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Fil info Cuba, Communiqué
du gouvernement cubain après le sabotage du
système d'approvisionnement en électricité au
Venezuela, 11 mars 2019
Communiqué du gouvernement
cubain
du lundi 11 mars 2019
après la gigantesque panne d'électricité
qui a paralysé jeudi 8 mars 2019 dans la soirée
22 des 23 Etats du Venezuela, ainsi que la
capitale Caracas
- Le
Gouvernement révolutionnaire condamne fermement
le sabotage perpétré contre le système de
distribution de l'électricité au Venezuela, ce
qui constitue un acte terroriste visant à porter
préjudice à la population sans défense d'une
nation entière et s'en servir d'otage dans la
guerre non conventionnelle déclenchée par les
États-Unis contre le gouvernement légitime
dirigé par le camarade Nicolas Maduro Moros et
l'union civile et militaire du peuple bolivarien
et chaviste.
Des politiciens étasuniens se sont hâtés de
célébrer un acte qui prive la population d'un
service de base fondamental, qui laisse les
hôpitaux sans l'énergie nécessaire pour
pratiquer des opérations, interrompt d'autres
services essentiels à la vie quotidienne, comme
l'alimentation, l'approvisionnement en eau, les
transports, les communications, la sécurité
publique, le commerce, les transactions bancaires
et les paiements par carte, affecte le travail en
général et nuit au fonctionnement des écoles
et des universités.
La séquence et les modalités des événements
rappellent le sabotage de l'industrie
pétrolière en 2002, perpétré à l'époque par
une entreprise étasunienne propriétaire et
chargée de l'exploitation du système
automatisé de production, raffinage, transport
et distribution de la production.
Ces actes s'inscrivent dans le cadre de la guerre
économique et financière sans merci à laquelle
le Venezuela est soumis, dans la claire intention
de briser, par des pénuries et des privations,
la volonté politique et souveraine d'un peuple.
Il s'agit d'une escalade dans la guerre non
conventionnelle dirigée par le gouvernement des
Etats-Unis contre ce pays frère, qui intervient
à la suite de l'échec de la provocation montée
le 23 février dernier dans la tentative de
forcer l'entrée d'une prétendue « aide
humanitaire » au Venezuela, en défiant les
autorités légitimes de ce pays, en violation du
Droit international et des normes et principes de
la Charte des Nations Unies, dans le but de
causer des morts et des violences à grande
échelle comme prétexte à une « intervention
humanitaire ».
L'expérience de l'histoire même de Cuba et de
celle d'autres pays de la région démontre que
ces actions sont le prélude à des actes de
violence de plus grande envergure, comme le fut
l'invasion armée de Playa Giron en 1961. La
communauté internationale a suffisamment de
preuves pour se tenir en alerte.
L'usurpateur et « président » autoproclamé
fabriqué par les Etats-Unis a déclaré
publiquement que, le moment venu, il invoquerait
l'article 187 de la Constitution pour autoriser
l'utilisation de missions militaires étrangères
dans le pays, et il a répété exactement la
même phrase que ses mentors étasuniens : «
Toutes les options sont sur la table ». Il ne
lui reste plus qu'à recevoir l'ordre de
Washington, car on sait que lors de son voyage en
Amérique du Sud il a déjà demandé à certains
gouvernements de soutenir une intervention
militaire dans son pays.
L'offensive contre le Venezuela s'accompagne
d'une campagne féroce de propagande maccartiste
et de mensonges, coordonnée par le conseiller à
la Sécurité nationale de ce pays, John Bolton,
comme prétexte pour l'application par la force
de la Doctrine Monroe, activement soutenue par le
sénateur anticubain Marco Rubio, qui, faisant un
usage frénétique des réseaux sociaux, confirme
son attention et son implication personnelle et
conspiratrice dans les manuvres contre le
Venezuela.
Parmi les déclarations les plus persistantes et
les plus éhontées figure la calomnie selon
laquelle Cuba possède « entre 20 et 25 000
effectifs militaires au Venezuela », qui «
exercent une domination » dans ce pays frère et
souverain, et qui maintiennent « sous la menace
» les membres de la glorieuse et combative Force
armée nationale bolivarienne. Cuba rejette
catégoriquement ce mensonge, tout comme elle
rejette fermement toute insinuation selon
laquelle il y aurait une quelconque subordination
politique du Venezuela à Cuba ou de Cuba au
Venezuela.
John Bolton est un menteur avéré aux états de
services qui ne datent pas d'hier. C'est ce même
fonctionnaire qui, en 2002, a accusé Cuba de
posséder un programme de mise au point d'armes
biologiques, un mensonge que son chef de
l'époque, l'ancien Secrétaire d'État Colin
Powell, et l'ancien président James Carter, ont
publiquement démenti. Cette fausse rumeur avait
également amené le Congrès à ouvrir une
enquête sur Bolton.
Bolton a également figuré parmi les promoteurs
de l'affirmation mensongère selon laquelle le
gouvernement irakien en 2003 détenait des armes
de destruction massive et un programme de mise au
point de ces armes, qui, répétée à toutes les
instances du gouvernement étasunien et
amplifiée par les grands médias, a servi de
prétexte à l'agression et à l'occupation
militaire de ce pays du Moyen-Orient par les Etats-Unis,
au prix de près d'un million de morts et de
déplacés irakiens, ainsi que de milliers de
soldats nord-américains tués et blessés durant
cette campagne militaire qui avait également
pour objectif le pétrole.
Comme il a été annoncé publiquement, et les
personnes honnêtes et informées le savent, la
relation bilatérale entre Cuba et le Venezuela
est basée sur le respect mutuel, sur la vraie
solidarité, sur l'engagement commun bolivarien
et martinien, fidéliste et chaviste, sur
l'intégration de « Notre Amérique »,
indépendante et souveraine ; sur la volonté de
pratiquer la coopération complémentaire entre
les peuples du Sud et sur la détermination à
appliquer et défendre la Proclamation de
l'Amérique latine et les Caraïbes comme Zone de
paix.
Un peu plus de 20 000 Cubains, pour la plupart
des femmes, dont 96 % se consacrent à la
prestation de services de santé à la
population, et d'autres qui travaillent dans des
secteurs tels que l'éducation, la culture, le
sport et l'agroalimentaire, participent aux
projets menés dans le cadre de l'Accord
intégral de coopération signé par les deux
pays.
L'impact cumulé de cette coopération au
Venezuela, pour ne citer que quelques chiffres, a
permis de sauver 1 473 117 vies, de réaliser 717
029 310 examens de diagnostic médical, de
redonner la vue à 62 031 309 personnes,
d'administrer 12 915 648 vaccins contre la
rougeole et la tuberculose, auquel il faut
ajouter les 3 095 546 personnes qui ont été
alphabétisées.
Il est totalement faux que Cuba participe à des
opérations de la Force armée nationale
bolivarienne ou des services de sécurité. Il
s'agit d'une calomnie délibérément répandue
par le gouvernement des États-Unis. Lorsque
Bolton, d'autres politiciens et représentants du
gouvernement étasunien y font référence, ils
mentent délibérément à des fins politiques
agressives, parce qu'ils ont suffisamment de
données et d'informations et ils savent la
vérité.
Cuba n'intervient pas dans les affaires
intérieures du Venezuela, tout comme le
Venezuela n'intervient pas dans les affaires
intérieures de Cuba.
Contrairement aux Etats-Unis, qui possèdent
quelque quatre-vingts bases militaires en
Amérique latine et dans les Caraïbes, dont
celle qui usurpe le territoire cubain à
Guantanamo, et environ huit cents de par le monde
qui comptent plus de 250 000 soldats, Cuba n'en
possède aucune dans aucun pays, Cuba n'a ni
spécialistes de la torture ou de la répression
policière, ni prisons secrètes, ni forces
navales ou aériennes patrouillant sur les côtes
ou l'espace aérien d'États souverains, ni
satellites pour surveiller chaque détail.
À travers le mensonge, l'impérialisme a
encouragé le putsch sanglant d'Augusto Pinochet
au Chili, et de nombreux autres coups d'Etat et
dictatures répressives dans la région. Par des
mensonges, plus de 10 000 citoyens sans défense
ont été tués lors de l'invasion militaire du
Panama en décembre 1989. Et c'est aussi à coups
de mensonges que furent lancée l'agression
militaire et la déstabilisation de la Libye.
C'est avec des mensonges que les Etats-Unis et
d'autres puissances ont maintenu jusqu'à la
dernière minute leur soutien total au régime
honteux de l'apartheid en Afrique du Sud.
Le gouvernement révolutionnaire prévient et
dénonce que la tendance du gouvernement des Etats-Unis
à mentir sans aucune retenue et sans scrupules a
déjà eu dans le passé des conséquences
dangereuses qui pourraient se répéter
aujourd'hui.
La Havane, le 11 mars 2019.
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