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De notre correspondant à
Paris (75), Stéphane LOISON
Musée d'Orsay - Cycle
"Suites Françaises" - 21 avril
2015
Conservatoire d'Art Dramatique
Le Palais Royal
Mercredi 8 avril 2015
Le Palais Royal, dirigé par Jean-Philippe Sarcos
a interprété la troisième de Beethoven puis
quelques airs de Mozart avec la soprano Vannina
Santoni. Il est très difficile de critiquer
cette formation et la direction de son chef dont
le travail auprès des jeunes est magnifique.
Sarcos a une mission : la musique peut changer le
monde et spécialement la troisième symphonie de
Beethoven (elle a été créée à Paris dans ce
lieu même) et tout ce que nous ont légué les
compositeurs du passé ; Nous ne polémiquerons
avec lui, il en est convaincu et il fait
découvrir cette musique à des jeunes qui pour
la plupart n'ont jamais vu d'orchestre en direct
; alors pour eux qu'importe que cette
interprétation soit très approximative à cause
d'un orchestre d'intermittents en mal de cachets
et qui n'ont pas assez répété. La grande
révélation de la soirée c'est Vannina Santoni
qui a chanté le difficile air de Fiordiligi «
Come Scoglio » extrait de Cosi Fan Tutte, un air
de concert avec violon solo (on oublie le violon)
« Non Temer Amato Bene K .490 » et a terminé
par l'air de la comtesse « Dove Sono » extrait
des Noces de Figaro. Un programme lourd qu'elle a
mené avec brio. Elle a même bissé « Come
Scoglio », le public ne voulant pas la lâcher.
Vannina Santoni est corse et russe, d'où son
tempérament de feu ; elle chante excellemment,
mais elle interprète divinement en vraie
comédienne qu'elle est. Elle a du coffre, de
l'énergie, un beau timbre de voix, bien en
place, elle est agréable à regarder chanter. A
19 ans elle obtenu son prix avec mention très
bien au CNSMDP. Après plusieurs prix, c'est avec
Donna Anna qu'elle a commencée sa carrière en
Italie, rôle qu'elle a repris à Versailles sous
la direction de David Stern ; puis elle a
enchaîné les rôles mozartiens. Cette saison
c'est avec Juliette, Adèle, Adina, Suor Angelica
et Lauretta qu'on pourra l'écouter. Nous avons
là une belle soprano qui va faire parler d'elle.
Ce qui est toujours émouvant dans les concerts
du Palais Royal c'est qu'il y a toujours
l'apparition du chur de ces jeunes
d'origines et d'horizons différents qu'a réussi
à créer Jean-Phillippe Sarcos. Disséminé dans
la salle de concert, le chur a interprété
avec fougue « Che del Ciel, che degli Dei » de
la Clémence de Titus et « Amanti Costanti »
des Noces de Figaro, sous la baguette
dégingandé de ce chef d'orchestre atypique. Il
faut défendre ce genre d'institution si on veut
que la musique classique continue à vivre en
France !
LES PIANISSIMES
Mardi 14 avril 2015
Les Pianissimes pour leur dernier concert
parisien de la saison, ont délaissé le Couvent
de Récollets pour la mythique salle du
Conservatoire d'Art Dramatique, rue du
Conservatoire à Paris. Le très médiatisé Adam
Laloum et le nouveau quatuor, le Quatuor Strada,
ont joué le Quintette pour piano & cordes en
fa mineur opus 34 de Brahms. Ils ont
magnifiquement interprété cette uvre avec
toute l'énergie qu'elle demande. Les envolées
romantiques avaient l'air de plaire aux cinq
artistes car ils les ont jouées avec le sourire.
Ils avaient du courage car outre une chaleur
étouffante, ils étaient assis sur un plateau
peu stable, sûrement abîmé par tous les futurs
comédiens qui prennent leur cours dans ce
théâtre du XVIIIème où toutes les grandes
créations parisiennes du XIX ème ont eu lieu
(Beethoven, Berlioz, Saint Saens
).
Le concert avait pourtant mal débuté avec la
Sonate pour piano n°13 en la majeur D664 de
Schubert. Cette sonate dite « posthume » n'est
pas une grande sonate. Elle avait été
dédicacée à Joséphine von Koller, jeune fille
de son hôte en l'été 1819. Elle est de
caractère heureux et demande de la légèreté
dans l'exécution, même si par instant il y a
quelques passages tourmentés (ses rapports vis
à vis de la jeune femme ?). Adam Laloum nous a
ennuyé en oubliant cette légèreté ; il sait
jouer on ne peut pas le lui reprocher ; est-ce le
trac, une uvre pas pour lui ? Bref il
était absent (surtout dans l'Andante) et les
passages tourmentés inaudibles tant il y avait
des « forte » incontrôlés. Il s'est rattrapé
avec le quintette mais là il n'était pas seul ;
Aurait-il un problème de se retrouver seul en
récital ? Au disque il est parfait, mais on sait
comment sont mixés les disques aujourd'hui ;Ce
quintette dont c'était la première apparition
parisienne, lui nous a enchanté ; Sarah Nemtanu,
violon solo de ONF, Lise Bertaud, déjà une
belle carrière d'altiste, Pierre Fouchenneret,
violon qui a participé à de nombreuses
formations, François Salques qui a été le
magnifique violoncelliste du quatuor Ysaÿe, nous
ont ébloui par leur qualité sonore et l'entente
qu'ils nous on fait sentir dans le Quatuor à
cordes n°15 en la mineur op 132 de Beethoven. Le
molto adagio était bouleversant ainsi que le
silence qui s'en suivit. Ce silence était encore
de la musique. Un disque de ce quatuor va
bientôt être édité, espérons qu'on
retrouvera cette même alchimie.
Prochain concert pour le 10ème Festival des
Pianissimes à Saint Germain au Mont d'Ore entre
le 25 et 28 juin 2015 avec Roger Muraro, Selim
Mazari, Trio Dali, SiriTango Quartet, Aylen
Pritchin.
Pour tous renseignements www.lespianissimes.com
Stéphane Loison
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