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- Liberté
de la presse
dans le monde
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- 14
janvier 2003
-
- La
liberté de la presse
victime des tensions
internationales en 2002
- La
violence politique s'abat
sur les journalistes,
la lutte
contre les
"terroristes"
menace la liberté de la
presse
En 2002 :
. 25 journalistes tués
. au moins 692
interpellés
. au moins 1420 agressés
ou menacés
. au moins 389 médias
censurés
Au 1er janvier 2003, 118
journalistes emprisonnés
dans le monde
A titre de
comparaison, en 2001 :
- 31
journalistes tués
- 489
interpellés
- 716
agressés ou menacés
- 378 médias
censurés
Tendances
Si le nombre de
journalistes tués a
diminué et celui des
médias censurés est
inchangé par rapport à
2001, les autres
indicateurs (journalistes
interpellés, agressés,
menacés) sont en forte
hausse. Le nombre de
journalistes interpellés
(692 en 2002) a augmenté
de près de 40 %, et
celui des journalistes
agressés ou menacés
(1420) de 100 %. De plus
en plus de journalistes
sont emprisonnés dans le
monde. Ils sont
actuellement 118
derrière des barreaux.
Si on y ajoute les
collaborateurs des
médias (3) et les
cyberdissidents (au moins
42), on arrive au chiffre
de 163 personnes
détenues pour avoir
essayé d'informer
librement.
Comme en 2001, chaque
jour, un média est
censuré dans le monde et
près du tiers de la
population mondiale vit
dans un pays où il
n'existe aucune liberté
de la presse. Dans de
nombreux Etats (le
Bangladesh, l'Erythrée,
Haïti, le Népal, le
Zimbabwe, etc.), la
situation a continué à
se dégrader. Comme
l'avait déjà dénoncé
Reporters sans
frontières en 2001,
l'impunité dont
jouissent les assassins
ou les agresseurs de
journalistes a engendré
de nouvelles violences.
En 2002, des accords de
paix ou des réformes
politiques ont permis, en
Angola, en Afghanistan ou
au Sri Lanka,
d'améliorer notablement
la liberté de la presse.
Mais Reporters sans
frontières a noté tout
au long de l'année une
dégradation de la
liberté d'expression
dans des démocraties
telles que l'Italie ou
les Etats-Unis, où des
journalistes ont été
emprisonnés.
25 journalistes tués
en 2002
Après enquête sur
chacun des cas, Reporters
sans frontières peut
affirmer que cette année
au moins 25 journalistes
ont été tués dans le
monde pour leurs opinions
ou dans l'exercice de
leur fonction. Ils ont
été assassinés ou
tués sans qu'il s'agisse
d'un accident. La
majorité d'entre eux
l'ont été par des
groupes armés. Ainsi,
Daniel Pearl, reporter du
Wall Street Journal a
été kidnappé et
assassiné par des
islamistes radicaux au
Pakistan. En Colombie,
trois reporters ont été
tués, victimes du
conflit armé ou de leurs
révélations sur la
corruption de la classe
politique. Dans au moins
dix cas, l'Etat,
notamment l'armée, est
impliqué directement. Au
Népal, un éditeur
promaoïste est mort sous
la torture dans un
commissariat de
Katmandou, et dans les
Territoires palestiniens,
l'usage excessif de la
force par l'armée
israélienne a provoqué
la mort de trois
journalistes.
L'Asie a de nouveau été
le continent le plus
meurtrier pour les
journalistes en 2002 (11
cas). Au Bangladesh,
deux journalistes sont
morts sous les balles de
groupes armés dans le
sud du pays. Aux
Philippines, deux
reporters, Benjaline
Hernandez et Edgar
Damalerio, ont été
assassinés par des
policiers corrompus ou
des militaires sur l'île
septentrionale de
Mindanao. Derrière
l'Asie, arrive
l'Amérique latine : neuf
professionnels de
l'information y ont perdu
la vie, notamment au
Brésil où un
journaliste
d'investigation, Tim
Lopes, a été assassiné
par des trafiquants de
drogue. Avec quatre
journalistes tués, la
Russie est le pays au
monde le plus dangereux
pour exercer son métier.
Derrière ces meurtres,
des mafias ou des
notables locaux.
En 2002, comme en 2001,
aucun journaliste n'a
été tué en Afrique du
Nord. En Afrique
subsaharienne, on recense
le cas d'un étudiant en
journalisme tué en
Ouganda par des tirs
de la police lors d'une
manifestation qui a
dégénéré.
Plus de trente cas
d'assassinats de
journalistes en 2002 sont
toujours en
investigation, mais, au
1er janvier 2003, rien ne
permet d'affirmer qu'il
existe un lien avec leurs
activités
professionnelles. Enfin,
au moins quatre
collaborateurs des
médias, notamment
Elizabeth Obando,
distributrice du journal
colombien El Nuevo
Día, ont été tués
en 2002.
L'impunité reste la
règle
La quasi-totalité
des meurtres et des
assassinats de
journalistes commis ces
dernières années n'ont
pas été résolus. Leurs
commanditaires sont
toujours en liberté et
n'ont jamais été
inquiétés par la
justice de leur pays.
En Haïti, les
enquêtes concernant les
assassinats de Jean
Dominique, directeur de
Radio Haïti Inter,
en avril 2000, et de
Brignol Lindor, en
décembre 2001, n'ont
abouti à aucune nouvelle
arrestation. Dans
l'affaire Lindor, malgré
les preuves accablantes
de l'implication de
milices armées proches
du parti du président
Aristide, exécutants et
instigateurs n'ont pas
été inquiétés.
En Afghanistan,
les ministères de la
Défense et de
l'Intérieur ont tenté
de masquer par des effets
d'annonce à des
officiels européens de
passage à Kaboul, leur
impuissance dans
l'enquête sur le meurtre
de quatre reporters
étrangers, en novembre
2001.
En Israël, les
enquêtes menées par
l'armée à la suite de
la mort d'un photographe
italien et de deux
journalistes
palestiniens, en 2002,
n'ont donné lieu à
aucune sanction. Des
soldats de Tsahal,
profitant de ce sentiment
d'impunité, ont
continué à malmener les
nombreux journalistes
couvrant le conflit
israélo-palestinien.
En Ukraine,
l'enquête sur la mort,
en 2001, d'Igor
Alexandrov, directeur
d'une télévision, est
bloquée malgré la
demande de réouverture
demandée par la Cour
suprême. Le parquet a
nommé à la tête de la
commission d'enquête un
procureur qui était en
conflit ouvert avec le
journaliste depuis
plusieurs années.
Au Burkina Faso,
plus de quatre ans après
l'assassinat de Norbert
Zongo, directeur de
l'hebdomadaire
L'Indépendant,
l'enquête est au point
mort. Le frère du
président de la
République, François
Compaoré, largement
impliqué dans cette
affaire, entendu en 2001,
n'a jamais été
directement mis en cause.
Cependant, la justice,
soutenue par les
organisations
internationales et
locales de défense de la
liberté de la presse,
peut s'avérer efficace.
Ainsi, au Mozambique,
le procès des assassins
présumés du journaliste
Carlos Cardoso a
débuté. Le fils du chef
de l'Etat, accusé
d'être le commanditaire
de cet assassinat, a
été interrogé par les
juges. En Ukraine,
l'enquête sur le meurtre
du journaliste Géorgiy
Gongadze a enfin avancé
après des années de
blocage par le parquet.
Enfin, au Sri Lanka,
des suspects ont été
arrêtés pour
l'assassinat, en 2000, de
Mayilvaganam Nimalarajan,
collaborateur de la
BBC. Mais l'enquête
de police, longtemps
bloquée par des alliés
politiques de l'actuelle
présidente Chandrika
Kumaratunga, pâtit du
temps perdu.
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