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info du mardi 25 octobre 2016 N°
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- FRANCE
- FIL INFO POLICE © - 140 millions d'euros pour
le démantèlement du campement de la jungle à
Calais, confirme Bernard Cazeneuve : Le
ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, aux
côtés d'Emmanuelle Cosse, ministre du Logement
et de l'Habitat durable, a présenté, lundi 24
octobre 2016, un "point de situation"
au soir du premier jour du démantèlement du
campement de la lande à Calais dans le Nord, dit
" jungle de Calais ". Voici dans son
intégralité, le texte de sa déclaration.
Début de citation : "Au soir du 1er jour du
démantèlement du campement de la lande à
Calais, et alors que je quitte à l'instant une
réunion de la cellule de coordination et de
suivi mise en place ici-même au ministère de
l'Intérieur, je souhaite avec Emmanuelle Cosse
vous faire un point de situation et rappeler les
principes qui guident l'action du Gouvernement
dans cette opération, pour laquelle nous sommes
tous mobilisés. Ce soir, 2318 migrants ont été
mis à l'abri. 1918 majeurs ont quitté Calais à
bord de 45 bus pour rejoindre 80 centres
d'accueil et d'orientation situés dans 11
régions de France, et 400 mineurs ont été
orientés et eux aussi mis à l'abri au centre
d'accueil provisoire dans l'attente de
l'instruction de leur dossier, rejoignant les 200
qui s'y trouvaient déjà. 600 mineurs isolés
sont désormais en sécurité au sein du CAP. Une
première étape est donc franchie aujourd'hui,
elle s'est passée dans le calme et la maîtrise,
et nous devons bien entendu continuer. Si je
donne ces informations, et si nous continuerons
à les donner dans les jours à venir, c'est
parce que nous menons cette opération au grand
jour, avec une volonté de transparence. Non
seulement sous le regard de la presse, ce qui est
normal, mais aussi en présence des associations
qui uvrent sur place, des représentants du
Haut-Commissariat aux réfugiés des
Nations-Unies, des représentants du Défenseur
des droits, de la Contrôleure Générale des
lieux de privation de liberté, mais aussi de
nombreuses associations comme Amnesty
International ou Human Rights Watch. Il est
normal que les Français sachent exactement ce
que nous faisons : ce que le Gouvernement fait à
Calais, et qui va durer autant de jours que
nécessaire, est tout simplement son devoir de
pays attaché au droit d'asile. C'est d'abord son
devoir humanitaire. Nous souhaitons mettre à
l'abri l'ensemble des personnes qui se trouvaient
encore aujourd'hui sur le campement, dont la
grande majorité a fui les guerres et les
persécutions. Les conditions dans lesquelles
elles vivaient dans le campement de la Lande
étaient indignes et ne pouvaient durer. C'est
pour cette raison que depuis un an déjà, nous
avons proposé une orientation en CAO aux
migrants qui le souhaitaient. 6000 d'entre eux
avaient ainsi pu quitter Calais pour rejoindre
l'un de ces 167 centres d'accueil et
d'orientation que nous avons créés à travers
la France. Depuis aujourd'hui et jusqu'à la fin
du démantèlement, ce sont 6500 migrants qui en
feront de même. Pour cela nous avons créé
depuis l'été 283 CAO supplémentaires, portant
donc leur total à 450 au niveau national. Ces
CAO représentent une étape temporaire
j'insiste sur ce point - de quelques mois dans le
parcours des migrants, qui va les conduire
ensuite, la plupart du temps, à déposer une
demande d'asile, puis à accéder au statut de
réfugié, et donc à une vie normale et digne à
laquelle ils aspirent légitimement. Cette
politique de mise à l'abri humanitaire, qui
correspond aux valeurs de la France, à ce
qu'elle est profondément, à ses engagements
internationaux, s'accompagne de son corollaire
absolument indispensable, c'est-à-dire une
fermeté absolue à l'égard de l'immigration
clandestine. Depuis le début de l'année, 1789
personnes en situation irrégulière ont été
éloignées du territoire national depuis Calais.
Par ailleurs, toujours depuis le début de
l'année, 33 filières d'immigration
irrégulière à destination du Royaume-Uni ont
été démantelées, soit une hausse de 20 % par
rapport à l'année dernière. Je souligne enfin
que 47 000 personnes ont été refoulées à
l'entrée du territoire national depuis le
rétablissement de nos contrôles aux frontières
le 13 novembre dernier. Ce que le Gouvernement
fait à Calais, c'est aussi son devoir vis-à-vis
d'une ville, Calais, d'un territoire, de ses
habitants, de ses élus, de ses acteurs
économiques et sociaux, qui depuis plus de
quinze ans ont porté souvent seuls sur leurs
épaules le poids des effets de la crise
migratoire internationale dans notre pays. Ils
l'ont fait avec courage, avec générosité, avec
patience. Cette situation non plus ne pouvait pas
durer. Comme l'a rappelé le Président de la
République sur place le 26 septembre dernier, la
solidarité nationale doit jouer. Nous le devons
aux Calaisiens, qui, eux aussi, ont droit à une
vie normale, paisible, tournée vers le
développement économique et vers l'avenir. Nous
le devons aussi aux forces de l'ordre engagées
sur le terrain depuis des mois et des mois, et
qui font face avec un professionnalisme qui force
l'admiration à des situations tendues toutes les
nuits autour de la rocade. Ces forces de l'ordre
resteront aussi longtemps que nécessaire pour
sécuriser la frontière et empêcher la
reformation de campements à Calais ou sur le
littoral. Sur ce point de veux être extrêmement
clair : il y a le démantèlement mais aussi
l'après-démantèlement. Les forces de l'ordre
présentes procèderont à des contrôles,
notamment dans les gares, pour faire en sorte
qu'à Calais et sur la côte septentrionale, les
campements ne se reconstituent pas. Cette
nécessaire solidarité nationale, nous
l'organisons donc avec ces 450 CAO répartis sur
l'ensemble du territoire. La grande majorité des
Maires jouent le jeu, c'est à leur honneur et je
veux les en remercier vivement. Nous constatons
que les CAO déjà mis en place depuis un an
fonctionnent bien, sans incidents avec les
habitants des communes concernées. Avec ma
collègue Emmanuelle Cosse, Ministre du Logement
et de l'Habitat durable, nous voulons également
remercier les Préfets, ces serviteurs de l'Etat
discrets et admirables, qui ont su non seulement
mobiliser en un temps record les places en CAO
nécessaires à l'accueil des migrants dans les
départements, mais qui nouent également avec
les maires le dialogue nécessaire. Je veux enfin
saluer et adresser un message de gratitude et
d'encouragement à toutes les équipes présentes
sur place à Calais, qui ont préparé
minutieusement, depuis des semaines, cette
opération de démantèlement, et qui la mettent
en uvre aujourd'hui. La préfète du
Pas-de-Calais, Fabienne Buccio, et ses
collaborateurs, ainsi que les équipes de la DGEF
autour de Pierre-Antoine MOLINA, de l'OFPRA
autour de Pascal Brice et de l'OFII autour de
Didier Leschi. Je veux remercier les policiers et
les gendarmes présents, dévoués, pour assurer
la sécurité de l'opération, et l'ensemble des
personnels, permanents ou bénévoles, des
associations, qui uvrent depuis des mois
auprès des migrants pour leur venir en aide.
Cette opération est un travail de grande
précision, inédit à cette échelle. J'ai
constaté tout au long de la journée que chacun
est à son poste, à sa place, et que cela a
permis jusqu'à maintenant d'assurer un
déroulement dans le calme et dans la maîtrise
de cette opération. Nous n'ignorons rien des
risques et des difficultés qui pourraient se
présenter dans les prochains jours ; et c'est la
raison pour laquelle nous allons conserver une
mobilisation et concentration totales pour la
suite des opérations. Je veux également
remercier les autorités britanniques, avec qui
nous menons depuis maintenant deux ans un
dialogue permanent, amical et franc, et surtout
fructueux et toujours emprunt du sens des
responsabilités que nos deux pays ont en
partage. Je rappelle que depuis deux ans, nos
négociations avec les Britanniques ont permis
d'obtenir des efforts substantiels de la part de
Londres, qui montrent que dans la gestion de
cette situation, la responsabilité est
pleinement partagée entre nos deux
gouvernements. L'engagement renforcé des
autorités britanniques à Calais s'est notamment
matérialisé par une coopération accrue entre
nos services de polices aux frontières dans la
lutte contre les filières d'immigration
clandestine, mais également par le versement de
100 millions d'euros qui ont principalement
contribué aux travaux nécessaires pour rendre
étanche la frontière à Calais, dans le tunnel,
au port, autour de la rocade. Vous savez que ces
dernières semaines, ces négociations se sont
encore intensifiées avec mon homologue
britannique Amber Rudd, qui a succédé à
Theresa May, devenue Premier Ministre. Ces
négociations ont porté sur deux points
essentiels : une demande de notre part de
nouvelles contributions financières pour
participer notamment au coût du démantèlement,
et la prise en charge au Royaume-Uni de tous les
mineurs isolés présents à Calais ayant des
attaches en Angleterre, en pleine application des
accords passés à Amiens en mars dernier entre
nos deux pays. Je suis en mesure de vous annoncer
ce soir que nous sommes parvenus à un accord sur
les deux points. Premièrement, une nouvelle aide
financière de plus de 40 millions d'euros pour
Calais va être versée par les Britanniques.
Deuxièmement, le Royaume-Uni accueillera
effectivement tous les mineurs isolés présents
à Calais dont les attaches familiales en
Grande-Bretagne sont établies, et même au-delà
puisque les autorités britanniques se sont
engagées à étudier également les dossiers des
mineurs non accompagnés qui n'ont pas de liens
familiaux mais dont l'intérêt supérieur serait
de rejoindre ce pays. Depuis les accords d'Amiens
près de 300 mineurs ont déjà pu traverser la
Manche, dont 200 la semaine dernière. D'autres
suivront dans les jours et les semaines qui
viennent. Je salue cet accord et j'en remercie
encore une fois les autorités britanniques.
Cette coopération va bien entendu se poursuivre.
A l'issue de cette première journée, je
remercie à nouveau l'ensemble de ceux qui sont
engagés pour cette opération humanitaire".
Fin de citation. SOURCE : Rédactions à Paris de FIL-INFO.TV ®
applications mobiles du quotidien international
francophone indépendant FIL-INFO-FRANCE ® ; ISSN
1634-4979 © / ISSN 1638-1572 © ; Logos
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