates de l'air et a
atterri en Grèce, à Athènes.
Lundi 31 mars 2003 : Les troupes
américaines ont commencé à retirer leur
matériel militaire installé dans deux villages
du sud-est turc, proche de la frontière
irakienne, suite au refus du parlement de leur
accorder le droit de se déployer sur le
territoire turc. Plusieurs dizaines de
semi-remorques faisaient route vers le port
d'Iskanderun.
Mercredi 2 Avril 2003 : Le
secrétaire d'Etat américain Colin Powell est
arrivé mardi soir à Ankara où il doit avoir
des entretiens avec des responsables turcs. Il
devrait demander la possibilité d'utiliser les
aérodromes pour lancer des opérations
militaires contre l'Irak pour créer un front
nord. C'est la première visite de C. Powell en
Turquie. Le problème de la région kurde au nord
de l'Irak devrait être également à l'ordre du
jour. La Turquie souhaite intervenir dans le
Kurdistan irakien dans la crainte de le voir
former un état indépendant alors que les
Etats-Unis sont opposés à toute ingérence de
la Turquie de ce nord irakien. C. Powell devrait
ensuite se rendre à Belgrade, pour exprimer son
soutien aux autorités de l'état de
Serbie-Monténégro après l'assassinat de son
premier ministre Zoran Djindjic, et à Bruxelles
pour y rencontrer des responsables de l'OTAN.
Jeudi 3 avril 2003 : Le
secrétaire d'Etat américain Colin Powell a
réussi à persuader le gouvernement de permettre
aux troupes américaines de pouvoir se
ravitailler sur les bases turques en fuel et
matériel de construction et le transit de
matériel humanitaire et médical sur son
territoire. Ankara a également accepté
d'accueillir les soldats américains blessés sur
le front irakien. Colin Powell a confirmé qu'un
milliard de dollars serait attribué à la
Turquie pour sa coopération tout en poursuivant
que la Turquie serait associée à la
reconstruction de l'Irak. Il a répété son
appel à la Turquie de ne pas déployer ses
troupes dans le Kurdistan irakien.
Mardi 8 avril 2003 : Après
l'avancée des combattants kurdes sur les villes
de Mossoul et Kirkouk, le premier ministre turc,
Recep Tayyip Erdogan a menacé les Etats-Unis
d'une intervention militaire dans le Kurdistan
irakien si les Kurdes prennent possession des
champs pétrolifères du nord irakien.
Jeudi 24 avril 2003 : Le ministre
des affaires étrangères français, Dominique de
Villepin, qui termine une tournée au
Proche-Orient, a déclaré mercredi au cours d'un
court passage à Ankara que "la France
continuera à défendre la légalité
internationale dans la crise irakienne". Il
a appelé à "la suspension des sanctions
contre l'Irak". Il doit terminer sa tournée
aujourd'hui en Iran
Vendredi 2 mai 2003 : L'est du
pays a été touché jeudi par un violent
séisme, de magnitude 6,4 degré sur l'échelle
de Richter, qui a fait 85 morts et environ 500
blessés selon un premier bilan. Environ 200
personnes, dont les enfants d'un pensionnat, sont
ensevelies sous les décombres. Le premier
ministre Recep Tayyip Erdogan s'est
rendu sur les lieux de la catastrophe, et
notamment à Bingöl, où les dégâts ont été
les plus importants. Le pensionnat, qui accueille
196 enfants de 7 à 16 ans, s'est effondré. 93
enfants ont pu être secourus tandis que 91 sont
encore portés disparus. Les corps de 14 enfants
et d'un enseignant ont été retirés des
décombres. Le Premier ministre a été pris à
parti par une foule en colère qui reproche au
gouvernement d'autoriser les constructions sans
aucun respect des normes de sécurité. Il a
reconnu que le code de la construction n'était
pas respecté. Bingöl a déjà été frappé par
un séisme en 1971qui avait fait 900 morts. ** L'agence
semi-officielle turque Anatolie a annoncé que
l'opération américano-britannique
"Northern Watch" chargée de surveiller
la zone d'exclusion aérienne du nord de l'Irak a
pris officiellement fin jeudi. Une cérémonie
officielle a eu lieu jeudi à Incirlik.
L'opération avait été mise en place après la
guerre du Golfe de 1991 pour empêcher les forces
irakiennes d'écraser les rebelles kurdes
irakiens.
Samedi 3 mai 2003 : Le dernier bilan du violent
séisme, de magnitude 6,4 degré sur l'échelle
de Richter, qui a a touché l'est du pays
s'élève à 118 morts et plus de 1000 blessés.
Sous les décombres du pensionnat de Bindöl, les
secouristes ont pu sauver 117 enfants tandis que
77 enfants sont toujours prisonniers sous les
décombres. 46 enfants et un enseignant ont été
tués. La population locale qui protestait contre
la lenteur des secours et demandait des tentes et
des vivres s'est violemment heurtée à la
police. Le premier ministre Recep Tayyip Erdogan
a attribué ces violences à des
"provocateurs" et a limogé le chef de
la police. Il a également appelé les forces de
l'ordre "à prendre en compte les réalités
psychologiques et sociologiques de la
région". Notons que cette région est à
forte dominante kurde et a été le fief du PKK
(Parti des Travailleurs du Kurdistan) qu'Ankara a
toujours combattu entre 1984 et 1999.
Lundi 5 mai 2003 : Alors que
le bilan officiel et définitif du violent
séisme, de magnitude 6,4 degré sur l'échelle
de Richter, qui a a touché jeudi l'est du pays
vient d'être publié, avec 167 morts et 537
blessés, l'ouest du pays et principalement la
région d'Izmir a été secoué dimanche
après-midi par un tremblement de terre de
magnitude 4,4. Aucun bilan à cette heure.
Mardi 6 mai 2003 : Après le
séisme de jeudi qui a fait 176 morts et plus de
500 blessés, le procureur de Bingöl a ouvert
une procédure judiciaire pour négligences et un
mandat d'arrêt a été délivré à l'encontre
de l'entrepreneur qui a construit le pensionnat,
où 84 enfants et un professeur ont trouvé la
mort. Il risque 4 ans de prison. Cet entrepreneur
avait été exclu des contrats publics pour un an
en 2002 pour surfacturation.
Lundi 12 mai 2003 : L'ex-Premier
ministre Necmettin Erbakan, 76 ans, a été élu
président du nouveau parti islamique, parti de
la Félicité. M. Erbakan avait été exclu de la
vie politique en 1998 lorsque son parti, le parti
de la Prospérité, Refah, avait été interdit
pour "activités contraires aux principes de
la laïcité". Plus de liens : La cour des Droits de l'Homme de
Strasbourg approuve la dissolution du Refah ; courte
biographie de Necmettin Erbakan
Mercredi 21 mai 2003 : Une bombe a
explosé mardi dans un café d'Ankara,
fréquenté essentiellement par des étudiants
faisant 1 mort (une femme qui portait la bombe)
et 1 blessé. L'attentat a été attribué par la
police à un mouvement d'extrême-gauche,
Front-Parti de Libération du Peuple
Révolutionnaire, responsable de nombreux
assassinats politiques dans les années 90.
Vendredi 23 mai 2003 : Un café
d'Istanbul a été entièrement détruit par une
très forte explosion qui a causé la mort d'une
personne et en a blessé 7 autres. Selon la
police, il ne s'agirait pas d'un attentat mais de
l'explosion d'un réchaud à gaz.
Mardi 27 mai 2003 : Un avion
transportant 62 soldats espagnols de l'ISAF
(force de paix) qui rentraient d'Afghanistan, et
12 membres d'équipage s'est écrasé lundi dans
le nord-est du pays près de la ville de Mçka,
à une cinquantaine de kilomètres au sud de
Trébizonde. Il n'y a
aucun survivant. Selon les premiers éléments de
l'enquête, le brouillard serait à l'origine de
la catastrophe.
Mercredi 4 juin 2003 Une bombe a
explosé mardi à Istanbul à une heure de pointe
au passage d'un autobus transportant notamment
les procureurs de la Cour de Sûreté. 5
personnes dont 1 procureur, le chauffeur et 2
policiers ont été blessés. De nombreuses
voitures ont également été endommagées. Selon
la police, un groupe d'extrême gauche
clandestin, le Front-Parti de libération du
peuple révolutionnaire (DHKP-C), très actif à
Istanbul, serait à l'origine de cet attentat.
Vendredi 6 juin 2003 : L'Union
européenne a demandé aux autorités turques de
lui fournir au plus vite une feuille de route et
un calendrier des réformes indispensables pour
sa candidature à l'Union européenne. Elle a
exigé également l'adoption d'une nouvelle
constitution qui revoit le rôle de l'armée.
Jeudi 12 juin 2003 : Un attentat
à la grenade a été perpétré contre le
consulat américain à Adana dans le sud du pays
sans faire ni dégâts ni victimes. Un Turc a
été arrêté avant d'avoir pu pénétrer dans
les bâtiments. C'est la première fois qu'une
mission diplomatique américaine est visée
depuis le début de la guerre en Irak.
Mardi 17 juin 2003 : Plusieurs
centaines de personnes qui manifestaient lundi à
Bingol, dans le sud-est du pays, pour demander
l'amnistie totale pour tous les séparatistes
kurdes, ont été interpellés par la police
alors qu'elles refusaient de se disperser. Le
nord-est et l'est de la Turquie ont été le fief
des séparatistes kurdes du PKK (Parti des
Travailleurs du Kurdistan) qui ont lutté pendant
15 ans pour l'indépendance dans un conflit qui a
fait près de 36 000 morts. Son leader, Abdullah
Ocalan, a été condamné à la peine de mort en
1999 commuée sous la pression de la Communauté
Européenne à la prison à vie.
Jeudi 26 juin 2003 : La FIDH
(Fédération Internationale des droits de
l'homme) a demandé mercredi au gouvernement de
reconnaître le génocide arménien de 1915. Dans
une lettre adressée au premier ministre Recep
Tayyip Erdogan, la FIDH s'est dite
"inquiète" par des circulaires du
ministère turc de l'éducation qui
"appellent les écoles primaires et
secondaires à prendre part à une campagne
négationniste à propos de l'oppression des
minorités au cours de l'histoire de la Turquie.
Le génocide arménien a causé la mort, d'après
des chiffres arméniens, de 1,5 millions de
personnes, 250 à 500 000 selon les autorités
turques. Lien : Le Comité
de Défense de la Cause Arménienne
Samedi 28 juin 2003 : Lors d'un
discours télévisé, le ministre de
l'Intérieur, Abdulkadir Aksu, a annoncé
vendredi la mise en place d'un projet d'amnistie
des rebelles kurdes de l'ex-PKK, parti des
Travailleurs du Kurdistan qui a mené pendant 15
ans une lutte armée pour obtenir un état kurde
indépendant dans le sud-est du pays, à
majorité kurde. (NDLR. devenu aujourd'hui le
KADEK). Selon la presse, le projet de loi vise à
accorder "le pardon pur et simple" aux
rebelles qui déposent leurs armes, fournissent
des informations ou qui n'ont pas commis d'actes
de violence. Les rebelles déjà emprisonnés,
ainsi que ceux coupables de crimes de sang qui se
rendraient, se verraient accorder des réductions
de peine. Seuls les dirigeants du PKK seront
exclus de cette amnistie. Abdulkadir Aksu a
déclaré : "Il s'agit d'un pas nouveau et
très important du gouvernement pour rétablir la
paix". Rappelons que le chef du PKK,
Abdullah Ocalan, a été condamné en 1999 à la
peine de mort pour trahison et séparatisme. Sa
peine a été ensuite commuée en prison à vie
sur pression de l'Union européenne. A. Ocalan
est emprisonné sur l'île prison d'Imrali en mer
de Marmara, au sud d'Istanbul.
Mercredi 2 juillet 2003 : Le
président Ahmet Necdet Sezer a opposé son veto
lundi à une réforme qui abolissait l'article 8
de la loi de lutte contre le terrorisme sur la
"propagation du séparatisme", loi qui
permettait l'arrestation d'intellectuels et
écrivains qui défendaient la cause des Kurdes.
Le président Sezer craint que l'annulation de
cet article " puisse engendrer des risques
importants pour l'existence de la République
turque et l'unité indivisible de l'Etat".
Le président turc ne dispose que d'un seul droit
de véto. Si le parlement représente cette
réforme sans la modifier, il devra l'accepter.
Il a toutefois la possibilité de saisir la Cour
constitutionnelle. L'Union européenne avait
demandé à la Turquie de réformer ses
institutions pour les mettre en conformité avec
celles de l'Europe dans le cadre de l'ouverture
de négociations en décembre 2004 sur son
adhésion à l'Union.
Jeudi 3 juillet 2003 : Le premier
ministre Recep Tayyip Erdogan a estimé mercredi
que "l'inclusion d'une référence au
christianisme dans la future constitution de
l'Union européenne serait contraire aux
principes fondateurs de l'Union
européenne". ** 2 tiers
des étudiants ayant obtenu un premier diplôme
quittent leur pays pour poursuivre leurs études
à l'étranger, principalement en Europe. Sur un
total de 50 000 étudiants turcs à l'étranger,
24 000 sont inscrits en Allemagne et 15 000
autres étudient aux Etats-Unis. Le chômage et
l'instabilité politique qu'y règnent dans leur
pays les conduisent à quitter la Turquie.
Lundi 7 juillet 2003 : Plusieurs
explosions dans une station-service d'Ankara a
provoqué samedi un gigantesque incendie qui
s'est propagé aux maisons et immeubles
avoisinants et fait une centaine de blessés.
Selon la police, les explosions sont d'origine
accidentelles.
Mercredi 23 juillet 2003 : FRANCE : La Cour
européenne des droits de l'homme a condamné la
Turquie pour tortures. 3 jeunes femmes turques
avaient porté plainte en 1994 devant la cour
pour mauvais traitements durant leur détention
en Turquie en décembre 1993. Les policiers
responsables de leur garde-à-vue avaient été
acquittés par la Cour d'Appel d'Istanbul. La
Cour a estimé à l'unanimité que la Turquie a
violé l'article 3 de la Convention européenne
des droits de l'homme qui interdit la torture et
les traitements inhumains et dégradants . La
Cour a également précisé que les acquittements
des coupables ne dégagent pas la responsabilité
de l'Etat à l'égard de la Convention et que les
3 plaignantes avaient été privées d'avocat
durant leur garde-à-vue. 70 000 euros ont été
alloués aux 3 victimes pour dommage moral.
Jeudi 24 juillet 2003 : Une
commission parlementaire demande la poursuite
d'enquêtes judiciaires, après 4 mois
d'investigation, à l'encontre des deux anciens
premiers-ministre, Bulent Ecevit et Mesut Yilmaz,
et de 23 anciens ministres, accusés de
corruption et d'abus de pouvoir.
Mercredi 30 juillet 2003 : Malgré
l'opposition de Washington, le premier ministre
syrien, Muhammad Mustafa Miro, a effectué mardi
une visite historique dans le pays où il a été
reçu par son homologue Recep Tayyip Erdogan.
C'est le premier chef de gouvernement syrien à
visiter la Turquie depuis 1986. Cette visite a
pour but de renforcer la coopération entre les
deux pays. Mustafa Miro a appelé les Etats-Unis
à mettre un terme à leur occupation de l'Irak
et "remettre le pays à un gouvernement
élu".
Jeudi 31 juillet 2003 : Le
parlement a approuvé plusieurs réformes
nécessaires pour son entrée dans l'Union
européenne : le rôle influent de l'armée en
politique sera réduit ; les restrictions à la
liberté de réunion et d'associations seront
levées.
Samedi 2 août 2003 : Une bombe
placée dans le jardin d'un centre de formation
pour juges et procureurs a explosé vendredi à
Ankara blessant 16 policiers dont 2 grièvement.
Une première bombe avait explosé quelques
minutes auparavant sans faire de victimes.
Mercredi 6 août 2003 : Après
avoir été adoptée le 29 juillet par le
Parlement, le président Ahmet Necdet Sezer a
promulgué mardi la loi d'amnistie pour les
rebelles kurdes repentis de l'ex-PKK, parti des
Travailleurs du Kurdistan qui a mené pendant 15
ans une lutte armée pour obtenir un état kurde
indépendant dans le sud-est du pays, à
majorité kurde. (NDLR. devenu aujourd'hui le
KADEK). Cette loi, qui sera
valable 6 mois, accorde "le pardon pur et
simple" aux rebelles qui déposent leurs
armes, fournissent des informations ou qui n'ont
pas commis d'actes de violence. Les rebelles
déjà emprisonnés, ainsi que ceux coupables de
crimes de sang qui se rendraient, se verraient
accorder des réductions de peine. Seuls les
dirigeants du PKK seront exclus de cette
amnistie. Les autorités turques estiment que
2000 rebelles du PKK vont pouvoir bénéficier de
cette amnistie.
Samedi 23 août 2003 : Le Conseil
National de Sécurité, qui regroupe les
autorités civiles et militaires, s'est réuni
vendredi pendant près de 4 heures pour discuter
de l'éventuel envoi de troupes turques en Irak
qui ne fait pas l'unanimité. Le gouvernement
doit aborder le problème lundi avant un vote du
Parlement.
Lundi 25 août 2003 : La police
est intervenue à la matraque dimanche à Ankara
pour disperser des manifestants qui lançaient
des pierres contre les bureaux de l'Union
patriotique du Kurdistan (UPK), accusée par les
manifestants d'être à l'origine des
affrontements entre Kurdes et Turkmènes en Irak.
Samedi 30 août 2003 : Le premier
ministre Recep Tayyip Erdogan a donné son accord
pour l'envoi de troupes en Irak pour participer
à la reconstruction tout en demandant aux
Etats-Unis de lui "préciser quelle zone ils
comptent donner à la Turquie". Rappelons
que la Turquie revendique un droit de
"regard" sur sa zone frontalière
kurde.
Mardi 2 septembre 2003 : Le Kadek,
ex-PKK, a annoncé dans un communiqué mettre fin
au cessez-le-feu unilatéral instauré en 1999
après l'arrestation et la condamnation de leur
chef, Abdullah Ocalan, dont la peine de mort a
été commuée en 2002 à la détention à vie.
Plus de détails : PKK : Parti des Travailleurs
du Kurdistan (en turc) ; Le PKK par le ministère
des affaires étrangères turques ; Le PKK,
description de l'organisation.
Mardi 9 septembre 2003 : Une
centaine de femmes a manifesté lundi devant le
Consulat général d'Israël à Istanbul pour
protester contre les agressions israéliennes
dans les territoires palestiniens occupés. Les
manifestantes ont brûlé le drapeau israélien
avant de se disperser dans le calme.
Mercredi 17 septembre 2003 : Le premier
ministre Recep Tayyip Erdogan qui avait exprimé
le souhait d'effectuer une visite officielle en
Iran a reçu un message de l'administration Bush
l'enjoignant "de ne pas se rendre en Iran
dans la période actuelle".
Mardi 23 septembre 2003 : Signature
avec les Etats-Unis d'un accord de crédit d'un
montant de 8,5 milliards de dollars pour
"soutenir le processus de réformes
engagées par la Turquie et d'amortir l'impact de
la guerre en Irak sur l'économie turque"
selon Washington qui précise que "cette
assistance financière n'est en aucun cas liée
à l'envoi éventuel de troupes turques en
Irak". Le Parlement est réuni en ce moment
pour discuter de cette mesure et doit se
prononcer d'ici la fin du mois.
Jeudi 25 septembre 2003 : Les
autorités ont annoncé mardi en grande pompe et
en direct à la télévision la publication d'une
circulataire, visant à restaurer l'usage de tous
les prénoms. Les prénoms kurdes ont souvent
été la cible d'interdictions. Le texte précise
que "tous les noms utilisant l'alphabet
turc, ne blessant pas l'opinion publique et ne
contrevenant pas à la morale peuvent être
utilisés". Les officiers d'état civil de
toutes les provinces du pays ont été appelés
à appliquer cette loi dès mercredi. Cette
réforme avait été adoptée en 2002 à la
veille du sommet de Copenhague où l'Union
européenne avait prié la Turquie d'engager des
réformes si elle voulait que sa candidature soit
discutée dès décembre 2004. Notons par
ailleurs que la loi portant sur l'enseignement de
la langue kurde et sa diffusion audiovisuelle
n'est toujours pas entrée en application.
Mardi 30 septembre 2003 : 7
immigrants clandestins qui tentaient de passer en
Grèce par la frontière nord-est de la Turquie
sont morts après avoir traversé un champ de
mines près de la ville de Likofi. Les champs de
mines, le long de la frontière gréco-turque
d'environ 200 km, ont été installés en 1974,
au lendemain de l'intervention de l'armée turque
en Chypre du Nord (partie chypriote-turque). La Turquie
et la Grèce ont ratifié ensemble le traité sur
l'interdiction des mines antipersonnel et doivent
le signer jeudi aux Nations-Unies. Les 2 pays
s'engagent donc à déminer leur frontière
commune.
Vendredi 3 octobre 2003 : Le ministre
polonais des Affaires étrangères, Wlodzimierz
Cimoszewicz, a confirmé qu'une bombe avait bel
et bien explosé mercredi soir près du consulat
général de Pologne à Istanbul "sans faire
ni dégâts ni victimes" ajoutant que cet
attentat était "peut-être liée" à
la présence des troupes polonaises en Irak.
Mardi 7 octobre 2003 : Le
gouvernement a accepté l'envoi de 2000 soldats
en Irak et a appelé le parlement à approuver
cette mesure. En cas d'approbation, la Turquie
serait le seul pays musulman à appuyer la
coalition américano-britannique en Irak.
Rappelons que les Etats-Unis ont accordé, le 23
septembre dernier, un prêt de 8 milliards de
dollars pour "soutenir le processus de
réformes engagées par la Turquie et amortir
l'impact de la guerre en Irak sur l'économie
turque". Washington précise que "cette
assistance financière n'est en aucun cas liée
à l'envoi éventuel de troupes turques en
Irak".
Mercredi 8 octobre 2003 : Le
Parlement a voté pour l'envoi de 2000 soldats en
Irak par 358 voix pour et 183 contre. La
population turque est opposée à cette mesure.
Jeudi 9 octobre 2003 : La presse a
estimé mardi que le gouvernement "a pris
des gros risques en décidant contre la volonté
du peuple turc d'envoyer des troupes en
Irak." Un contingent de 6 000 hommes devrait
partir pour l'Irak début novembre. Des
manifestations contre cet envoi de troupes ont
été organisées à Istanbul, Mersin et Ceyhan
(sud-est de la Turquie) où au moins 70 personnes
ont été arrêtées. ** Les
autorités ont annoncé des "mesures de
sécurité exceptionnelles" à l'occasion du
match de football qui se tiendra samedi prochain
à Istanbul et qui comptera pour la qualication
pour l'Euro2004 et qui opposera la Turquie à la
Grande-Bretagne. 5000 policiers vont être
mobilisés aidés par des policiers britanniques
spécialistes des milieux "hooligan".
Samedi 11 octobre 2003 : Le ministre
des Affaires étrangères, Abdullah Gull, a
transmis "très clairement" à
Washington son "malaise" après
l'opposition faite par le Conseil de gouvernement
transitoire irakien sur l'envoi de troupes
turques en Irak.
Lundi 13 octobre 2003 : Le premier
ministre Recep Tayyip Erdogan a été réélu à
la tête de son parti, l'AKP (Parti de
la Justice et du Développement). Les 1348
délégués ont voté pour lui à l'unanimité.
M. Erdogan était le seul candidat en lice.
Après une victoire écrasante aux législatives
de novembre 2002, l'AKP dispose de 368 députés
sur 550 au parlement.
Jeudi 30 octobre 2003 : Ce pays a
célébré mercredi le 80ème anniversaire de la
République sur fond de polémique. Les
représentants au Parlement du Parti de la
Justice et du Développement (AKP, issu d'un
mouvement islamiste, 368 sièges sur 550) ont
boycotté la réception du chef de l'Etat, Ahmet
Necdet Sezer, qui n'a pas invité leurs épouses
alors que celles des députés du principal parti
d'opposition laïque au Parlement, le CHP (Parti
républicain du peuple) l'avaient été. La
majorité des femmes des représentants de l'AKP
portent le voile qui n'est pas autorisé lors des
réceptions officielles.
Vendredi 31 octobre 2003 : Selon
l'agence de presse Anatolie, le président Ahmet
Necdet Sezer a mis un terme et a
"définitivement clos" les discussions
sur l'envoi de soldats turcs en Irak.
Lundi 3 novembre 2003 : 4 enfants
de 7 à 10 ans ont été tués et 7 autres
blessés lors de l'explosion d'un engin qu'ils
avaient trouvé près de leur école à Uludere,
petit village à la frontière irakienne. Entre
1984 et 1999, de violents combats ont opposé
dans cette région les troupes turques aux
combattants du PKK (Parti des Travailleurs du
Kurdistan, aujourd'hui rebaptisé Kadek) qui
luttaient pour l'indépendance du Kurdistan,
laissant derrière eux de nombreux projectiles.
Samedi 8 novembre 2003 : Le
gouvernement a annoncé vendredi qu'il n'enverra
pas de troupes en Irak malgré le vote favorable
du parlement le 7 octobre dernier.
Mercredi 12 novembre 2003 : Le conseil
général exécutif du KADEK (Congrès pour la
Démocratie et la liberté au Kurdistan, ex-PKK,
parti des Travailleurs du Kurdistan qui a mené
pendant 15 ans une lutte armée pour obtenir un
état kurde indépendant dans le sud-est du pays,
à majorité kurde) a, dans un communiqué remis
à Bagdad, annoncé la dissolution du parti
"pour faire place à une nouvelle structure
organisationnelle plus démocratique qui
permettra une plus grande participation
représentative des intérêts du peuple kurde et
qui résoudra de façon pacifique le conflit
kurde".
Jeudi 13 novembre 2003 : Ce pays a
été condamné par la Cour européenne des
droits de l'homme pour avoir procédé en 1993 à
la dissolution du Parti socialiste de Turquie
(PST), un an après sa fondation, au motif que
son programme était de nature à porter atteinte
à l'unité de la nation. La Cour a estimé à
l'unanimité que la Turquie avait violé
l'article 11 (liberté d'association) de la
Convention européenne des droits de l'Homme,
rappelant que le PST, fondé le 6 novembre 1992,
avait été dissous sur la seule base de son
programme avant même d'avoir pu entamer ses
activités. La Cour constitutionnelle turque
avait elle dissous le PST aux motifs qu'il
réclamait un droit à l'autodétermination pour
les Kurdes et soutenait le droit de mener une
"guerre d'indépendance". Pour elle, il
s'agissait d'une attitude "comparable à
celle des groupes terroristes et constituait en
soi une provocation illicite à la
violence". La Cour européenne des droits de
l'homme a rappelé "qu'une formation
politique ne peut être inquiétée du seul fait
de vouloir débattre publiquement du sort d'une
partie de la population d'un Etat et se mêler à
la vie politique de celui-ci afin de trouver,
dans le respect des règles démocratiques, des
solutions pouvant satisfaire tous les acteurs
concernés".
Lundi 17 novembre 2003 : 2 attentats
à la voiture piégée ont été perpétrés
samedi contre deux synagogues d'Istanbul faisant
23 morts et plus de 300 blessés. Ils ont été
revendiqués par un groupuscule "Front
Islamique des Combattants du Grand-Orient"
(IBDAC, Islami Büyükdogu Akincilar Cephesi)
pour "mettre fin à l'oppression visant les
Musulmans". Ce mouvement lutte pour la
création d'un état islamique en Turquie. La
communauté internationale a, à l'unanimité,
condamné ces attentats. Le secrétaire de la
Ligue arabe, Amr Moussa, a estimé que "la
responsabilité de tout cela incombe à la
politique israélienne". La Turquie, état
laïc, est une alliée d'Israël et la
destination touristique favorite pour des
milliers d'Israéliens. La communauté juive
turque, forte de 35 000 personnes, vit
essentiellement à Istanbul. Pour le ministre des
affaires étrangères turc, Abdullah Gul,
"il est évident qu'il s'agit d'un acte
terroriste aux ramifications
internationales" (NDLR. réseau Al Qaïda)
qui a rejeté la revendication faite par le
IBDAC. Le ministre des affaires étrangères
israélien, Sylvan Shalom, est arrivé dimanche
à Istanbul où il a rencontré des
représentants de la communauté juive. Des
enquêteurs israéliens ont été envoyés sur
place pour aider les autorités turques.
Mercredi 19 novembre 2003 : Le ministre
des Affaires étrangères Abdullah Gul a indiqué
mardi que les auteurs des attentats de samedi
contre deux synagogues d'Istanbul "seraient,
selon certains indices, liés au réseau
terroriste Al Qaïda". Le dernier bilan est
de 25 morts et plus de 300 blessés. Al Qaïda a
revendiqué ces attentats auprès de journaux
arabes basés à Londres.
Vendredi 21 novembre 2003 : Deux
attentats-suicide à la voiture piégée qui ont
fait 27 morts et plus de 400 blessés ont été
perpétrés mercredi à Istanbul contre le
Consulat de Grande-Bretagne et la Banque
britannique HSBC (Hongkong and Shanghai
Banking Corporation, deuxième groupe bancaire
mondial implanté dans 79 pays avec 9 500 agences
bancaires et bureaux et environ 200 000
actionnaires dans plus de 100 pays) . Le Consul
Général, Roger Short, et sa collaboratrice
personnelle Lisa Hallworth, sont morts sous les
décombres. L'attentat a été revendiqué par le
réseau Al-Qaïda et un groupuscule "Front
Islamique des Combattants du Grand-Orient"
(IBDAC, Islami Büyükdogu Akincilar Cephesi),
qui avaient déjà revendiqué les attentats
contre deux synagogues samedi également à
Isbanbul. La communauté internationale a
condamné à l'unanimité ces attentats.
Lundi 24 novembre 2003 : Plusieurs
milliers de personnes ont manifesté dimanche en
silence en hommage aux victimes des récents
attentats d'Istanbul qui ont fait 51 morts et 750
blessés dans tout le pays et dénoncé la
politique américaine "responsable de cette
violence". D'après les premiers éléments
de l'enquête, les kamikazes étaient tous Turcs.
Le premier ministre Recep Tayyip Erdogan s'est
dit "honteux pour son pays" que des
citoyens turcs aient pu commettre de telles
actions. Il a appelé la communauté
internationale à aider la Turquie dans
l'enquête sur ces attentats.
Mardi 25 novembre 2003 : 18
personnes soupçonnées d'être impliquées dans
les attentats qui ont ensanglanté Istanbul, la
semaine dernière, ont été inculpées lundi
pour "aide à une organisation
terroriste". Le ministre allemand des
Affaires étrangères, Joschka Fischer a
effectué une visite à Ankara où il a apporté
son soutien au gouvernement turc. Il l'a appelé
à mettre en place rapidement les réformes
démocratiques nécessaires pour l'adhésion de
la Turquie à l'Union européenne.
Mercredi 26 novembre 2003 : Selon le
ministère britannique des Affaires étrangères,
"de nouveaux attentats sont imminents à
Ankara et Istanbul".
Jeudi 4 décembre 2003 : 20 des 22
suspects extradés par la Syrie à la demande
d'Ankara, et soupçonnés d'être impliqués dans
les attentats qui ont ensanglanté les 20 et 25
novembre dernier Istanbul, ont été relâchés
mercredi. L'identité des 2 suspects restants et
les raisons de leur maintien en détention n'ont
pas été divulguées.
Mardi 9 décembre 2003 : Après les
attentats d'Istanbul, perpétrés le 15 novembre
2003 contre deux synagogues faisant 23 morts et
plus de 300 blessés et contre le Consulat de
Grande-Bretagne et la Banque britannique HSBC le 19
novembre faisant 27 morts et plus de 400
blessés, revendiqués par le réseau Al-Qaïda,
3 Turcs ont été inculpés pour
"appartenance à une organisation
illégale" et "assistance et de
complicité au profit de cette
organisation". 30 personnes ont déjà été
inculpées dans cette affaire.
Samedi 13 décembre 2003 : Ankara,
Izmir et Istanbul ont été frappés vendredi par
des attentats à la bombe qui n'ont fait aucune
victime.
Lundi 22 décembre 2003 : Une
embarcation transportant une soixantaine
d'immigrants clandestins a sombré dans la nuit
de samedi à dimanche près de la station
balnéaire de Marmaris proche de l'île grecque
de Rhodes. Un Irakien est pour l'instant le seul
rescapé.
Vendredi 26 décembre 2003 : Selon le
gouverneur de la ville d'Istanbul, le groupe
extrémiste turc, "Front Islamique des
Combattants du Grand-Orient" (IBDAC, Islami
Büyükdogu Akincilar Cephesi) responsable des
attentats d'Istanbul des 15 et 20 novembre, et
soupçonné d'être lié au réseau Al-Qaïda
d'Oussama Ben Laden, qui avaient fait 62 morts et
plus de 700 blessés, a "été mis hors
d'état de nuire". 159 personnes ont été
interpellées, 35 inculpées, 10 autres ont été
déférées vendredi devant la Cour de Sûreté
de l'Etat. Un stock important d'armes, de
munitions et d'explosifs ont été saisis au
cours de diverses opérations lancées contre le
groupe IBDAC.
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