SOMMAIRE

ETATS-UNIS,
FIL-INFO-ETATS-UNIS ©, 2004, ARCHIVES, JUIN 2004



Mardi 1er juin 2004 : 3 mois après la découverte de cas de grippe aviaire dans plusieurs élevages de volailles du Texas, du Delaware et de la Pennsylvanie, entraînant une interdiction des importations de poulets américains de la part des pays étrangers, de nouveaux cas de grippe aviaire ont été découverts dans un élevage de poulets de Pittsburgh dans le nord-est du Texas. Les volailles contaminées ont été abattues.

Mercredi 2 juin 2004 : Suite à l'attaque perpétrée ce week-end en Arabie Saoudite contre des intérêts saoudiens et occidentaux et dans la crainte d'actions terroristes plus graves contre les infrastructures pétrolières, visant à anéantir la capacité de l'Arabie Saoudite à exporter du pétrole, le brut a enregistré mardi à New York son niveau le plus haut jamais atteint avec 42 dollars le baril.

Jeudi 3 juin 2004 : Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni mardi à huis clos pour étudier le projet de résolution révisé sur l´organisation de l´Irak après le transfert de souveraineté le 30 juin 2004 présenté par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Le projet révisé fixe notamment une date-limite au mandat des forces de la coalition en Irak, soit à la fin de l´année 2005 ou début 2006 avec la conclusion du processus politique devant doter le pays d´une nouvelle constitution et d'un gouvernement démocratiquement élu. Le projet révisé précise aussi "que le gouvernement irakien qui devrait être élu en janvier 2005, pourrait, en théorie, mettre fin au mandat des troupes américaines restées dans le pays après le transfert de souveraineté". La France, l'Allemagne et la Chine ont critiqué le texte le jugeant pas assez précis quant au départ des troupes occupantes.

Vendredi 4 juin 2004 : Le président George Bush a annoncé jeudi que le directeur de la CIA, (Central Intelligence Agency) George Tenet, 51 ans, a donné jeudi sa démission pour "raisons personnelles". Nommé en 1997 par Bill Clinton, George Tenet avait été reconduit dans ses fonctions par George W. Bush. La CIA et le FBI ont été plusieurs fois mis en cause dans des rapports rendus publics par la Commission d'enquête fédérale sur les attentats du 11 septembre 2001 soulignant "d'importantes défaillances" au sein de ces organismes d'Etat. La commission a également reproché à la CIA de ne pas avoir "su évaluer pleinement la menace représentée par le mouvement Al-Qaïda avant les attentats". George Tenet, lors de son audition devant la commission, avait estimé qu'il faudrait 5 ans pour remédier aux dysfonctionnements de l'agence, après les attentats. George Tenet restera en poste jusqu'à la mi-juillet. L'intérim sera assuré par le N° 2 de l'Agence, John McLaughlin, jusqu'à la désignation d'un successeur. ** Le Sénat à majorité républicaine, a adopté mercredi à l'unanimité un amendement au projet de budget de la Défense 2005 débloquant 25 milliards de dollars supplémentaires pour financer les opérations militaires en Irak et en Afghanistan.

Samedi 5 juin 2004 : Après la démission jeudi de George Tenet, directeur de la CIA, James Pavitt, son directeur adjoint du service Opérations, 58 ans, a annoncé son départ à la retraite après 31 ans de service au sein de l'Agence gouvernementale où il avait notamment la charge des "opérations clandestines" menées par la CIA qui indique que cette démission n'est aucunement liée au départ de George Tenet.

Lundi 7 juin 2004 : L'ancien président républicain, ancien acteur de série B, Ronald Reagan, 93 ans, 40ème président des Etats-Unis de 1981 à 1989, est mort samedi à Los Angelès. Il était atteint depuis 1994 de la maladie d'Alzheimer. Tous les drapeaux, dont celui de la Maison Blanche, ont été mis en berne. Des funérailles nationales auront lieu mercredi. La communauté internationale a salué "un grand homme d'Etat". Seul le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a regretté que Ronald Reagan soit mort avant d'avoir été traduit en justice pour l'attaque américaine aérienne contre la Libye le 5 avril 1986 en représailles à un attentat perpétré contre une discothèque "La Belle" à Berlin-ouest fréquentée par des soldats américains. Le bilan s'élevait à 3 morts (2 soldats américains et un Turc) et 260 blessés dont une soixantaine d'Américains. En représailles à cet attentat, le président Reagan avait ordonné le bombardement des villes de Tripoli et Benghazi visant des "cibles terroristes". Une quarantaine de civils ont été tués et une centaine d'autres blessés selon des sources libyennes. La justice allemande avait estimé en novembre 2001 que la Lybie était responsable de cet attentat. Il a déclaré que l'ancien président américain "a commis des crimes contre les enfants de Libye" lors de cette attaque contre Benghazi et Tripoli, où sa fille adoptive Haïfa a été tuée. Il a dénoncé sa complice Margaret Thatcher. Plus de détails sur le raid américain contre la Libye. En 1983, Ronald Reagan qualifie l'URSS "d"Empire du Mal" qui "menace la sécurité du monde". Il entreprend des négociations de désarmement et de démantèlement des missiles à moyenne portée (SS 20 russe et Pershing américain) en Europe. En 1987, au pied du Mur de Berlin, il lance cet appel au dirigeant soviètique Mikhael Gorbatchev : "Si vous voulez la paix, si vous voulez la prospérité pour l'Union soviétique et l'Europe de l'Est (...), abattez ce Mur !". La présidence Reagan aura été marquée par un net renforcement de la puissance militaire américaine, symbolisée par l'invasion de la Grenade en 1983 et le lancement d'un programme de défense spatiale, l'Initiative de défense stratégique (IDS) popularisée sous le nom de "guerre des étoiles". L'endettement public a également triplé au cours de ses mandats. ** Des milliers de manifestants opposés à la guerre en Irak ont défilé samedi dans les grandes villes américaines. L'appel à manifester avait été lancé par la coalition pour mettre fin à la guerre et au racisme (ANSWER, Act Now to Stop War and End Racism) sous le slogan "Mettez fin à l'occupation de la Palestine, de l'Afghanistan, d'Irak et Haïti".

Mardi 8 juin 2004 : Le nouveau projet de résolution sur le transfert de souveraineté en Irak qui promet "une étroite coordination" entre les forces internationales et le gouvernement transitoire irakien, mais s'abstient d'accorder à ce dernier un droit de veto sur les opérations militaires majeures, déposé par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne a été remis lundi soir aux 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU. ** Ouverture de mardi à jeudi sur l'île de Sea Island en Géorgie du sommet du G8 (les 7 grands pays industrialisés : Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume Uni, France, Italie, Canada plus la Russie). Après la publication par la télévision satellitaire Al Jazeera d'une liste de pays arabes invités à ce sommet, la conseillère à la sécurité nationale du président Bush, Condoleezza Rice a accusé la télévision arabe Al Jazeera "de présenter une version orientée de l'actualité au Proche-Orient" et de "purement inexacte". Des responsables de l'Afghanistan, de l'Algérie, du Bahreïn, de la Jordanie, de la Turquie, du Yémen ainsi que les représentants du nouveau gouvernement transitoire irakien devraient rencontrer les dirigeants des 7 grands pays industrialisés. L'Arabie Saoudite, l'Egypte et le Maroc ont décliné l'invitation des Etats-Unis. Les pays arabes ont réagi violemment à cette initiative vue comme "une façon pour une Amérique arrogante d'imposer ses propres vues."

Mercredi 9 juin 2004 : Le Conseil de sécurité de l'ONU a approuvé mardi à l'unanimité une résolution qui définit le transfert de souveraineté aux Irakiens le 30 juin 2004 et fixe les termes de la coopération entre le nouveau gouvernement intérimaire et la Force multinationale. La résolution établit également un calendrier du processus devant aboutir à l'organisation d'élections générales d'ici à janvier 2005.

Jeudi 10 juin 2004 : Au sommet du G8 (les 7 grands pays industrialisés : Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume Uni, France, Italie, Canada plus la Russie) qui se tient depuis mardi sur l'île de Sea Island en Géorgie, le président Bush a rencontré le nouveau président irakien Ghazi al-Yaouar et a présenté son projet appelé "Initiative pour un grand Moyen-Orient élargi à l'Afrique du Nord" visant à "lutter contre le terrorisme en favorisant la démocratie des pays arabes. Les chefs d'Etat et de gouvernement ont adopté 2 documents : un "partenariat pour le progrès et un avenir commun" avec la région du Grand Moyen-Orient et l'Afrique du Nord et un plan d'action destiné à soutenir ces réformes. L'Egypte dénonce ce projet qui selon le président Moubarak "refuse que ces réformes soient dictées par des ordonnances américaines. Chaque pays doit agir à son propre rythme en fonction de ses priorités et ses traditions". L'Egypte, et la population musulmane en particulier, estiment que le président Bush oublie un point important dans son projet : le conflit israélo-palestinien, arguant "qu'un réglement juste et équitable de la crise éliminerait bien des points de tension dans la région." Les chefs d'Etat africains, dont le président sud-Africain Thabo Mbeki et le président sénégalais Abdoulaye Wade, seront reçus jeudi par les représentants du G8 pour discuter de la lutte contre la pauvreté. Une initiative pour le développement, privilégiant le secteur privé par rapport à l'aide publique, devrait être adoptée. ** Robert Leroy Bryan, 63 ans, qui avait tué sa tante en 1993 d'une balle dans la tête, a été exécuté mercredi par injection létale en Oklahoma malgré les appels lancés par ses avocats en faveur d'un sursis pour cause de maladie mentale.

Vendredi 11 juin 2004 : Après la mort samedi de l'ex-président Ronald Reagan, dont les obsèques d'Etat ont lieu vendredi, la communauté homosexuelle a tenu à rappeler, après les hommages rendus à l'ancien président, "son insensibilité au sida, lorsque la maladie a commencé à faire ses ravages durant sa présidence." Ronald Reagan, président de 1981 à 1989, avait refusé au début des années 1980 d'allouer des fonds pour combattre le sida, provoquant la colère des communautés homosexuelles les premières touchées par la pandémie. Le président Ronald Reagan mentionna en public le mot sida pour la première fois durant un discours prononcé le 31 mai 1987, près de 7 ans après l'apparition de la maladie. A ce moment, on avait diagnostiqué le sida chez plus de 36 000 hommes, femmes et enfants, aux Etats-Unis, et 20 000 en étaient morts. En 20 ans, le sida a tué environ 500 000 Américains. Vers la fin des 12 premiers mois de l'épidémie du sida, les Centres de Contrôle pour les Maladies (Centers for Disease Control and Prévention CDC) avaient dépensé au total 1 million de dollars en recherche et lutte contre la maladie. Au même terme après l'apparition de la maladie du légionnaire, le CDC avait dépensé 9 millions contre cette maladie. 2 ans après le début de l'épidémie de sida, en présence de 634 cas connus, le "New York Times" n'avait publié que 6 articles, jamais à la une. Ceci contraste avec ses 33 articles, dont 11 à la une, au cours des 30 premiers jours suivant l'apparition de maladie du légionnaire, qui avait causé 24 décès.

Samedi 12 juin 2004 : Les funérailles nationales de l'ex-président Ronald Reagan, 40ème président des Etats-Unis, démocrate, devenu républicain en 1962, se sont déroulées vendredi à la cathédrale nationale de Washington, où 4 000 personnes avaient été invitées, en présence de nombreux chefs d'état et de gouvernement étrangers qui ont fait l'éloge de l'ancien président : "grand libérateur qui a permis de restaurer la force du monde libre et de libérer les esclaves du communisme" selon Margaret Thatcher, "grand homme, un dirigeant historique et un trésor national" pour le président George W Bush. Il a été passé sous silence que Ronald Reagan avait été l'un des principaux soutiens financiers et militaires du président irakien Saddam Hussein et des Moudjahidines du Peuple en Afghanistan. Les anciens présidents américains Gerald Ford, Jimmy Carter, et Bill Clinton étaient présents. La France était représentée par l'ancien chef de l'Etat Valéry Giscard d'Estaing et le ministre des Affaires étrangères Michel Barnier. L'ex-président russe, Mikhael Gorbatchev, l'ex-président polonais Lech Walesa, le Premier ministre britannique Tony Blair et le prince Charles, le chancelier allemand Gerhard Schröder et le président du Conseil italien Silvio Berlusconi étaient également présents. ** Le Pentagone a annoncé jeudi que David Hicks, un Australien, détenu sur la base américaine de Guantanamo Bay à Cuba, accusé de "complicité dans des crimes de guerre, tentative de meurtre et soutien à l'ennemi", a été inculpé. Il sera jugé par un tribunal militaire pour "complot en vue de commettre des crimes ; tentative de meurtre par un belligérant non reconnu et soutien à l'ennemi". C'est le troisième prisonnier de Guantanamo à être inculpé.

Lundi 14 juin 2004 : La Commission des opérations de Bourse (SEC, Security and Exchange Commission) a lancé une enquête formelle contre le groupe pétrolier Halliburton (dirigé par l'actuel vice-président américain Dick Cheney de 1995 à 2000) par l'intermédiaire de son consortium TSKJ (composé de la société française Technip, le groupe japonais JGC Corporation, Snamprogetti Netherlands, filiale du groupe pétrolier italien Eni, et Kellogg Brown and Root (KBR), filiale de Halliburton. Chacun des 4 associés détient 25 % du capital) soupçonné de malversation et de corruption lors de la construction d'un complexe de liquéfaction de gaz naturel au Nigéria, a indiqué vendredi un porte-parole du géant pétrolier texan. Les autorités fédérales américaines cherchent à établir si, en obtenant ce contrat, Halliburton a violé la loi sur la corruption dans les transactions à l'étranger (Foreign Corrupt Practices Act ou FCPA). Le groupe pétrolier Halliburton a déjà été incriminé dans plusieurs affaires notamment en Irak par l'intermédiaire de sa filiale KBR (Kellogg Brown and Root) où elle avait obtenu 2 gros contrats. Le premier de 7 milliards de dollars porte sur la réhabilitation des infrastructures pétrolières, selon des responsables au Pentagone. Le second, de 8,6 milliards de dollars, vise à apporter un soutien logistique aux troupes américaines au Moyen-Orient. Dans un audit du Pentagone, en décembre 2003, KBR était accusée d'avoir gonflé les prix de l'essence exportée vers l'Irak pour quelque 60 millions de dollars. Des irrégularités ont été également constatées sur le deuxième contrat selon l'audit du Pentagone.

Mardi 15 juin 2004 : Richard Clarke, directeur de la section antiterrorisme à la Maison-Blanche, qui a travaillé sous les ordres de Bill Clinton puis de George W. Bush, avant de démissionner en février 2003, en total désaccord avec le président a déclaré lundi : "L'Amérique fait tout le contraire de ce qu'elle devrait faire. A LIRE : Contre tous les ennemis : Au coeur de la guerre américaine contre le terrorisme de Richard Clarke. ** Après les scandales de pédophilie qui ont touché la communauté catholique, les évêques américains se sont réunis lundi au Colorado pour une assemblée extraordinaire visant à la mise en place d'une Charte de protection des enfants et des adolescents.

Mercredi 16 juin 2004 : Le président Bush a reçu mardi à la Maison-Blanche, le président afghan Hamid Karzaï auquel il a réaffirmé son soutien et annoncé 5 nouvelles "initiatives en faveur de l'Afghanistan" comprenant la formation d'éducateurs, l'impression de nouveaux manuels scolaires et un programme de 5 millions de dollars pour aider les femmes à monter leur entreprise. Les Etats-Unis avaient été accusés "d'avoir lâché l'Afghanistan au profit de la guerre en Irak". Le président Karzaï a eu le privilège de s'adresser au Congrès : "L'Afghanistan est sortie d'une période très sombre d'oppression et de terreur". Il a remercié les Etats-Unis pour "leur aide financière et le sacrifice de leurs soldats".

Jeudi 17 juin 2004 : La Commission d'enquête indépendante sur les attentats du 11 septembre 2001 a rendu mercredi son rapport préliminaire qui indique "qu'il n'existe pas de preuves crédibles que l'Irak de Saddam Hussein ait coopéré avec le réseau terroriste Al Qaïda d'Oussama Ben Laden pour perpétrer les attentats du 11 septembre" ajoutant "qu'il y a eu des contacts mais qu'ils n'ont jamais abouti à une collaboration quelconque". Ce rapport contredit les propos du président George Bush et des responsables de son gouvernement impliquant Saddam Hussein dans les attentats pour justifier la guerre en Irak. ** La conseillère présidentielle à la sécurité nationale, Condoleezza Rice, a annoncé dans un communiqué la démission d'Otto Reich, l'envoyé spécial du Conseil de sécurité nationale pour l'Amérique latine sans donner aucune explication sur les raisons de cette démission. Nommé en 2001, ancien ambassadeur au Venezuela, Otto Reich a été accusé par des membres du Congrès de s'être engagé dans des "activités illégales et de propagande" dans le cadre de la politique de Ronald Reagan vis-à-vis du Nicaragua lors de la guerre civile dans ce pays.

Vendredi 18 juin 2004 : Le rapporteur de l'ONU pour le droit à l'alimentation, le sociologue suisse, Jean Ziegler, a, dans une lettre datée du 28 mai 2004, adressée au directeur de Caterpillar, James Owens, accusé la société américaine Caterpillar d'avoir fourni des bulldozers blindés à l'armée israélienne, qui s'en sert pour "détruire des fermes agricoles, des serres, des oliveraies centenaires et des champs agricoles cultivés ainsi que de nombreuses maisons palestiniennes et quelque fois même des vies dont celle de l'activiste de la paix, l'américaine Rachel Corrie", indiquant que ces ventes "pourraient impliquer une complicité ou une acceptation de la part de votre entreprise de violations réelles ou potentielles des droits de l'homme, notamment du droit à la nourriture". La société américaine affirme pour sa part avoir livré du matériel standard qui a "peut-être" été modifié par la suite. Selon elle, les ventes effectuées à Israël sont conformes au droit américain et se font par le truchement du Programme américain de ventes militaires à l'étranger. Le 25 mai dernier, une quarantaine de membres du collectif Urgence Palestine avaient bloqué pacifiquement l'entrée des locaux de Caterpillar à Genève en Suisse pour dénoncer la vente de bulldozers à Israël. ** Le président George W. Bush a attribué au Pakistan le statut "d'allié majeur non-OTAN" des Etats-Unis. Ce statut permet au Pakistan de faire partie d'un groupe de pays (Argentine, Australie, Bahrein, Egypte, Israël, Japon, Jordanie, Koweit, Maroc, Nouvelle-Zélande, Philippines, Corée du Sud et Thaïlande) aux relations privilégiées avec les Etats-Unis qui leur permet de bénéficier d'une aide (étrangère) américaine et d'une coopération en matière de défense, leur donne le droit d'acheter des armes aux Etats-Unis, bénéficier de livraisons prioritaires, de participer à des recherches et des développements de programmes, et d'obtenir des aides financières auprès de banques privées via des emprunts garantis. George Bush a annoncé cette mesure le même jour que la publication du rapport intérimaire de la commission d'enquête indépendante sur les attentats du 11 septembre 2001, mettant en cause Islamabad dans son soutien aux Talibans et Oussama Ben Laden affirmant que "le Pakistan n'a rompu avec les taliban qu'après les attentats de 2001 alors qu'il était au courant que ces derniers cachaient ben Laden". ** Le ministre de la Justice (Attorney General), John Ashcroft a annoncé jeudi qu'un agent civil privé travaillant pour la CIA (Central Intelligence Agency) dans un camp de détention en Afghanistan a été inculpé jeudi pour avoir frappé à mort un prisonnier afghan le 21 juin 2003. Il encourt une peine d'emprisonnement de plusieurs dizaines d'années de prison.

Samedi 19 juin 2004 : 27 diplomates et militaires américains de haut rang à la retraite ont critiqué mercredi la politique étrangère de George Bush : "Nous pensons tous que la politique de l'administration actuelle a échoué dans ce qui constitue ses principales responsabilités, c'est-à-dire la garantie de la sécurité nationale et le rôle de leader mondial. (...)". Ils ont critiqué la guerre en Irak faite sur la base de "renseignements douteux" : "une guerre coûteuse et mal préparée dont l'issue est incertaine" ajoutant : "Jamais, au cours de nos deux siècles et quart d'histoire, les Etats-Unis n'ont été aussi isolés au sein des nations, jamais on ne les a autant craints, jamais on ne s'est autant méfié d'eux". Ils ont également indiqué que "les Etats-Unis souffrent d'une identification aux régimes autocratiques du monde musulman et d'une image de soutien inconditionnel à la politique et aux actions du gouvernement israélien actuel". ** Le secrétariat d'Etat a annoncé vendredi dans un communiqué la signature d'un accord international visant à "améliorer la protection du site de l'épave du Titanic". 4 pays étroitement liés au Titanic (Canada, France, Grande-Bretagne et Etats-Unis) ont négocié l'accord depuis 1997. La Grande-Bretagne l'a signé en novembre 2003. L'accord entrera en vigueur quand au moins 2 pays l'auront ratifié ou accepté. Selon ce texte, le Titanic est considéré comme un "mémorial maritime international". Une expédition scientifique récente a constaté de nouvelles dégradations sur l'épave dues, selon elle, à des sous-marins venus récupérer des objets, filmer le paquebot ou faire du tourisme. Le naufrage du Titanic qui a eu lieu en 1912 au large de Terre Neuve a fait 1 490 disparus sur 2 201 passagers. L'épave a été retrouvée gisant par quelque 4 km de fond en septembre 1985 par une équipe franco-américaine dirigée par Robert Ballard.

Lundi 21 juin 2004 : ONU : Journée mondiale du réfugié, dimanche, placée cette année sous le signe de l'aide à la réinstallation des réfugiés dans leur pays d'origine. Le Haut commissaire, Ruud Lubbers a indiqué que "depuis sa création en décembre 1950, le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) a aidé plus de 50 millions de personnes à reconstruire leur vie après avoir fui les conflits ou les persécutions. En 2003, 1,1 million de réfugiés ont retrouvé leur pays d'origine, dont plus de la moitié (646 000) ont regagné l'Afghanistan. Les retours se sont aussi amplifiés vers d'autres pays comme l'Angola (133 000), le Burundi (82 000), l'Irak (55 000) et le Sierra Leone (33 000)". Dans un rapport publié jeudi, le HCR s'est félicité que le nombre de réfugiés, demandeurs d'asile et de personnes déplacées (à l'intérieur de leur pays) relevant de sa compétence ait diminué de 18% en 2003 pour atteindre 17,1 millions personnes, le niveau le plus faible depuis au moins une décennie. Mais les arrivées de réfugiés ont augmenté de 6 % l'an dernier à 310 000, dont 131 000 à destination du Tchad, pour la plupart des Soudanais fuyant les violences ethniques au Darfour. La Côte d'Ivoire, la Guinée, le Libéria, la Tanzanie, le Yémen, le Burundi et le Sierra Leone ont accueilli plus de 10 000 réfugiés l'an dernier. 6 pays d'Afrique sont à l'orgine de mouvements de population de plus de 10 000 personnes : le Soudan, le Libéria, le Centrafrique, la République Démocratique du Congo, la Côte d'Ivoire et la Somalie. Ruud Lubbers a appelé les pays d'accueil à faire preuve "d'une grande générosité". L'an dernier, quelque 56 000 réfugiés ont ainsi été admis à s'installer définitivement par l'intermédiaire du HCR dans 10 pays, dont 54 % aux Etats-Unis, 17 % au Canada, 15 % en Australie, 5 % en Norvège et 3 % en Suède. Il a souligné que le nombre de réfugiés dans le monde avait reculé de 22 % depuis son entrée en fonctions au début de 2001. ** La distinction Nansen pour les réfugiés (créée en 1954, du nom de Fridtjof Nansen, explorateur polaire norvégien et premier Haut Commissaire pour les Réfugiés) a été décernée au Centre russe des droits de l’homme et des Réfugiés, Mémorial, une organisation non-gouvernementale qui vient en aide à des dizaines de milliers de réfugiés et de personnes déplacées à travers la Fédération de Russie. Le Centre des droits de l’homme-Mémorial est né en 1987 comme un département de la "Société du mémorial", une des premières ONG du pays. Le Centre est devenu une organisation indépendante en 1993, ayant comme mission de superviser et de rendre compte de la situation des droits de l’homme en Russie, ainsi que dans le reste de l’ex-URSS. Mémorial dispose d’un personnel d’environ 150 personnes, et est actif dans 45 régions à travers toute la Fédération de Russie. En 2003 cette organisation a fourni des conseils juridiques à plus de 21 300 personnes. La distinction Nansen comporte un prix de 100 000 dollars pour un projet en faveur des réfugiés proposé par le lauréat. Eleanor Roosevelt, le roi Juan Carlos d’Espagne, la reine Juliana des Pays-Bas, Médecins Sans Frontières, Mwalimu Julius Nyerere, ancien Président de Tanzanie, le Peuple Canadien, Graça Machel et le ténor Luciano Pavarotti figurent parmi les précédents lauréats.

Mardi 22 juin 2004 : 48 scientifiques américains lauréats du prix Nobel ont écrit publié lundi une lettre de soutien au principal rival du président George W. Bush pour l'élection présidentielle du 2 novembre, John Kerry, dans laquelle ils accusent le président George W. Bush "de nuire à l'avenir des Etats-Unis en empêchant des avancées médicales, en refoulant des talents avec sa politique d'immigration et en ignorant l'avis des experts sur le réchauffement climatique".

Jeudi 24 juin 2004 : Le Conseil de Sécurité de l'ONU a étudié mercredi soir, à huis clos, un projet de résolution déposé par les Etats-Unis visant à renouveler l'exemption de poursuites devant la justice internationale des ressortissants américains. Le 17 juin 2004, le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, avait fermement pris position contre l'exemption réclamée par les Etats-Unis déclarant : "Je pense qu'il serait malheureux de réclamer une telle exemption, au regard du mauvais traitement des prisonniers en Irak" ajoutant "qu'en ces circonstances, il serait peu sage de réclamer une telle exemption, et qu'il serait encore moins sage de la part du Conseil de sécurité de l'accorder". Kofi Annan avait notamment fait valoir qu'une telle mesure "discréditerait le Conseil et les Nations Unies qui défendent l'Etat de droit et la primauté du droit". Devant le manque de soutien des 15 membres du Conseil, Washington a décidé de retirer leur projet. Selon plusieurs diplomates, l'Espagne a, en votant contre ce projet, fait basculer des pays hésitants comme la Roumanie, le Chili et le Brésil. L'année dernière, alors gouverné par José Maria Aznar, ce pays, allié du président George W. Bush dans la guerre en Irak, avait voté en faveur du renouvellement de l'exemption au bénéfice des Etats-Unis. En 2003, l'Allemagne, la France et la Syrie avaient choisi l'abstention lors du vote. Le renouvellement de la résolution 1422 établit que la CPI (Cour Pénale Internationale) ne peut, pendant une première période d'un an éventuellement renouvelable par période de 12 mois, engager des poursuites contre des membres des opérations de maintien de la paix non signataires du traité l'ayant créée. Cette résolution avait été adoptée le 12 juillet 2003 après d'âpres négociations qui avaient duré 3 semaines et au cours desquelles les Etats-Unis avaient menacé de mettre leur veto à toute prolongation des opérations de maintien de la paix de l'ONU dans le monde.

Vendredi 25 juin 2004 : Le pilote américain, le major Harry Smith, inculpé de "manquement au devoir", qui avait tué par erreur 4 soldats canadiens et blessé 8 autres en larguant une bombe de 227 kg le 17 avril 2002 sur ces soldats qui effectuaient des exercices de tir de nuit d'armes anti-char, les ayant pris à tort pour des talibans ou des membres d'Al-Qaïda dans un bombardement en Afghanistan, ne comparaîtra pas en cour martiale. Le général Bruce Carlson, en charge du dossier, "a accédé à cette demande (de non comparution en cour martiale) et la procédure de sanctions administratives va débuter immédiatement", a précisé l'Armée de l'Air dans un communiqué. Les sanctions administratives qui pourraient être ordonnées par le général Bruce Carlston se résument à : une retenue de la moitié de sa solde pendant 2 mois, à une limitation de sa liberté de mouvement durant une période pouvant aller jusqu'à 60 jours, une assignation à résidence pendant 1 mois maximum, et lui infliger un blâme.

Samedi 26 juin 2004 : Le Sénat a approuvé à une large majorité (95 voix pour, 3 contre), dans la nuit de jeudi à vendredi, la résolution adoptant les principes du plan de démantèlement israélien de la Bande de Gaza, conformément aux engagements pris par le président George Bush dans la lettre qu’il a remise en avril au premier ministre israélien Ariel Sharon lors de la visite de celui-ci à Washington. Il y est notamment spécifié que ‘’le problème des Palestiniens serait résolu dans le cadre de la création d’un Etat’’ et qu’il ne faut pas "s’attendre à un retrait des Israéliens sur les lignes de 1967." ONU : A l'occasion samedi de la Journée internationale de soutien aux victimes de la torture, le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a tenu à souligner que cette journée "est l'occasion pour le monde de réaffirmer que la torture et les autres traitements cruels, inhumains ou dégradants sont inacceptables et ne peuvent être tolérés" ajoutant "l'interdiction de la torture n'est pas ambiguë : elle est absolue. Elle a force obligatoire pour tous les Etats, sur tous les territoires qui relèvent de leur juridiction ou se trouvent sous leur contrôle effectif. Elle s'applique en toutes circonstances, en temps de guerre comme en temps de paix." Kofi Annan a conclu : "les Etats doivent honorer leurs obligations, surtout celle de s'assurer que les auteurs d'actes de torture ne restent pas impunis".

Lundi 28 juin 2004 : Le Sénat a voté à l'unanimité une aide humanitaire d'urgence de 95 millions de dollars au Darfour, région du Soudan ravagée par une guerre civile qui dure depuis 15 mois et qui a fait environ 10 000 morts, un million de déplacés et plus de 100 000 réfugiés au Tchad voisin. Le secrétaire d'Etat Colin Powell doit se rendre dans la région cette semaine. Cette aide a été votée dans le cadre d'un budget militaire, alors que certains officiels américains commencent à évoquer un "génocide" en cours au Darfour. renouvellement des visas de ** Le porte-parole du Département d'Etat, Richard Boucher, a annoncé que, désormais, tout travail pour les étrangers devra se faire dans les ambassades américaines à l'étranger. Cette nouvelle mesure s'inscrit dans le cadre du renforcement des contrôles aux frontières après les attaques terroristes du 11 septembre 2001. "Les ambassades sont plus aptes à interroger les travailleurs et à relever leurs empreintes" a indiqué Richard Boucher. Elle s'applique aux détenteurs des visas de catégorie E, H, I, O, L et P, mais ne concerne pas les diplomates ou les personnes qui travaillent dans des organisations internationales comme les Nations Unies ajoutant que le Département d'Etat a traité en 2003 plus de 50 000 demandes de renouvellement de visas, mais cessera, à partir du 16 juillet 2004, d'accepter les demandes de renouvellement par courrier.

Mardi 29 juin 2004 : La Cour suprême a reconnu lundi le droit aux tribunaux américains d'examiner la légalité de la détention des prisonniers détenus depuis plus de 2 ans sur la base navale américaine de Guantanamo Bay, à Cuba. Elle reconnaît également que "tout Américain détenu en secret comme combattant ennemi peut contester le principe de sa détention et pouvoir se défendre devant un tribunal".



 

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