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CISJORDANIE, FIL-INFO-CISJORDANIE
©, 2003, ARCHIVES, SEPTEMBRE 2003
- Mercredi
3 septembre 2003 : Environ 200 intellectuels
et hommes politiques palestiniens, principalement
issus du Fatah, ont adressé, dans la presse
nationale, une lettre au Premier ministre Mahmoud
Abbas et au président Yasser Arafat dans
laquelle ils les appellent à "mettre un
terme à leur querelle et à protéger leur
unité nationale face à la poursuite des
agressions israéliennes". ** Un
Palestinien a été abattu par des soldats
israéliens à un barrage routier près de
Jénine. L'homme aurait refusé d'enlever sa
chemise pour vérifier s'il ne portait pas une
ceinture d'explosifs.
Jeudi 4 septembre 2003 : Le Premier
ministre Mahmoud Abbas doit présenter devant le
parlement le rapport sur son action après 100
jours de fonction. Il a menacé de démissionner
s'il n'est pas investi de pouvoirs plus étendus.
Cette menace fait suite au différend qui
l'oppose au président Yasser Arafat sur la
question du contrôle des services de sécurité
que le président palestinien souhaite conserver.
Washington et Israël pressent Mahmoud Abbas
d'enlever à Yasser Arafat tout pouvoir.
Vendredi 5 septembre 2003 : Lors de la
présentation de son rapport devant le Parlement
sur les 100 premiers jours d'action de son
gouvernement, le Premier ministre Mahmoud Abbas
refuse de désavouer le président Yasser Arafat,
le qualifiant de "leader historique" et
rejette la responsabilité sur Israël de
l'arrêt de la feuille de route et de la trêve
des mouvements de résistance palestiniens
armés. Il a appelé les Occidentaux à faire
pression sur Israël pour relancer la feuille de
feuille et dénoncé l'assignation à résidence
imposée au président Arafat et demandé sa
levée.
Lundi 8 septembre 2003 : : Le Premier
ministre Mahmoud Abbas a donné sa démission
samedi au président Yasser Arafat qui l'a
acceptée. Le différend entre les deux hommes
portait sur la question du contrôle des services
de sécurité que le président palestinien
souhaite conserver. Devant le Parlement, Mahmoud
Abbas a expliqué sa décision : l'absence de
résultats avec le gouvernement d'Ariel Sharon et
le manque de soutien dans son propre camp. Il a
également accusé de hauts responsables
palestiniens d'avoir tout fait pour qu'il quitte
son poste. La communauté internationale se dit
"consternée". Israël indique que
"Mahmoud Abbas est le seul interlocuteur
dans le processus de paix". Pour le Hamas,
la "démission (de M. Abbas) était
inévitable car son gouvernement imposé par les
Etats-Unis et Israël". Le président Arafat
a nommé l'actuel président du Parlement Ahmad
Qoreï pour succéder à M. Abbas. Il est l'un
des artisans des accords d'Oslo.
Mardi 9 septembre 2003 : Le
président du Parlement Ahmed Qoreï (nom de
guerre : Abou Alaa) n'a pas encore annoncé s'il
acceptait ou non le poste de Premier ministre
pour succéder à Mahmoud Abbas. Il souhaite
auparavant obtenir des garanties de la part des
Etats-Unis et de l'Union européenne sur le
respect de la feuille de route et insisté sur
"la nécessité d'un changement dans la
politique d'Israël exigeant qu'une
"véritable trêve soit mise en place de
part et d'autre". ** Le
ministre de la Santé, Kamel Al Chourafi, a
publié une étude qui révèle qu'en 3 ans
d'Intifada, 30 nouveaux-nés sont morts. Leurs
mères bloquées à des barrages routiers
israéliens n'ont pu gagner un hôpital et sont
mortes d'une hémorragie. Sur la même période,
53 femmes ont été obligées d'accoucher à
même le sol. Le ministre de la Santé a
dénoncé les violations de la 4ème Convention
de Genève, des résolutions de lONU et de
lOMS, a appelé la Croix-Rouge et les
organismes internationaux à "mettre fin aux
procédures israéliennes inhumaines qui
entraînent la mort de bébés
palestiniens." Dans un rapport précédent
publié le 5 avril 2003 à l'occasion de la
Journée des Droits de lenfant Palestinien,
le Ministère de la Santé avait annoncé dans
une déclaration à la presse, que 565 enfants
(au-dessous de 18 ans) ont été tués pendant
lIntifada, dont 259 ont été tués en
Cisjordanie et 277 dans la Bande de Gaza
soulignant que le nombre de victimes a atteint le
chiffre de 13 610, dont 4 908 dans la Bande de
Gaza et 8 702 en Cisjordanie. Plus de détails : Situation sanitaire de la population
arabe dans les territoires arabes occupés, y
compris la Palestine, et assistance sanitaire à
cette population. Rapport publié par l'OMS
en mars 1999 (format pdf) ; Les enfants
premières victimes de la guerre d'occupation.
Mercredi 10 septembre 2003 : L'armée
israélienne a mené un raid mardi contre des
militants du Hamas. Un chef local de
l'organisation et un de ses lieutenants ont été
tués et 2 Palestiniens blessés au cours des
échanges de tirs. L'armée israélienne a tiré
des missiles sur le bâtiment dans lequel ils
s'étaient retranchés. Un enfant palestinien de
13 ans qui se trouvait à proximité a été tué
par des éclats de missiles.
Jeudi 11 septembre 2003 : Le
président du Parlement Ahmed Qoreï a
accepté le poste de Premier ministre. Il a
annoncé la formation d'un gouvernement de crise
chargé d'assurer la sécurité. Son premier
objectif : l'arrêt des attaques contre les
Israéliens. Il promet de travailler à
l'élaboration d'une nouvelle trêve qui
impliquera non seulement la résistance
palestinienne mais également le gouvernement
israélien. Il a d'ores et déjà refusé de
désarmer par la force les groupes de résistance
armés palestiniens.
Vendredi 12 septembre 2003 : En
réponse à la décision d'Israël d'expulser le
président Arafat, son conseiller, Nabil Abou
Roudeina, a averti Israël qu'il "aurait à
payer le prix fort" s'il expulse le
dirigeant palestinien et a appelé par la même
occasion la communauté internationale et
notamment le Conseil de sécurité de l'ONU à
intervenir pour empêcher une telle action. ** Afin de
résoudre le différend, qui a poussé le Premier
ministre sortant Mahmoud Abbas à la démission,
avec le président Yasser Arafat, l'Autorité
Nationale Palestinienne a décidé de créer un
Conseil National de Sécurité qui
"supervisera les différents services de
sécurité".
Samedi 13 septembre 2003 : Après la
décision d'Israël de procéder à l'expulsion
du président Yasser Arafat, des milliers de
personnes sont descendues dans les territoires
palestiniens pour apporter leur soutien à leur
leader et ont promis de se battre jusqu'à la
mort. La communauté internationale s'élève
contre cette décision "lourde de
conséquences". Le nouveau Premier ministre
Ahmed Qoreï a décidé de suspendre la
composition de son gouvernement après la menace
d'Israël de bannir le président Arafat. ** L'armée
israélienne a lancé un raid dans le camp de
réfugiés de Tulkarem où 3 Palestiniens ont
été blessés. 8 autres ont été arrêtés par
les soldats israéliens. Le couvre-feu a été
imposé. La maison d'un responsable du Hamas tué
mardi lors d'une opération de meurtres ciblés a
été détruite par l'armée israélienne à
Hébron.
Lundi 15 septembre 2003 : Après
l'annonce d'Israël de sa volonté de
"liquider" le président Yasser Arafat,
Prix Nobel de la Paix 1994, le nouveau Premier
ministre Ahmed Qoreï a annoncé poursuivre ses
consultations en vue de la formation de son
gouvernement ajoutant qu'il ne présentera pas
officiellement son gouvernement tant qu'il y aura
menace de bannissement du président Arafat. Le
négociateur en chef Saeb Erakat a estimé que
les nouvelles menaces israéliennes relevaient
"des agissements de mafia et non de
gouvernements". Un enfant de 12 ans a été
tué dimanche près de Ramallah par des tirs
israéliens. De nouvelles manifestations de
protestation contre la volonté d'Israël
d'expluser le président Yasser Arafat ont été
organisées à Ramallah.
Mardi 16 septembre 2003 : 4
Palestiniens ont été arrêtés lundi par
l'armée israélienne dont 3 membres du mouvement
Hamas.
Mercredi 17 septembre 2003 : De nombreux
Palestiniens estiment qu'Israël est sur le point
d'assassiner le président Arafat, en lançant
une opération commando, officiellement pour
l'enlever et l'expulser, et qui "tournerait
mal". ** L'armée israélienne a
lancé mardi un nouveau raid à Hébron contre un
membre du Jihad Islamique qui a été tué au
cours de l'opération. 9 Palestiniens ont été
arrêtés soupçonnés d'être impliqués dans
des attentats contre Israël.
Jeudi 18 septembre 2003 : Après le
veto americain mardi soir à la résolution du
Conseil de Sécurité de l'ONU qui "exige
qu'Israël, puissance occupante, abandonne tout
acte visant à expulser le président élu de
l'Autorité palestinienne et cesse de menacer sa
sécurité", le ministre chargé des
négociations, Saeb Erakat, a déclaré mercredi
que "c'était un jour noir pour l'ONU et les
Arabes" espérant "qu'"Israël
n'interprètera pas cette décision de tuer comme
un permis de tuer le président Arafat".
Selon le conseiller de Yasser Arafat, Nabil Abou
Roudeina, la position américaine ne "peut
qu'encourager l'occupant israélien sur la voie
de l'escalade militaire". Des milliers de
Palestiniens ont manifesté dans les territoires
pour exprimer leur soutien à leur président
scandant des slogans hostiles aux Etats-Unis. ** Un militant
des Brigades des Martyrs Al-Aqsa a été tué
mercredi à Naplouse lors d'échanges de tirs
avec l'armée israélienne. La maison d'un
militant du Hamas a été détruite à Tulkarem.
Vendredi 19 septembre 2003 : Le
président Yasser Arafat a déclaré jeudi, au
cours d'une interview sur une chaîne de
télévision privée israélienne, que le Jihad
Islamique était prêt à accepter une nouvelle
trêve et que des discussions étaient en cours
avec le Hamas. Des centaines de personnes,
militants du Fatah, parti de Yasser Arafat, se
sont rassemblés près des bureaux du président
palestinien "pour le protéger de leurs
corps". ** Une
centaine de membres du Comité central du Fatah,
de son Conseil révolutionnaire ainsi que des
députés ont été convoqués jeudi soir pour
une réunion visant à "unifier le
vote" quant à la création d'un nouveau
gouvernement présenté par le Premier ministre
Ahmed Qoreï et qui comprendra 21 ministres.
L'armée israélienne a lancé une opération de
ratissage dans la ville de Jénine à la
recherche de "kamikazes potentiels". ** La 58ème
session de l'Assemblée générale de l'ONU a
convoqué vendredi après le veto américain une
réunion d'urgence sur le conflit au
Proche-Orient à la demande des pays arabes et
musulmans et les 116 pays non alignés (NAM, Non
Aligned Movement) , pour examiner "les
actions israéliennes illégales dans
Jérusalem-Est occupée et dans le reste du
Territoire palestinien occupé" dans le
cadre de la procédure "L'Unité pour le
maintien de la paix", titre de la résolution
de 1950 de l'Assemblée qui prévoyait que
"dans tout cas où parait exister une menace
contre la paix, une rupture de la paix ou un acte
d'agression et où, du fait que l'unanimité n'a
pas pu se réaliser parmi ses membres permanents,
le Conseil de sécurité manque à s'acquitter de
sa responsabilité principale dans le maintien de
la paix et de la sécurité internationales,
l'Assemblée générale examinera immédiatement
la question afin de faire aux Membres les
recommandations appropriées sur les mesures
collectives à prendre."
Samedi 20 septembre 2003 : L'armée
israélienne a dynamité vendredi la maison
familiale de 2 militants du Hamas tués dans des
attentats-suicide perpétrés contre Israël.
L'armée entend ainsi "lancer un message aux
terroristes kamikazes et à leurs complices les
avertissant qu'il y a un prix à payer pour leurs
actes". 3 militaires israéliens ont été
blessés lors d'échanges de tirs. ** La 58ème
session de l'Assemblée générale de l'ONU,
réunie vendredi en session extraordinaire pour
discuter du conflit au Proche-Orient à la
demande des pays arabes et musulmans et les 116
pays non alignés, pour examiner "les
actions israéliennes illégales dans
Jérusalem-Est occupée et dans le reste du
Territoire palestinien occupé", a voté une
résolution demandant à Israël de cesser de
menacer le président palestinien Yasser Arafat
d'explusion avec 133 voix pour, 15 abstentions et
4 contre (Israël, les Etats-Unis, la Micronésie
et les Iles Marshall qui ne sont plus sous la
tutelle officielle des Etats-Unis depuis 1990
mais qui continuent de bénéficier de leur
protection). Cette résolution a également
dénoncé les "meurtres
extrajudiciaires" notant que ces
"opérations d'assassinats ciblés violent
le droit international et empêchent le processus
de paix". L'Union européenne a amendé le
texte initial y apportant une "condamnation
des attentats-suicide et leur récente
intensification" et a rappelé à
l'Autorité palestinienne qu'elle doit
"prendre toutes les mesures nécessaires
pour mettre fin à la violence et à la
terreur". Rappelons que les résolutions
votées par l'Assemblée générale de l'ONU ne
sont pas contraignantes.
Mardi 23 septembre 2003 : Le
président Yasser Arafat a remis à 3 des 4
médiateurs du Quartet (Union européenne, ONU,
Russie. Les représentants des Etats-Unis
étaient absents boycottant le président
palestinien) venus lui rendre visite à son QG de
Ramallah (en ruines à la suite des bombardements
israéliens) une offre d'accord de cessez-le-feu
global avec Israël impliquant l'envoi d'une
mission d'observateurs internationaux sur le
terrain (ce qu'Israël a toujours refusé).
Israël a d'ores et déjà décliné cette offre
estimant qu'il "s'agit de la manoeuvre d'un
homme menacé d'expulsion forcée". Le
président Arafat a remis aux membres du Quartet
une lettre par laquelle il s'engage totalement à
appliquer la feuille de route et l'état de droit
dans les territoires palestiniens. ** Un chef
local du Hamas a été tué lundi à Hébron par
l'armée israélienne qui a détruit la maison
dans laquelle il s'était réfugié.
Jeudi 25 septembre 2003 : L'Office de
secours et de travaux des Nations Unies pour les
réfugiés de Palestine (UNRWA) a protesté
mercredi auprès de l'armée israélienne qui a
lancé une opération de fouille des malades et
du personnel d'un hôpital de l'ONU de Qalqilya
obligeant le personnel hospitalier d'interrompre
son travail et de se coucher sur le sol. L'UNRWA
a fait valoir auprès des autorités
israéliennes qu'il s'agissait d'une "grave
perturbation de ses activités médicales et
d'une infraction aux conventions internationales
régissant le traitement réservé à l'ONU"
en même temps qu'une infraction à la Convention
de Genève et ses protocoles qui accorde une
protection spéciale aux hôpitaux pendant les
conflits ajoutant que "l'intrusion peut
faire courir un risque de contamination des zones
stériles et que celles-ci ne pourraient être
utilisées jusqu'à ce qu'elles soient
stérilisées à nouveau."
Samedi 27 septembre 2003 : Les
Palestiniens commémoraient vendredi le 3ème
anniversaire de l'Intifada. Les points de
contrôle et les bouclages intempestifs des
territoires palestiniens par l'armée
israélienne ont conduit l'économie
palestinienne à la ruine. Les pêcheurs
palestiniens de Gaza ne peuvent plus aller
pêcher. Le nombre de travailleurs palestiniens
autorisés à aller travailler en Israël a été
considérablement réduit. Près de la moitié
des 3,5 millions habitants de Cisjordanie et de
la Bande de Gaza vivent en-dessous du seuil de
pauvreté avec moins de 2 dollars par jour. Le
taux de chômage dépasse les 60 % . Un
Palestinien qui travaille a environ 6 personnes
à sa charge. La Banque mondiale estime à
environ 5 milliards de dollars le déficit de
l'économie palestinienne. L'arrachage de
plusieurs centaines de milliers d'arbres, la
destruction de terres arables, la poursuite de la
colonisation a réduit à néant l'agriculture
palestinienne où selon le ministre de
l'Agriculture les pertes "dépassent le
milliard de dollars". L'économie
palestinienne ne survit que grâce à l'aide
internationale et notamment l'Union européenne
qui reste le principal bailleur de fonds. Plus de
détails : Le Guide de l'Intifada sur le Web ;
Note de l'Union européenne sur l'aide à
l'Autorité palestinienne.
Lundi 29 septembre 2003 : Le comité
central du Fatah a accepté la composition du
gouvernement (24 ministres, dont 15 sont membres
du Fatah) du Premier ministre Ahmed Qoreï qui
doit maintenant le présenter au comité
exécutif de l'OLP puis devant le Parlement. ** Le Hamas
et les Brigades des Martyrs al-Aqsa ont affirmé
dimanche, alors que les Palestiniens
célébraient le 3ème anniversaire du début de
l'Intifada, qu'ils poursuivront la résistance
contre l'occupant israélien. C'est le 28
septembre 2000 qu'Ariel Sharon, à l'époque chef
du Likoud, escorté par plusieurs centaines de
policiers, avait effectué une visite sur
l'Esplanade des Mosquées, un "geste de
provocation manifeste" selon les
Palestiniens et qui a entraîné de violents
affrontements avec l'armée israélienne et le
début de la seconde Intifada. 2600 Palestiniens
ont été tués, 24 000 blessés depuis le début
de la seconde Intifada en septembre 2000. Entre 6
à 8000 autres sont détenus dans les prisons
israéliennes. Côté israélien, on dénombre
plus de 800 victimes et des milliers de blessés.
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