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Samedi 14 mai 2005 : Après une tentative de coup d'Etat vendredi à Andijan dans l'est du pays où des hommes armés ont pris le contrôle de l'administration régionale et d'une prison de haute sécurité, libérant environ 2 000 détenus, selon une organisation ouzbèke de défense des droits de l'Homme, et une manifestation de plusieurs milliers de personnes devant le siège du gouvernement en soutien aux putschistes, le Président Islam Karimov, qui s'était rendu dans la région, a ordonné aux forces de sécurité "de mater l'insurrection" et fait tirer sur la foule qui demandait "plus de démocratie" et exigeait "la démission du président Karimov". Le bilan serait lourd selon les médias locaux, citant des défenseurs des droits de l'Homme, qui parlent "de plusieurs dizaines de morts et des centaines de blessés". Une "tentative d'attentat contre l'ambassade d'Israël a été déjouée et le kamikaze a abattu" selon un communiqué présidentiel.

Lundi 16 mai 2005 :
La ville d'Andijan, où une tentative de coup d'Etat vendredi a été réprimée dans le sang par les forces de sécurité qui ont ouvert le feu sur la foule, est totalement bouclée par les blindés. Aucun accès n'y est possible. Selon des témoins directs, dont un responsable de l'organisation des droits de l'Homme Apellatsia, Lutfullo Shamssutdinov, ont déclaré avoir vu "au moins 300 cadavres, d'hommes, de femmes ou d'enfants", un chiffre 10 fois supérieur à celui d'une trentaine de morts annoncé par le président Islam Karimov. Les blessés se compteraient également par centaines. Le Président Islam Karimov a accusé samedi des groupes islamistes liés au parti interdit Hizbi Tahrir "d'être derrière l'insurrection". Face à l'afflux de réfugiés fuyant l'Ouzbékistan, le Kirghizstan a annoncé la réouverture, pour 5 jours, de la frontière fermée depuis vendredi 13 mai 2005.

Mardi 17 mai 2005 : La ville d'Andijan est toujours bouclée par les forces de sécurité après la tentative de coup d'Etat de vendredi matée par un bain de sang par la police qui a tiré sur une foule d'environ 5 000 personnes venues apporter leur soutien aux putschistes, réclamer plus de démocratie et la démission du Président Islam Kadirov faisant selon des sources officielles ouzbekhes 70 morts. Or selon les témoins sur place et les organisations humanitaires et de défense des droits de l'homme, le nombre de victimes s'élèverait à au moins 600. Le nombre des blessés atteindrait les 2 000. Le ministre allemand des affaires étrangères Joschka Fischer a demandé à ce que la Croix Rouge et les autres organisations humanitaires puissent entrer dans le pays.

Mercredi 18 mai 2005 : Le bilan de l'insurrection d'Andijan, dans l'est du pays, pourrait encore s'alourdir. Un parti d'opposition ouzbek affirme avoir déjà enregistré 745 noms de personnes tuées.

Samedi 21 mai 2005 : Le président Islam Karimov a fait savoir jeudi au Secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan qu'il s'opposait à la création d'une commission d'enquête internationale chargée de faire la lumière sur la répression sanglante par l'armée d'une manifestation populaire vendredi 13 mai 2005 à Andijan dans l'est de l'Ouzbékistan et qui a 169 morts selon les autorités ouzbekhes, et plus de 700 par l'opposition. Le Président a affirmé "qu'il contrôlait la situation, qu'il prenait les mesures nécessaires pour juger les responsables, et qu'il n'avait pas besoin d'une commission internationale pour établir les faits" a indiqué le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan. Le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Louise Arbour, a affirmé sur les ondes de la radio britannique BBC que "le président ouzbèke estimait que la visite-éclair d'une soixantaine de diplomates et de journalistes étrangers mercredi à Andijan était suffisante". Louise Arbour a, elle, jugé que "cette visite contrôlée ne permettait d'établir clairement ce qui s'était passé vendredi dernier".

Jeudi 29 septembre 2005 : Après une rencontre avec le Président Islam Karimov, le secrétaire d'Etat adjoint américain, Daniel Fried, a annoncé devant la presse que "les forces américaines vont quitter leur base militaire installée en Ouzbékistan et respecter la date limite qui leur a été imposée". Les forces américaines avaient reçu, le 29 juillet 2005, de la part du gouvernement ouzbek un délai de 6 mois pour évacuer la base aérienne de Karshi-Khanabad, dans le sud de pays, utilisée comme base arrière pour les opérations américaines en Afghanistan. Les Etats-Unis avaient critiqué la répression sanglante du 14 mai 2005 à Andijan, dans l'est du pays (voir notre édition du 14 mai 2005) où 600 personnes ont été tuées et plus de 2 000 blessées.

Mardi 25 octobre 2005 : Sanjar Oumarov, homme d'affaires dans le secteur pétrolier, qui a attiré des investissements étrangers, notamment des Etats-Unis, 49 ans, chef du parti d'opposition "La coalition Ouzbékistan ensoleillé" a été arrêté dimanche et placé en détention selon un communiqué du Parquet de Tachkent, la capitale. Il "est responsable d'activités criminelles réprimées par la loi ouzbèke" et accusé de "détournement de fonds". Sanjar Oumarov avait demandé la démission du gouvernement après la répression sanglante par l'armée de l'émeute du 13 mai 2005 à Andijan, dans l'est du pays, qui a fait de 500 à 1000 morts selon des témoins indépendants. Il s'était rendu en septembre 2005 en Russie et aux Etats-Unis afin de faire connaître son mouvement dans les milieux politiques et des affaires.

Mardi 15 novembre 2005 :
La Cour suprême a condamné lundi à des peines de prison allant de 14 à 20 ans, 15 hommes accusés d'avoir organisé le soulèvement d'Andijan, les 12 et 13 mai 2005, et d'avoir voulu "renverser le système constitutionnel ouzbek pour mettre en place un Etat islamiste" et d'avoir commis dans ce cadre "des crimes graves". La Cour a également accusé des "forces étrangères" et notamment des ONG et les médias occidentaux de s'être servis "des droits de l'Homme comme couverture" pour diffamer l'Ouzbékistan et renverser le régime. Rappelons que le 13 mai 2005 une tentative de coup d'Etat contre le Président Karimov a été perpétrée. A l'issue de ce coup de force, une manifestation qui demandait "plus de démocratie" et exigeait "la démission du président Karimov" a été matée dans le sang par les forces de sécurité. Selon le bilan officiel, les violences ont fait 187 morts dont 60 civils mais les organisations internationales et des témoins directs, dont un responsable de l'organisation des droits de l'Homme Apellatsia, Lutfullo Shamssutdinov, ont déclaré avoir vu "au moins 300 cadavres, d'hommes, de femmes ou d'enfants", un chiffre 10 fois supérieur à celui d'une trentaine de morts annoncé par le président Islam Karimov. Les blessés se comptaient également par centaines.

Mercredi 23 novembre 2005 :
L'armée américaine a retiré mardi sa dernière unité de ce pays, après 4 ans de présence. Le président ouzbekh, Islam Karimov, avait fixé le 29 juillet 2005 un ultimatum aux Etats-Unis leur ordonnant de quitter le pays dans les 6 mois. Les troupes américaines étaient stationnées sur une base située près de l'aéroport local de Khanabad, à environ 200 km de la frontière entre l'Ouzbékistan et l'Afghanistan qui servait de base logistique pour les opérations militaires américaines en Afghanistan. Les autorités ouzbèkhes n'avaient pas apprécié la prise de position de Washington lors des massacres d'Andijan les 12 et 13 mai 2005 où selon des chiffres des organisations de défense des droits de l'homme 600 personnes ont été tuées et plus de 2 000 blessées. Le bilan officiel annoncé est de 169 morts. Un responsable du Pentagone (Etats-Unis) a indiqué que "ce retrait rendrait les opérations américaines en Afghanistan plus compliquées et, dans une certaine mesure, plus coûteuses".

Samedi 26 novembre 2005 : Les autorités ont averti plusieurs pays européens dont l'Espagne, la Suède, les Pays-Bas et la Belgique de l'interdiction du survol de son territoire pour leurs opérations en Afghanistan à partir du 1er janvier 2006. Ces pays avaient critiqué le gouvernement pour sa gestion des manifestations d'Andijan qui avaient abouti les 12 et 13 mai 2005 à une répression sanglante de forces de sécurité ouzbèkhes, où selon des chiffres des organisations de défense des droits de l'homme 600 personnes ont été tuées et plus de 2 000 blessées. Le bilan officiel annoncé est de 169 morts. Voir notre édition du 23 novembre 2005.



 
 
 


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