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CYBERGUERRE


JEUDI 20 MARS 2003 - DEBUT DE LA GUERRE CONTRE L'IRAK

Jeudi 20 mars 2003 : Les Etats-Unis d'Amérique ont attaqué l'Irak à 02 h 30 heures GMT (3H30 heure de Paris) tirant sur Bagdad une quarantaine de missiles de croisières Tomahawk à partir de sous-marins et de bâtiments de surface. Deux bunkers étaient visés où devaient se trouver Saddam Hussein et les principaux dirigeants irakiens. Aucun renseignement précis n'est connu à cet instant quant à la réussite de cette attaque.** Bagdad a rejeté une nouvelle fois mercredi l'ultimatum lancé par le président Bush et qui prend fin jeudi à 1H GMT (2H heure de Paris). Toute la population irakienne se prépare à l'imminence d'une guerre. L'état d'urgence a été décrété au Kurdistan irakien. Le président du Parlement a réaffirmé que Saddam Hussein ne quitterait en aucune façon son pays. Le parlement s'est réuni mercredi en une session extraordinaire au cours de laquelle il a apporté tout son soutien à Saddam Hussein. ** Le vice-premier ministre Tarek Aziz a démenti en personne les rumeurs selon lesquelles il aurait fait défection et, réfugié au Kurdistan, aurait été assassiné : "Ces rumeurs s'inscrivent dans le cadre de la guerre psychologique menée par les États-Unis (...) pour saper le moral du peuple irakien". ** L'aviation américano-britannique a largué 2 millions de tracts sur l'Irak invitant les militaires irakiens à ne pas combattre, ou à ne pas utiliser d'armes chimiques ou que "les forces de la coalition ne souhaitent pas frapper des Irakiens innocents", etc. 17 millions de tracts ont déjà été largués sur l'Irak. Plus de détails : Le dossier irakien vu par Radio Canada. ETATS-UNIS : Le ministre des affaires étrangères français Dominique de Villepin a déclaré mercredi devant le Conseil de Sécurité de l'ONU où se déroulait une réunion des ministres des affaires étrangères, "qu'il n'y a pas de légitimité à l'action américaine en Irak". KOWEIT : Les troupes américaines se seraient déployées mercredi dans la zone démilitarisée entre l'Irak et le Koweit, jusqu'ici sous contrôle de l'ONU. Près de 250 000 soldats attendent le feu vert de Washington pour lancer l'offensive. 700 journalistes sont sur place. Ils ont tous été accrédités par l'armée américaine. Reporters sans Frontières a demandé aux autorités américaines de garantir la liberté et la sécurité des journalistes. (Les journalistes ont été formés à la guerre par l'armée américaine. Voir les archives de Fil Info France) BAHREIN : L'Emir Hamad bin Isa Al Khalifa a offert l'asile à Saddam Hussein avec tous les honneurs. IRAN : A demandé à tous ses diplomates encore en poste en Irak de quitter immédiatement le pays. Le groupe pétrolier Shell a procédé à l'évacuation de 250 ouvriers iraniens travaillant sur les champs pétrolifères off-shore dans le golfe. GRANDE-BRETAGNE : Malgré les menaces de démission, et les appels contre la guerre, le parlement a finalement voté le recours à la force contre l'Irak. Tony Blair a rejeté la crise diplomatique sur la France. ** Desmond Tutu, ancien primat d'Afrique du Sud et Prix Nobel de la Paix a qualifié la guerre contre l'Irak "d'"injustifiable, immorale" et de "guerre du Mal". ALLEMAGNE : a expulsé mercredi 4 diplomates irakiens "usant de leur statut de diplomates à des fins d'espionnage".

Vendredi 21 mars 2003 : Bagdad a répliqué jeudi matin aux frappes américaines en lançant des missiles sur le Koweit. 3 heures après le début du raid (2H30 GMT, 3H30 heure de Paris) Saddam Hussein s'est exprimé à la télévision et a appelé tous les Irakiens à défendre leur pays. "Le criminel petit Bush vient de commettre un crime contre l'humanité" a-t-il déclaré. Selon des sources irakiennes, un civil aurait été tué et quatorze autres blessés. D'après la CIA les bombardements américains ont été ciblés. L'agence de renseignement savait que Saddam Hussein tenait une réunion secrète avec plusieurs hauts responsables et a profité de cette "opportunité". Plusieurs responsables américains, sous le couvert de l'anonymat, ont confirmé que l'administration Bush a "délibérément tenté d'assassiner Saddam Hussein". Vers 18 heures, heure de Paris, (20 h heure locale), les bombardements ont repris sur la capitale Bagdad dans le cadre de l'opération (visant à enlever Saddam Hussein du pouvoir) "Opération liberté de l'Irak". Des tirs à l'arme lourde ont commencé à partir du Koweit vers l'Irak. Des troupes américaines et britanniques sont entrés en Irak jeudi soir pour une offensive terrestre. Selon le secrétaire d'état à la défense Ronald Rumsfeld, l'Irak aurait mis le feu à 4 ou 5 puits de pétrole. L'information n'a pas été confirmée de source indépendante. ETATS-UNIS : Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a appelé, jeudi, "toutes les parties à respecter scrupuleusement le droit humanitaire international". KOWEIT : Plusieurs alertes ont été données jeudi provoquant la panique chez la population qui a réclamé des masques à gaz et des combinaisons dans la crainte d'attaques à l'arme biochimique et bactériologique. JORDANIE : Selon le Croissant Rouge, 300 réfugiés irakiens sont arrivés à Roueiched (à 60 km de la frontière) et 200 autres sont en attente. Les autorités ont déclaré "zone fermée" la frontière est avec l'Irak. RUSSIE : Le président Poutine, dans une allocution télévisée, a réclamé l'arrêt immédiat de la guerre : "l'action militaire ne peut en aucune manière se justifier". Il a estimé que la guerre contre l'Irak constitue "une grosse erreur politique". INDONESIE : Deuxième pays musulman au monde par sa population, l'Indonésie considère les attaques contre l'Irak "non des crimes contre l'Islam, mais des crimes contre l'humanité". MALAISIE : Le vice-premier ministre Abdullal Ahmad Badawi a estimé que c'était "le jour le plus noir dans l'Histoire" poursuivant : "Une nation vaste et puissante et ses alliés ont agi au mépris du droit international, de l'humanité et de la justice universelle". CHINE : Le ministère des affaires étrangères a parlé de "violation de la charte des Nations-Unies et des fondements du droit international". Il demande l'arrêt des opérations militaires. EUROPE : La Commission européenne a appelé tous les pays membres au déblocage d'une aide humanitaire d'urgence de 100 millions d'euros pour le peuple irakien. ** Des centaines de milliers de personnes ont manifesté un peu partout dans le monde pour protester contre la guerre en Irak. Ils étaient 50 000 en France, 150 000 à Athènes, en Italie pour la plupart des étudiants, lycéens, syndicalistes ou militants pour la paix. SUISSE : Alors que plusieurs milliers de personnes manifestaient contre la guerre en Irak, le président Pascal Couchepin a interdit le transit et le survol de la Suisse à des fins militaires. BELGIQUE : Le premier ministre Guy Verhofstadt a condamné jeudi "la renonciation à l'ordre juridique international" suite à l'attaque américaine sur l'Irak. AUTRICHE : Le président Thomas Klestil a réaffirmé que l'Autriche ne participerait en aucune façon à des opérations militaires en Irak. Rappelons que l'Autriche a interdit l'utilisation de son espace aérien à l'armée américaine sans mandat de l'ONU. GRANDE-BRETAGNE : Le ministre des affaires étrangères Jack Straw a lancé jeudi un message à la population irakienne : "Nous sommes avec vous, nous vous soutenons pour vous débarrasser du terrible régime de Saddam Hussein" et annoncé la "fin de des souffrances du peuple irakien". CANADA : Le premier ministre Jean Chrétien s'est dit "préoccupé" par la guerre en Irak sans toutefois condamner l'attaque américaine. IRAN : Le ministre des affaires étrangères, Khamal Kharazi, a condamné une "guerre injuste et illégale". Il a annoncé la fermeture de son espace aérien aux "forces antagonistes" et a "demandé aux deux camps de respecter l'espace aérien iranien" ajoutant que "la République islamique d'Iran n'interviendra pas au profit de l'un ou l'autre camp". TURQUIE : Le parlement a adopté avec 332 voix sur 535 la motion déposée mercredi par le gouvernement autorisant l'armée américaine à utiliser l'espace aérien turc mais sans pouvoir se servir de ses bases. Il a également autorisé le déploiement de l'armée turque au Kurdistan irakien dans le but de "maîtriser le flux de réfugiés". Le porte-parole de la Maison-Blanche Ari Fleischer a annoncé qu'aucune "aide financière ne sera accordée à la Turquie, le plan global (NDLR. déploiement de 62000 soldats américains, utilisation des bases et de l'espace aérien turcs pour lancer une attaque par le nord sur l'Irak) proposé par les Etats-Unis n'ayant pas été accepté".

Samedi 22 mars 2003 : L'aviation américaine a bombardé intensément vendredi soir pour la deuxième journée consécutive Bagdad touchant principalement l'est de la capitale irakienne. Un des palais de Saddam Hussein touché jeudi soir par les bombardements américains brûlait toujours vendredi. Deux soldats américains ont été tués, l'un près d'une station de pompage dans le sud du pays, l'autre dans le port d'Oum Qasr qui serait aux mains des Américains après l'offensive terrestre de jeudi. Mossoul, Kirkouk et Bassorah ont également été bombardées. ** La France, l'Algérie, le Canada, le Liban, les Pays-Bas, la Suède ont refusé d'expulser les diplomates irakiens comme l'avait demandé Washington. La Roumanie et l'Australie ont accepté ** Bagdad a par ailleurs expulsé deux journalistes de la chaîne américaine CNN encore sur place. ** Le président Saddam Hussein a offert une récompense de 25 000 millions de dinars (13 000 euros) à tout Irakien "qui tuerait un ennemi", le double s'il est capturé vivant. ** Selon des sources britanniques une centaine de soldats irakiens se seraient rendus. ETATS-UNIS : Le secrétaire d'état au Trésor a annoncé le gel des avoirs gouvernementaux irakiens. Ce décret signé par le président Bush "autorise le Trésor à regrouper ces actifs et en utiliser les fonds pour le bénéfice et le bien-être du peuple irakien". ** 3 diplomates irakiens représentant les intérêts irakiens à Washington ont reçu l'ordre vendredi de quitter les Etats-Unis dans les 48 heures. KOWEIT : Un hélicoptère de transport de troupes avec à son bord 8 Britanniques et 4 Américains s'est écrasé vendredi à 15 km de la frontière irakienne. Il n'y a aucun survivant. Selon un porte-parole de l'armée, un problème mécanique serait à l'origine du crash. IRAN : a violemment critiqué la guerre lancée par les Etats-Unis contre l'Irak qualifiée de "satanique" et de "menace pour l'humanité". Les autorités ont par ailleurs appelé la communauté internationale à ne pas "attendre le début du massacre du peuple irakien" et à prendre des mesures adéquates avant que les flux de civils irakiens fuyant les bombardements n'arrivent dans les pays d'asile. RUSSIE : a annoncé qu'elle allait déployer deux camps pouvant accueillir environ 10 000 personnes à la frontière entre l'Iran et l'Irak pour les réfugiés irakiens. Les autorités russes ont par ailleurs saisi les services juridiques de l'ONU sur la question de la légalité de l'opération américano-britannique contre l'Irak : Le ministre des affaires étrangères Igor Ivanov a qualifié cette offensive "d'occupation militaire" : "Sans résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, une telle occupation est le résultat d'un recours illégal à la force contre l'intégrité territoriale et l'indépendance politique" de l'Irak. SYRIE : s'est dit prête à accueillir des réfugiés irakiens "afin de réduire les souffrances du peuple irakien face à une agression américaine". 600 000 Irakiens pourraient fuir leur pays selon des chiffres communiqués par le HCR en direction de l'Iran et de la Syrie. TURQUIE : Alors que le parlement a donné jeudi son accord à l'utilisation de l'espace aérien turc (sans pouvoir toutefois ni atterrir ni se ravitailler), celui-ci est resté fermé vendredi. Des divergences profondes sont apparues entre Ankara et Washington sur le déploiement de soldats turcs dans le nord irakien, zone contrôlée par les Kurdes. Le secrétaire d'état à la défense Ronald Rumsfeld a mis en garde la Turquie contre "tout déploiement unilatéral de la Turquie ou de qui que ce soit, dans le nord de l'Irak". ** A l'occasion de la célébration du Nouvel An persan (Newroz), 100 000 personnes ont manifesté vendredi à Diyarbakir (sud-est du pays) contre la guerre en Irak. Un important dispositif de sécurité avait été déployé pour éviter tout débordement. 70 personnes ont été arrêtées. (Plus de détails : la Turquie et les Kurdes ; Les principales dates de l'histoire kurde ; le Kurdistan irakien ; Kurdistan, histoire d'un peuple divisé : histoire et chronologie).** 5000 manifestants ont affronté la police vendredi après la prière du soir à Istanbul. ESPAGNE : Le Conseil des Ministres a accepté vendredi l'envoi de 1100 soldats en Turquie et en Irak, pour un "soutien humanitaire dans la crise irakienne". 230 soldats seront par ailleurs affectés auprès de l'OTAN pour la défense de la Turquie. FRANCE : Le président Jacques Chirac a annoncé vendredi que la France "était prête à participer à la défense de la Turquie dans le cadre de l'OTAN". Rappelons que le mois dernier, la France, l'Allemagne et la Belgique s'étaient opposés à l'OTAN qui souhaitait prendre "des mesures de défense préventives" pour la Turquie en cas d'attaque irakienne. SUISSE : Washington a demandé à la Suisse de geler les avoirs irakiens se trouvant dans ses banques. Les autorités helvétiques ont annoncé qu'elles étudieraient la demande américaine ajoutant toutefois qu'aucun indice ne montrait que Saddam Hussein possède des avoirs en Suisse. ** Un accord de coopération entre la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix Rouge et du Croissant Rouge et le HCR a été signé à Genève en vue d'apporter une aide rationnelle aux réfugiés irakiens. Echanges de renseignements et de compétences, coordination des opérations de secours, planification des opérations devraient permettre un secours efficace aux populations en exode. EUROPE : Des milliers d'agriculteurs, étudiants, lycéens, syndicalistes ont manifesté dans toute l'Europe, et notamment en Grèce, Italie, Turquie, Belgique, Allemagne, pour protester contre la guerre américano-britannique en Irak. YEMEN : De violents affrontements ont opposé vendredi près de l'ambassade américaine à Sanaa, la police à des manifestants qui protestaient contre la guerre en Irak. 3 personnes et 1 policier ont été tués et 25 autres blessées. PALESTINE : Le mouvement Hamas et le Jihad Islamique ont appelé vendredi les Irakiens à commettre des attentats-suicide contre les soldats américains. 28 000 Palestiniens ont manifesté en Cisjordanie et dans la bande de Gaza "contre l'offensive américano-britannique en Irak et les régimes arabes pro-occidentaux". EGYPTE : Plusieurs milliers de personnes ont manifesté au Caire contre la guerre en Irak après la prière du soir. La police a utilisé des canons à eau pour disperser la foule entraînant de violents affrontements avec les forces de sécurité. Une dizaine de manifestants ont été blessés. 80 personnes ont été arrêtées. BAHREIN : 300 jeunes qui voulaient attaquer l'ambassade américaine avec des pierres ont été violemment repoussés par la police qui a utilisé des gaz lacrymogènes. Rappelons que l'état de Bahrein accueille le siège de la 5ème flotte américaine.

Lundi 24 mars 2003 : Les bombardements se sont poursuivis par intermittence tout le week-end sur l'Irak. Badgad, Bassorah, Kirkouk ont été plus spécialement touchés. Selon le ministre de l'information irakienne, l'armée américaine aurait fait usage de bombes à fragmentation sur la ville de Bassorah faisant 77 morts et 366 blessés par les civils. L'armée irakienne a lancé des contre-offensives notamment à Bassorah où l'armée américaine a dû changer de trajectoire pour éviter les zones urbaines. 25 soldats américains auraient été tués. Une dizaine d'autres sont portés disparus. ** De violents combats se poursuivaient à Oum Qasr, ville portuaire stratégique, qui n'est toujours pas tombée face à une défense irakienne déterminée. Le chef d'état-major américain des armées, Richard Myers, a reconnu dimanche soir devant la télévision ABC qu'aucune "arme de destruction massive n'a été trouvée en Irak". ** Un chasseur bombardier britannique Tornado de retour de missions de reconnaissance à la frontière koweïtienne a été abattu dimanche par un missile américain Patriot. 2 pilotes britanniques sont portés disparus. ** Un envoyé spécial de la chaîne de télévision britannique indépendante ITV a été tué samedi dans le sud de l'Irak. Deux de ses collègues sont portés disparus. Leur voiture a été la cible de tirs. Selon des sources non confirmées, ils auraient été victimes des tirs de la coalition ** Les troupes américaines ont commencé leur déploiement dans le Kurdistan irakien, au nord du pays. Les forces américaines ont bombardé samedi des positions kurdes aux mains de 2 groupes islamiques kurdes, Ansar Al Islam, et Komala Islami Kurdistan (KIK, société Islamique du Kurdistan), accusés par Washington de liens avec l'organisation Al Qaïda. L'offensive aurait fait 57 morts. Le secrétaire d'état américain Colin Powell a affirmé que "cette frappe visait un laboratoire chimique tenu par le mouvement KIK." ** Un journaliste australien a été tué samedi dans le Kurdistan irakien dans un attentat à la voiture piégée.

KOWEIT : L'attentat à la grenade samedi contre une tente où se trouvait une vingtaine de soldats américains faisant 1 mort et 15 blessés dont plusieurs graves annoncé comme perpétré par "des Koweïtiens pro-Saddam Hussein" est l'oeuvre d'un soldat américain victime d'un "comportement à problèmes". Il a été arrêté et non inculpé. Ce soldat fait partie de la 101ème Division aéroportée déjà à l'oeuvre contre les Talibans et membres d'Al-Qaïda en Afghanistan. JORDANIE : Selon des sources jordaniennes, 4 étudiants jordaniens qui circulaient à Mossoul en Irak ont été tués par un missile tombé près de leur véhicule. ** Le ministre des affaires étrangères a expulsé dimanche 5 diplomates irakiens pour "des raisons de sécurité et non politiques". QATAR : La chaîne de télévision Al-Jazeera a diffusé dimanche les images de 5 prisonniers de guerre américains (4 hommes et une femme) dont 2 blessés ) et a montré 5 morts tués lors de l'offensive contre la ville de Nassiriyah. ETATS-UNIS : Après la diffusion sur la chaîne de télévision qatariote Al-Jazeera dimanche de prisonniers de guerre américains, le président Bush a menacé l'Irak : "Si les prisonniers américains étaient maltraités, les responsables de ces actes seraient considérés comme des criminels de guerre." Ces images ont été interdites de diffusion aux Etats-Unis. Le CICR a dénoncé une violation de la Convention de Genève qui stipule en son article 14 : "Les prisonniers de guerre doivent de même être protégés en tout temps, notamment contre tout acte de violence ou d'intimidation, contre les insultes et la curiosité publique. ** Les mesures de représailles à leur égard sont interdites.** Les prisonniers de guerre ont droit en toutes circonstances au respect de leur personne et de leur honneur. " (Voir la Convention de Genève en détails"). RUSSIE : Selon un article paru dimanche dans le Washington Post, des entreprises russes auraient vendu à l'Irak des "matériels militaires sensibles" tels que missiles, équipements électroniques sophistiqués et des lunettes à vision de nuit. OUGANDA : Dans un communiqué publié dimanche soir, lu par le ministre des affaires étrangères, "le gouvernement, siégeant sous la présidence de Yoweri Museveni, le président de l'Ouganda, a décidé de soutenir la coalition menée par les Etats-Unis pour désarmer l'Irak par la force", se disant prêt à envoyer des troupes en Irak. Il justifie cette décision en ces termes : "L'Ouganda a été une victime du terrorisme financé par certains pays voisins avec le soutien actif du gouvernement de Saddam Hussein". AFGHANISTAN : La première manifestation contre la guerre en Irak s'est déroulée dimanche dans la ville de Mehtarlan dans la province de Laghman dans le nord-est du pays. 10 000 personnes ont scandé des slogans hostiles aux Etats-Unis, à la Grande-Bretagne et aux pays de la coalition brûlant des drapeaux et ont appelé à l'arrêt de la guerre. ** 6 millions de jeunes Afghans ont repris le chemin de l'école. C'est la seconde rentrée des classes depuis la chute des Talibans en 2001. TURQUIE : Selon les observateurs présents à la frontière irakienne, des mouvements de troupes turques se dirigeraient vers le Kurdistan. De son côté Washington a annoncé qu'elle renonçait au déploiement de ses troupes sur le sol turc et mis en garde Ankara sur ses intentions au Kurdistan. MONDE : La mobilisation contre la guerre en Irak a été forte samedi et dimanche. Des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans la plupart des grandes villes. VATICAN : Le Pape a déclaré samedi que le conflit en Irak est "une guerre qui menace le sort de l'humanité". "Il est encore plus urgent de proclamer d'une voix forte et déterminée que la paix est la seule voix pour construire une société plus juste et solidaire" concluant par "jamais la violence et les armes n'ont pu résoudre les problèmes des hommes".

Mardi 25 mars 2003 : Au 5ème jour de guerre, les combats se poursuivent dans tout le pays. 2000 "armes de précision" ont été lancées selon le général américain MacChrystal. Bagdad a de nouveau été bombardée lundi à 4 reprises par l'armée américaine. Un quartier résidentiel a été touché par un missile faisant 5 morts parmi les civils. Les troupes américaines et britanniques poursuivent leur marche sur la capitale. Selon le Pentagone elles se trouveraient à environ 100 km de Bagdad. Les combats se poursuivent à Nassiriyah où la défense irakienne continue à infliger des pertes aux Etats-Unis. Selon un porte-parole militaire américain, 10 soldats de la coalition auraient été tués et 12 sont portés disparus. Les autorités irakiennes ont affirmé lundi avoir abattu deux hélicoptères américains Apache dans la région de Kerbala à 80 km au sud de Bagdad. Les images d'un des deux appareils ont été montrées à la presse. Le Pentagone reconnaît n'avoir perdu qu'un seul appareil. ** Le président Saddam Hussein est apparu à la télévision lundi matin. Au cours d'une allocution d'une vingtaine de minutes il a appelé son armée et son peuple à la résistance leur assurant que la "victoire était proche". ** Le général américain Tommy Franks, commandant de l'opération, a annoncé que les forces de la coalition détenaient au moins 3000 Irakiens. (Voir le dossier spécial sur l'Irak proposé par le journal La Croix). ** Les autorités irakiennes ont assuré que tous les prisonniers seraient traités conformément au droit de la guerre. KOWEIT : Le ministre de la défense a annoncé lundi que l'Irak avait tiré 4 missiles sur le territoire koweïtien. Presque tous ont été détruits par la défense anti-missiles américaine. ** Les autorités koweïtiennes ont annoncé l'imminence d'une tempête de sable, ce qui pourrait gêner les opérations militaires sur la région. BAHREIN : Une explosion a été entendue lundi soir près de la base militaire de Joufair à l'est de la capitale Manama, siège de la 5ème Flotte américaine où 4000 personnes travaillent pour l'armée américaine. Selon le ministère de l'information, une bouteille de gaz aurait explosé. Plusieurs témoins ont parlé d'une bombe. SYRIE : Les ambassadeurs américain et britannique ont été convoqués à Damas après que 5 ressortissants syriens aient été tués et 10 autres blessés lorsqu'un missile s'est abattu dimanche sur leur bus, qui rentrait en Syrie, près de Ratba en Irak. ETATS-UNIS : Selon des hauts responsables de la Maison-Blanche, sous couvert de l'anonymat, le président Bush s'apprête à demander une rallonge de 118 milliards de dollars pour financer la guerre en Irak. ** La 75ème cérémonie des Oscars a finalement eu lieu lundi à Los Angelès. Pas ou peu de "stars" ont parlé du conflit irakien, à l'exception du réalisateur Michael Moore qui en recevant l'Oscar du meilleur documentaire pour "Bowling For Columbine", a déclaré : "Nous aimons le documentaire mais nous vivons une période de fiction. Nous vivons à une époque où nous avons des résultats électoraux fictifs, où nous élisons un président fictif. Nous vivons à une époque où un homme nous envoie à la guerre pour des raisons fictives. "(...) nous sommes opposés à cette guerre, M. Bush. Vous devriez avoir honte !". Hué au début de sa déclaration, Michael Moore a été ensuite ovationné par le public avant d'être couvert par la musique. GRANDE-BRETAGNE : Pour la première fois depuis le début de la guerre en Irak, le premier ministre Tony Blair est intervenu devant la chambre des communes annonçant que l'aéroport de Bassorah était sécurisé et qu'un soldat britannique avait été tué. RUSSIE : Alors que Washington a réitéré ses accusations contre la Russie affirmant avoir des preuves que ce pays a vendu à l'Irak des "matériels militaires sensibles", le président Poutine a démenti ces allégations les qualifiant "d'inventions". Dans un entretien téléphonique avec le président Bush, il a demandé l'arrêt des combats afin d'éviter une catastrophe humanitaire. TURQUIE : Dans un discours dimanche à la télévision, le premier ministre Recep Tayyip Erdogan a déclaré que ses troupes allaient se déployer dans le Kurdistan irakien afin d'établir "une zone tampon pour aider les réfugiés et empêcher des provocations variées contre les forces de sécurité". Washington a une nouvelle fois mis en garde la Turquie contre un déploiement de troupes dans le nord irakien. Des unités américaines ont continué lundi leur déploiement dans la région alors que l'Irak a lancé plusieurs attaques. Les Kurdes, sous commandement américain, ont reçu l'ordre de ne pas riposter. AUSTRALIE : Plusieurs centaines de personnes ont manifesté leur opposition à la guerre en Irak lundi matin devant le parlement de Canberra. Le premier ministre John Howard a été pris à parti à la chambre des représentants par des visiteurs opposés à la guerre. EGYPTE : Aux termes d'une réunion de leurs ministres des affaires étrangères, les pays de la Ligue arabe ont dans leur déclaration finale condamné "l'agression américaine de l'Irak et réclamé le retrait inconditionnel des forces d'invasion."

Mercredi 26 mars 2003 : 6ème jour de guerre. Le ministre des affaires étrangères Naji Sabri a accusé en début de semaine Israël d'être "impliqué dans la guerre en Irak" après la découverte à Bagdad d'un missile de fabrication israélienne. ** Selon le HCR, aucun flux massif de réfugiés n'a encore été enregistré dans les pays voisins de l'Irak. ** Le CICR a demandé aux autorités irakiennes et américaines la permission de visiter les prisonniers qu'elles détiennent. L'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch a demandé à la Commission des droits de l'homme de l'ONU, qui siège actuellement à Genève, d'organiser une réunion spéciale sur l'Irak. ** Les bombardements se sont poursuivis mardi sur l'Irak. Les troupes américaines ne seraient plus qu'à 70 km de Bagdad, selon leur état-major. Une violente tempête de sable qui a commencé en fin de journée (heure française) perturbe grandement la poursuite des opérations militaires. Selon un porte-parole américain, 2 hélicoptères ont disparu au cours de cette tempête ** Selon un officier britannique, la ville portuaire de Oum Qasr, seul accès de l'Irak à la mer, serait entre les mains de la coalition. ** Bagdad a été pilonnée tout au long de la journée par des bombardements américains et britanniques. Selon des chiffres divulgués par les autorités irakiennes, 16 civils auraient été tués et plus de 90 blessés. ** L'archevêque catholique de Bagdad a annoncé que les églises de Bagdad resteraient ouvertes afin d'accueillir les civils chrétiens et musulmans. ** Selon un journaliste britannique de la chaîne de télévision Sky News, des milliers de personnes se seraient soulevées contre Saddam Hussein mardi à Bassorah, la deuxième ville du pays. Cette information n'a pas encore été infirmée ou démentie. ** De violents combats se poursuivent à Nassiriyah où les pertes de part et d'autres seraient importantes. Des bombes de 500 kg auraient été larguées, au milieu des habitations civiles, sur des cibles militaires. ** L'armée irakienne affirme avoir détruit 3 hélicoptères, 5 chars et des véhicules de transports américains. TUNISIE : La télévision a fait savoir mardi que "plusieurs bénévoles" membres de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) sont arrivés à Bagdad pour combattre aux côtés des Irakiens contre "l'agression américano-sioniste". SYRIE : Des centaines de milliers de personnes ont manifesté mardi à Damas contre la guerre en Irak brûlant des drapeaux américains, britanniques et israéliens scandant des slogans "L'agression américano-britannique contre l'Irak est une agression contre l'humanité», «la cause irakienne est inséparable de la cause palestinienne". Les manifestants ont été empêchés de se diriger vers l'ambassade américaine. ARABIE SAOUDITE : Lors d'une conférence de presse mardi à Ryiad, le ministre des affaires étrangères Saoud Al-Fayçal a annoncé avoir proposé un plan de paix pour le règlement du conflit irakien aux Etats-Unis et à l'Irak sur lequel aucune information n'a été divulguée. Washington a affirmé "ne pas être informé de ce plan de paix". GRANDE-BRETAGNE : Le quotidien "The Guardian" a publié un sondage mardi selon lequel 54 % des Britanniques soutiennent la guerre en Irak contre 38 % lors d'un précédent sondage effectué le 16 mars. 30 % des Britanniques sont contre la guerre contre 44 % à la mi-mars. ** Le premier ministre Tony Blair s'est adressé directement aux Irakiens en déclarant : "Cette fois nous ne vous laisserons pas tomber". Il se rend mercredi à Washington pour y rencontrer le président Bush. L'aide humanitaire à l'Irak doit y être abordée. Tony Blair a fait savoir que 231 tonnes d'aide humanitaire devrait arriver en Irak. (Voir les médias britanniques) ETATS-UNIS : Le secrétaire d'état à la défense, Donald Rumsfeld, a indiqué mardi que "les troupes américaines étaient plus près du début de la guerre que de la fin" alors que le secrétaire d'état Colin Powell estimait, dans une interview à la chaîne de télévision française France 3, que "les troupes américaines rencontraient quelques petits problèmes", ajoutant que "Il est aussi important de savoir que les Irakiens ne mettent pas en place une défense cohérente sur l'ensemble du pays". ** Les manifestations se poursuivent un peu partout dans le pays et notamment à San Francisco où quelques centaines de manifestants ont bloqué l'entrée du siège d'une société liée au groupe Carlyle, spécialisé dans la défense et la vente d'armes. Un de ses conseillers n'est autre que l'ex-président Bush . (Plus de liens sur le groupe Carlyle : le groupe Carlyle ; entre Bush et Ben Laden ; stop Carlyle ; les gestionnaires du groupe Carlyle ; Carlyle prend le contrôle du groupe Hersant). ** Le FBI a annoncé avoir interrogé 5000 Irakiens vivant aux Etats-Unis. Une trentaine d'entre eux ont été arrêtés. Les autorités craignent qu'ils ne projettent des attentats aux Etats-Unis en guise de représailles. ** Le secrétaire général de l'ONU a demandé au Conseil de Sécurité de lui donner les pleins pouvoirs afin de gérer l'aide humanitaire à destination de l'Irak. BELGIQUE : Le ministre des affaires étrangères Louis Michel a indiqué mardi que "l'après-guerre en Irak devait être gérer par les Nations-Unies".

Jeudi 27 mars 2003 : 7ème jour de guerre. Selon la chaîne de télévision qatariote Al-Jazeera, les sirènes d'alerte ont été entendues mercredi soir vers 20 h GMT (17H locales) à Mossoul sans que toutefois les bombardements ne reprennent. La télévision a également montré une centaine de clans et de tribus à l'extérieur de Mossoul fusil à la main et brandissant des portraits de Saddam Hussein. Mercredi, par l'intermédiaire d'un message lu à la télévision et à la radio, le président irakien avait demandé aux tribus et clans irakiens (soit environ 100 000 personnes) de prendre les armes contre les forces d'occupation. ** Les troupes américaines étaient ralenties mercredi dans leurs avancées vers la capitale Bagdad suite à la violente tempête de sable et des pluies qui touchent le pays. Deux missiles américains ont touché un quartier populaire de l'est de Bagdad faisant au moins 14 morts et une trentaine de blessés. ** Les combats entre soldats américains et irakiens se poursuivent à Nassiriyah, où, selon les autorités irakiennes, 500 civils auraient été blessés ** A Bassorah, le début de soulèvement des populations chiites contre Saddam Hussein n'a pas eu les suites escomptées selon l'opposition irakienne chiite au Iran qui appelle à la révolte contre le président irakien. ** Selon un officier américain, des combats dans la ville de Najaf à 150 km au sud de Bagdad ont fait plus de 1000 morts en 72 heures. ** Dans une interview à la télévision égyptienne, le secrétaire d'état américain Colin Powell a assuré que tout était fait "pour réduire au minimum les pertes en vie humaine des civils irakiens" poursuivant : "Il se peut qu'il y ait des pertes de temps à autre, mais nous nous assurons de ne pas causer de dégâts et nous sommes très soucieux de la vie des civils". ** Selon le général américain, Vincent Brooks, les forces de la coalition ont fait plus de 4000 prisonniers irakiens. Il a invité le CICR à venir les visiter. RUSSIE : Après l'annonce du bombardement américain sur des civils dans l'est de Bagdad, le ministre des affaires étrangères, Serguei Ivanov a demandé mercredi aux Etats-Unis l'arrêt immédiat de la guerre et la reprise du processus de règlement pacifique de la crise irakienne dans le cadre des Nations-Unies. KOWEIT : Les autorités ont fait acheminer vers la ville irakienne de Safwan dans le sud du pays une aide alimentaire pour environ 60 000 personnes composée d'eau, de farine, d'huile, de pain et de thé. Un second convoi est en route vers Oum Qasr. ** Un deuxième soldat américain est mort mercredi des suites de ses blessures reçues lorsqu'un soldat américain avait lancé 3 grenades, le 22 mars dernier, sur des tentes dans un camp militaire, faisant 13 blessés. Selon un porte-parole militaire qui s'était exprimé au moment des faits, "ce soldat avait un problème de comportement". Il s'était converti à l'Islam. ETATS-UNIS : www.YellowTimes.org hébergé en Floride, qui a passé outre la consigne de la Maison Blanche en montrant des prisonniers de guerre américains filmés par Al-Jazeera, a été fermé sans préavis. L'hébergeur Vortech à évoqué une "violation du contenu pour adulte". ** Le président George Bush est allé mercredi sur la base de la Tampa en Floride, siège du Commandement central américain, afin d'encourager les militaires. Devant 2000 soldats et leur famille, le président Bush les a félicités estimant que de "bons progrès" avaient été enregistrés en Irak. Il a toutefois prévenu que la guerre serait longue. Selon le président Bush "chaque jour Saddam Hussein perd le contrôle de son pays, chaque jour le peuple irakien est plus proche de la liberté". ** Tony Blair était attendu mercredi soir à Washington où il sera reçu par le président Bush. Le bilan de la guerre en Irak et l'après-Saddam Hussein, l'aide humanitaire au peuple irakien, que Tony Blair souhaite voir entièrement gérée par les Nations-Unies, sont les 3 points principaux qu'aborderont les deux hommes. TURQUIE : a annoncé mercredi que l'armée n'interviendra pas au Kurdistan irakien sans l'aval des Etats-Unis. JAPON : Les autorités ont refusé de fermer l'ambassade d'Irak à Tokyo comme le leur demandait Washington "pour ne pas rompre ses relations diplomatiques avec l'Irak". PORTUGAL : L'ancien inspecteur de l'ONU chargé du désarmement en Irak, Scott Ritter, a déclaré mercredi, au cours d'une interview à la radio privée TSF : "Les Etats-Unis vont quitter l'Irak la queue entre les jambes, sur une défaite. C'est une guerre que nous ne pouvons pas gagner". (Plus de liens : Scott Ritter s'exprime sur la situation en Irak ; conférence sur le désarmement en Irak (avril 2002) ; les livres écrits par Scott Ritter). AUTRICHE : Hans Blix, chef des inspecteurs de l'ONU chargé du désarmement en Irak a critiqué le rappel prématuré de ses équipes avant le déclenchement du conflit irakien. Ajoutant dans "News" que "Trois mois et demi n'étaient pas suffisants, et je ne crois pas que la résolution 1441 de l'ONU voulait que cela se passe de cette façon." Il a qualifié de problématique sa coopération avec le gouvernement américain, déclarant : "j'ai même eu le sentiment que, peu avant la décision (américaine) d'aller en guerre, qu'ils étaient irrités par notre travail."

Vendredi 28 mars 2003 : 9ème jour de guerre. Selon la chaîne de télévision qatariote Al-Jazeera, Mossoul a été bombardée jeudi par les troupes de la coalition faisant "plus de 50 victimes, morts ou blessés". Les caméras de télévision ont recueilli le témoignage de plusieurs civils furieux devant leur maison détruite "car aucune cible militaire ne se trouvait dans le quartier". ** L'armée américaine a largué plusieurs centaines de parachutistes au-dessus du Kurdistan irakien prémices d'une offensive militaire par le nord. Des milices kurdes ont franchi la zone démilitarisée entre le Kurdistan et l'Irak et ont pris des positions près de Kirkouk abandonnées par l'armée irakienne. ** Bagdad a été violemment bombardée tout au long de la journée de jeudi. ** Selon des journalistes français et britanniques sur les lieux, 37 soldats américains ont été blessés, dont 3 grièvement et 2 dans un état critique, près de Nassiriyah "par des tirs amis". Deux unités s'étaient déployées dans la nuit de part et d'autre d'une position de défense irakienne. Au petit matin, ils ont ouvert le feu les uns sur les autres. ** Selon le ministre irakien de la santé, l'offensive militaire américaine a fait, en une semaine, 350 morts et 3650 blessés parmi les civils. ** Plusieurs bateaux chargés d'aide humanitaire n'ont pu accoster dans le port d'Oum Qasr aux mains des forces de la coalition, des mines bloquant l'entrée du chenal. Les soldats britanniques utilisent des dauphins qui disposent d'un sonar beaucoup plus puissant que la plus performante des machines. Les associations de défense des animaux ont dénoncé l'utilisation des dauphins à des fins militaires. De plus tous les bateaux circulant dans cette zone sont interceptés de crainte qu'ils ne se livrent soit à la pose de mines, soit à la contrebande, soit à des opérations contre les troupes américaines. TURQUIE : Ankara a finalement renoncer au déploiement de ses troupes dans le Kurdistan irakien après l'annonce mercredi par Washington de l'octroi d'une "enveloppe exceptionnelle" de 8,5 milliards de dollars en prêt et garanties bancaires pour la remercier de l'utilisation de son espace aérien. GRANDE-BRETAGNE : Le ministre de la défense Geoff Hoon a lancé entendre jeudi au cours d'une conférence de presse que "le bombardement sur un quartier populaire de Bagdad mercredi qui a fait 14 morts et une trentaine de blessés serait dû à des tirs de missiles ou d'artillerie irakiens". Rappelons que le commandement central américain au Qatar avait reconnu peu après l'accident qu'il "avait pu y avoir une erreur de tir". ** Le ministre des affaires étrangères Jack Straw a déclaré, jeudi, au cours d'une interview à la BBC, que l'Occident, et la Grande Bretagne, menait une politique deux poids, deux mesures en agissant contre l'Irak regrettant qu'il ne fasse pas "preuve de la même fermeté à l'égard d'Israël quant à l'application des résolutions de l'ONU". ETATS-UNIS : Le président Bush et le premier ministre britannique Tony Blair, qui ont eu des entretiens jeudi à Camp David, ont d'une commune voix demandé à l'ONU de "reprendre le programme pétrole contre nourriture en Irak" interrompu il y a une dizaine de jours après que les personnels humanitaires et des Nations-Unies aient été évacués d'Irak dans l'imminence du lancement de la guerre par les Etats-Unis. ONU : S'exprimant en réunion publique du Conseil de sécurité jeudi pour la 1ère fois depuis le début de la guerre en Irak, Mohammed Al-Douri, émissaire irakien, a accusé les Etats-Unis et la Grande-Bretagne de "commencer une véritable guerre d'extermination qui tuera tout le monde et détruira tout" révélant que Washington avait négocié des contrats de reconstruction de l'Irak dès 1997. Ajoutant que les Etats-Unis utilisaient maintenant l'aide humanitaire pour dissimuler leur "agression criminelle". L'ambassadeur américain aux Nations-Unies, John Negroponte, a quitté la salle sans attendre la fin du discours. Seul une dizaine d'émissaires sur 80 présents soutiennent les Américains, les autres s'y déclarent opposés. ESPAGNE : Le site du gouvernement a totalement été saturé à la suite d'envois massifs de courriers électroniques pour dénoncer la position espagnole face à la guerre en Irak. (le site des opposants espagnols à la guerre en Irak : No a la Guerra). SLOVENIE : Le premier ministre Anton Rop a reconnu que les Etats-Unis avaient "gaffé" en inscrivant son pays dans la liste de la coalition contre l'Irak et prévoyant l'octroi d'une aide de 4,5 millions de $ à Ljubljana. Des manifestations spontanées avaient eu lieu après la publication par le Département d'état américain de la liste des 30 pays de la coalition pro-américaine, 15 autres pays ayant souhaité rester dans l'anonymat. ALGERIE : Des milliers de personnes ont défilé en signe de solidarité avec le peuple irakien contre la guerre en Irak. LIBAN : Les manifestations contre la guerre en Irak se poursuivaient jeudi dans tout le pays après des affrontements violents mercredi entre manifestants et forces de sécurité à Tripoli (Ndlr : au Nord) qui ont fait au moins 20 blessés avec des slogans hostiles aux Etats-Unis et à la Grande-Bretagne, drapeaux brûlés, jets de pierres sur les forces de l'ordre. SUISSE : La Commission des droits de l'homme de l'ONU ne tiendra pas de réunion spéciale sur la crise humanitaire en Irak et sur "l'applicabilité de la 4ème convention de Genève entre les parties belligérantes". Les Etats-Unis, le Canada, le Japon et plusieurs pays d'Europe et d'Amérique latine ont voté contre ce projet de réunion craignant qu'elle ne devienne "politique". Sur les 53 états membres, 25 pays ont voté contre, 18 pour, 7 se sont abstenus et 3 étaient absents. 9 pays (Syrie, Libye, Algérie, Soudan, Malaisie, Russie, Burkina Faso, Zimbabwe et République démocratique du Congo) avaient présenté en début de semaine ce projet visant à "faire réfléchir sur les effets de la guerre sur le peuple irakien et la situation humanitaire". Les organisations de défense des droits de l'homme, dont Amnesty International et Human Rights Watch, se sont dites "déçues" par le rejet de cette réunion. BANDE DE GAZA : Plusieurs milliers de Palestiniens ont manifesté pour protester contre la guerre en Irak. FRANCE : a décidé de débloquer une aide humanitaire d'urgence de 10 millions d'euros pour l'Irak.

Samedi 29 mars 2003 : 10ème jour de guerre. Le chef d'état-major des armées, le général Myers a affirmé vendredi que Saddam Hussein ne contrôlait plus que 35 à 40 % du territoire irakien. Le port d'Oum Qasr a pu être sécurisé et les premiers bateaux d'aide humanitaire ont pu accoster. ** Pour la première fois depuis le début de la guerre, le 20 mars, les forces américaines ont lancé deux bombes à perforation de bunker GBU-27 de 2 tonnes au centre de Bagdad. Bagdad a été bombardée toute la nuit faisant 4 morts et 90 blessés. Les bombardements ont repris dans la journée et un marché dans le nord-ouest de Bagdad a été touché faisant 30 morts et une cinquantaine de blessés la plupart des femmes, des enfants et des vieillards. Les troupes américaines ont repris leur marche sur Bagdad. Elles ne seraient plus qu'à une soixantaine de kilomètres de la capitale. La résistance irakienne inflige des pertes aux troupes de la coalition. ** A Nassiriyah, elles sont toujours confrontées à une défense irakienne déterminée. Selon un porte-parole militaire britannique, les soldats irakiens auraient ouvert le feu vendredi à Bassorah sur des civils qui tentaient de fuir la ville et ses combats. ** Des combattants kurdes épaulés par des hélicoptères de combat américains auraient attaqué des villages tenus par le mouvement Ansar al-Islam, soupçonné par Washington d'être lié au mouvement Al-Qaïda. ONU : Le conseil de sécurité a voté à l'unanimité vendredi après 5 jours de rudes débats la résolution 1472 qui vise à reprendre le programme "Pétrole contre nourriture", à donner les pleins pouvoirs au secrétaire général, Kofi Annan, pour une période de 45 jours, afin de prendre toutes les mesures nécessaires pour relancer ce programme. Un appel à la communauté internationale, pour récolter 2 milliards de dollars en vue d'un secours humanitaire d'urgence aux populations irakiennes pour les six mois à venir, a été lancé. La résolution stipule que la "puissance occupante" est "responsable de l'approvisionnement en nourriture et en médicaments de la population dont elle a le contrôle, conformément aux Conventions de Genève. Les Etats-Unis ont tout tenté pour essayer de faire rayer le terme "puissance occupante" mais n'ont pu y parvenir. RUSSIE : Le président Vladimir Poutine a une nouvelle fois appelé vendredi lors d'une réunion au Kremlin à l'arrêt immédiat des combats en Irak et la saisie par l'ONU du problème irakien. IRAN : De violentes manifestations ont éclaté vendredi à Téhéran. L'ambassade des Etats-Unis a été "bombardée" à coups de pierres par des centaines de manifestants en colère et opposés à la guerre contre l'Irak. EGYPTE : A la sortie des mosquées après la prière du vendredi, 15 000 manifestants sont descendus dans les rues du Caire pour exprimer "leur haine aux Etats-Unis" après le lancement de la guerre contre l'Irak. JORDANIE : Des milliers de manifestants ont brûlé des drapeaux américains, britanniques et israéliens et des portraits de Georges Bush. Les imams d'Amman ont appelé les fidèles à la guerre sainte contre les Etats-Unis. SUISSE : La décision du gouvernement helvétique, prise le 20 mars dernier, lors de l'intervention militaire américaine contre l'Irak et visant à suspendre ses exportations d'armes et de matériel militaire, est entrée en vigueur vendredi. Plus aucune arme ne sera exportée ou livrée aux pays de la coalition. CYBERGUERRE : Depuis le début de la guerre en Irak,  plus de 20.000 dégradations de sites web ont été constaté par le spécialiste Zone-h.org, dont la plus spectaculaire est le piratage du site (inaccessible) de la télévision arabe d'information continue Al Djazira par des "Cyber patriotes américains pour la liberté" et dont voici la preuve en image fournie par zone-h. Salah Al Seddiqui responsable technique d'Aljazeera rappelle que "le site fonctionne bien  mais que personne ne peut le voir..."

 Lundi 31 mars 2003 : 12ème jour de guerre. Les bombardements se sont poursuivis tout le week-end sur l'Irak et plus particulièrement sur Bagdad où les centres de communication (et notamment le ministère de la communication qui a été partiellement détruit) ont été la cible des bombardements américano-britanniques. Selon des sources irakiennes ces frappes auraient fait 62 victimes parmi la population. ** Pour la première fois depuis le début de la guerre, le 20 mars dernier, un attentat-suicide a été perpétré contre les forces américaines. Un kamikaze, un officier de l'armée irakienne, s'est fait exploser samedi avec son taxi à un point de contrôle routier près de Najaf, à 150 km au sud de Bagdad, causant la mort de 4 soldats américains. La télévision irakienne a salué cet acte et 2 médailles ont été décernées au kamikaze à titre posthume. Saddam Hussein a averti que d'autres actions de ce type seraient perpétrées. ** A Bassorah, le bâtiment où siégeaient les membres du parti Baas, parti de Saddam Hussein, a été détruit par les troupes de la coalition. Il y aurait 200 morts. Les soldats britanniques auraient trouvé de nombreuses caches d'armes, abandonnées par l'armée irakienne, et les auraient détruites. Les populations civiles fuient les combats. Le manque d'eau et de nourriture commence à se faire sentir. Selon un porte-parole militaire britannique, 5 officiers dont un général auraient été faits prisonniers dimanche près de Bassorah ** A Nassiryiah, les troupes britanniques aménagent une seconde piste d'atterrissage pour avions gros porteurs. ** Le Pentagone a annoncé un arrêt provisoire de la marche des troupes américaines sur Bagdad en vue "de réorganiser les ravitaillements". Dans le nord du pays, à Soulamanya, un journaliste britannique de la chaîne de télévision ITN s'est tué en tombant du toit de son hôtel. C'est le 3ème journaliste à trouver la mort depuis le début de la guerre. ** Selon un communiqué de l'Assemblée suprême de la Révolution chiite, parti d'opposition en exil en Iran, une cinquantaine de soldats irakiens qui tentaient de faire défection auraient été exécutés par "des éléments fidèles au régime" (NDLR. de Saddam Hussein). (Plus de détails sur les partis d'opposition irakiens) ** Le gouvernement irakien a annoncé dimanche que "4000 kamikazes volontaires en provenance des pays arabes arrivaient en Irak pour s'en prendre aux soldats américains". EUROPE : Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi et dimanche contre la guerre en Irak. En Allemagne, une chaîne humaine de 40 000 personnes s'est déployée entre Munich et Osnbauern dans le sud du pays, là où fut signé le traité qui mit fin à la guerre de Trente ans (1618-1648). La Grèce, la France, l'Italie, l'Espagne ont connu une forte mobilisation, de même qu'en Grande-Bretagne où 23 manifestations ont été organisées. A Exeter, plusieurs centaines de personnes ont manifesté leur soutien aux soldats britanniques déployés en Irak. FRANCE : La FIDH a appelé, au cours d'une réunion dimanche à Paris, à un "cessez-le-feu immédiat et inconditionnel en Irak" se disant extrêmement inquiète sur la gravité de la situation humanitaire des populations civiles irakiennes. MAROC : Environ 200 000 personnes qui manifestaient dimanche à Rabat leur soutien au peuple irakien ont été violemment dispersées par les forces de sécurité, déployées en grand nombre lorsque les manifestants ont tenté de s'en prendre à un établissement américain de restauration rapide. Des drapeaux américains ont été brûlés et des tracts appelant au boycott des produits américains ont été distribués. Environ un millier de policiers anti-émeutes quadrillaient la manifestation pour éviter tout débordement. Une dizaine de personnes a été blessée. De nombreuses arrestations ont été effectuées. INDONESIE : De nombreuses manifestations ont eu lieu dans tout le pays, 2ème pays musulman par sa population, appelant au boycott des produits américains. PAKISTAN : Une manifestation contre la guerre en Irak rassemblant plus de 300 000 personnes s'est déroulée dimanche à Peshawar dans le nord-ouest du pays. C'est la plus importante depuis le début de la guerre en Irak le 20 mars dernier. CHINE : Le gouvernement a autorisé pour la première fois dimanche à Pékin la tenue de 3 manifestations contre la guerre en Irak. La première est organisée par un collectif d'étrangers composé en grande majorité d'Occidentaux ; la seconde par des intellectuels chinois et la troisième par des étudiants. Les autorités ont fixé à 150 le nombre de manifestants pour éviter tout débordement et à 40 minutes la durée de la manifestation sur un parcours déterminé. KOWEIT : Un camion, lancé à vive allure dimanche sur une base américaine à Oudairi, a foncé sur un groupes de soldats américains faisant 15 blessés. Un porte-parole militaire a annoncé qu'une enquête a été ouverte pour déterminer s'il s'agit d'un accident ou d'un attentat. ARABIE SAOUDITE : a officiellement protesté auprès des Etats-Unis après que 4 missiles de croisière Tomahawk aient été tirés par erreur à partir de bâtiments stationnés en Mer Rouge sur son territoire. Aucune victime n'est à déplorer. Washington a exprimé "ses regrets". CYBERGUERRE : Plusieurs envoyés spéciaux de Reuters accompagnant les forces américaines en Irak ont rapporté que des commandants d'unités américaines leur avaient interdit l'usage et confisqué certains téléphones satellite utilisés pour la transmission de son et d'images. Selon l'armée américaine ces transmissions permettraient aux Irakiens de les repérer sur le terrain. "Cette décision ne vise pas à restreindre la couverture médiatique de l'offensive" selon le général Victor Renuart du QG du Commandement central américain au Qatar (Centom). Notons qu'elle ne concerne que les téléphones non américains de marque Thuraya d'une société d'Abou Dhabi et fonctionnant aussi bien en local qu'avec le système GPS, c'est-à-dire hors du réseau Iridium désormais contrôlé par l'Américain Boeing et où le Pentagone avait investi 72 millions de dollars fin 2000.

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