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Conférence
de l'historien François Kersaudy
- PAGES INFO
CULTURE © -
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- L'historien et
professeur d'histoire, François
Kersaudy, a donné une
conférence jeudi dernier à la
grange à Dîmes de Ouistreham
devant un public passionné et
avertit.
Dans une salle comble où il a
fallu rajouter des chaises, le
conférencier a dressé le
portrait de celui qui, en
Angleterre, avait promis "
de la sueur, du sang et des
larmes ". D'emblée le ton
est donné par l'opinion de
Winston Churchill lui-même sur
les conférences, à propos
desquelles il avait une idée
bien précise : " Une
conférence réussie, disait-il,
doit être comme la jupe d'une
dame : assez longue pour couvrir
le sujet et assez courte pour
éveiller l'intérêt ". Au
fur et à mesure où l'historien
avance dans la vie du militaire,
il égrène les anecdotes, les
marques du caractère du
personnage, tandis que le public
conquis, applaudit les maximes.
" Pour ma part, disait le
vieux lion, je ne vois pas de
gloire dans un pays qui règne
sur les mers, et qui n'est pas
capable de vider ses égouts
", lançait-il à la Chambre
des Députés.
Sorti premier de sa promotion de
l'école militaire de Sandhurst,
Winston Churchill est un
excellent cavalier. Il monte à
cru, descend et monte sur son
cheval quand celui-ci est au
galop. Visionnaire, fin
stratège, il termine souvent ses
conférences par l'expression :
" L'essentiel est bien clair
". Avec sept ans d'avance,
il prédit les bombardements sur
Londres pendant la bataille
d'Angleterre. En 1911, il
racontait la Bataille de la Marne
qui aura lieu trois ans après.
En 1899, il avançait à qui
voulait l'entendre : " Un
jour, je serai Premier Ministre
". Il le sera en 1940 après
avoir été plusieurs fois
Ministre et Premier Lord de
l'Amirauté.
Winston Churchill fut un grand
visionnaire, un stratège hors
pair et un propagandiste de
génie. Tout ce qui est
parlementaire forme son quotidien
dès l'âge de six ans. Il a de
surcroît une très grande
mémoire. Mais il fut un très
mauvais politicien et
anti-démagogue. Il a une
aptitude innée au commandement.
Il possédait 1500 soldats de
plombs offerts par les diplomates
que rencontrait son père, le Duc
de Malborought, lors de ses
déplacements en Inde, au Soudan.
La chance lui sourit sur les
champs de bataille où il est
souvent en première ligne.
Repérable à ses cheveux roux
flamboyants, il n'a jamais été
blessé, bien qu'il n'ait pris
aucune précaution pour se
protéger ou sauver des blessés.
Organisateur hors pair, doté du
don d'imagination, d'intuition et
de concentration, il travaille
sans relâche et est
successivement, militaire,
diplomate, auteur de 27 ouvrages,
Prix Nobel de Littérature en
1953, homme politique, artiste
peintre reconnu, politique
changeant souvent de Parti,
détestant cordialement la
fatuité et les propos inutiles,
toujours prêt à porter
l'estocade à ses contradicteurs.
" Monsieur Churchill, si
j'étais votre épouse, lui
disait une Lady, je verserais du
poison dans votre café ". A
laquelle répond Churchill :
" Et moi, Madame, si
j'étais votre mari, je le
boirais ". Et à Bernard
Shaw, écrivain et homme de
théâtre qui lui envoie un petit
billet pour une pièce : "
Monsieur Churchill, veuillez
trouver un billet pour ma
nouvelle pièce et un deuxième
pour un ami, si vous en avez un
". La réponse est tout
aussi acerbe : " Monsieur,
répond Churchill, je ne pourrai
pas assister à votre nouvelle
pièce. Veuillez m'envoyer deux
billets pour la deuxième
représentation, s'il y en a une
".
Les Normands admiratifs
Après avoir apprécié les bons
mots du ministre anglais si bien
retransmis par l'historien, le
public posa des questions dont
celle-ci : " Comment
Churchill a -t-il pu exercer une
attraction sur les Français et
les Normands en particulier aussi
importante, dont vous ne parlez
pas dans votre exposé, demanda
André Ledran, ancien maire de
Ouistreham. On ne voit pas ce qui
a fait cette attraction qu'il y a
encore chez des gens comme moi
qui admirons toujours Churchill ?
"
La réponse de François Kersaudy
est claire : " La première
raison ce sont ses discours qui
étaient une promesse de salut,
et ensuite les Français savaient
et espéraient de sa part, la
libération. En octobre 40, il
s'était adressé aux gens en
français. C'était une figure
souriante, sympathique et
accessible. Il était souriant
alors que les autres chefs d'Etat
étaient tristes. Il était venu
quatre fois en France soutenir le
président Paul Reynaud ".
Gérard Lecornu, président de
l'association Port Winston,
apporte son témoignage : "
Nous avons été en contact avec
des acteurs de la construction
des pontons d'Arromanches, mais
nous ne rencontrons pas d'avis
favorable de la part des élus
locaux. On veut rendre un hommage
à Winston Churchill. Cela s'est
transformé par un hommage à
Paris ".
Winston Churchill était le 11
novembre 1944 à Paris avec le
Général de Gaulle qui dira :
" Voyez comment les
Français acclament le vieux
forban ! " Attaché à son
père qu'il admirait, il
affirmait qu'il disparaîtrait le
même jour que lui.
Effectivement, le 10 janvier
1965, Churchill décède d'une
congestion cérébrale, le jour
anniversaire du décès de son
père à 8 h du matin à l'âge
de 90 ans.
" Tous ces éléments, les
jeunes les négligent aujourd'hui
", regrette l'historien qui
en est le relais, et connait la
façon de faire passer les
détails de la vie de ce grand
homme, militaire hors pair et
tellement attaché à la culture
française.
© Martine Labonde
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privés exerçant leur activité en France.)
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Pierre Gattaz, Président du MEDEF (NDLR.
Mouvement des entreprises de France, patronat.)
Elizabeth Ducottet et Philippe d'Omano,
Co-Présidents du METI (NDLR.
Mouvement des entreprises de taille
intermédiaire, partenaire de l'ASCEL,
l'Association de l'économie numérique.)
Source :
Premier quotidien international francophone
indépendant et participatif Fil-info-France : Lundi 11 janvier 2015
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