- Lundi
12 juillet 2010 N°
2647/24043
- FRANCE : SCANDALE
BETTENCOURT : L'Inspection générale
des finances IGF confirme dans un rapport
officiel qu'Eric Woerth (photo),
ministre du Budget, des Comptes publics et de la
Fonction publique de 2007 à 2010, "n'a
aidé d'aucune façon" la première fortune
de France et d'Europe, héritière de l'Oréal, Liliane Bettencourt, qui
employait sa femme Florence. Jean Bassères, ancien
directeur général de la comptabilité publique
et secrétaire général du ministère des
finances, chef du service de l'inspection
générale des finances (IGF), le précise dans
un rapport d'enquête N2010-M-062-01 (format
Pdf, 23 pages) publié en ligne, dimanche 11
juillet 2010, sur le site internet du ministère
du Budget, des Comptes publics et de la Réforme
de l'Etat dirigé par François Baroin. Ce
rapport est publié la veille de l'intervention
télévisée de Nicolas
Sarkozy, président de la République, qui
aura lieu ce lundi 12 juillet 2010 à 20 heures
15 sur l'antenne de la télévision d'Etat France
2, en direct du palais présidentiel de l'Elysée. Eric
Woerth est accusé de conflit d'intérêts et
d'avoir favorisé une fraude fiscale dans
l'affaire Liliane Bettencourt. 150 000 euros en
numéraires auraient été remis par
l'ex-comptable des Bettencourt à Eric Woerth,
trésorier de l'UMP, parti de droite au
pouvoir, lors de la campagne des élections
présidentielles de 2007. Dès lors, il s'agirait
de financement occulte, ce que nie Eric Woerth en
ces termes : "Mon parti n'a pas reçu un
euro illégal". Nicolas Sarkozy, président
de la République, a toujours affirmé son
"soutien total" à son ministre du
Travail, Eric Woerth, qui demeure le trésorier
du parti du président, l'UMP. "Est-ce que
je maintiens ma confiance à Eric Woerth ? Oui,
totalement et complètement, voilà", a
déclaré le chef de l'Etat lors d'une
conférence de presse au Canada, samedi 26 juin
2010 au sommet du
G-8. Patrice de Maistre, patron de la
société Clymène, gestionnaire d'actifs de
L'Oréal où travaillait l'épouse du ministre,
Florence Woerth démissionnaire, avait évoqué,
en 2009, des "manoeuvres pour échapper au
fisc" portant sur 65 millions d'euros
gérés en Suisse, alors qu'Eric Woerth, était
ministre du Budget. Le directeur général des
finances publiques, Philippe Parini, a affirmé
n'avoir "reçu aucune instruction de la part
d'Eric Woerth, concernant le dossier fiscal de
Madame Liliane Bettencourt". Selon le
parquet de Nanterre dirigé par le procureur Philippe Courroye,
l'administration fiscale a été alertée dès
janvier 2009 sur de possibles fraudes de la
milliardaire Liliane Bettencourt. "Il y en a
marre de ces allégations répétées, de ces
contre-vérités qui visent à salir" (...)
"Tout est orchestré, tout est monté par le
Parti socialiste PS" a
déclaré Xavier Bertrand, secrétaire
national de l'UMP. "Depuis le début de
ce feuilleton, nous navons jamais eu un
seul fait avéré, qui ait été prouvé, nous
navons jamais eu un seul reproche réel à
faire au ministre du Travail, ni aucune faute qui
ait été commise par le Ministre du
travail" a riposté François Fillon, Premier Ministre, qui
dénonce une véritable "chasse à
lhomme". Seule certitude, le fisc a
bien remboursé 30 millions d'euros à Liliane
Bettencourt en mars 2008 alors qu'Eric Woerth
était ministre du Budget dans le cadre du
"bouclier fiscale". "Une
opération légale", rappelle la ministre de
l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse :
"'Il y a en France un bouclier fiscal qui
fait qu'aucun contribuable français ne peut
payer plus de 50 % de ce qu'il gagne en
impôt". Le porte-parole du Parti socialiste
PS, Benoît Hamon, a
dénoncé le "mélange entre les intérêts
publics et les intérêts privés", jugeant
que ce mode de gouvernement, "ça ne peut
plus durer". NDLR. L'Inspection générale
des finances (IGF) exerce "une mission
générale de contrôle, daudit,
détude, de conseil et dévaluation
en matière administrative, économique et
financière". A travers ce large domaine de
compétence, lIGF poursuit principalement 2
finalités au service de ses ministres de tutelle
comme du Gouvernement dans son ensemble : aider
lEtat à maîtriser ses risques comptables,
financiers ou de performance et aider à la prise
de décision publique. Le service de lIGF a
en effet une vocation interministérielle. En
2008, 60 % de ses missions ont été commandées
par des ministres autres que les seuls ministres
en charge de léconomie et du budget. Blogger,
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