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Mardi 1er août 2006 : Malgré une trêve de 48 heures obtenue par la Secrétaire d'Etat américain, Condoleezza Rice, en tournée au Proche-Orient, l'armée israélienne a bombardé plusieurs secteurs au Liban Sud tuant un civil et un poste de l'armée libanaise situé sur la principale route longeant la côte, faisant un mort et 3 blessés parmi les soldats. ** Le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé lundi 31 juillet 2006 de proroger le mandat de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) pour un mois seulement, jusqu'au 31 août 2006. Le Conseil de sécurité de l'ONU "prie instamment toutes les parties intéressées de s'acquitter scrupuleusement de leur obligation de respecter la sécurité de la FINUL et des autres fonctionnaires de l'ONU et d'éviter tout mode d'action qui pourrait mettre en danger le personnel de l'ONU". ** La réunion annoncée vendredi 28 juillet 2006 par le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, qui devait rassembler à New York des contributeurs potentiels à une future force internationale au Sud-Liban, a été annulée. ONU : Le Conseil de sécurité de l'ONU, réuni d’urgence dimanche 30 juillet 2006 au soir à New York, a déplorée à l’unanimité le massacre de Qana, sans toutefois appeler à un cessez-le-feu immédiat. ** Tarek Mitri, le ministre de la Culture du Liban, a demandé lundi 31 juillet 2006, lors d'une séance publique du Conseil de sécurité en présence du représentant israélien, Dan Gillerman, un cessez-le-feu immédiat et une enquête sur le bombardement de Qana. Il a proposé un plan politique pour régler la crise entre Israël et le Liban qui prévoit "un cessez-le-feu immédiat" et une "déclaration d'accord sur la libération des prisonniers et détenus libanais et israéliens sous la supervision de la Croix-Rouge, le retrait de l'armée israélienne derrière la Ligne bleue et le retour des personnes déplacées à leurs villages". Le gouvernement libanais a aussi demandé "un engagement du Conseil de sécurité de placer les Fermes de Chebaa et les Collines de Kfarchouba sous la juridiction de l'ONU jusqu'à ce que la délimitation du territoire soit achevée, avec un accès aux propriétaires terriens libanais sur ce territoire". Dan Gillerman, le représentant d'Israël, a pour sa part demandé pourquoi l'armée libanaise n'agissait pour désarmer le Hezbollah et rappelé que le territoire des Fermes de Chebaa, aux termes des résolutions du Conseil de sécurité, n'appartenaient pas au Liban mais à la Syrie et que l'ONU avait certifié le départ d'Israël du territoire libanais en 2000. ** Le président du Conseil de sécurité pour le mois de juillet 2006 et Représentant permanent de la France, Jean-Marc de La Sablière, a indiqué lundi 31 juillet 2006 dans un communiqué que "le Conseil de sécurité de l'ONU s’est déclaré "extrêmement choqué et bouleversé par le bombardement d’un immeuble résidentiel par les Forces de défense israéliennes à Qana, dans le Sud-Liban, qui a entraîné la mort de dizaines de civils, pour la plupart des enfants, et blessé de nombreuses autres personnes". Le Conseil de sécurité se déclare préoccupé par la menace d’une escalade de la violence qui aggraverait encore la situation humanitaire, appelle à la cessation de la violence et souligne l’urgence d’un cessez-le-feu durable, permanent et viable. Le Conseil de sécurité s’est déclaré "à nouveau extrêmement préoccupé par les pertes en vies humaines et les souffrances subies par les populations libanaise et israélienne, la destruction généralisée des infrastructures civiles et le nombre accru de personnes déplacées". Il a demandé instamment à toutes les parties d’autoriser un accès immédiat et sans restriction à l’aide humanitaire".

Mercredi 2 août 2006 : Lors d'une interview sur la chaîne de télévision américaine ABC, le premier ministre Fouad Siniora a rejeté les excuses d'Israël après le bombardement du village de Qana, qui a tué 52 civils. Il a estimé que le bombardement de Qana est "un crime contre l'humanité" et appelé à un "cessez-le-feu immédiat". Il a réfuté les accusations israéliennes affirmant que le Hezbollah utilisait ce village comme base de tirs contre l'Etat hébreu. Le premier ministre libanais n'a pas condamné le mouvement chiite Hezbollah déclarant : "Le Hezbollah a ses propres principes. Nous en partageons certains, pas d'autres mais l'essentiel est que le Hezbollah à comme objectif la libération de territoires libanais" occupés par Israël. Il a ajouté : "Un désarmement de la milice chiite ne sera possible que lorsque Israël se retirera complètement du Liban". ** Malgré la trêve de 48 heures annoncée dimanche soir, l'aviation israélienne a effectué mardi 1er août 2006 de nouveaux bombardements à l’est et au sud du Liban. De violents affrontements ont opposé des combattants du Hezbollah aux forces israéliennes. La chaîne de télévision Al Arabiya a annoncé que 3 soldats israéliens ont été tués lors de ces affrontements à Aïta al-Chaab, au Liban sud. En 21 jours d'offensive israélienne, 830 personnes, pour la plupart des civils, ont trouvé la mort. 3 200 ont été blessés selon un bilan officiel donné par la Commission de secours qui a dénombré près de 900 000 déplacés, dont 220 000 ont quitté le territoire libanais, depuis le début de l'offensive israélienne débutée le 12 juillet 2006. Côté israélien, les tirs de roquettes du Hezbollah ont tué 36 soldats israéliens. ** Le ministre français des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy, en visite à Beyrouth, a rencontré lundi 31 juillet 2006, à l'ambassade d'Iran à Beyrouth, son homologue iranien, Manouchehr Mottaki. Le ministère français des Affaires étrangères a précisé dans un communiqué : " Philippe Douste-Blazy et Manoucher Mottaki ont discuté "pour voir dans quelle mesure l'Iran pouvait contribuer à (une) désescalade du conflit" au Liban. L'Iran peut jouer un rôle de stabilisation, et en ce contexte l'Iran doit assumer toutes ses responsabilités (...) dans la région et devant la communauté internationale."

Jeudi 3 août 2006 : Le ministre français de la Santé, Xavier Bertrand, est arrivé jeudi 3 août 2006 à Beyrouth, la capitale, pour "remettre officiellement une aide humanitaire d'urgence" de 4,5 tonnes de "matériel et de médicaments" et pour "pouvoir, avec mon homologue libanais et en visitant également les fondations et les établissements de santé, voir sur place quels sont les besoins supplémentaires". ** L'armée israélienne a lancé depuis mardi 1er août 2006 une vaste offensive terrestre qui mobilise près de 7 000 hommes, et a mené un raid à Baalbeck, ville située à une centaine de kilomètres de la frontière. 5 civils ont été enlevés et 16 civils ont été tués, dont 7 enfants au cours de ce raid. L'armée israélienne a quant à elle affirmé avoir enlevé 5 combattants du Hezbollah et tué, ou blessé 10 autres. 7 civils ont été tués dans un pilonnage dans la région de Tyr ainsi qu'1 militaire. 2 autres ont été grièvement blessés. ** Le Conseil libanais de Développement et de Reconstruction a estimé à 2,5 milliards de dollars les dommages causés par l'armée israélienne après 22 jours de bombardements israéliens. Le Comité a également indiqué qu'il faudrait "au moins de 3 ans pour réhabiliter les infrastructures et reconstruire les habitations". ONU : Alors que les négociations sur la situation au Liban et la création d'un force internationale d'interposition, doivent reprendre mercredi 3 août 2006 au siège de l'ONU à New York, le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan a réitéré son appel "à une position unie du Conseil de sécurité et à ce qu'il consacre dans une résolution le cadre politique pour sortir de la crise".

Vendredi 4 août 2006 : Réunis en sommet, au siège du patriarcat chrétien maronite de Bkerké, au nord de Beyrouth, les chefs religieux, chrétiens et musulmans, ont appelé au "recouvrement par l’Etat de son entière souveraineté et de ses responsabilités sur l’ensemble du territoire libanais constitue le socle national rassemblant tous les Libanais, qui y trouvent leur salut" et "rendu hommage à la résistance dont le Hezbollah représente l’axe essentiel et qui constitue une des principales composantes de la société". Les chefs religieux ont également jugé que les "agressions" d’Israël, dans son offensive déclenchée le 12 juillet 2006, contre le Liban, "constituent des crimes de guerre contre les Libanais", et appelé la communauté internationale à imposer son "arrêt immédiat". ** La chaîne de télévision satellitaire qatariote al-Jazeera a rapporté jeudi 3 août 2006 les propos du porte-parole du Hezbollah, Hussein Rahal, qui a indiqué "La déclaration d'un cessez-le-feu ne doit pas préoccuper le peuple du Liban tant qu'au moins un seul soldat israélien reste sur le sol libanais, même sur un seul mètre de la terre du Liban". ** L'armée israélienne a poursuivi, jeudi 3 août 2006 sur le sud Liban où 3 civils ont été tués. L'aviation israélienne a largué des tracts appelant la population à fuir. ** Israël a menacé d'étendre ses bombardements à de nouveaux quartiers de la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah. Des tracts largués par des avions ont conseillé à la population de fuir. ** Le chef du mouvement chiite Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé: "Si vous bombardez notre capitale, nous bombarderons la capitale de votre entité agressive", Tel Aviv. Le Hezbollah a également tiré jeudi 3 août 2006 plus de 200 roquettes sur le nord d'Israël et le plateau syrien occupé du Golan faisant 8 morts en Israël. ** Selon des sources officielles libanaises, les bombardements israéliens ont fait 900 morts, dont 835 civils, plus de 3 000 blessés et 1 million de déplacés. ** Dans un rapport de 50 pages, intitulé "Frappes mortelles: attaques israéliennes indiscriminées contre des civils au Liban" (en anglais : Fatal Strikes : Israel’s Indiscriminate Attacks Against Civilians in Lebanon), publié jeudi 3 août 2006, l'organisation de défense des droits de l'homme, Human Rights Watch a indiqué que "les forces israéliennes ont omis systématiquement de faire la distinction entre les combattants et les civils dans leur campagne militaire contre le Hezbollah au Liban". Kenneth Roth, directeur de Human Rights Watch, a indiqué que "le type d’attaques menées montre le mépris inquiétant de l’armée israélienne pour les vies des civils libanais". Ajoutant : "Nos recherches montrent que les affirmations d’Israël selon lesquelles les combattants du Hezbollah se cachent parmi les civils n’expliquent pas, et justifient encore moins la guerre aveugle d’Israël." Human Rights Watch appelle Israël à cesser immédiatement les attaques menées de manière indiscriminée et à faire la distinction à tout moment entre les civils et les combattants. Human Rights Watch appelle aussi les Etats-Unis à suspendre immédiatement les transferts d’armes, de munitions et autres matériels qui auraient probablement été utilisés en violation du droit humanitaire international au Liban, jusqu’à ce que ces violations cessent. Human Rights Watch demande aussi au Secrétaire général des Nations Unies de mettre en place une Commission d’enquête internationale pour examiner les cas reportés de violations, y compris les possibles crimes de guerre, et de formuler des recommandations pour que ceux qui ont violé la loi rendent des comptes. Cette commission devrait examiner tant les attaques israéliennes au Liban que les attaques du Hezbollah en Israël.

Samedi 5 août 2006 : 33 ouvriers agricoles, dont de nombreux Kurdes et Syriens, ont été tués lors d'un raid aérien israélien dans la vallée de la Bekaa, non loin de la frontière syrienne. ** L’aviation israélienne a bombardé vendredi 4 août 2006 des positions du Hezbollah autour de Beyrouth la capitale, notamment des ponts et des routes reliant la capitale au nord du pays. ** 3 soldats israéliens ont été tués lors d'affrontements avec des combattants du Hezbollah. ** L'ONU a estimé que l'acheminement de l'aide humanitaire d'urgence aux populations civiles pourrait être entravé à la suite du bombardement par l'armée israélienne de l'autoroute reliant Beyrouth à la frontière syrienne, qui a coupé la route en 3 ou 4 endroits et détruit des ponts d'une importance critique. Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) s'est dit préoccupé par "le déplacement massif de populations vers le nord du pays alors qu'elles fuient le conflit, qui a provoqué une énorme pression sur les capacités d'hébergement public et sur les familles d'accueil". Le Haut Comité de secours du Gouvernement libanais estime que quelque 800 000 personnes sont maintenant déplacées au Liban dont 130 000 d'entre elles vivent dans des hébergements publics, principalement des écoles. Les équipes du HCR en Syrie ont évalué à 5 000 le nombre de personnes qui franchissent par jour la frontière par les passages au nord avec aujourd'hui un total estimé à 140 000 Libanais dans le pays. Le HCR a également indiqué qu'il était en manque de fonds pour son opération au Liban. Sur les 18,9 millions de dollars demandés pour une première phase de 3 mois, seulement 4,65 millions de dollars de dons ont été confirmés. ** 5 organisations humanitaires (Action contre la Faim, Handicap International, Médecins du Monde, Solidarités et Première urgence) ont annoncé vendredi 4 août 2006 dans un communiqué conjoint que le blocus aérien, terrestre et maritime imposé au Liban entrave considérablement l’acheminement de l’aide et la possibilité pour les populations civiles de se mettre à l’abri". Elles soulignes que "les soins médicaux, l’approvisionnement en eau et en alimentation ne peuvent pas être garantis aux plus vulnérables". Elles dénoncent également "une véritable destruction des infrastructures civiles libanaises" qui aura des conséquences, notamment "en terme de santé publique". Les 5 organisations appellent à "une cessation immédiate des hostilités" et au respect du droit international humanitaire "pour rendre possible l’accès à toutes les victimes et épargner les populations civiles". ONU : Le président du Conseil de sécurité pour le mois d’août, le Représentant permanent du Ghana, Nana Effah-Apenteng, a indiqué vendredi 4 août 2006 dans un communiqué que "les négociations en vue d’une résolution appelant à une cessation des hostilités n’aboutiraient vraisemblablement pas aujourd’hui (NDLR. Vendredi 4 août 2006) et qu’elles se poursuivraient pendant le week-end". Nana Effah-Apenteng s’est dit "frustré et déçu" que les négociations n’avancent pas plus vite, tout en précisant "qu’il restait pragmatique et conscient des difficultés sur le terrain et de la complexité de la situation". ** Lors d’un entretien sur la chaîne de télévision américaine PBS (Public Broadcasting Service), le Vice-Secrétaire général de l'ONU, Mark Malloch Brown, a indiqué que 2 résolutions étaient en discussion actuellement au Conseil de sécurité de l'ONU. Une "première résolution devrait appeler à la cessation des hostilités et contenir les éléments de base d’un règlement politique. Une seconde résolution aborderait la création d’une force et des questions relatives à la sécurité de la frontière ou du retrait à long terme, y compris la délimitation des frontières". Il a ajouté : "Les Etats-Unis estiment qu’il faudrait parvenir à un accord de cessez-le-feu pour arriver à persuader Israël d’arrêter les combats. La France et d’autres pensent que la négociation d’un tel accord est trop compliqué et qu’il faut commencer par arrêter les combats".

Lundi 7 août 2006 : L'offensive israélienne se poursuivait dimanche 6 août 2006 au Liban sud pour le 26e jour consécutif faisant 10 morts. 3 Casques bleus chinois de la FINUL, Force intérimaire des Nations Unies au Liban, ont également été blessés. La banlieue sud chiite de Beyrouth la capitale a été également bombardée. Un immeuble de 10 étages a été détruit. Lundi 7 août 2006 l'aviation israélienne a mené plusieurs raid nocturnes au Liban sud et visé un immeuble d'habitation qui a été partiellement détruit. 5 civils ont été tués et 5 autres blessés. L'armée israélienne a également bombardé les infrastructures libanaises dans le centre du pays, détruisant plusieurs routes reliant de nombreux villages de la vallée de la Békaa à la Syrie. ONU : Le Liban a rejeté le projet de résolution mis au point par la France et les Etats-Unis, qui demande un "arrêt complet des hostilités", mais ne fait mention ni de "cessez-le-feu immédiat", ni de retrait immédiat des troupes israéliennes. Le représentant libanais à l'ONU, Nouhad Mahmoud, a demandé dimanche que le projet soit amendé pour exiger notamment le retrait des forces israéliennes du territoire libanais, immédiatement après la cessation des hostilités.

Mardi 8 août 2006 : L'armée israélienne a intensifié ses opérations militaires au Liban Sud et dans la capitale Beyrouth, bombardant routes et villages et faisant 69 victimes civiles. ** Les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe, se sont réunis en urgence lundi 7 août 2006 à Beyrouth pour soutenir le Liban, et a rejeté une proposition franco-américaine de résolution devant le Conseil de sécurité de l'ONU visant à faire cesser les combats entre Israël et le Hezbollah. Le Premier ministre Fouad Siniora a annoncé être prêt, en accord avec le Hezbollah, à déployer 15 000 soldats dans le sud dès le retrait des forces israéliennes. ** L'armée israélienne a décrété un couvre-feu sur la circulation des véhicules dans le sud du Liban, applicable depuis lundi 7 août 2006. Selon Israël, cette mesure vise à interrompre l'acheminement d'armes et de munitions aux combattants du Hezbollah dans le sud du Liban. Les habitants de la zone sous couvre-feu ont été avertis par le largage de tracts et des messages diffusés à la radio. ** 2 soldats israéliens ont été tués lundi 7 août 2006 dans le sud du Liban près de la frontière israélienne par un missile antichar tiré par le Hezbollah. 61 soldats et 36 civils israéliens ont été tués depuis le début de l'offensive israélienne sur le Liban débutée le 12 juillet 2006.

Mercredi 9 août 2006 : L'armée israélienne a bombardé dans la nuit de mardi à mercredi 9 août 2006 le camp de réfugiés palestiniens d'Aïn Héloué au Liban sud, qui abrite près de 50 000 réfugiés, et près d'un millier de Libanais qui ont fui les bombardements israéliens menés depuis le 12 juillet 2006. 2 Palestiniens ont été tués et 8 autres blessés. ** L'aviation israélienne a mené plus d'une dizaine de raids contre un convoi de camions-citernes transportant du carburant près de la frontière syrienne faisant 5 morts et 4 blessés parmi les civils. ** Un autre raid israélien mené contre la ville de Ghaziyeh, au sud-est de Saïda, la principale ville du Liban sud, au moment où la population participaient aux funérailles de 15 personnes tuées la veille par de précédents bombardements israéliens, a fait 6 morts et 28 blessés. ** 2 soldats israéliens ont été tués et 5 blessés, lors de violents combats, dans le secteur de Bint Jbeil. ONU : Le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a présenté mardi 8 août 2006 devant l'ONU son rapport préliminaire sur le bombardement israélien du village de Qana, au Liban sud, le 29 juillet 2006, et qui a tué près de 28 civils libanais. Kofi Annan a affirmé que ce bombardement "constitue un exemple de violation du droit international". Lire notre édition du 31 juillet 2006. ** Une délégation dépêchée par la Ligue arabe et menée par le vice-Premier ministre du Qatar, Hamad ben Jassem ben Jabr Al-Thani, s'est exprimée devant le Conseil de sécurité de l'ONU affirmant que "toute résolution doit appeler à "un cessez-le-feu immédiat et complet et à un retrait des forces israéliennes derrière la Ligne Bleue". ** 2 experts du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) sont arrivés lundi 7 août 2006 à Damas, en Syrie, afin d'évaluer les conséquences de la marée noire qui a déjà pollué plus de 140 kilomètres des côtes libanaises et s'est étendue aux eaux territoriales syriennes. Le ministre de l’Environnement, Yacoub Sarraf, avait indiqué samedi 29 juillet 2006 que le bombardement par l’aviation israélienne, le 14 juillet 2006, des réservoirs de pétrole de la centrale électrique de Jiyé, située à une vingtaine de kilomètres de la capitale Beyrouth, a entraîné "la plus grande catastrophe écologique en Méditerranée" ajoutant que "jusqu’à présent, 10 000 à 15 000 tonnes de brut se sont déversées dans la mer". Selon Yacoub Sarraf, le nettoyage des côtes libanaises - qui ne peut commencer qu’après l’arrêt des bombardements- devrait coûter entre 45 et 50 millions de dollars et pourrait être terminé d’ici l’été prochain. ** Plusieurs agences humanitaires ont mis en garde la communauté internationale contre une crise humanitaire majeure au Liban en raison de la destruction de routes et de ponts qui ne permet plus l'acheminement de l'aide humanitaire. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a exhorté toutes les parties à permettre un acheminement sécurisé de carburant à destination des structures de santé déclarant : "Si cela n'est pas rendu possible cette semaine, 60 % des hôpitaux libanais et d'autres établissements sanitaires ne pourront plus fonctionner".

Jeudi 10 août 2006 : Dans une allocution télévisée, diffusée mercredi 9 août 2006, par la chaîne de son parti, Al Manar, et plusieurs télévisions libanaises, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, s'est dit favorable au projet de déploiement de 15 000 soldats libanais dans le sud du pays, proposé le 8 août 2006 par le premier ministre Fouad Siniora . Le chef du Hezbollah a également demandé aux habitants arabes de Haïfa, la troisième ville d'Israël, cible de tirs de roquettes, à partir de chez eux. ** Selon la chaîne de télévision satellitaire qatariote al-Jazeera, l'armée israélienne aurait perdu 15 soldats au cours de différents affrontements au Liban sud. ** L'aviation israélienne a poursuivi ses raids pour le 27e jour consécutif visant des ponts et des routes. 9 civils libanais ont été tués. ** Le secrétaire d'Etat adjoint américain pour le Proche-Orient, David Welch, est arrivé mercredi 9 août à Beyrouth dans le cadre d'une visite surprise. Il a eu des entretiens avec le premier ministre Fouad Siniora et le président du Parlement Nabih Berri. David Welch n'a fait aucune déclaration à la presse et n'a pas révélé la teneur de ses entretiens. Fouad Siniora a quant à lui indiqué que les négociations "n'avaient rien donné de neuf", et "qu'aucun progrès n'y avait été enregistré".

Vendredi 11 août 2006 : L'aviation israélienne a bombardé, à son 31e jour d'offensive, la banlieue chiite de Beyrouth la capitale ainsi que le nord du pays tuant 11 civils libanais. 900 000 personnes, le quart de la population libanaise, ont fui les bombardements et vivent dans "des conditions extrêmes". Les organisations humanitaires s'insurgent contre la destruction de routes et de ponts par l'armée israélienne, qui rendent difficiles l'acheminement de l'aide humanitaire. ** Le Comité d'Etat de secours libanais a indiqué qu'après 31 jours d'offensive israélienne sur le Liban, 1 002 civils et 30 soldats et policiers ont été tués, et 3 580 autres personnes ont été blessées. ** L'armée israélienne a largué jeudi 10 août 2006 des tracts sur le sud de Beyrouth à majorité chiite, demandant aux résidents de quitter immédiatement la zone. ONU : Alors que le Conseil de sécurité de l'ONU débat depuis samedi 5 août 2006 des termes d'une résolution déposée par la France et soutenue par les Etats-Unis, le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a réitéré son appel à l'arrêt des combats "afin de sauver les civils des deux côtés du cauchemar qu'ils endurent depuis quatre semaines". Dans son message, le Secrétaire général se dit "convaincu qu'il doit être possible pour le Conseil de sécurité d'adopter une résolution d'ici à la fin de la semaine". Le président du Conseil de sécurité pour le mois d'août, Nana Effah-Appenteng, représentant du Ghana, a indiqué jeudi 10 août 2006 à la presse que "les consultations se poursuivaient entre les deux co-parrains du projet de résolution, la France et les Etats-Unis".

Samedi 12 août 2006 : Le Haut représentant de l'Union européenne pour la politique extérieure et de sécurité commune, Javier Solana, est arrivé vendredi 11 août 2006 à Beyrouth la capitale pour une visite de 3 jours afin de poursuivre les négociations pour trouver "une issue politique" au conflit entre Israël et le Liban. Javier Solana se rendra dimanche 13 août 2006 en Israël et en Palestine où il aura des entretiens avec les responsables palestiniens. ** Des drones israéliens de type MK (NDLR. Avions sans pilote) ont largué des bombes, vendredi 11 août 2006, sur la plaine de la Bekaa, sur un convoi de voitures, qui comprenait des centaines de soldats et de civils libanais fuyant les bombardements, tuant 4 civils, et en blessant 16 autres. Selon un porte-parole de l'ONU, l'armée israélienne avait été prévenue du passage du convoi et avait donné son feu vert. ** Le Hezbollah a affirmé avoir "frappé et coulé" une vedette rapide de l'armée israélienne au large des côtes sud du Liban. L'armée israélienne a aussitôt démenti cette information. ** Le journal libanais Al-Safir a rapporté dans son édition du vendredi 11 août 2006, citant des experts américains, que "des stratèges américains et israéliens sont en train de planifier à présent une frappe conjointe contre la Syrie et/ou l'Iran". ONU : La France et les Etats-Unis ont déposé un nouveau projet de résolution devant le Conseil de sécurité de l'ONU, appelant à la "cessation immédiate des hostilités" menées depuis le 12 juillet 2006 par Israël, au retrait des forces israéliennes le plus tôt possible du Liban sud, et prévoit d'augmenter de 2 000 à 15 000 hommes les effectifs de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) et soumis au vote dans la nuit de vendredi à samedi 12 août 2006. ** Le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a salué "sans réserves" la résolution soumise vendredi 11 août 2006 au Conseil de sécurité sur la crise au Liban. Il a exprimé "sa profonde déception du fait que le Conseil de sécurité ne se soit pas prononcé plus tôt, déclarant : "Tous les membres de ce Conseil doivent être conscients que son incapacité à agir plus tôt a profondément ébranlé la confiance de par le monde en son autorité et son intégrité". Il a conclu : "La guerre n'est pas la poursuite d'objectifs politiques par d'autres moyens, mais une catastrophe".

Lundi 14 août 2006 : ONU/LIBAN : Après 4 semaines d'offensive israélienne au Liban, qui a fait au moins 1 000 morts, 3 000 blessés, 900 000 déplacés, dont 220 000 ont fui le pays, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté vendredi 11 août 2006 à l'unanimité de ses 15 membres la résolution 1701, parrainée par le Danemark, les Etats-Unis, la France, la Grèce, la Slovaquie, et le Royaume-Uni, appelant Israël à cesser immédiatement toutes ses opérations militaires offensives au Liban et le Hezbollah à cesser immédiatement toutes ses attaques. Elle demande également la libération inconditionnelle des 2 soldats israéliens enlevés le 12 juillet 2006. La résolution ne demande pas la libération de prisonniers libanais détenus par l'Etat hébreu, ni le retrait immédiat de l'armée israélienne du territoire libanais. Concernant le contentieux sur la zone des Fermes de Chebaa, occupée par Israël depuis 1967, la résolution demande au secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, de formuler des propositions dans les 30 prochains jours, alors que le Liban souhaitait son placement sous mandat de l'ONU. La résolution prévoit d'augmenter les effectifs de la FINUL, Force intérimaire des Nations Unies au Liban, à un maximum de 15 000 hommes contre quelque 2 000 hommes actuellement et d'élargir son mandat. Le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan a annoncé officiellement que le cessez le feu débutera lundi 14 août 2006 à 8 heures du matin, heure de Beyrouth, 5 heures GMT. ** Dans une allocution télévisée sur la chaîne du Hezbollah, Al-Manar, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déclaré samedi 12 août 2006 que son mouvement respecterait un cessez-le-feu négocié sous l'égide de l'ONU, mais qu'il continuerait à se battre jusqu'au retrait d'Israël. ** Le Hezbollah a annoncé samedi 12 août 2006 avoir abattu un hélicoptère israélien, avec 4 membres à bord, dans la vallée Maryamein au Liban Sud. LIBAN : Le gouvernement libanais a approuvé samedi à l'unanimité la résolution 1701 de l'ONU appelant à la fin des hostilités avec Israël, mais a exprimé des réserves qui portent sur l'absence de condamnation, dans la résolution, de "l'envergure des agressions israéliennes", sur le manque de clarté du texte sur le devenir des Fermes de Chebaa et sur le sort des prisonniers libanais détenus en Israël. ** Malgré l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU vendredi 11 août 2006 à l'unanimité de ses 15 membres de la résolution 1701 appelant Israël à cesser immédiatement toutes ses opérations militaires offensives au Liban, l'armée israélienne a intensifié ses raids sur le pays, faisant au moins 17 morts, pour la plupart des civils, et 44 blessés. 11 soldats israéliens ont été tués samedi 12 août 2006 et 11 grièvement blessés au Liban Sud, portant à 32 le nombre de soldats tués en 32 jours d'offensive israélienne. ** Le ministère de la Santé et de l'Enseignement, a annoncé jeudi 9 août 2006 le lancement, en coopération avec l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l'UNICEF Fonds des Nations Unies pour l'Enfance, d'une campagne de vaccination contre la rougeole et la poliomyélite. A ce jour, selon des chiffres donnés par l'UNICEF, environ 8 000 enfants dans 80 centres sur les 144 centres de déplacés ont été vaccinés contre la rougeole et 3 000 contre la poliomyélite.

Mardi 15 août 2006 : Après le vote, vendredi 11 août 2006, par le Conseil de sécurité de l'ONU de la résolution 1701 qui appelle à un arrêt des combats entre les belligérants, un cessez-le-feu est entré en vigueur lundi 14 août 2006 à 8 heures du matin, heure de Beyrouth, 5 heures GMT. Des tirs israéliens ont cependant secoué la capitale Beyrouth faisant 7 morts parmi les civils. Israël a indiqué "qu'il conservait son droit à l'autodéfense" et qu'il poursuivra les dirigeants de la milice chiite "en tout lieu et en tout temps". Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a pour sa part refusé de désarmer ses forces "de façon hâtive" et "sous la pression". Plusieurs dizaines de milliers de réfugiés ont commencé à regagner leurs habitations dans le sud du Liban, malgré l'interdiction maintenue par Israël de circuler dans le secteur.

Mercredi 16 août 2006 : Le coordinateur des affaires humanitaires de l'ONU, Jan Egeland, a estimé que la situation humanitaire au Liban "est proche de la catastrophe" et affirmé qu'Israël "aurait mieux fait de réfléchir" avant de bombarder des civils. ** L'armée israélienne a largué des tracts sur la ville de Tyr pour demander aux déplacés civils libanais de retarder leur retour vers le Sud.

Jeudi 17 août 2006 : Le ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, est arrivé mercredi 16 août 2006 à Beyrouth la capitale pour y avoir des entretiens avec des responsables libanais portant notamment les conditions de déploiement de la FINUL, Force intérimaire des Nations Unies au Liban, renforcée, la question de la réouverture des ports et des aéroports, les conditions de distribution de l'aide humanitaire, notamment aux populations déplacées. ** Le Premier ministre Fouad Siniora a ordonné mercredi 16 août 2006 aux forces armées libanaises de se déployer dès jeudi 17 dans le sud du pays, jusqu'à la frontière avec Israël, pour la première fois depuis la fin des années 1960, conformément à la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU. ** Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) s'est inquiété du "manque important de fonds destinés à ses opérations logistiques" au Liban soulignant que "sur les 39,5 millions de dollars nécessaires à trois mois d'opération, le PAM n'en a reçu que 19,2 millions" et a lancé un appel aux donateurs. Selon le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR), 200 000 Libanais sont retournés chez eux ces 3 derniers jours, ce qui ramène à 700 000 le nombre actuel de personnes déplacées dans le pays. ** Au second jour de cessez-le-feu tenu par les parties en conflit, l'armée israélienne a annoncé avoir tué "en situation de légitime défense" au moins 3 combattants du Hezbollah qui "s'approchaient trop près d'une de ses positions". UNION EUROPEENNE : Javier Solana, Haut représentant de l'Union européenne pour la politique étrangère et la sécurité, a annoncé que "les pays membres de l'Union Européenne sont prêts à envoyer dans de brefs délais au Liban jusqu'à 4 000 militaires qui feront partie de la force de paix de l'ONU". Il a ajouté que "la Malaisie, l'Indonésie et le Canada avaient également l'intention de participer à la formation d'une force de paix internationale de l'ONU au Liban".

Vendredi 18 août 2006 : Le premier ministre libanais, Fouad Siniora, a indiqué jeudi 17 août 2006 après un entretien téléphonique avec son homologue italien Romano Prodi, ancien président de la Commission européenne, que le Hezbollah avait accepté la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU et va coopérer avec la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL). ** Le ministre français des Affaires étrangères, FINUL, en visite au Liban, a demandé mercredi 16 août 2006 à Israël de lever son bouclage aérien et maritime contre le Liban. Il a considéré "le désarmement de la milice du Hezbollah comme une affaire interne du Liban". ** Conformément à la résolution 1701 du Conseil de sécurité adoptée le 12 août 2006, l'armée israélienne a commencé son retrait du territoire libanais, et l'armée libanaise s'est déployée dans les territoires évacués. ONU : 49 pays ont débuté jeudi 17 août 2006 au siège de l'ONU à New York une réunion destinée à préciser les termes d'engagement de la future force de l'ONU au Liban.

Samedi 19 août 2006 : La police libanaise a annoncé vendredi 18 août 2006 que l'aviation israélienne a tiré à 4 reprises sur des objectifs non identifiés dans une région inhabitée au nord-est de Baalbeck, dans la vallée libanaise de la Békaa. L'armée israélienne a démenti ces informations. ** Dans un communiqué du mouvement chiite cité par l'agence koweïtienne KUNA (Koweit News Agency), le Hezbollah a indiqué avoir commencé "à verser des indemnités aux Libanais dont les logements ont été détruits pendant l'agression israélienne au sud Liban". Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah avait promis d'aider la population libanaise à reconstruire les maisons détruites au cours des trente jours de raids de l'aviation israélienne. Selon ses estimations, plus de 15 000 logements ont été détruits. ** Al Fadl Chalak, chef du Conseil pour le développement et la reconstruction (CDR), a indiqué vendredi 18 août 2006 que les bombardements israéliens sur le Liban ont causé en un mois des dégâts matériels qui se chiffrent à 3,6 milliards de dollars. Un quart de la population, soit 900 000 personnes, a été déplacé. 1 181 personnes ont été tuées. 100 ponts ont été endommagés ou détruits par les raids aériens israéliens ainsi que les principales infrastructures. Al Fadl Chalak a conclu : "Le résultat, c'est qu'on peut comparer ces pertes à celles qu'a subies le Liban pendant 17 ans, sauf que cette fois nous en avons été témoins en un mois." ONU : Le secrétaire général adjoint de l'ONU, Mark Malloch Brown, a lancé vendredi 18 août 2006 un appel urgent aux pays européens pour qu'ils fournissent rapidement des troupes à la future FINUL, Force intérimaire des Nations Unies au Liban, élargie.

Lundi 21 août 2006 : En visite dans la banlieue sud de Beyrouth à majorité chiite, presque entièrement détruite après 34 jours de bombardements israéliens, en compagnie du président du Parlement Nabih Berri, le Premier ministre Fouad Siniora a accusé Israël de "crime contre l'humanité" : déclarant : "C'est un acte criminel qui reflète la rancune d'Israël et sa volonté de détruire le Liban et son unité". Il a ajouté : "J'espère que les médias internationaux transmettront cette image à travers le monde afin de montrer cet acte criminel, ce crime contre l'humanité qu'Israël a commis ici et dans les autres régions du Liban". ** Le ministre de la Défense Elias Murr a indiqué dimanche 20 août 2006 au cours d'une conférence de presse que "toute violation de l'accord sur l'arrêt des hostilités entre le Hezbollah et Israël sera considéré comme un acte de collaboration direct avec l'ennemi" et a ajouté que "toute personne qui violera le cessez-le-feu en tirant des roquettes sur Israël sera immédiatement arrêtée et déférée devant le tribunal militaire". ** L'armée israélienne a mené samedi 19 août 2006 une incursion à Bodaï, où se trouve le bureau d'un chef du Hezbollah, Cheikh Mohamed Yazbek, à une vingtaine de kilomètres de la frontière syrienne. Un échange de tirs a eu lien avec les combattants du Hezbollah qui a fait, selon l'armée israélienne, 1 mort et 2 blessés dans ses rangs et a justifié son action comme visant à empêcher la livraison d'armes au Hezbollah. Le secrétaire général de l'ONU Kofi Annans'est dit "profondément préoccupé" par la violation par le camp israélien de la cessation des hostilités telle qu'elle avait été définie par la résolution 1701 du Conseil de sécurité" adoptée le 12 août 2006. ** 50 militaires français sont arrivés samedi 19 août 2006 au sud Liban afin de préparer l'arrivée de 200 soldats français qui ont quitté dimanche la France et devraient arriver jeudi 24 août 2006 au Liban.

Mercredi 23 août 2006 : 2 membres du FINUL ont été tués lundi 21 août 2006 par des soldats israéliens dans le sud du Liban. Selon un porte-parole israélien, une unité de l'armée a ouvert le feu sur des miliciens armés du Hezbollah qui avaient une attitude "menaçante". ** Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a indiqué mardi 22 août 2006 dans un communiqué publié à son siège à Genève, en Suisse, que la majorité des personnes déplacées par les bombardements israéliens sont rentrées chez elles. Le communiqué ajoute que "certains réfugiés se trouvent encore en Syrie en dépit de l'enregistrement du retour de Syrie de plus de 146 000 Libanais, auxquels s'ajoutent plusieurs milliers de personnes ayant emprunté des routes non officielles pour partir". Les autorités libanaises estiment cependant que quelques milliers de Libanais restent dispersés dans différentes parties du pays et ne sont pas encore rentrés dans leurs régions d'origine. ** Le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a remis lundi 21 août 2006 au Conseil de sécurité de l'ONU son premier rapport sur l'application de la résolution 1701 (2006), dans lequel il a indiqué "qu'au fur et à mesure que des zones plus vastes le long de la Ligne bleue deviendront accessibles, l'aide humanitaire devra s'accélérer pour répondre aux besoins fondamentaux de la population civile en matière de logement, de nourriture et d'assistance médicale". Kofi Annan a dressé le bilan des victimes des bombardements israéliens sur le Liban estimant le nombre de morts à 1 200 et de blessés à 4 000. Le nombre de déplacés atteindrait 1 million. Le rapport a également indiqué que "le Gouvernement israélien fait savoir que les tirs de roquettes ont provoqué des dégâts considérables dans les propriétés privées, des hôpitaux et des écoles, ainsi que des incendies sur plus de 24 000 hectares de forêts et de terres. 300 000 à 500 000 civils israéliens ont quitté leurs foyers ou se sont réfugiés dans des abris."

Jeudi 24 août 2006 : Tekimiti Gilbert, chef des opérations du Centre de coordination de l'action contre les mines de l'ONU au Liban, a indiqué mardi 22 août 2006 qu'Israël "a largué des bombes à fragmentation sur au moins 170 villages et autres sites du Sud-Liban lors de la guerre qui l'a opposé pendant 34 jours au Hezbollah. Ces bombes ont provoqué la mort de 8 personnes et fait au moins 25 blessés, dont plusieurs enfants, depuis l'entrée en vigueur de la trêve le 14 août 2006. Tekimiti Gilbert accuse Israël d'avoir délibérément largué ces bombes sur des zones habitées, en violation du droit international, qui stipule que de telles munitions ne doivent pas être utilisés dans les secteurs où se trouvent des civils. Israël dément utiliser ces armes illégalement et accuse le Hezbollah d'avoir tiré des roquettes sur Israël depuis des secteurs peuplés par des civils. ** L'organisation de défense des droits de l'homme, Amnesty International, a rendu public mercredi 23 août 2006 les résultats d'investigations montrant qu'Israël a mis en oeuvre lors du conflit récent une politique délibérée de destruction d'infrastructures civiles libanaises, qui s'est traduite dans certains cas par des crimes de guerre. Les dernières informations publiées dans ce rapport intitulé "Destruction délibérée ou dommages collatéraux - Les attaques israélienne contre les infrastructures civiles" (en anglais : "Deliberate destruction or 'collateral damage' - Israeli attacks against civilian infrastructure") montrent que la destruction par Israël de milliers d'habitations, ainsi que les frappes qui visaient de nombreux ponts et routes et des installations de stockage de l'eau et du carburant, faisaient partie intégrante d'une stratégie militaire au Liban et ne constituaient pas des "dommages collatéraux" résultant de la prise pour cibles légitime d'objectifs militaires. Amnesty International lance un appel en faveur de l'ouverture de toute urgence par les Nations unies d'une enquête exhaustive, indépendante et impartiale sur les violations du droit international humanitaire commises par les deux parties au conflit. L'enquête devra porter en particulier sur les conséquences de ce conflit sur la population civile ; elle devra avoir pour objectif de déterminer la responsabilité des individus dans les crimes de droit international qui ont été commis et d'accorder des réparations aux victimes. ** La Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) a annoncé mercredi 23 août 2006 dans un communiqué publié à Nagoura que "le déploiement de l'armée libanaise dans les zones évacuées par l'armée israélienne s'est poursuivi, en étroite coordination avec les Casques Bleus" soulignant que l'aviation israélienne avait violé par 2 fois ces dernières 24 heures l'espace aérien libanais. ** L'armée israélienne a indiqué mercredi 23 août 2006 qu'un "soldat a été tué et 3 autres ont été blessés par l'explosion d'une mine alors qu'ils rentraient d'une opération au Liban sud. Ils sont entrés par erreur dans un champ de mines posées par l'armée israélienne au Liban sud près de la frontière israélienne", sans préciser la raison de leur présence. ** 3 soldats libanais ont été tués dans le sud du Liban alors qu'ils essayaient d'enlever des obus israéliens non explosés.

Vendredi 25 août 2006 : Le président Emile Lahoud a appelé jeudi 24 août 2006 le Secrétaire général de l'ONU Kofi Annan à faire lever par Israël le blocus aérien et maritime sur le pays du Cèdre, réaffirmant une nouvelle fois qu'il s'agissait d'une violation de la résolution qui a mis fin à 34 jours de guerre entre l'Etat hébreu et le Hezbollah.

Lundi 28 août 2006 : Le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a indiqué au premier ministre israélien Ehud Olmert lors d'un entretien téléphonique que la Force de maintien de la paix (FINUL) renforcée au Liban aura lieu "d'ici environ une semaine". Kofi Annan effectue une visite dans la région qui le conduira lundi 28 août 2006 à Beyrouth la capitale où il doit évoquer le déploiement de la FINUL. Il sera mercredi à Jérusalem en Israël. ** Un communiqué présidentiel a été publié dimanche 27 août 2006 indiquant que le président Emile Lahoud a refusé la proposition de l'ONU visant au déploiement de troupes le long de la frontière entre le Liban et la Syrie affirmant que l'armée libanaise, bien équipée en appareils de surveillance, était capable de gérer la situation à la frontière, ajoutant : "La Syrie fera la même chose de l'autre côté de la frontière".

Mardi 29 août 2006 : Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, qui a débuté lundi 28 août 2006 par Beyrouth une visite de 48 heures au Proche-Orient, a réclamé, à Beyrouth, la capitale, où il séjournera jusqu'à mardi, la levée du blocus imposé par Israël au Liban et la libération par le Hezbollah des 2 soldats israéliens qu'il détient. Kofi Annan se rendra mercredi en Jordanie, jeudi en Syrie, puis en Israël, au Qatar, en Turquie, en Arabie saoudite ainsi qu'en Iran.

Mercredi 30 août 2006 :Le Premier ministre Fouad Siniora, cité par les quotidiens français "Le Monde" et espagnol "El Pais", dans une interview accordée à 4 journalistes accompagnant le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, à Beyrouth, a annoncé que l'armée libanaise avait saisi "certaines armes" au sud Liban. Il a précisé : "La décision du gouvernement est de verrouiller la frontière (avec la Syrie) et d'interdire l'entrée sans autorisation de toute personne ou marchandise. Il y a bien eu des saisies. Je ne souhaite pas entrer dans les détails, mais il s'agit d'armes importantes" et ajouté : "Il ne doit avoir aucune présence de milice armée, ni d'armes, ni d'uniformes qui ne soient pas ceux de l'armée libanaise. Le Hezbollah appartient à la communauté libanaise et il faudra collaborer avec eux".

Jeudi 31 août 2006 : Le premier ministre, Fouad Siniora, a déclaré mercredi 30 août 2006 que "le Liban ne s'engagera pas dans des contacts directs avec Israël et sera le dernier pays arabe à signer avec lui un traité de paix". Il a précisé : "Les contacts avec Israël ne seront possibles qu'après l'établissement dans la région d'une "paix équitable sur la base de l'Initiative arabe", plan de règlement arabe, formulé en 2002 au Sommet arabe de Beyrouth". Il a conclu : "Nous n'essaierons même pas de parvenir à une entente quelconque tant que nous ne verrons pas de paix nette et équitable basée sur l'Initiative de paix arabe". ** Le directeur de la division des armements à Human Rights Watch (HRW), Steve Goose, a présenté mardi 30 août 2006 les résultats d'une enquête de 6 jours effectuée au Liban qui révèle qu'"Israël a fait une large utilisation des bombes à fragmentation dans le sud du Liban, notamment les derniers jours avant la cessation des hostilités", précisant : "La contamination du Liban-sud par les bombes à sous-munitions lancées par Israël est pire que celle constatée au Kosovo en 1999 et en Irak en 2003". Le responsable de la coordination des programmes anti-mines de l'ONU au Liban Chris Clark a confirmé que les équipes des Nations Unies ont découvert jusqu'ici 390 sites contaminés. Elles ont détruit 2 171 sous-munitions non-explosées en 2 semaines, mais il pourrait y en avoir des dizaines de milliers. Depuis le cessez-le-feu, ces engins ont fait 59 victimes, dont 13 sont mortes". Selon les premières estimations de HRW et de l'ONU, le taux de ratés des bombes à fragmentation lancées par l'artillerie, la marine ou l'aviation israéliennes pourrait aller jusqu'à 50 %. Ce taux très élevé par rapport aux tests (la marge est de 5 à 15 %) s'expliquerait par les conditions difficiles des bombardements israéliens, comme les conditions de vol non optimales. HRW conclut : "Les projectiles à sous-munitions utilisés au Liban ont été fabriqués par Israël et par les Etats-Unis". Plus de détails : HRW : Liban : Les bombes à sous-munitions israéliennes menacent les civils ; Les photos des bombes à sous-munitions ; Handicap International : Les bombes à sous-munitions (BASM) ; Lire l'édition de www.fil-info-france.com du samedi 8 octobre 2005 (France) consacré aux BASM SUEDE/LIBAN : La commissaire européenne aux Relations extérieures Benita Ferrero-Waldner devrait confirmer jeudi 31 août 2006, à Stockholm, la capitale, lors de la première conférence des pays donateurs sur l'aide d'urgence pour la reconstruction du Liban, parrainée par la Suède, les Nations unies et le Liban, qui vise à récolter 500 millions de dollars, l'octroi par la Commission européenne de 42 millions d'euros comme première contribution aux efforts de redressement et de reconstruction du Liban. Cette aide comprend "une assistance technique au gouvernement en vue du processus de reconstruction, axée sur les infrastructures et l'environnement, un soutien en faveur de l'état de droit et de l'amélioration de la sécurité intérieure, et un appui au secteur privé libanais destiné à soutenir la relance de l'économie". Selon les estimations faites par la commission travaux publics et transports de la Chambre des députés libanaise, 15 000 maisons d'habitation abritant 300 000 Libanais sont totalement détruites. 39 écoles, hôpitaux et bibliothèques, 76 ponts ont été détruits, 94 routes ont été endommagées. Au mois d'octobre 2006, le taux de chômage atteignait 20 %, soit 1 personne sur 5. Le préjudice fiscal causé au budget se monte à environ 200 millions de dollars. Les dommages causés à l'agriculture, compte tenu du manque à gagner, seraient compris entre 350 à 500 millions de dollars. En ce qui concerne l'écologie et les sites énergétiques, les pertes se rapportant au désastre écologique et aux sites énergétiques se montent à respectivement 80 et 245 millions de dollars. La perte touristique s'élève à 3 milliards de dollars de pertes et une baisse de 3 milliards de dollars d'investissements. La perte totale atteint la somme de 9,5 milliards de dollars, soit près de 40 % du produit national brut du Liban.



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