La
Guerre israélienne de
l'information :...
Pourquoi des kamikazes ?
: Les raisons...
Israël,
Palestine, le livre noir
Les
homicides imputables aux
Israéliens
Force de frappe excessive
des Forces armées
israéliennes
Démolition de maisons et
destruction de terres
agricoles
Violations de la liberté
de la presse par Israël
Le lourd tribut des
incursions israéliennes
Opération Mur de
protection, Naplouse
Jénine : les opérations
militaires des Forces de
défense israéliennes
L'armée israélienne à
l'assaut de la presse
Torture en Israël
Statut...
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Spécial
"Proche-Orient"
!
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- La
Rédaction de fil-info-france.com
vous propose un
rendez-vous sur le
Proche-Orient où seront
présentés les faits
majeurs de cette région
où les enjeux
internationaux sont aussi
complexes que
dramatiques.
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- Extraits
(Archives) du point de
presse quotidien de
la diplomatie française sur
ce conflit.
- Développement
majeur de l'actualité
sur le Proche-Orient :
- De
notre correspondant Benoît
MARTINET
Benoît
MARTINET Copyright 2008
DE L'ORIGINE DES GUERRES - 17 mars
2008
Dans la France du XVIème
siècle, Catholiques et
Protestants saffrontaient
dans une lutte fratricide
sans pitié, multipliant
les morts par milliers.
Plus près de nous, la
lutte opposant les
Catholiques et les
Protestants en Irlande du
Nord au XXème siècle a
été le théâtre dévènements
tragiques. Les exemples
sont nombreux qui mettent
en scène de tels
conflits opposant des
peuples de religions
différentes.
Est-ce à dire pour
autant que la plupart des
guerres, pour ne pas dire
toutes, auraient une
origine religieuse ?
Pour répondre à certain
nombre de nos lecteurs
ayant réagi aux articles
précédents traitant du
conflit
israélo-palestinien, il
nous est apparu
intéressant, voire
nécessaire, de se poser
réellement la question
et dy apporter
quelques éléments de
réponse objectifs.
Dès lors que lon
évoque le concept de «
guerres de religions »,
beaucoup de Français, de
par leur éducation,
pensent à leurs vieux
cours dHistoire de
France, et notamment au
conflit ayant opposé si
tragiquement catholiques
et protestants dans la
France du 16ème siècle,
et dont le massacre dit
3de la Saint
Barthélemy" a été
le point dorgue.
Il est vrai que, compte
tenu de leur complexité,
ces guerres de la
Renaissance sont
difficiles à analyser.
Il apparaît néanmoins
quen dehors des
aspects strictement
religieux, nous sommes
aussi et surtout en
présence davantage de
problèmes de nature
politique, sur fond de
lutte des classes, de
grandes évolutions
culturelles, le tout dans
un contexte international
très perturbé, où les
principaux Etats
européens se battent
pour une hégémonie
très convoitée.
Il est évident que ces
pays, et principalement lEspagne
et lAngleterre ont
fait acte dingérence
afin daffaiblir le
pouvoir français, et
ceci en favorisant
financièrement et
militairement laction
des « opposants », lun
aux côtés des
protestants et lautre
du côté des
catholiques.
Le roi de France de lépoque,
François 1er, puis dune
façon encore plus
accentuée, son fils
Henri II, étaient en
effet opposés à la
Réforme (protestante),
estimant quelle
représentait un danger
pour leur propre
autorité car elle
engendrait dans le pays
une série de
contestations dordre
politique.
Larmée protestante
était dailleurs
constituée de nombreux
mercenaires allemands et
avait le soutien de la
reine dAngleterre,
alors que larmée
royale française
attendait le soutien du
roi dEspagne.
Pendant les années qui
vont suivre, le contexte
international restera dailleurs
très orageux, et le
principe même de la
monarchie absolue sera
contesté.
On retrouve également en
Irlande du Nord ces
facteurs dorigine
politique et
socio-économique, même
si lon a beaucoup
insisté sur le
caractère religieux des
affrontements entre
catholiques et
protestants.
Politique tout dabord
car lIrlande,
éprise dune
volonté dindépendance,
fut divisée en deux en
1920 par un gouvernement
anglais incapable de
maintenir le fort
nationalisme irlandais.
La suite a montré que
cette décision napportait
pas de réelle solution,
lEtat libre du Sud
nayant de cesse de
réclamer lindépendance
du Nord.
A cette question sont
venus se rajouter des
problèmes économiques
et sociaux. Les
difficultés furent en
effet majorées par le
fait quun savant
découpage électoral
donna tous les avantages
aux protestants
(unionistes) par rapport
aux catholiques
(indépendantistes, dits
Home rulers).
Les protestants furent
donc privilégiés dans
les domaines de lemploi
et des aides sociales, au
sein dun pays
déjà cruellement
touché par le chômage.
Après 1968 on a assisté
à une réelle lutte des
classes (le prolétariat
étant incarné par les
catholiques), sur fond dun
terrorisme qui lui,
était incarné par lIRA.
Plus que le fait
religieux, cest
bien linjustice
économique qui est à lorigine
de la violence entre les
deux communautés. Et il
est clair que les
Britanniques ont utilisé
cet aspect religieux pour
diviser le prolétariat
et le rendre ainsi moins
vindicatif, comme lavait
déjà souligné à lépoque
Karl Marx.
Non seulement la
"rupture catholiques
protestants"
nest donc pas à lorigine
des deux Irlande, mais
elle a servi au contraire
dalibi à cette
séparation politique de
1920, comme dailleurs
dans bien dautres
pays où les religions
sont instrumentalisées
par le politique.
Tous ces éléments
tendent à démontrer que
le conflit
israélo-palestinien, lui
non plus, nest pas
une guerre de religion.
Tout dabord aucun
des deux belligérants nessaie
de convertir lautre.
Là aussi il sagit
davantage de problèmes
liés à des conquêtes
de territoires, et pour
lesquels les deux parties
se servent de laspect
religieux pour motiver
leurs actions.
Il faut en effet rappeler
limportance de la
résolution 242, votée
par lONU le 22
novembre 1967, et qui a
demandé à lEtat dIsraël
de se retirer des
"territoires
occupés" (notamment
Jérusalem et la
Cisjordanie), ces
annexions représentant
une
violation du droit
international.
Or cette demande nest
toujours pas appliquée
à ce jour, et les
implantations de
populations israéliennes
y ont un caractère
illégal au vu de la
Convention de Genève.
A propos de cette
situation, Yasser Arafat
sétait dailleurs
exprimé en déclarant
notamment dès 1969
"ne pas lutter
contre les Juifs en tant
que communauté ethnique
ou religieuse, mais
lutter contre Israël,
expression dune
colonisation établie sur
un système théocratique
raciste et
expansionniste".
Or les dirigeants
israéliens ont mis au
point une stratégie qui
vise, dans leurs propres
intérêts bien sûr, à
transformer ce conflit en
guerre de religion.
On se souvient notamment
de la
"promenade" dAriel
Sharon en 2000 sur lesplanade
des Mosquées car cet
évènement avait
défrayé la chronique et
choqué le peuple
palestinien.
En faisant perdre leur
crédit aux dirigeants
laïques palestiniens, il
est clair que le premier
ministre israélien avait
voulu, comme beaucoup dautres
avant lui, que lopinion
mondiale situe les
affrontements entre les
deux peuples sur un plan
précisément religieux,
ceci étant de nature à
faire "oublier"
à la communauté
internationale loccupation
(jugée illégale par lONU)
des Territoires occupés
depuis 1967.
Toute cette stratégie
est bien sûr non
seulement validée par
les Etats-Unis, mais
aussi et surtout
farouchement défendue
par ceux-ci devant lONU.
Durant toutes ces années
ils se sont efforcés dopposer
systématiquement leur
veto à toute décision
contraire aux intérêts
de lEtat dIsraël.
Ceci nest pas
étonnant lorsquon
se souvient que Ronald
Reagan déclarait par
exemple, en 2003 :
"Israël est une
force au Moyen-Orient qui
est un atout pour nous. Sil
ny avait pas
Israël avec ses
capacités, nous aurions
à les fournir par
nous-mêmes".
Depuis les accords dOslo
en 1993 on ne parle plus,
symboliquement, de
"conflit
israélo-arabe" mais
de "conflit
israélo-palestinien".
Mais on constate
malheureusement que le
conflit sest
aggravé au niveau des
pays arabes, et plus
généralement à celui
du monde musulman, ce qui
est de nature à mettre
en danger la sécurité
de la planète.
Plus inquiétant encore,
les ripostes violentes
palestiniennes contre la
répression israélienne
et la construction du Mur
de Cisjordanie sinscrivent
dans le cadre dune
lutte anti-terroriste sur
fond de guerre sainte.
Petit à petit nous
sommes donc passés dune
injustice territoriale à
une guerre dite "de
religion", dont
personne pourtant ne doit
ignorer la véritable
origine.
En conclusion on observe
que lHistoire
montre que peu de guerres
ont des origines
"religieuses",
mais plutôt des origines
socio-économiques, voire
même des affrontements
entre civilisations ou
modèles de société.
Dans ces conflits, la
religion a évidemment
servi délément
fédérateur pour
justifier des guerres aux
causes multiples, parfois
même très complexes,
comme par exemple la
guerre en ex-Yougoslavie.
Elle a permis de
justifier la guerre et
ses effets, tels que le
terrorisme ou les
nettoyages ethniques, en
lui donnant une moralité
du recours à la force
armée.
Benoît
MARTINET
- aljazeeraAljasira
Suite
du Spécial "Proche-Orient"
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