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De notre correspondante à
Paris, Patricia Saint
Clément
Copyright 2015 - Patricia
Saint-Clément
SNCM - Toujours pas de
solution en vue - 23 avril
2015
Le 22 avril 2015, le tribunal de commerce de
Marseille se réunissait pour étudier, une
nouvelle fois, le cas de la SNCM. Cétait
laudience la plus attendue parce
quelle devait permettre d'évoquer les
offres des repreneurs. Les syndicats espéraient
ensuite une mise en délibéré qui pourrait leur
permettre de connaître leur avenir rapidement.
À deux mois et demi des vacances dété,
lenjeu était énorme puisque
lentreprise en redressement judiciaire doit
être en mesure de préparer la saison. Une fois
de plus ça ne sera pas pour cette fois !
Le procureur dans son intervention a demandé
lorganisation dun nouvel appel
doffres. Il estime que les dossiers des
repreneurs ne sont pas « satisfaisants ». Il a
fait plusieurs remarques dont certaines très
dures estimant que le propositions financières
pour la reprise ne sont pas au niveau, quil
y avait des doutes sur les garanties financières
qui ont été liées ou non aux différents
dossiers. Il considère quil y a toujours
des éléments qui ne sont pas tranchés en
particulier ceux qui concernent la discontinuité
économique entre ce qui est aujourdhui et
ce que sera le modèle de la SNCM. Ce point est
crucial parce que de cet élément, pour lequel
la France attend encore des éléments de la
Direction de la Concurrence européenne, dépend
le remboursement des 440 millions auxquels
lEurope a condamné l'entreprise. Il
soulève aussi le nombre de conditions de
suspensives inscrit dans les différentes offres.
Ces conditions peuvent à tout moment être
utilisées par le repreneur pour revenir sur son
engagement.
Devant ce tableau clinique une fois de plus
alarmant, le procureur a demandé la poursuite de
la période dobservation jusquen
septembre. Ça pourrait permettre à la SNCM de
passer lété dans des conditions à peu
près normales. Cependant la compagnie a déjà
supprimé des dessertes, depuis Toulon et Nice,
ce manque de visibilité va sans doute, avoir des
conséquences négatives sur le niveau de
réservation. Ça pourrait être dautant
plus important que personne na oublié la
grève du début de lété, lan
dernier.
Cette demande de prolongement de la période de
redressement judiciaire de six mois intervient
alors que le tribunal de commerce de Bastia a
décidé, le 7 avril, de mettre fin à la
délégation de service public (DSP) qui lie la
SNCM - et la CMN - à lOffice des
Transports Corses. Comme les mauvaises nouvelles
ne font que sadditionner, il faut aussi
rappeler que Paul Giacobbi, le Président de la
Collectivité Territoriale Corse a annoncé il y
a quelques semaines quil voulait suspendre
le versement des sommes dues dans le cadre de
cette DSP. La Corse doit se faire rembourser
environ 200 millions daides dans le cadre
de la procédure lancée par Corsica Ferries
auprès des instances européennes. Sil
persiste, la SNCM sera en danger parce que la
trésorerie va rapidement être négative.
Le délibéré sera rendu dans deux semaines. Si
le Tribunal de Commerce de Marseille décide de
suivre le réquisitoire du Procureur, la saison
dété sera cruciale pour la SNCM. Si elle
est mauvaise, il est possible que les repreneurs
ne fassent pas de zèle pour travailler leurs
dossiers et trouvent le moyen de se retirer.
Sil ne va pas dans le sens du Parquet, la
liquidation semble la seule solution puisque tous
les acteurs semblent daccord pour dire
quil ny a pas un dossier de reprise
qui présente toutes les garanties nécessaires
pour lavenir. La CFE CGC tout en
dénonçant les responsabilités des
actionnaires, a d'ailleurs souligné dans un
tweet (@CFECGC) que ces projets ne lui
convenaient pas. Le bilan social sera très
lourd, les repreneurs prévoient le départ de la
moitié voire des deux tiers des 1 500 salariés,
la liquidation les condamnerait tous.
Patricia Saint Clément
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