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LE
FIL INFO DU TOGO © PAGE ARCHIVES
ARCHIVES 2005 FIL INFO TOGO
- Lundi
7 février 2005 : Le président Gnassingbé
Eyadéma (69 ans), en poste depuis 38 ans après
avoir pris le pouvoir le 13 janvier 1967 par un
coup d'Etat, est mort samedi d'une crise
cardiaque. Le chef d'état-major des Forces
armées togolaises (FAT), le général Zakari
Nandja, a, dans un message lu à la télévision,
nommé un des fils du Président, Faure
Gnassingbé Eyadéma, ministre de l'Equipement et
des Mines pour lui succèder. Un deuil national
de 2 mois a été décrété. Le président de la
Commission de l'Union Africaine, Alpha Oumar
Konaré, a condamné le "coup de force"
de l'armée qui déroge aux dispositions prévues
par la Constitution qui prévoit un intérim du
président de l'Assemblée nationale, Fambaré
Natchaba Ouattara, et l'organisation d'une
élection présidentielle dans les 60 jours. Le
Président nigérien, Mamadou Tandja, président
en exercice de la Communauté économique des
Etats dAfrique de lOuest (CEDEAO), a
également "condamné fermement cette prise
du pouvoir anti-constitutionnelle" et
"réaffirme lattachement de la
communauté" à ses principes qui
sopposent, notamment, aux "changements
anti-constitutionnels de gouvernement en
Afrique". Le parlement, réuni dimanche en
session extraordinaire, a amendé la constitution
en supprimant le passage qui exigeait la tenue
d'un nouveau scrutin dans les 60 jours suivant le
décès du chef de l'Etat. Faure Gnassingbé,
fils du président défunt, a été élu
président de lAssemblée nationale, à
lunanimité des 67 députés, sur un total
81 après avoir voté la destitution de Fambaré
Natchaba Ouattara, présenté comme "absent
du territoire national". La constitution
précise en effet que l'intérim, en cas de
décès du président, est assuré par le
président de l'Assemblée. Or, après que le
gouvernement ait décrété la fermeture de
toutes les frontières du pays, Fambaré Natchaba
Ouattara, président de l'Assemblée nationale,
membre du parti présidentiel Rassemblement du
Peuple Togolais (RPT), en visite à Paris, n'a
pas pu rentrer dans son pays, son avion ayant
été obligé d'atterrir au Bénin. NDRL. Le 30
décembre 2003, larticle 59 de la
Constitution qui prévoyait que le président
était élu " pour un mandat de 5 ans
renouvelable une seule fois " a été
modifié pour permettre au Général Eyadéma
déjà élu à 2 reprises de se représenter aux
élections présidentielles. Le principal
opposant togolais, Gilchrist Olympio, en exil à
Paris depuis une tentative d'assassinat contre
lui en 1992, a déclaré à l'Agence France
Presse (AFP) qu'il souhaitait que la mort du
général Eyadéma permette au Togo de "se
mettre sur le chemin de la démocratie" et
appelé à "des élections transparentes et
libres". Selon lui, le général Eyadéma
est "mort d'une crise cardiaque dans l'avion
qui le transportait en Israël pour des
soins". Plus de détails :
TRANSITION : Communiqué de presse en réaction
aux suites de la disparition du chef de
lEtat CAR CDPA UFC 6 février 2005 publié
sur ufctogo.com le 7 février 2005
Mardi 8 février 2005 : Faure
Gnassingbé, le fils du président décédé
vendredi d'une crise cardiaque, a été investi
par les 6 membres de la cour constitutionnelle
lors d'une cérémonie d'un quart d'heure au
palais présidentiel de Lomé, boycottée par les
diplomates occidentaux mais à laquelle
assistaient des diplomates de Libye, d'Egypte et
du Gabon, ainsi que des députés togolais. Les
partis d'opposition ont appelé leurs partisans
à la grève générale, et à rester chez eux
mardi et mercredi en signe de protestation. ** Le
Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, s'est
déclaré lundi "préoccupé" par la
situation au Togo et le transfert du pouvoir, qui
ne s'est "pas déroulé dans le respect
complet de la Constitution, après la mort du
Président togolais, Gnassingbé Eyadéma".
Il a souligné "la nécessité de respecter
l'Etat de droit".
Jeudi 10 février 2005 : Dans une
allocution diffusée mercredi à la radio et à
la télévision nationale, le nouveau président
Faure Eyadema a déclaré : "Nous avons
demandé au chef de gouvernement de poursuivre
(...) la mise en oeuvre de la promesse et de
l'engagement en faveur de réformes
démocratiques (...) en vue d'organiser des
élections générales dès que possible"
sans fixer aucune date ni évoquer de nouvelles
élections présidentielles.
Samedi 12 février 2005 : Une
manifestation organisée vendredi à Lomé par
l'opposition a été réprimée vendredi par les
forces de sécurité qui ont tiré des grenades
lacrymogènes pour disperser des centaines de
manifestants. La Communauté Economique des Etats
d'Afrique de l'Ouest CEDEAO a annoncé qu'elle
renonçait à participer à une réunion prévue
samedi dans le nord du Togo, estimant qu'une
telle "rencontre légitimait le nouveau
pouvoir en place." Les autorités togolaises
ont refusé jeudi soir l'autorisation d'atterrir
à un avion transportant une délégation
nigériane qui souhaitait informer directement
les Togolais de la condamnation mercredi par la
CEDEAO de la désignation par l'armée du fils du
président défunt Gnassingbe Eyadema et refusé
de reconnaître le "gouvernement issu du
coup d'Etat". Le Nigéria a immédiatement
rappelé son ambassadeur à Lomé et imposé des
restrictions à la venue de responsables togolais
sur son territoire.
Lundi 14 février 2005 : Les forces
de sécurité ont empêché samedi l'opposition
de débuter une marche de protestation prévue
dans la capitale Lomé. Elles ont dispersé les
manifestants avec des gaz lacrymogènes. 3
personnes ont trouvé la mort selon des sources
officielles, 7 d'après l'opposition. ** L'organisation
de défense des droits de l'homme, Amnesty
International, a demandé vendredi aux
autorités togolaises "d'arrêter les
intimidations contre les médias depuis le
décès du président Gnassingbé Eyadéma"
et de "respecter leurs obligations
énoncées par la Charte africaine des droits de
l`Homme et des peuples et les traités
internationaux que le Togo a ratifiés". A
la suite de ces intimidations, plusieurs radios
privées ont choisi de ne diffuser que de la
musique ou des informations d'ordre général,
sans aucun commentaire, et en "évitant tout
débat susceptible de provoquer de nouvelles
réactions des autorités". Selon Amnesty,
"les autorités togolaises continuent comme
par le passé, à faire pression sur les médias
indépendants en dépit de leur engagement pris
en avril 2004 dans le cadre des négociations
avec l'Union européenne de respecter la liberté
d`expression" ajoutant "Etant donné la
répression systématique de toute expression
d'opposition lorsque le maintien du pouvoir en
place est en jeu, il est à craindre que le
respect de la période de deuil national ne serve
de prétexte pour interdire toute expression
d'une opinion politique dissidente". **
Le nouveau chef de l'Etat, Faure
Gnassingbé, fils du Président défunt, a
annoncé la libération jeudi de 412 détenus de
droit commun qu'il a amnistiés la veille.
Mardi 15 février 2005 : La journée
"Togo mort" organisée lundi par
l'opposition pour protester contre le "coup
d'Etat" du président investi Faure
Gnassingbé a été peu suivie à Lomé, la
capitale, où un manifestant a été tué par les
forces de l'ordre.
Samedi 19 février 2005 : Lors d'une
allocution télévisée, Faure Eyadéma, qui a
été nommé Président par le chef d'état-major
des Forces armées togolaises (FAT), le général
Zakari Nandja, après la mort de son père
Gnassingbé Eyadéma (69 ans), en poste depuis 38
ans, le 5 février 2005 des suites d'une crise
cardiaque (selon une thèse officielle), alors
qu'il s'envolait pour Israël pour être soigné,
a déclaré que des élections présidentielles
seraient organisées d'ici 2 mois "dans
l'intérêt de la nation (...) sans délai, comme
le requiert la Constitution". Le Président
nommé n'a pas précisé s'il resterait en
fonctions jusqu'au prochain scrutin ni s'il se
présenterait. Il avait indiqué vendredi qu'il
comptait rester en place jusqu'en 2008, date à
laquelle devait s'achever le mandat de son père.
Lundi 21 février 2005 : La
Communauté économique des Etats d'Afrique de
l'Ouest (CEDEAO) a pris samedi des sanctions à
l'encontre de ce pays. Elle a notamment interdit
tout déplacement à l'étranger des dirigeants
togolais et imposé un embargo sur les ventes
d'armes à destination du pays. Elle exige suite
au décès du président Gnassingbé Eyadéma, le
5 février 2005, le respect de la Constitution
togolaise qui prévoit un intérim du président
de l'Assemblée nationale et l'organisation d'une
élection présidentielle dans les 60 jours. Dans
une déclaration, le président de la Commission
de l'Union Africaine, l'ancien président malien,
Alpha Oumar Konaré, déclare que la décision de
Faure Gnassingbé de rester au pouvoir
"viole la constitution du Togo". Les
Etats-Unis ont également indiqué, dans un
communiqué lu samedi par le porte-parole du
département d'Etat Richard A.Boucher qu'ils
"ne considèrent pas comme légitime la
désignation de M. Gnassingbé comme président
investi et l'appellent à démissionner
immédiatement".
Mercredi 23 février 2005 : L'Assemblée
nationale a rétabli, lors de sa 4e session
extraordinaire qui s'est tenue lundi à Lomé, la
capitale, "les modifications apportées aux
articles 65 et 144 de la Constitution le 6
février dernier, relatifs à la vacance du
pouvoir et à la révision de la loi fondamentale
en période d'intérim ou de vacance du
pouvoir". L'article 65 de la Constitution
rétabli dit clairement "qu'en cas de
vacance de la Présidence de la République par
décès, mission ou empêchement définitif, la
fonction présidentielle est exercée
provisoirement par le président de l'Assemblée
nationale". En son alinéa 2, "le
gouvernement convoque le corps électoral dans
les 60 jours de l'ouverture de la vacance pour
l'élection d'un nouveau président de la
République". Dans la modification faite le
6 février 2005 pour permettre à Faure
Gnassingbé de remplacer son père, cet alinéa
fut modifié de la façon suivante : "Le
nouveau président de la République exerce ses
fonctions jusqu'au terme du mandat de son
prédécesseur", c'est-à-dire jusqu'en
2008. Voir notre édition du 7 février
2005
Jeudi 24 février 2005 : L'Union
Européenne a exigé mercredi des autorités
togolaises un "retour sans délai à l'ordre
constitutionnel et légal" pour ouvrir la
voie à des élections libres et transparentes
ajoutant que lUnion se "réserve le
droit de prendre des mesures contre le nouveau
gouvernement avec lappui de la CEDEAO"
qui vient d'imposer des sanctions à Lomé.
Samedi 26 février 2005 : Après
avoir déclaré lors d'une réunion de son parti,
Rassemblement du Peuple Togolais (RPT) qu'il
avait accepté de représenter son parti à la
prochaine élection présidentielle, le
président désigné Faure Gnassingbé, 39 ans, le fils du président
Gnassingbé Eyadema, mort le 5 février 2005
après une crise cardiaque, selon la thèse
officielle, et alors qu'il se rendait en Israël
pour des soins, a annoncé dans un message
télévisé à la Nation "qu'afin de
garantir la transparence de cette élection, son
équité, et de donner les mêmes chances à tous
les candidats", il a "décidé de
renoncer au poste de président de l'Assemblée
nationale assurant provisoirement les fonctions
de président de la République".
Lundi 28 février 2005 : L'Assemblée
nationale a désigné vendredi tard dans la
soirée, le député Elhadj Abbas Bonfoh pour
succéder à Faure Gnassingbé qui avait
auparavant présenté sa démission de la
présidence de la République. Il a été élu
par 57 députés sur les 62 présents. Elhadj
Abbas Bonfoh est président du groupe d'amitié
Togo-Koweit au sein de l'Assemblée. Il est
Musulman, marié et père de 5 enfants. Plusieurs
milliers de manifestants se sont rassemblés
dimanche à Lomé, la capitale, pour protester
contre cette nomination. La police anti-émeutes
a fait usage de gaz lacrymogènes pour tenir la
foule à distance des bâtiments gouvernementaux.
Les manifestants ont avancé que conformément à
la Constitution la fonction de président par
intérim aurait dû être assumée par le
président du Parlement, Fambaré Natchaba
Ouattara, qui se trouvait à Paris (France), au
moment du décès du président élu, le
général Eyadéma, le 5 février 2005, n'a pas
pu regagner son pays, les frontières ayant été
fermées par l'armée togolaise. Voir notre édition du 7 février
2005
Mardi 1er mars 2005 : Dans un
communiqué diffusé vendredi soir, après
l'annonce de la nomination par l'Assemblée
nationale du député Elhadj Abbas Bonfoh pour
succéder à Faure Gnassingbé qui avait
auparavant présenté sa démission de la
présidence de la République, la Communauté
économique des Etats d'Afrique de l'Ouest
(CEDEAO) a annoncé "qu'elle lèverait
immédiatement l'embargo sur les armes et
l'interdiction de tout déplacement imposée à
la direction togolaise". L'organisation a
indiqué "qu'elle oeuvrera avec Lomé en vue
d'aider le Togo à devenir un pays stable,
démocratique et prospère".
Lundi 14 mars 2005 : Les
obsèques nationales du président Gnassingbé
Eyadéma, décédé le 5 février 2005, ont été
célébrées officiellement dimanche à Lomé en
présence de nombreuses personnalités
étrangères. Le ministre français des Affaires
étrangères Michel Barnier, ainsi que Michel de
Bonnecorse, le conseiller pour l'Afrique du
président français Jacques Chirac, assisteront
aux obsèques. Le commissaire au développement
de l'Union européenne (UE) Louis Michel, le
président en exercice de l'Union Africaine (UA)
le chef de l'Etat nigérian Olusegun Obasanjo,
participaient également à la cérémonie.
Jeudi 17 mars 2005 : Harry
Olympio, président du Rassemblement pour le
soutien à la démocratie et au développement
(RSDD), a annoncé mercredi qu'il se
présenterait à l'élection présidentielle
prévue pour le 24 avril 2005 face à Faure
Gnassingbé, fils du président Gnassingbé
Eyadéma décédé le 5 février après 38 ans de
pouvoir (voir notre édition du 7 février
2005) et a critiqué la désignation par
6 partis de l'opposition dite radicale Emmanuel
Akitani Bob, premier vice-président de l'Union
des forces du changement (UFC, principal parti de
l'opposition), déclarant : "L'opposition
traditionnelle (radicale) s'est royalement
plantée de candidat. M. Akitani n'est pas
l'homme de la situation (...). Il ne peut pas
représenter l'opposition plurielle et encore
moins la jeunesse".
Jeudi 7 avril 2005 : Le
Mouvement togolais de défense des libertés et
des droits de l'Homme (MTDLDH), proche du
pouvoir, a annoncé mercredi que 19 sympatisants
du Rassemblement du peuple togolais (RPT, au
pouvoir) ont été blessés mercredi à Lomé par
des manifestants de l'opposition. Les forces de
sécurité ont tiré des grenades lacrymogènes
pour disperser les manifestants. 2 manifestations
pour et contre le gouvernement ont rassemblé
chacune des milliers de personnes mercredi à
Lomé à 3 semaines des élections
présidentielles fixée au 24 avril 2005.
L'opposition réclame un report de la
présidentielle estimant que la révision des
listes électorales a été entâchée de
fraudes. Le RPT milite pour le maintien de la
date.
Samedi 9 avril 2005 : Ouverture
vendredi de la campagne électorale visant à
désigner le 24 avril 2005 le successeur du
président Gnassingbé Eyadéma, décédé le 5
février 2005, au pouvoir pendant 38 ans. 4
candidats sont en lice. Un de ses fils, Faure
Gnassingbé, 39 ans, représentant du
Rassemblement du peuple togolais (RPT, au
pouvoir), le parti fondé par son père,
affrontera le candidat de l'opposition radicale,
Emmanuel Akitani Bob, 74 ans. Les 2 autres
candidats sont l'homme d'affaires et président
du Parti du renouveau et de la rédemption (PRR,
opposition), Nicolas Lawson et qu'Harry Olympio,
président du Rassemblement pour le soutien à la
démocratie et au développement (RSDD,
opposition modérée). A Lomé la capitale, les
forces de l'ordre sont intervenues à coups de
grenades lacrymogènes pour disperser des
milliers de manifestants qui réclamaient la
délivrance de cartes d'électeurs dans le centre
de Lomé. Plusieurs personnes ont été
blessées. Au cours d'une autre manifestation qui
s'est déroulée à Tabligbo à 80 km au nord de
Lomé, 1 manifestant a été tué et 5 autres
blessés par les forces de l'ordre qui sont
intervenues lors d'une manifestation de
l'opposition réclamant le report de l'élection
présidentielle. **
L'ex-Premier ministre, Agbéyomé Kodjo, a été
arrêté vendredi dès son retour au Togo après
3 ans d'exil en France, et a été placé en
détention à la prison de Lomé. Il avait été
limogé le 27 juin 2002 pour avoir violemment
critiqué le chef de l'Etat Gnassingbé Eyadéma,
et avait quitté le Togo. Les autorités, qui
avaient lancé contre lui un mandat d'arrêt
international, l'accusent de détournement de
fonds.
Mardi 19 avril 2005 : Selon les
autorités des affrontements ont opposé dimanche
des militants de la coalition de l'opposition à
des membres du mouvement de la jeunesse du
Rassemblement du peuple togolais (RPT, au
pouvoir) faisant 7 morts dont 6 dans les rangs du
RPT et plus de 150 blessés à Lomé la capitale.
Samedi 23 avril 2005 : CENSURE : La Haute
Autorité de l'Audiovisuel et de la Communication
(HAAC) a suspendu mercredi 20 avril 2005, pour un
mois, la radio privée togolaise Kanal FM, à la
suite de la diffusion d'un éditorial "à
caractère diffamatoire, tendancieux et
injurieux" selon des sources officielles. La
HAAC reproche à la radio de ne pas avoir
respecté les mises en demeure et évoque des
"manquements graves à la déontologie de la
profession journalistique". L'organe de
régulation des médias togolais a publié lundi
un communiqué exigeant des radios et
télévisions privées le "respect
scrupuleux" des dispositions de l'article 27
de l'arrêté de la HAAC en date du 9 mars 2005
relatif à l'organisation de la campagne
électorale qui précise que "les radios et
télévisions privées ne sont pas autorisées,
pendant la campagne électorale pour l'élection
présidentielle, à organiser des émissions
spéciales ou des débats animés par les
candidats ou leurs représentants". 4
organisations de défense des médias
(L'Observatoire togolais des médias (OTM),
l'Union des journalistes indépendants du Togo
(UJIT), l'Union des radios et télévisions
libres du Togo (URATEL) et l'Organisation des
éditeurs de la presse indépendante (OREPI)) ont
dénoncé cette mesure la considérant comme
"un abus d`autorité qui viole la liberté
de la presse et le droit des citoyens à avoir
des informations plurielles, droits reconnus par
les différents textes et instruments
internationaux". Le Togo compte plus de 60
stations de radio et 6 chaînes de télévision
privées. ** Le ministre
de l'Intérieur, François Esso Boko, a été
limogé pour avoir demandé la suspension du
"processus électoral suicidaire". Il
avait estimé que "la campagne électorale a
été émaillée de violences jamais rencontrées
dans l'histoire électorale de notre pays. Les
passions sont exacerbées. Les conditions
politiques d'une élection qui réconcilie le
Togo avec lui-même sont loin d'être
remplies". Les élections présidentielles
doivent se dérouler dimanche 24 avril 2005 pour
donner un successeur au général Gnassingbé
Eyadéma, décédé, au pouvoir pendant 38 ans.
Il a été remplacé par le Garde des sceaux,
ministre de la Justice, Katari Foli-Bazi.
Lundi 25 avril 2005 : 3,5
millions d'électeurs étaient appelés aux urnes
dimanche pour élire leur Président après le
décès le 5 février 2005, après 38 ans de
pouvoir sans partage, du général Gnassingbé
Eyadéma. Les 2 principaux rivaux sont Faure
Gnassingbé, 39 ans, un des fils du président
défunt, représentant le Rassemblement du peuple
togolais (RPT, ex-parti unique au pouvoir), et le
candidat de la coalition de l'opposition Emmanuel
Bob Akitani, 74 ans. Un troisième candidat est
en lice, Harry Olympio, opposant modéré, alors
que l'homme d'affaires Nicolas Lawson a retiré
sa candidature après les déclarations du
ministre de l'Intérieur François Esso Boko,
destitué samedi pour avoir demandé la
suspension du processus électoral. **
3 personnes ont été tuées et 4
blessées dont 2 grièvement par balles à la fin
du scrutin dans un bureau de vote dans la
capitale Lomé où selon les témoins sur place,
des jeunes ont tenté de s'opposer à plusieurs
hommes non identifiés qui tentaient d'emmener
les urnes. ** Le ministre
de l'Intérieur du Togo, François Boko, limogé
samedi, a trouvé refuge dans l'ambassade
d'Allemagne à Lomé selon un communiqué de
l'ambassade.
Mardi 26 avril 2005 : Faure
Gnassingbé, candidat du Rassemblement du peuple
togolais (RPT, au
pouvoir) et un des fils du président Gnassingbe
Eyadéma, décédé en février 2005 après 38
ans passés au pouvoir, et le chef de l'Union des
forces du changement (UFC), premier
parti d'opposition, Gilchrist Olympio, ont conclu
lundi soir sous l'égide du président nigérian,
Olusegun Obasanjo, président de l'Union
africaine, un accord pour un gouvernement d'union
nationale, quel que soit le résultat de la
présidentielle. L'accord a été convenu au
terme d'une rencontre sans précédent entre
Faure Gnassinbgé et Gilchrist Olympio. En exil
en France, ce dernier avait été interdit de
participation au scrutin présidentiel. La
coalition de l'opposition a une nouvelle fois
dénoncé des fraudes "organisées à grande
échelle" lors du scrutin.
Mercredi 27 avril 2005 : La
Commission électorale nationale indépendante
(CENI) a annoncé mardi que le chef du parti au
pouvoir, Rassemblement du peuple togolais (RPT),
Faure Gnassingbé, fils du président défunt
Gnassingbé Eyadéma au pouvoir pendant 38 ans, a
remporté l'élection présidentielle de
dimanche, à un tour, avec 60,22 % des suffrages
contre 38,19 % à son rival, le candidat de la
coalition de l'opposition, Emmanuel Akitani Bob
et 0,55 % à Harry Olympio (0,55 %). Le taux de
participation a été évalué à 64 %. A
l'annonce des résultats, des bandes de jeunes,
favorables à l'opposition, ont manifesté dans
la capitale, Lomé, où de violents incidents ont
éclaté : barricades, pneus enflammés,
pillages. La police est intervenue à coups de
gaz lacrymogènes pour disperser les
manifestants. L'opposition a dénoncé les
résultats et les fraudes massives.
Jeudi 28 avril 2005 : Le candidat
de l'Union des forces du changement (UFC,
opposition), Emmanuel Bob Akitani, s'est
auto-proclamé président mercredi et a appelé
la jeunesse à la résistance. Les violences se
poursuivaient mercredi dans la capitale Lomé
après l'annonce de la victoire à l'élection
présidentielle de dimanche de Faure Eyadéma,
fils du défunt général président Gnassingbé
Eyadéma, arrivé au pouvoir par un coup d'état
il y a 38 ans et candidat du Rassemblement du
peuple togolais (RPT, au pouvoir), dénoncée par
l'opposition qui parle de "fraude
massive". 6 personnes ont été tuées et
une centaine blessée. Selon la Croix Rouge
Internationale, les victimes ont été
blessées par balles ou frappées par des
manifestants et des policiers. Le ministre de
l'Intérieur, Folly Bazi Katari, a annoncé que
"3 soldats avaient été tués"
ajoutant que "plusieurs ambassades
étrangères ont été endommagées par des
pillages et des pierres lancées par la
foule". Le ministère français des Affaires
étrangères s'est dit "attentif à
l'évolution de la situation" ajoutant :
"La France réitère son appel à l'ensemble
des responsables politiques togolais pour qu'ils
ramènent le calme et qu'il soit mis un terme aux
actes de violence" déplorant que plusieurs
ressortissants français aient "subi des
actes de violence et de vandalisme". Daniel
Kouévi-Akoé du Comité togolais de résistance
(CTR), a dénoncé la politique "assez
perverse" de la France au Togo déclarant :
"Le régime de Eyadéma a été un régime
mis en place au Togo par la France, ce régime a
été soutenu pendant 40 ans, le peuple togolais
désormais n'en peut plus". A
Paris, l'ancien secrétaire d'Etat français à
l'intégration, Kofi Yamgnane, qui possède la
double nationalité française et togolaise,
avait appelé lundi l'armée togolaise à ne pas
tirer contre les manifestants, dénonçant
"l'assourdissant silence" de la France,
ancienne puissance coloniale. Dans notre édition
du 26 avril 2005, le
ministre français des Affaires étrangères,
Michel Barnier, avait déclaré que le scrutin
s'était déroulé dans des "conditions
globalement satisfaisantes malgré un certain
nombre d'incidents" et avait parlé de
"succès".
Vendredi 29 avril 2005 : Suite à
l'annonce de la victoire de Faure Eyadéma, fils
du général Président Gnassingbé Eyadéma,
décédé le 5 février 2005 à l'âge de 69 ans
après 38 ans de pouvoir sans partage (voir notre édition du 7 février
2005), et l'auto-proclamation au poste
de Président, du candidat de l'opposition,
Emmanuel Akitani Bob, près de 4 000 Togolais ont
fui l'insécurité qui règne dans leur pays et
se sont réfugiés au Bénin et au Ghana voisins.
Le Haut Commissariat des Nations-Unies pour les
Réfugiés (HCR) s'est dit
"inquiet" par cet exode et a décidé
la mise en place de structures dans ces pays pour
accueillir les réfugiés.
Samedi 30 avril 2005 :L'Institut
Goethe, centre culturel allemand, a été
incendié vendredi dans la capitale Lomé par des
inconnus armés et masqués. La bibliothèque du
centre a été entièrement détruite. A Berlin,
l'ambassadeur du Togo a été convoqué au
ministère des Affaires étrangères. Le
gouvernement allemand demande au gouvernement de
Lomé de "tout faire pour traquer les
auteurs de cette attaque" et en empêcher
d'autres. A Paris, le ministère français des
Affaires étrangères a également condamné
"fermement" l'incendie de l'Institut
Goethe et demandé aux "autorités
togolaises et aux responsables politiques de
faire toute la lumière sur cet acte inadmissible
et de prendre toutes les mesures pour éviter le
renouvellement de tels actes". ** Selon
l'opposition, une centaine de personnes aurait
été tuée et plus de 300 autres blessées par
les forces de sécurité et l'opposition dans les
violences qui ont éclaté après l'annonce des
résultats du scrutin présidentiel de dimanche
donnant la victoire à Faure Gnassingbé et
l'auto-proclamation de Emmanuel Akitani Bob.
Mardi 3 mai 2005 : Selon les
chiffres du Haut Commissariat des Nations unies
pour les réfugiés (HCR), plus de 10 000
personnes ont fui le Togo pour se réfugier au
Bénin voisin depuis l'élection présidentielle
contestée du 24 avril 2005 au Togo.
Mercredi 4 mai 2005 : Le
président de la Cour constitutionnelle,
Atsu-Koffi Amega, a officiellement proclamé
vainqueur, mardi, Faure Gnassingbé, le candidat
du Rassemblement du peuple togolais (RPT, parti
au pouvoir) et fils du président défunt
Gnassingbé Eyadéma, vainqueur de l'élection
présidentielle du 24 avril 2005, avec 60,5 % des
voix. Emmanuel Bob Akitani, qui s'était
auto-proclamé président le 27 avril 2005, a
obtenu 38,25 % des voix ; Harry Olympio
(opposition modérée) et Nicolas Lawson (qui
s'était retiré la veille du scrutin), ont
obtenu respectivement O,55 % et 1,04 % des voix.
Jeudi 5 mai 2005 : Faure
Gnassingbé a prêté serment mercredi comme
nouveau président devant 5 membres de la Cour
constitutionnelle, en présence de membres du
gouvernement, de diplomates et de centaines de
militants de son parti.
Samedi 7 mai 2005 : Selon un
rapport confidentiel d'un diplomate de l'Union
européenne cité par l'Agence
France Presse et Radio France
International, "il y a des présomptions de
fraude massive à l'élection présidentielle au
Togo". Ce rapport analyse "les listes
électorales qui laissent apparaître un écart
anormal entre le nombre d'inscrits et
l'estimation de la population en âge de
voter". Ajoutant : "Il y aurait au
moins 34 % d'électeurs présumés fictifs
surtout dans les régions réputées favorables
au parti au pouvoir, Rassemblement du peuple
togolais (RPT)". Amedeu Altafaj, le
porte-parole de la Commission européenne au
Développement présidée par Louis Michel a
annoncé vendredi que ce dernier a pris
"note de l'annonce des résultats officiels
de l'élection présidentielle faite par la Cour
constitutionnelle du Togo et de l'investiture de
M. Faure Gnassingbé comme nouveau président du
Togo".
Samedi 14 mai 2005 : Le
Parlement européen a adopté jeudi une
résolution qui indique qu'il ne pouvait pas
"reconnaître la légitimité" du
président togolais Faure Gnassingbé élu le 24
avril 2005, en raison de "graves
irrégularités" qui ont entaché selon lui
le scrutin. "Les conditions dans lesquelles
s'est déroulée l'élection du 24 avril ne
respectent pas les principes de transparence, de
pluralisme et de libre détermination du peuple
(...) et ne permettent pas de reconnaître la
légitimité des autorités issues de ce
scrutin". Amedeu Altafaj, le porte-parole de
la Commission européenne au Développement
présidée par Louis Michel avait annoncé
vendredi que ce dernier a pris "note de
l'annonce des résultats officiels de l'élection
présidentielle faite par la Cour
constitutionnelle du Togo et de l'investiture de
M. Faure Gnassingbé comme nouveau président du
Togo". ** Un mandat
d'arrêt a été lancé contre l'ancien doyen de
la faculté de droit d'Aix-en-Provence, (France)
, Charles Debbasch, 68 ans, résidant à Lomé,
la capitale. Plus de détails : (Rubrique France)
Samedi 21 mai 2005 : Emmanuel
Bob Akitani, le rival de Faure Gnassingbé, fils
du dictateur décédé Gnassingbé Eyadéma, qui
a remporté l'élection présidentielle du 24
avril 2005, a été évacué d'urgence vers la
France où il a été hospitalisé à l'Hôpital
américain de Neuilly après une attaque
cérébrale.
Jeudi 2 juin 2005 : L'ancien
président zambien Kenneth Kaunda a été nommé
mercredi par l'Union Africaine émissaire
spécial pour le Togo, chargé d'assurer une
médiation entre le pouvoir et l'opposition
après les violences qui ont suivi l'élection au
poste de Président de Faure Gnassingbé,
décriée par l'opposition, et qui ont fait
"plusieurs dizaines" de morts et 30 000
déplacés, selon l'opposition.
Jeudi 9 juin 2005 : Edem Kodjo,
président de la Convergence patriotique
panafricaine (CPP, opposition modérée), a été
nommé mercredi Premier ministre par le
président Faure Gnassingbé. Edem Kodjo a déjà
occupé ce poste de 1994 à 1996 sous la
présidence de Gnassingbé Eyadéma, président
défunt et père de Faure Gnassingbé.
Mardi 27 septembre 2005 : Le Haut-Commissariat
des Nations Unies aux droits de l'homme a publié
lundi 26 septembre 2005, un rapport qui attribue
à l'Etat togolais "la responsabilité
principale de la violence politique et des
violations des droits de l'homme" lors des
affrontements qui ont suivi l'élection
présidentielle du 24 avril 2005 qui a vu la
victoire de Faure Gnassingbé, fils du
Président, le général Gnassingbé Eyadema
décédé le 5 février 2005 d'une crise
cardiaque, selon la thèse officielle, alors
qu'il se rendait en Israël pour des soins,après
38 ans de pouvoir. Selon le OHCHR, 4 à 500
personnes sont mortes durant ces violences. Plus
de détails : Le rapport du OHCHR
Mercredi 28 septembre 2005 : Après la
publication lundi du rapport de la mission du
Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de
l'homme qui attribue à l'Etat togolais "la
responsabilité principale de la violence
politique et des violations des droits de
l'homme" lors des affrontements qui ont
suivi l'élection présidentielle du 24 avril
2005 et qui aurait fait entre 400 et 500 morts,
le gouvernement togolais, par la voix de son
porte-parole Kokou Biossey Tozoun, ministre de la
Communication, a réagi et a déclaré "en
prendre acte" avec " intérêt",
indiquant que "certains éléments factuels
ou analytiques contenus dans ce rapport sont
imprécis, discutables voire même
erronés". Le ministre Tozoun a relevé que
le rapport parle de "responsabilités
partagées" et a souligné que "si au
niveau de la conclusion la mission dit que la
responsabilité principale incombe à l'Etat,
c'est tout à fait normal qu'un état protège
ses citoyens même si ceux-ci sont atteints de
paranoïa collective". Lors d'une interview
sur les ondes de la radio britannique BBC, le
secrétaire général de la Ligue togolaise des
droits de l'Homme (LTDH), Apédo-Amah Togoata, a
déclaré que "l'ONU est arrivée aux mêmes
conclusions que la Ligue en "imputant
l'essentiel des responsabilités des violences
aux autorités en place, aux auteurs du coup
d'état constitutionnel et électoral"
ajoutant "il faudrait que les autorités en
place prennent conscience de l'état
catastrophique des droits de l'Homme au Togo et
que les choses soient mises en route pour
améliorer la situation".
Vendredi 11 novembre 2005 : Dans un
rapport de 60 pages, publié jeudi par la
Commission nationale spéciale d'enquête
indépendante, mise en place par le pouvoir , les
violences qui ont accompagné l'élection
présidentielle d'avril au Togo ont fait
"154 morts et 654 blessés dans les actes de
violences et de vandalisme survenus au Togo
avant, pendant et après l'élection
présidentielle du 24 avril". Selon l'ONU,
ces violences, survenues entre le décès du
président Gnassingbé Eyadéma, le 5 février
2005, et les jours qui avaient suivi l'élection
contestée de son fils Faure Gnassingbé, ont
fait "entre 400 et 500 morts".
Lundi 19 décembre 2005 : Plusieurs
partis de l'opposition (Parti des travailleurs,
Mouvement des jeunes pour la révolution-5
octobre (MJR5), Mouvement patriotique du 5
octobre (MO5) et Convention démocratique des
peuples africains-Branche Togo (CDPA- BT)) ont
organisé samedi à Lomé la capitale une marche
contre "l'impunité, la cherté de la vie et
le musellement des médias". Les
manifestants réclamaient notamment l'arrestation
et le "jugement immédiat" des
"assassins qui ont tué plus de 400 à 500,
voire des milliers de citoyens togolais ainsi que
leurs commanditaires" (NDLR. La répression
sanglante qui est intervenue du 24 au 26 avril
2005 après l'annonce des élections
législatives qui ont vu la victoire du parti au
pouvoir, Rassemblement du peuple togolais, RPT). Voir notre édition du 28 avril 2005
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