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De notre correspondante à
Paris, Patricia Saint
Clément
Copyright 2015 - Patricia
Saint-Clément
Faillite, reprise et restructuration dans
les transports - 16 avril
2015
Depuis des mois des rumeurs de restructurations
se multiplient dans lindustrie et les
transports. Depuis deux semaines, les entreprises
semblent accélérer le rythme.
Le 31 mars 2015, cest Mory Global qui
annonçait les premières mauvaises nouvelles.
Lentreprise de transport était ce
quil restait de Mory Ducros, dont la
faillite avait fait grand bruit. Arnaud
Montebourg, alors ministre du redressement
productif, pensait avoir trouvé une solution.
elle a été de courte de durée/ Mory Global
n'existe plus. Cette défaillance est une des
plus importante en France puisqu'au total se sont
plus de 5000 salariés qui auront été
concernés. Un Plan social a été signé, à la
fin du mois d'avril plus de 2000 salariés
quitteront l'entreprise.
Depuis le début de lannée, la situation
sociale dans les transports routiers est très
tendue. Les négociations paritaires ont
échoué. Les syndicats sont parvenus à faire
bloc mais pas à faire capituler le patronat,
malgré plusieurs jours de grèves et le blocage
de nombreuses entreprises. Dans le même secteur,
Gefco, lancienne filiale de PSA, vendue aux
chemins de fer russes semble envisager dun
plan social qui pourrait concerner jusquà
500 salariés sur les 4000 que compte le groupe.
Le 22 avril toujours dans ce secteur, ce sont les
salariés de la SNCM qui seront fixés sur leur
sort. Les repreneurs existent mais les plans
proposés vont avoir un coût social élevé.
Paul Giacobbi, président de la Collectivité
Territoriale Corse a annoncé fin mars quil
pensait ne plus verser les sommes dues à la SNCM
parce que sa collectivité na pas été
remboursée des quelque 200 millions auxquels la
Cour de Justice Européenne a condamné le
groupe. Le 7 avril, le Tribunal de Commerce de
Bastia prenait la décision dannuler la
délégation de service publique entre la Corse
et la SNCM. Ce nouveau coup dur aura des
conséquences sur les offres de reprises et la
réponse de Bruxelles concernant les offres est
toujours attendue. Le Tribunal de commerce de
Marseille se prononcera, il a le choix entre un
repreneur qui va supprimer au moins la moitié
des emplois ou la faillite.
Copyright 2015 - Patricia
Saint-Clément
Des changements importants
dans le raffinage de Total
Ce matin, cest Total qui a fait des
annonces. Deux raffineries sont concernées.
Celle de Donges (Loire-Atlantique) devrait
bénéficier dun investissement de
modernisation de 400 millions deuros. La
CGT s'inquiète que ces décisions soient
soumises à condition puisque ces travaux
dépendent du détournement de la ligne de chemin
de fer qui traverse la raffinerie.
Ce qui inquiète plus les salariés du groupe ce
sont les décisions qui concernent le site de La
Mède (Bouches du Rhône). Dès le mois de
septembre 2014, une restructuration a été
annoncée. Les salariés savaient quenviron
150 emplois seraient supprimés sur le site.
Depuis ce matin, ils savent quen réalité,
ils seront 180 à être concernés. Des
investissements à hauteur de 200 millions sont
prévus, pour la création dune
bioraffinerie mais aussi dune ferme
photovoltaïque ou encore un centre de formation.
Des précisions ont été apportées aussi sur la
manière dont les salariés concernés pourraient
être reclassés, dans le groupe mais aussi à
proximité de lÉtang de Berre. Ces
restructuration doivent commencer en janvier
2016, les nouvelles activités débuter début
2017. Cependant les syndicats redoutent que ces
promesses ne soient pas tenues. La CGT avance
lexemple de la raffinerie des Flandres à
Mardyck (Nord). Récemment un délégué de cette
raffinerie, fermée en 2009, sest rendu à
La Mède afin dexpliquer qu'entre le plan
présenté en 2009 et la réalité, en 2015, il y
avait une grande différence.
Les représentants de la CGT au CCE seront donc
très vigilants comme le précisait Christian
Votte et Fabien Cros, délégué de la raffinerie
et secrétaire du Comité dEtablissement à
la sortie de la réunion. Ils ont dailleurs
décidé dappeler à la grève depuis ce
matin et pour une période de 48 heures. Ils
apparaissent toutefois isolés, FO, la CFDT et la
CFE-CGC faisant le pari d'étudier les choix de
la direction de Total afin de parvenir à des
solutions négociées. La procédure
dinformation consultation des salariés ne
fait que commencer, les prochaines étapes seront
importantes.
Ensuite
Ce nest pas le seul industriel à faire ou
prévoir des restructurations dans les prochaines
semaines. DBApparel, maison mère de Dim, a
annoncé cette semaine la suppression de 265
postes.
On peut également imaginer que la fusion
Nokia-Alcatel va totalement bouleverser la vie du
groupe. Les syndicats dAlcatel sont
inquiets de limpact de cette décision qui
va sauver le groupe mais pas forcément leurs
emplois. Le groupe a déjà connu des coupes
sombres depuis des années, le dernier plan,
na concerné que 600 emplois en France mais
10 000 dans le monde et le directeur général de
Nokia, Rajeev Suri, qui a déjà supprimé 17 000
emplois dans son groupe nest pas connu pour
être conciliant ou prendre les demi-mesures. Ce
ne seront sans doute pas les seuls. Comme
toujours les syndicats dénoncent les manques
d'investissements ou des concentrations
d'entreprises qui pénalisent les salariés et
les savoir-faire français. Comme toujours le
patronat parle de compétitivité. On peut se
demander si le CICE et les mesures du Pacte de
Responsabilité n'ont aucun impact ou arrivent
trop tard...
Patricia Saint Clément
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