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SUISSE, FIL-INFO-SUISSE
©, 2005, ARCHIVES, MARS 2005
- Jeudi 3 mars 2005 : Un
banquier français a été retrouvé mort
à son domicile de Genève, abattu par
balles. Une enquête est en cours à la
Brigade criminelle. Le dossier a été
confié au juge d'instruction Michel
Graber, a indiqué la police mercredi
dans un communiqué diffusé en fin de
soirée sans toutefois donner l'identité
du banquier décédé. Selon l'Agence
France Presse (AFP), qui cite des sources
concordantes en Suisse et en France, il
s'agit d'Edouard Stern, 50 ans, héritier
d'une dynastie de financiers. **
Le Conseil
administratif de la Ville de Genève a
suspendu de ses fonctions le directeur du
Musée d'ethnographie, Ninian Hubert von
Blyenburgh à la suite de
"dysfonctionnements au sein du
Musée", selon un communiqué de la
ville de Genève.
Vendredi 4 mars 2005 : La
police cantonale de Genève, et le juge
Michel Graber en charge de l'enquête sur
l'assassinat d'un banquier à Genève
retrouvé mort, tué par 3 balles dans la
soirée du mardi 1er mars 2005, ont
confirmé qu'il s'agissait bien d'Edouard
Stern, 50 ans, célèbre banquier
français, figure de la finance
new-yorkaise, membre du premier cercle en
France. "Des dirigeants politiques
proches du gouvernement français suivent
régulièrement le cours des
investigations via Interpol-Suisse à
Berne" rapporte à la une de "La
Tribune de Genève"
dans son édition du 4 mars 2005.
Retrouvé ligoté dans une combinaison en
latex, la piste d'un crime crapuleux lié
des pratiques sexuelles sado-masochistes
ou celle de la mafia russe sont
évoquées. Edouard Stern avait été
accusé par ses détracteurs d'avoir
cherché à scinder le groupe Suez à
travers le fonds d'investissement
américain Knight Vinke, actionnaire de
Suez et du belge Electrabel, qui estimait
que la structure du groupe français
"ne crée pas de valeur".
Entré au conseil d'administration de la
banque familiale Stern à l'âge de 22
ans, sans avoir avoir terminé ses
études à l'ESSEC,
il évinça son propre père de la
direction avant de revendre
l'établissement en 1985. Edouard Stern
était le gendre de Michel David-Weill,
patron de la banque d'affaires
Lazard, l'une des plus
grandes banques d'affaires du monde, dont
il fut également l'associé-gérant à
New York. Après son départ de Lazard en
1997, il dirigera en Suisse, dès mai
1998, "International Real
Return" (IRR) en charges de divers
fonds d'investissement d'un montant de
600 millions d'euros. Sa fortune
personnelle est estimée à plusieurs
centaines de millions d'euros. Edouard
Stern, homme puissant, respecté et
craint dans le monde de la finance,
adepte des méthodes expéditives, des
OPA (Offres publiques d'Achat) sans
pitié est décrit par ses nombreux
ennemis comme "un homme sans foi ni
loi", avait formé le vu
d'être enterré au cimetière juif
proche de Genève, à Veyrier. **
Environ 300 personnes, pour la plupart
issues de la communauté africaine ont
manifesté jeudi à Bienne pour dénoncer
le racisme et le harcèlement policier
dont la communauté noire s'estime
victime. Cette manifestation intervient
après la publication par la presse
locale de plusieurs cas de violences
raciales et de brutalités de la part des
agents de police dans leurs intervention
et le dépôt d'une dénonciation contre
le directeur de la police Jürg Scherrer
pour discrimination raciale. **
Lors d'une
conférence de presse jeudi à Zurich, le
Fonds Mondial pour
la Nature (WWF) a demandé
l'interdiction des importations en Suisse
de bois abattus illégalement. Selon le
WWF, près de 8 % des importations
suisses de bois proviennent
d'exploitations sauvages, faite au
mépris des lois, de la nature et des
habitants des régions concernées. De
fait, selon le WWF, la Suisse importe
bien plus de bois d'origine douteuse que
ne le laissent croire les statistiques.
Près d'un million de mètres cubes de
bois d'origine douteuse ou
"sale" arriveraient en Suisse
chaque année, soit environ l'équivalent
d'un cinquième de la production suisse.
Ce bois arrive rarement directement en
Suisse, selon le directeur du WWF ; il
transite le plus souvent par des pays de
l'Union européenne et c'est pourquoi les
statistiques sont largement faussées. Le
WWF a d'ailleurs lancé jeudi une
pétition demandant l'interdiction du
bois abattu illégalement, notamment dans
les pays d'Europe de l'Est, en Asie du
Sud-Est, en Afrique ou en Amérique du
Sud.
Lundi 7 mars 2005 : 3
islamistes présumés originaires de
Belgique et de Tunisie, résidant
légalement dans le pays ont été
arrêtés pour "provocation publique
au crime ou à la violence et pour
soutien à une organisation criminelle à
vocation terroriste" et placés en
détention préventive, lors d'une
opération contre des sites internet.
Selon Peter Lehmann, porte-parole du
Ministère public de la Confédération
(MPC), 5 personnes ont été
interpellées lors d'opérations qui se
sont déroulées le 22 février 2005 dans
les cantons de Fribourg et de Berne
(ouest) après plusieurs mois d'enquête
de la Police judiciaire fédérale (PJF).
Ils sont âgés de 30 à 40 ans, l'un
d'eux est requérant d'asile, et les
autres possèdent des permis de séjour C
et B. Le nom du propriétaire du site,
(registrant), le Tunisien
Moez Garsallaoui, n'a pas été
évoqué. C'est le 10 septembre 2004 que
les autorités helvétiques ont fermé le
site www.islamic-minbar.com, hébergé
chez Oxito - Net4All à Lausanne, et qui
aurait comporté des "menaces contre
les intérêts de plusieurs Etats
européens et des communications en
rapport avec les otages français Georges
Malbrunot et Christian Chesnot, enlevés
en Irak". Le site, "exploité
activement" par au moins l'une des
personnes arrêtées, "comportaient
de nombreuses vidéos montrant la mise à
mort d'otages et la mutilation d'êtres
humains". "Il était aisé d'y
visualiser des instructions détaillées
sur la construction de bombes ou sur la
marche à suivre lors d'attentats ou de
prises d'otages" (NDLR. Sur le
forum), selon le MPC. Islamic-minbar
était avant tout une source
d'information sur la situation en Irak.
Un autre site d'information établi à
l'étranger est entré en exploitation.
Berne a invoqué l'entraide judiciaire
internationale pour en demander sa
fermeture. Ce développement est une
réponse apportée aux policiers
français de la nouvelle Brigade
d'Enquête sur les Fraudes aux
Technologies de l'Informatique (BEFTI)
qui tentaient de savoir qui se cachait
derrière le site
"islamic-minbar.com" qui avait
recueilli le 24 août 2004, la
revendication par un groupe jusque-là
inconnu, Jamaat Ansar al-Jihad, de l'incendie
antisémite perpétré contre le centre
social juif de
la rue Popincourt, à Paris, dans la nuit
du 21 au 22 août 2004.
"Attentat" qui s'est révélé
être un acte de vengeance perpétré,
selon la police, par un ancien bénévole
juif du centre.
Mardi 8 mars 2005 : Le Conseil des Etats a
donné son accord lundi par 27 voix pour
et 2 contre demandant que la Suisse
quitte son rôle d'observateur au sein de
l'Institut pour la démocratie et
l'assistance électorale (International IDEA International
Institute for Democracy and Election
Assistance) et en devienne un membre à
part entière. En versant plus de 3
millions de francs (2,5 millions de
dollars) pour 2002 à 2004 sur une base
volontaire, la Suisse est déjà l'un des
principaux donateurs, derrière la
Suède, de l'International IDEA dont le
budget annuel atteint 10 millions de
dollars. Fondé en 1995, l'IDEA, dont le
siège est à Stockolm (Suède),
rassemble 23 Etats, répartis à moitié
entre le Nord et le Sud, et a statut
d'observateur auprès de l'ONU.
L'International IDEA a "pour but de
créer, développer et transmettre un
savoir spécifique dans le domaine de la
démocratie et vise à la promotion de la
transparence et de l'efficience dans les
processus électoraux". Parmi les
programmes réalisés par l'IDEA, on
trouve une nouvelle loi sur les partis au
Pérou ou la mise sur pied d'une
commission électorale intérimaire en
Afghanistan.
Mercredi 9 mars 2005 : Ouverture
les 8 et 9 mars 2005 à l'Office des Nations
Unies à Genève,
de la Réunion internationale des Nations
Unies sur la question de la Palestine qui
sera axée sur l'avis de la Cour
internationale de Justice (CIJ) qui a
déclaré illégale et contraire au droit
international l'édification par Israël
d'un mur dans le Territoire palestinien
occupé. Le 9 juillet 2004, la Cour
internationale de justice (CIJ),
siégeant à La Haye aux Pays-Bas, avait
rendu un avis consultatif, à la demande
de l'Assemblée générale de l'ONU, qui
qualifiait de "contraire au droit
international" "l'édification
du mur qu'Israël, puissance occupante,
est en train de construire dans le
territoire palestinien occupé, y compris
à l'intérieur et sur le pourtour de
Jérusalem-Est". Voir
notre édition du 10 juillet 2004
Vendredi 11 mars 2005 : Le
financier français Edouard Stern, tué
par balles le 1er mars 2005 à son
domicile de Genève, a été enterré
jeudi au cimetière juif de Veyrier,
près de Genève, a indiqué le
secrétariat de la Communauté israélite
de Genève. Voir notre édition
du 4 mars 2005
Lundi 14 mars 2005 : Plusieurs
centaines de jeunes, la plupart masqués,
ont manifesté samedi à Berne pour la
"6e promenade antifasciste". Un
important dispositif de police avait
été mis en place afin d'éviter
"tout débordement". Plusieurs
jeunes ont été arrêtés. Des
mouvements de gauche n'avaient pas
demandé d'autorisation à manifester,
comme les années précédentes, estimant
dans une lettre ouverte que
"l'antifascisme ne nécessite aucune
autorisation" ajoutant que "la
liberté d'expression et de réunion font
partie des droits de l'homme et ces
derniers n'ont pas besoin
d'autorisation". **
L'association des
communautés musulmanes d'Argovie avait
appelé samedi à une manifestation à
Baden à laquelle se sont joints environ
300 musulmans. La manifestation
autorisée s'est déroulée sans
incident, a indiqué son organisatrice
qui a précisé que "les
manifestants voulaient montrer que les
Musulmans d'Argovie sont du côté de la
paix et n'ont rien à voir avec le
terrorisme". A l'issue du défilé,
ils ont adopté une résolution
réclamant un encouragement de la
cohabitation pacifique de toutes les
communautés religieuses et les cultures.
Mardi 15 mars 2005 : Les
53 membres de la Commission des droits de
l'homme de l'ONU ont entamé lundi 14
mars 2005 leur 61e session annuelle, au
Palais des Nations à Genève, pour
examiner, jusqu'au 22 avril, les
violations des droits de l'homme qui se
produisent dans le monde. La Haute Commissaire
des Nations Unies aux droits de l'homme,
Louise Arbour, a déploré que
"la commission n'a pas su remplir sa
mission et doit changer d'approche pour
mieux veiller au respect et à la
défense des libertés". La
commission de l'ONU est de plus en plus
contestée pour ses critères
d'admission. Plus d'un tiers des pays de
la Commission sont dirigés par des
gouvernements non-démocratiques. La
Chine, Cuba, le Népal ou la Russie,
membres de la Commission, ont été
critiqués pour des atteintes au droits
de l'homme. Louise Arbour, a par ailleurs
rappelé que "l'obligation de
respecter et d'assurer l'application des
droits de l'homme incombait aux
Etats" car "ce sont les Etats
qui signent et ratifient les traités
relatifs aux droits de l'homme".
"Quand les Etats violent ces droits,
soit directement du fait de leurs propres
actions, soit indirectement en échouant
à mettre en oeuvre les traités ou à
contraindre d'autres entités à les
respecter, ils en portent la
responsabilité". Kenneth Roth,
directeur de l'organisation de défense
des droits de l'homme Human Rights Watch
(HWR), dont le siège se trouve à New
York, aux Etats-Unis, a indiqué que
"La Commission est devenue un refuge
pour des gouvernements comme le Soudan,
qui devrait rester à quai plutôt que
dans la plus haute instance des droits de
l'homme de l'ONU" ajoutant "la
Commission doit se préoccuper de la
protection des droits de l'homme, plutôt
que faire barrage aux critiques contre
les (pays) membres auteurs de graves
abus. Environ la moitié des membres
actuels des pays participant à la
session annuelle ne sont pas là pour
promouvoir les droits de l'homme, mais
pour les saper".
Mercredi 16 mars 2005 : Le
président de la Confédération
Helvétique
Samuel Schmid a condamné mardi à
Jérusalem, où il se trouvait afin
d'assister à l'inauguration du nouveau
musée sur l'Holocauste,Yad Vashem à
Jérusalem, les incendies criminels
perpétrés dans la nuit de dimanche à
lundi contre la synagogue de Lugano et un
commerce, tout proche, tenu par une
famille juive. Au nom du Conseil
fédéral, il a condamné toute forme
d'antisémitisme et assuré les personnes
de confession juive de la protection des
autorités suisses. Dans une interview
publiée mardi par le quotidien zurichois
"Blick",
Alfred Donath, président de la Fédération suisse
des communautés israélites
(FSCI), dit avoir constaté une montée
de l'antisémitisme en Suisse depuis
l'affaire des fonds en
déshérence,
la polémique sur l'abattage rituel et
les événements en Israël.
Jeudi 17 mars 2005 : Jan
Egeland, Secrétaire général adjoint
aux affaires humanitaires de l'ONU, a
estimé, lors d'une conférence de presse
donnée mercredi au Siège de l'ONU à
Genève, que le conflit dans l'Est de la République
démocratique du Congo
(RDC) constitue, par le nombre de vies
perdues, la plus grave crise humanitaire
dans le monde", avant même la
guerre civile au Darfour qui a débuté
en février 2003 et qui a fait 1,8
million de personnes déplacées. Ce
chiffre pourrait dépasser les 3 millions
avant la fin de l'année, en l'absence
d'un règlement politique. Jan Egeland
avait révélé lundi que le conflit au
Darfour avait fait au moins 180 000 morts
au cours des 18 derniers mois".
L'ONU faisait jusqu'ici état en 2 ans de
conflit de 70 000 morts. Jan Egeland a
indiqué que selon une étude récente
publiée par des organisations
humanitaires, un millier de personnes
meurent chaque jour en RDC, des
conséquences du conflit qui fait rage
depuis 1999, et la crise aurait fait un
million de morts au cours des dernières
années. Jan Egeland a estimé que 3
millions de personnes avaient besoin,
dans la partie Est du pays en proie à
des violences ethniques, d'une aide
urgente. ** Le
juge d'instruction genevois
Michel-Alexandre Graber chargé de
l'enquête sur le meurtre du banquier
français Edouard Stern, âgé de 50 ans
et 38e fortune de France, a annoncé
qu'une Française de 36 ans, maîtresse
de la victime, a été arrêtée et
placée en détention préventive après
avoir avoué le meurtre. Edouard Stern
avait été enterré le 11 mars 2005 au
cimetière juif de la commune de Veyrier,
dans le canton de Genève. Voir notre édition
du 4 mars 2005 (Suisse)
Lundi 21 mars 2005 : Lors
de la session annuelle de la commission
de l'ONU sur les Droits de l'homme, la
Haute Commissaire, la Canadienne, Louise
Arbour, a déploré "les entorses
aux traités internationaux qui
interdisent le recours à la
torture". Elle ne cite aucun nom de
pays mais les Etats-Unis sont visés à
la suite de multiples critiques
internationales quant aux moyens
utilisés par l'Armée américaine lors
de l'interrogatoire de détenus
étrangers. Elle souligne que l'interdit
international relatif à la torture
devrait être contraignant et non une
simple directive. Les Etats-Unis ont
envoyé certains de leurs détenus dans
des pays soupçonnés d'avoir recours à
la torture dans les prisons. **
Dans le cadre de l'affaire de
l'assassinat du banquier français
Edouard Stern, le juge d'instruction
Michel-Alexandre Graber a suspendu le
droit des avocats de consulter le dossier
afin de "faciliter l'
exploration" des zones d'ombre dans
cette affaire notamment "les mobiles
du crime". Une Française de 36 ans,
maîtresse de la victime, avait été
arrêtée et placée en détention
préventive le 17 mars 2005 après avoir
avoué le meurtre. Voir notre édition
du 4 mars 2005 (Suisse)
Jeudi 24 mars 2005 : Le Conseil fédéral a
annoncé mercredi dans un communiqué que
"les demandes d'exportation de
matériel de guerre vers la Turquie
seront à nouveau traitées selon la
procédure ordinaire
d'autorisation". Le communiqué
poursuit : "Suite aux évènements
survenus dans le sud-est de la Turquie
fin 1991, le Conseil fédéral avait
décidé en mars 1992 que toutes les
demandes d'exportation de matériel de
guerre destinées à la Turquie devraient
lui être soumises pour décision. Depuis
lors, seules quelques exportations
d'armes destinées à des personnes
privées et utilisées à des fins de
défense personnelle ou de tir sportif
ont été autorisées. Ces dernières
années, la situation s'est
considérablement améliorée tant au
plan institutionnel que législatif, à
tel point d'ailleurs que le Conseil
européen a décidé, le 17 décembre
2004, de l'ouverture de négociations
d'adhésion à l'Union européenne avec
la Turquie. Progressivement de nombreux
pays membres de l'UE ont levé leurs
restrictions quant aux livraisons de
matériel de guerre vers la Turquie : ils
ont ainsi autorisés en 2003 des
exportations d'armement pour un montant
avoisinant les 780 millions
d'euros". Concluant : "A la
lumière de ces développements, il ne
subsiste plus de raison de conserver la
procédure mise en place en 1992. C'est
pourquoi, le Conseil fédéral a
habilité le Secrétariat d'Etat à
l'économie (seco) à appliquer à
nouveau la procédure ordinaire à
l'égard de la Turquie.
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