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De notre correspondante à
Caen, Martine Labonde
Raphaël Mallard raconte sa
Déportation - 8 mars 2015
Copyright 2015 Martine Labonde
Invité par l'association Omaha Bedford et son
président, Philippe Josse samedi dernier à Ste
Honorine des Pertes, le Résistant-Déporté,
Raphaël Mallard a captivé plus d'une centaine
de personnes.
Habitant dans les environs de Dieppe pendant
l'Occupation, Raphaël Mallard n'accepte pas la
présence des Allemands sur le sol français.
Agé de 20 ans en 1943, il décide de ne pas
rester les bras croisés. Il entre en Résistance
sous le nom de Raymond Morand. La ferme
paternelle voit la création de la section "
Libé Nord " pour le secteur de Lillebonne.
Appelé à repérer les rampes de lancement des
V1, il a la charge de relever les travaux de
défense de la côte d'Albâtre. Parachutage
d'armes, récupération et planque des aviateurs
alliés abattus par les Allemands, au bout d'un
moment la Gestapo repère l'équipe de Libé
Nord. Le Débarquement a lieu en Basse-Normandie.
La Haute-Normandie n'étant pas encore libérée,
les exactions continuent. Raphaël Mallard voir
ses camarades arrêtés et c'est bientôt son
tour, le 28 juillet 1944. Après six jours
d'interrogatoires violents et de traitements
inhumains sans livrer de noms, c'est la
déportation vers Compiègne et Buchenwald. Le
dernier train de Déportés partait avec 1250
hommes à bord, le 17 août 1944.
Copyright 2015 Martine Labonde
Raphaël Mallard poursuit son récit ponctué de
vues du camp. Il présente sa tenue de Déporté
et un fouet que l'on appelait la " schlag
". Il garde aussi précieusement les écrits
de son ami Raymond Levasseur :dans le baraquement
" Les loups de Germanie ". A l'arrivée
au camp, les 1250 hommes resteront une dizaine de
jours dehors, couchés sous les hêtres. Le 24
août 1944, alors que Paris fête sa libération,
les Américains bombardent le camp et l'usine de
fabrication de V1 attenante. Le camp est évacué
vers l'Est vers les mines de sel et de potasse à
Stassfurt. Le séjour dure du 14 septembre 1944
au 11 avril 1945. Des Déportés tiennent comme
ils le peuvent le moral de leurs camarades en
chantant dans le baraquement des refrains du
pays.
Un pas, encore un pas pour survivre...
Le 11 avril, ordre est donné d'évacuer le camp.
C'est la longue marche de 366 kilomètres vers le
nord qui attend les Déportés, sans nourriture,
sauf quelques pissenlits et des brins d'herbe.
Ceux qui ne suivent pas la marche sont
irrémédiablement abattus sur place. Les
Allemands sont pris en tenaille par les Russes et
les Américains. 12 avril, 31 kilomètres, 2
morts ; 13 avril, 33 kilomètres ; 14 avril, 34
kilomètres, 2 morts ; 15 avril, 18 kilomètres,
14 morts ; 16 avril, 16 kilomètres, 21 morts ;
17 avril, 28 kilomètres, 28 morts.
Raphaël Mallard n'oublie pas ses amis de
captivité : Raymond Levasseur seul survivant sur
11 Déportés du Havre, dont la fille Brigitte
était à la conférence, Joseph Fimbel, le Comte
Rambuteau et ses deux fils, le Marquis de la
Guiche, dont la fille, Claire Clermont-Tonnerre
était présente. Et tous ceux que la marche de
la mort a éliminés, dont Potelette, le joyeux
chantre de la chambrée et Durand, jeune major
brillant de Polytechnique.
Les souvenirs complets de Raphaël Mallard sont
dans un livre intitulé " Avec le dernier
convoi pour Buchenwald. Pour faire honneur à
leurs derniers mots, qu'on le sache..."
L'auteur le vend et le dédicace lors de ses
conférences.
Afin que nul n'ignore ce qui s'est passé dans
les camps de concentration et que nul ne le nie.
Martine Labonde
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