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Bruno OSSEBI :
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Mercredi 18 février 2009 N° 2212/23608

CONGO : Koïchiro Matsuura, directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a déploré mardi 17 février 2009 la mort de Bruno Jacquet Ossebi, journaliste en République du Congo qui travaillait pour le journal en ligne "Mwinda", décédé dans la nuit du dimanche 1er au lundi 2 février 2009 dans l'incendie criminel de sa maison dans lequel sa femme et ses 2 filles ont également péri. Selon le Comité pour la protection des journalistes, "il semblait pourtant se remettre des blessures occasionnées par un incendie inexpliqué qui s'est déclenché dans sa maison de Brazzaville dans la nuit du 21 janvier 2009". Agé de 43 ans, Bruno Ossebi a écrit plusieurs articles relatant des cas de corruption touchant le Président du Congo, Denis Sassou Nguesso. Il s'apprêtait à s'associer à une plainte avec Benjamin Toungamani en France, dont la maison située à Saint Ay, près d'Orléans en France, a également brûlée le même jour. Benjamin Toungamani est sorti indemne de l'incendie. Le 17 janvier 2009, Bruno Ossébi avait révélé dans un article intitulé "Pétrole contre poignée de dollars : on gagerait toujours le pétrole au Congo", que la Société nationale du pétrole aurait essayé de négocier un prêt gagé de 100 millions de dollars sur le pétrole via la BNP Paribas. Un "préfinancement", interdit par la loi, que la banque française aurait ensuite refusé aux dignitaires du régime à cause de cette révélation. Koïchiro Matsuura a démandé à ce que "les autorités ne ménageront aucun effort pour élucider au plus vite les causes de cette tragédie. Il ne faut pas oublier que le travail des journalistes est essentiel du point de vue du droit de l'homme fondamental qu'est la liberté d'expression mais aussi pour la démocratie et la bonne gouvernance, des questions qui concernent toutes les sociétés". Le directeur général de l'UNESCO a également condamné le meurtre du journaliste de télévision malgache Ando Ratovonirina, âgé de 25 ans, qui travaillait pour la Radio et Télévision Analamanga (RTA), appartenant au secteur privé. Il a été tué par balle le 7 février 2009 alors qu'il couvrait une manifestation anti-gouvernementale devant le palais présidentiel à Antananarivo, la capitale. Copyright www.fil-info-france.com/

ARTICLE DE BRUNO OSSEBI, paru dans le journal en ligne "Mwinda" le 17 janvier 2009 :

Pétrole contre poignée de dollars : on gagerait toujours le pétrole au Congo !

La conjonction de la chute des cours du baril de pétrole et de la mauvaise gouvernance prédatrice caractéristique de l’éthique du système Sassou obligerait la République du Congo à rechercher un préfinancement de 100 millions de dollars (plus de 49 milliards FCFA ou plus de 75 millions d’euros) gagé sur l’or noir. Comme au bon vieux temps de Sassou I. Pour rappel c'est à partir de 1985 que le régime de M. Sassou, voyant les recettes chuter avec le prix du pétrole et ne parvenant plus à honorer la dette avait inauguré dans le pays l'ère des préfinancements pétroliers. On recommencerait donc.

De fait les sommes colossales que le Congo (entendez le clan présidentiel) a engrangées au cours de l’année 2008, à la faveur d’un prix du baril oscillant entre 100 et 145 $, n’ont guère eu d’impact ni au plan de la satisfaction des besoins vitaux de la majorité de la population ni sur le terrain des infrastructures. Guère surprenant : « L’honorable » (ainsi appelle-t-on ici les députés) Sylvestre Ossiala, Président de la commission économique du Parlement, expert en matière pétrolière apprécie désormais favorablement la "transparence opaque" de la gestion de ses "amis" de la SNPC et de la Cotrade. Pour sa part le parlement, croupion, se préoccupe plus des indemnités des députés et des sénateurs, des évacuations sanitaires et autres enterrements de dignitaires plutôt que de contrôler l’action des ministres, une espèce arrogante qui n'a de comptes à rendre qu’au seul chef de l’Etat. Seul espoir : les synthèses de l’année 2008 des commissions sur la transparence sur les matières extractives auxquelles participe l’ami C. Mounzéo. Peut-être en saurons-nous davantage...

Quoiqu'il en soit, selon certaines informations la Société nationale des pétroles du Congo, pour répondre au besoin immédiat d'argent qu’éprouve le Congo, aurait demandé ces derniers jours à BNP Paribas, banque française, un préfinancement de 100 millions de dollars.

Un trader choisi par la SNPC et la Banque recevrait le préfinancement de la BNP Paribas et celui-ci serait ensuite remis entre les mains des responsables congolais. Le Congo s'acquitterait d'un certain nombre de livraisons en fonction du prix du baril durant le contrat. BNP Paribas ne préfinancerait pas le Congo directement, contribuant ainsi à une insolvabilité de façade mais contrôlerait toute l'opération de bout en bout. A noter que toutes les transactions se feraient au sein de la Banque, le trader choisi - parmi ceux qui bien connus de nos amis Itoua et Gokana, par exemple Vitoil, Glencore, Trafira, Consultco, Mercuria -, même s'il utilise pour ce contrat une Spécial Purposes Vehicules, gardera pour banque BNP Paribas Paris, siège de son département Energie, toujours dirigé par Guillaume Leenhardt et Jean Talbot. A 300 m de là, B. Elenga et D. C. Nguesso piloteraient ces négociations depuis - folie des grandeurs ubuesques - le comptoir du bar du Park Hyatt Paris Vendôme.

Demeure une inconnue : Mme Claudine Munari et M. Benoît Koukebene seront-ils sollicités en qualité de consultants, compte tenu de leur expertise ? On l’ignore.

Opérations surprenantes. Par la voix de M. le ministre des Finances, le Congo ne s'était-il pas engagé auprès du FMI de ne plus procéder à des préfinancements gagés sur le pétrole, histoire de mettre un terme à l’accroissement vertigineux d’une dette dont on veut précisément obtenir l’annulation ? Mais on avait peut-être mal compris.

Et M. Alexandre Gandou, ne caressait-il pas le rêve de créer une bourse des valeurs dans la CEMAC et de lancer des emprunts obligataires et autres bons du trésor ?

Pauvre Congo.

Bruno Ossébi

Source :
http://www.mwinda.org/


Plus de liens :

Congo
Site officiel de la République du Congo

A LIRE :

Congo, chronique d'une guerre annoncée : 5 juin-15 octobre 1997 par Jean Paul Pigasse
 
 
 


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