- SOMMAIRE
IRAN, FIL-INFO-IRAN
©, 2004, ARCHIVES, 2004
- Vendredi
2 janvier 2004 : 7 jours après le terrible
séisme qui a touché la ville de Bam, 11
personnes ont été retrouvées vivantes parmi
les décombres. 26 500 victimes ont déjà été
inhumées dons des fosses communes. Se rapportant
à des sources gouvernementales, un rapport de
l'ONU fait état de 33 000 morts et plus de 30
000 blessés. 1 500 enfants ont perdu leur
famille dans cette catastrophe et ont été
confiés aux orphelinats de la région. De
nombreuses répliques ont été ressenties ces
derniers jours. Les autorités craignent qu'elles
ne produisent la chûte des édifices fortement
endommagés par le premier sinistre.
Samedi 3 janvier 2004 : Les
autorités ont refusé vendredi l'envoi à Bam
d'une délégation humanitaire américaine
conduite par la sénatrice républicaine de
Caroline du Nord, Elizabeth Dole, et comprenant
un membre de la famille du président Bush. Mme
Dole est l'ancienne présidente de la Croix-Rouge
américaine, et épouse de l'ancien candidat
républicain à la présidence Bob Dole.
Mardi 6 janvier 2004 : Après le
terrible tremblement de terre qui a touché la
ville de Bam dans le sud est du pays et qui a
fait au moins 30 000 morts, les autorités ont
indiqué lundi qu'elles envisageaient de
transférer la capitale Téhéran sur un autre
site en raison d'un risque majeur de séisme. ** Les
enfants de Bam sont retournés lundi à l'école
dans des conditions précaires. Selon le préfet,
sur les 30 à 35 000 victimes du séisme, 9 000
étaient des écoliers et 2 000 leurs professeurs
ou des membres de leur encadrement. 6 000 enfants
ont perdu un de leurs parents et entre 1 500 à 1
800 autres seraient orphelins.
Mercredi 7 janvier 2004 : Le
gouvernement a demandé à la municipalité de
Téhéran de rebaptiser la rue portant le nom de
l'assassin du président égyptien Anouar
el-Sadate, Khaled Eslamboli. Khaled Eslamboli,
exécuté pour avoir assassiné le président
Sadate en 1981 lors d'un défilé militaire, est
considéré comme un "martyr" par la
République islamique. L'Egypte exige que le nom
de cette avenue soit changée pour envisager une
visite du président Moubarak en Iran et renouer
des relations diplomatiques rompues en 1979,
après la signature d'un traité de paix entre
l'Egypte et Israël. Le conseil municipal de
Téhéran a proposé de rebaptiser cette avenue
avec le nom de Mohammad al-Dourra, le garçon
palestinien mort quasiment en direct dans les
bras de son père, sous les tirs israéliens en
2000. ** Après le tremblement de
terre de Bam du 26 décembre 2003 qui a fait
entre 30 et 35 000 morts, plusieurs dizaines de
milliers de blessés et de sans-abris, l'ONU a
annoncé débloquer une aide de 95 millions
d'euros pour assister pendant 3 mois les
sinistrés.
Vendredi 9 janvier 2004 : 13 jours
après le terrible tremblement de terre qui a
frappé la ville de Bam et qui a fait entre 30 à
35 000 victimes, un homme de 56 ans a été
retiré mercredi soir vivant des décombres. Il
est dans le coma.
Samedi 10 janvier 2004 : Après le
terrible tremblement de terre qui a fait 31 000
morts et des dizaines de milliers de sans-abris,
les autorités ont évalué les frais de
reconstruction à plus d'un milliard de dollars.
Les Nations-Unies ont lancé un appel à la
communauté internationale pour venir en aide aux
victimes du séisme.
Lundi 12 janvier 2004 : A
l'approche des élections législatives, les
candidatures de 80 députés réformateurs, du
principal parti d'opposition "Front de la
participation", ont été annulées par le
Conseil des gardiens de la Révolution
(conservateur) pour non-respect de l'Islam.
Mohamed Reza Khatami, vice-président du
Parlement et frère du président Khatami, est
concerné par cette annulation. Le président
Khatami et les gouverneurs (qui menacent de
démissionner en bloc) dénoncent ces rejets.
Selon des chiffres officiels, 3 500 candidats sur
8 000 ont été évincés des législatives dans
tout le pays. Les députés réformateurs ont
organisé un "sit-in" devant le
Parlement.
Mercredi 14 janvier 2004 : Le
président Khatami a menacé d'une démission
collective des réformateurs et des gouverneurs
si le Conseil des gardiens de la Révolution
(conservateur) ne revenait pas sur sa décision
de rejeter les candidatures de 80 députés
réformateurs, du principal parti d'opposition
"Front de la participation". Selon des
chiffres officiels, 3 500 candidats sur 8 000 ont
été radiés des législatives dans tout le
pays.
Jeudi 15 janvier 2004 : L'ayatollah
Ali Khameinei, Guide suprême de la Révolution,
a ordonné mercredi le réexamen des candidatures
invalidées pour le prochain scrutin législatif.
Le président Khatami demande aux députés de
cesser leur mouvement de protestation.
Vendredi 16 janvier 2004 : Les
députés réformateurs ont poursuivi jeudi pour
la troisième journée consécutive leur
"sit-in" devant le parlement pour
protester contre le rejet de leur candidature aux
prochaines élections législatives malgré
l'intervention du Guide suprême de la
Révolution qui a ordonné un réexamen des
candidatures et l'appel du président Khatami à
la suspension de leur action.
Samedi 17 janvier 2004 : Un haut
responsable du Conseil des gardiens de la
Révolution (conservateur) a indiqué vendredi
que toutes les candidatures aux prochaines
législatives rejetées en masse seraient
réexaminées avec attentation. ** Le bilan
officiel du tremblement de terre qui a touché la
ville de Bam le 26 décembre 2003 est de 41 000
morts.
Mardi 20 janvier 2004 : Le parti du
président Mohammad Khatami, Association des
religieux combattants (ARC), a menacé de
boycotter les législatives de février si des
mesures visant au réexamen des candidatures
invalidées par le Conseil des Gardiens de la
Constitution n'étaient pas prises rapidement.
Jeudi 22 janvier 2004 : Plusieurs
membres du gouvernement du président Khatami et
des vice-présidents ont présenté leur
démission mercredi appelant le Conseil des
Gardiens de la Révolution à revenir au plus
vite sur sa décision de rejet de plusieurs
milliers de dossiers de candidatures de
réformateurs aux prochaines élections
législatives du 20 février 2004. 200 candidats
ont été réintégrés. Les 80 députés
réformateurs rejetés des listes continuent leur
"sit-in" devant le Parlement et
menacent d'entamer une grève de la faim. Le
ministre de l'Intérieur a menacé d'annuler les
élections si le Conseil des Gardiens de la
Révolution ne revient pas sur sa décision.
Lundi 26 janvier 2004 : Une
trentaine de députés réformateurs éliminés
des listes des prochaines élections
législatives ont introduit devant le parlement
un projet de loi visant à modifier la loi
électorale et élimine les critères religieux
dans la sélection des candidatures. Le Parlement
l'a adoptée mais pour entrer en vigueur elle
doit maintenant être avalisée par le Conseil
Des Gardiens de la Révolution (conservateurs)
qui ont évincé les candidats de l'opposition
pour ne pas "respecter l'Islam".
Mardi 27 janvier 2004 :Le Conseil
Des Gardiens de la Révolution (conservateurs) a
rejeté lundi le projet de révision de la loi
électorale adoptée dimanche par le Parlement et
qui vise à éliminer les critères religieux
dans la sélection des candidatures. Le Conseil
des Gardiens a en effet rejeté plus de 3 500
candidatures dont 85 de députés réformateurs.
Le gouvernement du président Khatami menace de
ne pas organiser le scrutin.
Mercredi 28 janvier 2004 : Le
président Mohammad Khatami a refusé mardi la
démission en bloc de son gouvernement déposée
le 11 janvier 2004 après le rejet des
candidatures aux prochaines élections
législatives des députés réformateurs. Le
président iranien a rencontré mardi soir le
guide suprême de la révolution Ali Khamenei
pour tenter de sortir de la crise. Ils ont
décidé de mandater 4 ministres chargés de
trouver une solution à la crise.
Lundi 2 fevrier 2004 : 40 % des
députés (124) ont donné leur démission
dimanche à la suite de l'invalidation de leurs
dossiers de candidature aux prochaines
législatives du 20 février 2004 par le Conseil
des gardiens de la Révolution. Après la
révision des dossiers, le Conseil n'a pas
réadmis les candidatures des députés
réformateurs sortants. 1 160 invalidations sur
les 3 600 prononcées par le Conseil ont été
annulées vendredi. 2 400 réformateurs, dont 80
députés, sont toujours écartés du scrutin. Au
total, ce sont 8 200 dossiers de candidatures qui
ont été déposées pour ces élections.
Mardi 3 fevrier 2004 : Le chef du
Front de la participation, Mohammad Reza Khatami,
a annoncé lundi que son parti ne participera pas
aux élections législatives du 20 février 2004
pour protester contre le rejet, par le Conseil
des gardiens de la Révolution, des candidatures
des députés réformateurs.
Mercredi 4 fevrier 2004 : Après une
rencontre mardi avec le président Mohamad
Khatami, le guide suprême de la Révolution,
l'Ayatollah Khameinei a rejeté tout report des
élections législatives fixées au 20 février
2004. Le ministère de l'Intérieur, contrôlé
par les réformateurs, a interdit une
manifestation d'étudiants qui devait avoir lieu
mercredi à Téhéran pour dénoncer le rejet par
les conservateurs des candidatures des
réformateurs aux élections, estimant que cette
manifestation "engendrerait de graves
problèmes de circulation dans la capitale".
Jeudi 5 fevrier 2004 : Un dernier
bilan a été publié sur les victimes du
tremblement de terre qui a touché le 26
décembre 2003 la ville de Bam : 43 000 morts ont
été recencés. La ville a été détruite à
plus de 80 %. Après 40 jours de deuil, les
travaux de reconstruction vont pouvoir commencer.
Vendredi 6 février 2004 : Selon
l'agence officielle IRNA, le Conseil des gardiens
de la Révolution va réexaminer d'ici lundi les
candidatures des réformateurs rejetées.
Jusqu'à présent sur 600 dossiers rejetés
réexaminés, seuls 51 ont été repêchés. 130
députés ont confirmé leur démission et ne
participeront pas aux élections législatives du
20 février 2004.
Lundi 9 février 2004 : N'ayant pu
obtenir une révision totale de toutes les
candidatures rejetées par le Conseil des
Gardiens de la Révolution, le président Khatami
a annoncé que les élections législatives se
tiendront comme prévu le 20 février 2004.
Jeudi 12 février 2004 : Ce pays a
célébré mercredi le 25ème anniversaire de
l'arrivée au pouvoir de l'Ayatollah Khameinei.
Le président réformateur Khatami a qualifié de
"menace pour la nation toute restriction des
libertés politiques" à l'approche des
élections législatives prévues pour le 20
février alors que plusieurs milliers de dossiers
de candidatures de réformateurs ont été
rejetés par le Conseil des Gardiens de la
Révolution.
Samedi 14 février 2004 : Fait rare.
L'ayatollah Khameinei est intervenu à
l'université de Téhéran lors de la prière du
vendredi et a appelé tous les Iraniens à voter
massivement aux prochaines élections
législatives prévues pour le 20 février.
Lundi 16 février 2004 : Le
quotidien "Jomhouri Eslami" rapporte
dans son édition de dimanche qu'un groupe
extrémiste "Comité pour la glorification
des martyrs du monde islamique" a offert 100
000 dollars de récompense à celui qui tuera
Salman Rushdie, auteur des "Versets sataniques" sous le
coup d'une "fatwa" décrétée le 14
février 1999 par l'Ayatollah Khomeinii
condamnant l'écrivain britannique à mort pour
blasphème. Ce mouvement a appelé "tous les
musulmans volontaires de s'inscrire sur le site
internet du groupe à partir du 22 février 2004,
début du mois du deuil chiite (Moharam), pour
tuer Salman Rushdie".
Vendredi 20 février 2004 : Le
président iranien Mohamad Khatami a ordonné
jeudi l'ouverture d'une enquête complète sur
les les causes de l'explosion d'un train de
marchandises mercredi qui a fait 320 morts et
plus de 460 blessés à Neishabour dans la
province du Khorassan. ** Alors que
le scrutin législatif doit s'ouvrir vendredi, la
justice a ordonné la fermeture provisoire
"pour atteinte à l'Islam" des deux
principaux quotidiens réformateurs,
"Yas-e-nou" (Lilas nouveau), et
"Sharq" (Est) qui ont publié une
lettre des députés réformateurs adressée à
l'Ayatollah Khameinei et qui critique le rejet
des dossiers des candidats réformateurs aux
élections législatives du 20 février. ** Après 4
ans de négociations difficiles, Téhéran et
Tokyo ont signé mercredi un accord d'une durée
de 12 ans et demi, de 2 milliards de dollars,
visant à une exploitation conjointe du gisement
pétrolier d'Azadegan (en mer dans le Golfe,
près d'Abadan) dont les réserves du gisement
sont estimées entre 35 et 45 milliards de
barils. Après avoir fait pression sur le Japon
pour qu'il ne s'associe pas à Téhéran,
Washington s'est dit déçu de la décision
japonaise. L'Iran est placé sous embargo
économique par les Etats-Unis qui le
soupçonnent de développer l'arme nucléaire.
Samedi 21 février 2004 : 46 millions
d'élections étaient appelés aux urnes vendredi
pour élire 290 députés du Parlement et qui
devraient voir la victoire des conservateurs, les
dossiers de quelque 3 000 candidats réformateurs
ayant été rejetés par le Conseil des Gardiens
de la Révolution. La participation était
élevée d'après le ministère de l'Intérieur
qui a prolongé de deux heures la durée du
scrutin.
Lundi 23 février 2004 : L'annonce
des résultats des élections législatives qui
ont eu lieu vendredi, et qui ont vu la victoire
des conservateurs qui ont obtenu 157 sièges sur
les 290 (décompte encore provisoire) que compte
le parlement contre 25 aux réformateurs et 24
aux indépendants, ont donné lieu à des
affrontements samedi qui ont fait 7 morts. Le
ministère de l'Intérieur a indiqué que le taux
de participation serait de 50,57 %, taux le plus
bas depuis 25 ans.
Mardi 24 février 2004 : L'Union
européenne a critiqué le déroulement des
élections législatives de vendredi qui ont vu
la victoire des conservateurs estimant que ces
"élections sont un pas en arrière pour la
démocratie" et que "cela pèsera dans
ses relations futures avec Téhéran".
D'après des résultats officiels, les
Conservateurs obtiennent la majorité absolue au
Parlement. Les résultats définitifs devraient
être divulgués mercredi. Lors de la première
session du Parlement, des heurts verbaux ont
opposé Conservateurs et Réformateurs qui vont
encore sièger jusqu'au 28 mai, ces derniers
accusant les conservateurs d'avoir
"truqué" les élections. Ils
souhaitaient donner leur démission en bloc à
l'issue de cette session mais la loi ne leur
permet pas. Ils ont donc décidé de
démissionner un à un au fil des séances.
Lundi 1er mars 2004 : La radio
d'Etat a affirmé samedi sur ses programmes en
langue pachtoune que le chef du réseau Al
Qaïda, Oussama Ben Laden, "avait été
capturé dans une région tribale du Pakistan
depuis quelque temps, mais que le président Bush
a l'intention de l'annoncer au moment de
l'élection présidentielle américaine". Un
porte-parole de l'armée pakistanaise a démenti
cette arrestation. ** Selon
l'édition de samedi du New York Times, le
président américain George Bush a approuvé un
plan consistant à intensifier les efforts visant à débusquer ou
tuer Oussama ben Laden.
Mardi 9 mars 2004 : La
manifestation organisée lundi par 7 associations
de femmes pour dénoncer les violences faites aux
femmes, à l'occasion de la Journée
Internationale de la Femme, a été déclarée
illégale par les autorités.
Jeudi 11 mars 2004 : Téhéran a
menacé mercredi de rompre sa coopération en
matière de programme nucléaire si l'AIEA
(Agence Internationale à l'Energie Atomique) et
l'Union européenne cèdent aux pressions
américaines. Le ministre des Affaires
étrangères Kamal Kharrazzi a accusé l'AIEA
d'être "sous l'influence des
Etats-Unis". Il a menacé de reprendre
l'enrichissement de son uranium dès que ses
relations avec l'Agence seraient normalisées.
Washington souhaite le vote par l'AIEA d'une
résolution ferme condamnant l'Iran pour ses
violations du Traité de Non Prolifération
Nucléaire et qui aurait ouvert la porte à des
sanctions internationales. La France, l'Allemagne
et la Grande-Bretagne se sont opposés à cette
résolution. La Maison Blanche a alors modifié
sa position (la campagne électorale américaine
pour les présidentielles bat son plein) et un
projet de résolution modifié et adouci a été
présenté. Il repousse au mois de juin 2004 une
saisine du Conseil de sécurité de l'ONU seul
habilité à prendre des sanctions.
Lundi 15 mars 2004 : Après le
vote de la résolution de l'AIEA, la télévision
et la radio d'Etat ont annoncé l'annulation de
la visite samedi d'inspecteurs de l'Agence
internationale de l'énergie atomique repoussée
à une "date ultérieure". Téhéran a
estimé que Washington "a imposé ses
vues" qualifiant de "propagande"
cette résolution.
Mardi 16 mars 2004 : Téhéran a
annoncé que la visite des experts de l'AIEA
était fixée au 27 mars 2004. Le directeur
général de l'Agence, Mohammed ElBaradei, a
jugé "regrettable" le retard imposé
par l'Iran dans les inspections de ses
installations nucléaires tout en soulignant
qu'il ne remet pas en cause le calendrier global
des inspections.
Samedi 20 mars 2004 : L'ancien
président Rafsanjani a déclaré vendredi que
les "attentats de Madrid étaient dus à la
politique américaine en Irak et la situation
dans les territoires palestiniens".
Lundi 29 mars 2004 : Des membres
de l'Agence internationale de l'énergie atomique
(AIEA) de l'ONU sont arrivés samedi à Téhéran
pour inspecter deux centrales nucléaires et
interroger de hauts responsables sur le programme
atomique iranien.
Mercredi 7 avril 2004 : En visite
à Téhéran, le directeur de l'AIEA (Agence
Internationale à l'Energie Atomique) a annoncé
que le gouvernement iranien suspendrait la
fabrication et l'assemblage d'équipements
atomiques à partir du 9 avril et a assuré une
"meilleure coopération" avec l'Agence.
Téhéran souhaite que l'AIEA boucle le dossier
sur le nucléaire iranien lors de la prochaine
réunion de son conseil des gouverneurs en juin
2004.
Mardi 13 avril 2004 : Une équipe
de 5 inspecteurs de l'Agence internationale à
l'énergie atomique (AIEA) chargés de vérifier
les déclarations de ce pays quant à son
programme nucléaire est arrivée lundi à
Téhéran.
Samedi 24 avril 2004 : Le ministre
des Affaires étrangères Kamal Kharazi a rejeté
jeudi l'accusation du président américain
George W. Bush affirmant que l'Iran était en
train de mettre au point des armes nucléaires,
la qualifiant de "dénuée de
fondement".
Jeudi 29 avril 2004 : L'agence
officielle Irna a annoncé mercredi qu'un
tribunal de Téhéran a condamné les Etats-Unis
à payer 600 millions de dollars à d'anciens
soldats iraniens, victimes d'armes chimiques
vendues par Washington à Saddam Hussein et
utilisées durant la guerre Iran-Irak, entre 1980
et 1988. Cette condamnation intervient après que
la justice américaine ait condamné la
République islamique d'Iran à payer plusieurs
centaines de millions de dollars après des
plaintes déposées par des citoyens américains.
Aucun des 2 pays ne prend en considération ces
condamnations.
Mercredi 5 mai 2004 : Le
Parlement a adopté mardi une loi interdisant
toute forme de torture et garantissant les droits
fondamentaux des citoyens. ** Après la
confirmation de la condamnation à mort de
l'intellectuel et dissident Hachem Aghajari,
condamné en novembre 2002 à 8 ans de prison et
à la peine de mort pour "blasphème"
pour avoir affirmé que les musulmans étaient
des "singes" pour "suivre
aveuglément un chef religieux", le
porte-parole de l'autorité judiciaire a
déclaré que seule la Cour suprême avait
pouvoir de rendre un jugement définitif.
Lundi 10 mai 2004 : Les
conservateurs ont remporté la majorité absolue
des deux tiers du Parlement iranien où ils ont
obtenu, au second tour, 40 des 57 sièges.
Jeudi 20 mai 2004 : Environ 100
000 personnes ont manifesté mercredi à
Téhéran pour protester contre les
"crimes" américains et britanniques en
Irak aux cris de Mort à l'Amérique, mort à
Israël" ou "Bush, Blair, Sharon
représentent l'axe du mal". Elles ont
également condamné la profanation des lieux
saints chiites en Irak. Des cocktails molotov ont
été lancés contre l'ambassade britannique à
Téhéran.
Vendredi 21 mai 2004 : Le
correspondant du quotidien britannique "The
Guardian" à Téhéran, Dan DeLuce, a
été "expulsé" par les autorités
iraniennes. Il devait écrire un article sur le
tremblement de terre qui a touché la ville de
Bam le 26 janvier 2004 où 26 000 personnes
avaient trouvé la mort dans lequel il
dénonçait "la politique menée par le
gouvernement en matière de reconstruction."
Samedi 29 mai 2004 : Un séisme
de magnitude 5,1 a frappé vendredi le nord du
pays faisant 12 morts et 80 blessés. Le
porte-parole du ministère de l'Intérieur a
indiqué que "les dégâts semblent
limités". La secousse a été ressentie à
Téhéran ce qui a provoqué la panique chez les
habitants qui se sont précipités dans les rues.
Le 26 décembre 2003 un fort séisme avait
touché la ville de Bam faisant 26 000 morts.
Mercredi 2 juin 2004 : L'agence de
presse estudiantine ISNA a
rapporté lundi que la justice a cassé la
condamnation à mort prononcée pour apostasie
contre l'intellectuel et opposant Hachem
Aghajari. Il avait dans un discours affirmé que
les Musulmans n'étaient pas des
"singes" pour "suivre aveuglément
un chef religieux". La Cour Suprême avait
annulé le 14 février 2003 la condamnation à
mort prononcée contre Hachem Aghajari la jugeant
contraire aux lois. (Voir les archives de novembre 2002). ** Le
ministère de la Défense a annoncé mardi la
production du premier missile furtif iranien,
capable d'échapper à la détection
électronique.
Vendredi 4 juin 2004 : Le Guide
suprême de la Révolution, l'ayatollah Ali
Khamenei, a dénoncé jeudi le nouveau
gouvernement intérimaire irakien comme un
"gouvernement aux ordres" des
Américains, dans un discours retransmis par la
télévision d'Etat.
Lundi 14 juin 2004 : La justice
a refusé que l'avocate iranienne et prix Nobel
de la paix 2004, Shirin Ebadi, représente la
famille de Zahra Kazemi au procès du meurtrier
présumé de la journaliste irano-canadienne
décédée le 24 juillet 2003 d'une hémorragie
cérébrale suite à un coup violent sur le
crâne pendant son interrogatoire le 10 juillet
2003. Un agent des renseignements iraniens est
accusé du meurtre. Et beaucoup, dont de nombreux
conservateurs, d'affirmer qu'il n'est qu'un
"bouc émissaire". La prochaine
audience du tribunal doit se tenir à la
mi-juillet. Voir notre édition du 14 juillet
2003.
Mercredi 23 juin 2004 : 3 bateaux
britanniques ont été saisis lundi par les
autorités iraniennes. Les 8 membres d'équipage
ont été arrêtés. Ils se déplaçaient sur le
Chatt-el-Arab, voie navigable débouchant sur le
Golfe Persique et dont une des rives constitue la
frontière entre l'Iran et l'Irak, source de
tension entre les 2 pays. Une guerre a opposé
les 2 pays de 1980 à 1988 après que Saddam
Hussein ait revendiqué le contrôle total de
l'estuaire. Le ministre iranien de la Défense,
l'amiral Ali Chamkhani, a dit que le problème
pouvait être "résolu" si, après les
interrogatoires des 8 membres d'équipage
britanniques, il se révèle que "ceux-ci
n'avaient pas d'intentions malveillantes".
L'ambassadeur d'Iran à Londres a été convoqué
au Foreign Office (ministère des Affaires
étrangères) pour fournir plus d'informations
sur ces arrestations et le lieu où sont détenus
les Britanniques tenu secret par les autorités
iraniennes.
Vendredi 25 juin 2004 : 3 jours
après leur capture lundi alors qu'ils s'étaient
aventurés sur les eaux du fleuve Chatt-el-Arab,
voie navigable débouchant sur le Golfe Persique
et dont une des rives constitue la frontière
entre l'Iran et l'Irak, 8 marins britanniques ont
été libérés par les autorités iraniennes et
remis à l'ambassade de Grande-Bretagne à
Téhéran.
Samedi 26 juin 2004 : Un camion
transportant de l'essence est entré en collision
avec une file de voitures et de camions à
l'arrêt au poste de police de Nosratabad, près
de Zahédan (sud-est de l'Iran) faisant au moins
90 morts et 120 blessés. La plupart des victimes
ont péri carbonisées. Selon le Croissant Rouge,
le bilan serait d'au moins 200 morts. La
télévision iranienne rapporte que la police
avait stocké à ce poste de l'essence de
contrebande confisquée à des trafiquants. La
vitesse excessive du camion et une route en pente
seraient à l'origine du drame.
Mercredi 30 juin 2004 : "Les
accusations d'insulte au prophète et de
négation des principes religieux, toutes 2
considérées comme constitutives d'apostasie et
passibles de la peine de mort, ont été
levées" par la Cour suprême à l'encontre
de l'intellectuel et universitaire, Hachem
Aghajari, condamné en 2002 à la peine capitale
pour apostasie par un juge de Hamédan (ouest).
Le juge a saisi le tribunal de Téhéran pour de
nouvelles charges et a ordonné le maintien en
détention du prisonnier en invoquant
"certains problèmes, tels que des menaces
pour sa vie". Un nouveau procès devrait
s'ouvrir le 3 juillet 2004.
Samedi 3 juillet 2004 : Le journal
"Qods" rapporte que 3 Kurdes irakiens
ont été pendus en public mercredi à Qazvin
dans le nord du pays pour vols, viols et racket.
Les meurtres, vols à main armée, viols,
apostasie et le trafic de plus de 5 kg d'opium
sont punis par la peine de mort.
Lundi 5 juillet 2004 : Hamid Reza
Asefi, porte-parole du ministère des Affaires
étrangères a annoncé dimanche que Téhéran
rédigeait une plainte pour le Tribunal Spécial
irakien contre le président déchu Saddam
Hussein qu'il accuse davoir provoqué la
guerre contre lIran en 1980 et davoir
utilisé massivement des armes chimiques. Selon
Téhéran 100 000 soldats iraniens auraient
péri. Les chiffres officiels font état de 45
000 soldats iraniens touchés par ces armes, qui
ont toujours besoin de soins intensifs. L'ancien
président Akbar Hachémi Rafsandjani, a demandé
vendredi que le procès de Saddam Hussein soit
totalement public et dénoncé le fait que la
guerre Iran-Irak ne figure pas parmi les chefs
d'accusation retenus contre ce dernier déclarant
: "Si le tribunal irakien refuse d'évoquer
(la responsabilité de Saddam Hussein) dans le
déclenchement de la guerre contre l'Iran cela
veut dire que c'était un ordre des Américains.
Pourquoi la guerre contre le Koweit qui n'a duré
que quelques mois figure parmi les chefs
d'accusation mais la guerre contre l'Iran qui a
duré 8 ans a été omise ? ".
Lundi 12 juillet 2004 : Le mensuel
réformateur "Aftab" (Soleil) a été
suspendu dimanche par les autorités judiciaires
pour "insultes au Guide suprême"
l'ayatollah Ali Khamenei et au fondateur de la
République islamique, l'imam Khomeiny. La
justice estime que la publication a
"insulté" le parlement et la
constitution iranienne, et a diffusé de
"fausses informations visant à perturber
l'ordre public". Le directeur du journal, le
journaliste et responsable réformateur Issa
Saharkhiz, avait été arrêté en 2003 pour
"propagande contre le régime" après
avoir distribué une lettre ouverte signée par
350 réformateurs demandant au Guide suprême de
profondes réformes dans les institutions du
régime islamique.
Lundi 19 juillet 2004 : Le tribunal
chargé de juger le meurtrier présumé de la
journaliste irano-canadienne Zahra Kazemi morte
le 10 juillet 2003 d'une hémorragie cérébrale,
lors de sa détention, après son arrestation
pour avoir pris des photos d'une manifestation
d'étudiants devant la prison d'Evine à
Téhéran, a clos brutalement dimanche le
dossier. Shirin Ebadi, Prix Nobel de la Paix 2003, qui
dirige le collectif représentant la mère de
Zahra Kazemi, a expliqué que son équipe avait
refusé de signer l'acte d'accusation et quitté
la salle en signe de protestation. Seule une
personne a été reconnue coupable par la justice
iranienne d'avoir tué la journaliste : l'agent
des renseignements Mohammad Reza Aghdam Ahmadi.
Il s'est déclaré innocent samedi. Le collectif
d'avocats de Zahra Kazemi accuse Mohammad
Bakhshi, un responsable de la justice travaillant
à la prison d'Evine d'avoir frappé mortellement
Zahra Kazemi. Le Parquet a rejeté cette thèse.
Le président du tribunal a également refusé
d'appeler à la barre les témoins demandés par
l'équipe de Mme Ebadi, notamment les ministres
des Renseignements et de la Culture, le procureur
général de Téhéran, Saïd Mortazavi, le
directeur de la prison d'Evine et de l'hôpital
où Zahra Kazemi a été admise ainsi qu'une
dizaine de personnes travaillant à la prison
d'Evine. Le ministre canadien des Affaires
étrangères Bill Graham a rappelé son
ambassadeur en Iran, Philip MacKinnon parlant de
"déni flagrant de justice". La justice
a empêché l'ambassadeur canadien Philip
Mackinnon, celui des Pays-Bas, Hein de Vries,
représentant l'Union européenne, des diplomates
français et britanniques, et une vingtaine de
journalistes étrangers d'assister à l'audience
du procès qui avait repris samedi après 9 mois
d'interruption. Voir notre édition du 14 juillet 2003 ; Le dossier de Radio Canada sur Zahra
Kazemi.
Lundi 26 juillet 2004 : L'agent des
renseignements Mohammad Reza Aghdam Ahmadi,
meurtrier présumé de la journaliste
irano-canadienne Zahra Kazemi morte le 10 juillet
2003 d'une hémorragie cérébrale, lors de sa
détention, après son arrestation pour avoir
pris des photos d'une manifestation d'étudiants
devant la prison d'Evine à Téhéran, a été
acquitté pour "insuffisance de
preuves". Les avocats de la famille de Zahra
Kazemi ont fait appel de cette décision et
demandé l'ouverture d'une nouvelle enquête. Voir notre édition du 19 juillet
2004.
Mercredi 28 juillet 2004 : Le
Rapporteur spécial sur le droit à la liberté
d'opinion et d'expression, Ambeyi Ligabo, le
Rapporteur spécial sur l'indépendance des juges
et des avocats, Leandro Despouy, et le Rapporteur
spécial sur la question de la torture, Theo van
Boven, ont exprimé "leur profonde
préoccupation face aux interrogations suscitées
par l'acquittement, le 24 juillet 2004, après un
procès de 2 jours, de l'agent de renseignement
iranien poursuivi pour le meurtre présumé de la
journaliste (irano-canadienne) Zahra
Kazemi", a indiqué le Haut-Commissariat
des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH),
dans un communiqué paru mardi.
Jeudi 29 juillet 2004 : Le Premier
ministre turc Recep Tayyip Erdogan qui est
accompagné d'une importante délégation
d'hommes d'affaires est arrivé mercredi à
Téhéran pour des entretiens portant sur la
rébellion kurde. Ankara souhaite que Téhéran
place les rebelles kurdes de Turquie sur sa liste
des groupes terroristes.
Jeudi 12 août 2004 : Téhéran a
indiqué mercredi avoir testé avec succès son
missile conventionnel Chahab 3 après y avoir
apporté "quelques modifications" et
d'ajouter que ce missile est une "arme de
dissuasion contre Israël".
Samedi 14 août 2004 : Des
manifestants sont descendus dans les rues de
Téhéran, la capitale, pour protester
"contre les atrocités commises par les
forces d'occupation dans la ville sainte de
Najaf". Des manifestations similaires ont eu
lieu en Jordanie, au Bahrein et au Liban.
Jeudi 19 août 2004 : Les
autorités ont annoncé mercredi avoir restitué
au Koweit, en vertu de la convention de 1970 de
l'Unesco sur la lutte contre le commerce illégal
d'oeuvres d'art, dont l'Iran est signataire, 399
oeuvres d'art volés dans les musées du Koweit
pendant la guerre du Golfe et saisis en 1999 dans
la province iranienne d'Azerbaïdjan occidental,
aux frontières irakienne et turque.
Samedi 21 août 2004 : Après les
menaces d'Israël d'attaquer la centrale
nucléaire de Bouchehr dans le sud du pays, qui
selon l'Etat hébreu et Washington sous-couvert
de produire de lélectricité, met
secrètement au point la bombe atomique,
Téhéran a indiqué que "si lEtat
hébreu savise de lancer une attaque contre
la centrale iranienne de Bouchehr, il peut
oublier à jamais le centre nucléaire de Dimona,
où il produit et garde ses armes atomiques, et
cest Israël qui sera responsable des
conséquences terrifiantes de tels actes."
Le commandant des Gardiens de la Révolution,
Yadollah Javani, cité par lAFP (Agence
France Presse), a déjà prévenu dimanche
dernier que "le territoire sioniste dans son
entier, y compris les établissements militaires
et les stocks nucléaires, est à présent à
portée des missiles iraniens de technologie
avancée." La République islamique avait
procédé le 11 août 2004 "avec
succès" à lessai du missile
conventionnel Chahab-3 (Etoile filante), d'une
portée de 1 300 ou 1 700 kilomètres selon
Téhéran, ce qui met Israël à portée du feu
iranien. Le Chahab-3 est une version améliorée
d'un missile sol-sol nord-coréen, qui a été
livré le 20 juillet 2003 à l'armée iranienne,
les Gardiens de la révolution.
Lundi 30 août 2004 : Le
vice-Premier ministre irakien Barham Salih est
arrivé dimanche à Téhéran, la capitale, (par
le premier vol direct Bagdad-Téhéran depuis 25
ans) en vue de préparer la prochaine visite du
premier ministre irakien Iyad Alloui. Lors d'un
entretien avec le ministre iranien des Affaires
étrangères, Kamal Kharrazi, il a déclaré
être porteur d'un message d'amitié. Les
relations entre Bagdad et Téhéran sont tendues.
Le ministre irakien de la Défense Hazem Shaalam
avait qualifié à plusieurs reprises l'Iran
"d'ennemi principal de l'Irak",
accusant Téhéran de soutenir la milice chiite
de l'Armée du Mahdi.
Mercredi 1er septembre : Le ministre
du Renseignement Ali Younessi a annoncé mardi
l'arrestation "de plusieurs espions"
ajoutant qu'un "un certain nombre de
suspects liés au réseau terroriste Al-Qaïda
ont également été interpellés" qui
"projetaient de mener des attaques
terroristes". Téhéran accuse :
"L'Amérique contrôle ces groupes. Nous
avons des documents appuyant ces affirmations, et
nous les publierons le moment venu".
Vendredi 3 septembre 2004 : Téhéran a
indiqué vouloir reprendre la production à
grande échelle d'uranium enrichi, qui pourrait
être potentiellement militaire, selon un rapport
de l'Agence internationale de l'énergie
atomique (AIEA).
Lundi 13 septembre 2004 : Le
porte-parole des Affaires étrangères Hamid Reza
Assefi, s'exprimant devant la presse, a indiqué
que l'Iran refuse toute restriction à son droit
à la technologie nucléaire civile : "Si
les Européens et la communauté internationale
veulent des assurances que nous cherchons à
posséder la technologie nucléaire à des fins
civiles, nous sommes prêts à les donner dans le
cadre du protocole additionnel et nous sommes
prêts à fournir toute la coopération voulue
dans le même cadre. Mais si ce qu'ils veulent,
c'est nous empêcher de maîtriser la technologie
nucléaire à des fins pacifiques, c'est
non."
Mercredi 15 septembre 2004 : Le
porte-parole de la délégation iranienne à la
conférence de l'Agence internationale de
l'énergie atomique (AIEA), Hossein Moussavian,
qui se déroule actuellement à Vienne, a
indiqué que son pays refusait de s'engager à
suspendre de manière illimitée l'enrichissement
d'uranium et la fabrication de pièces de
centrifugeuses.
Mardi 21 septembre 2004 : Téhéran a
averti dimanche qu'il se soustrairait au régime
d'inspections internationales de ses activités
nucléaires s'il était traîné devant le
Conseil de sécurité de l'ONU, comme l'Agence
internationale de l'énergie atomique (AIEA), en
a émis la possibilité samedi.
Mercredi 22 septembre 2004 : Téhéran a
annoncé mardi qu'elle avait commencé à
transformer de l'uranium brut en gaz pour
l'enrichir, processus qui peut être utilisé
pour la fabrication d'armes nucléaires. Le
président réformateur Mohammad Khatami a
déclaré lors d'une parade militaire à
Téhéran : "Nous avons fait notre choix :
oui à la technologie nucléaire pacifique, non
aux armes atomiques".
Lundi 27 septembre 2004 : La police a
dispersé dimanche plusieurs centaines de
personnes qui manifestaient en faveur des
libertés devant l'Université de Téhéran
répondant à l'appel lancé des Etats-Unis sur
les télévisions satellitaires iraniennes, très
regardées en Iran bien que leur réception soit
interdite.
Lundi 4 octobre 2004 : Le
parlement a voté, avec 188 voix sur 258, la
destitution du ministre des Transports, Ahmad
Khoram en poste depuis 3 ans, qui s'est vu
reprocher "l'hécatombe sur les routes (25
000 morts pour 2004) et dans les airs, le
désordre voire la corruption de son
ministère", mais aussi une politique trop
favorable aux investisseurs étrangers. Ahmad
Khoram est le deuxième ministre, après celui de
l'Intérieur Abdullah Nouri en 1998, à être
destitué par le parlement depuis que Mohammad
Khatami a accédé à la présidence en 1997. Ce
dernier a 3 mois pour lui désigner un
successeur.
Vendredi 8 octobre 2004 : Le
Ministère de la Culture islamique a interdit les
publicités publiées uniquement en langue
étrangère dans le cadre d'une campagne
destinée "à prévenir l'occidentalisation
du pays". Il a exigé que le farsi (langue
officielle) soit utilisé obligatoirement dans
les publicités imprimées. Le recours à une
langue étrangère est toléré si le corps des
caractères utilisés est plus petit que celui du
message en farsi. L'interdiction s'applique aussi
au panneaux publicitaires, enseignes lumineuses
et logos d'entreprises. Tout contrevenant
s'expose à une interdiction de ses activités.
Mercredi 13 octobre 2004 : Le
vice-président Mohammad Ali Abtahi a annoncé
mardi qu'il avait démissionné de son poste (la
troisième fois en 8 mois), expliquant
"qu'il ne pouvait pas travailler avec la
majorité conservatrice élue en février
2004". Il a été remplacé par l'imam
réformiste et ancien parlementaire Madjid
Ansari. Le gouvernement iranien compte 6
vice-présidents.
Jeudi 21 octobre 2004 : Le ministre
iranien de la Défense, l'amiral Ali Chamkhani a
annoncé mercredi que son pays a procédé à un
nouvel essai de son missile balistique Chahab-3,
d'une portée de 2 000 km, (NDLR. capable
d'atteindre Israël) "en présence
d'observateurs".
Vendredi 22 octobre 2004 : Lors d'une
réunion à Vienne (Autriche), la France,
l'Allemagne et la Grande-Bretagne, ont proposé
à Téhéran de cesser son enrichissement
d'uranium en échange de lui fournir de la
technologie nucléaire civile, si elle prouve
"sérieusement" qu'elle ne cherche pas
à se doter de l'arme nucléaire.
Lundi 25 octobre 2004 : Téhéran a
rejeté la proposition faite par la France,
l'Allemagne et la Grande-Bretagne lui demandant
de suspendre toutes ses activités
d'enrichissement d'uranium estimant qu'elle
"constitue une demande excessive, contraire
au Traité de non prolifération nucléaire
(TNP), et elle est inacceptable".
Samedi 30 octobre 2004 : Téhéran a
signé avec Pékin un contrat d'un montant de 100
milliards de dollars pour la fourniture de 10
millions de tonnes de gaz naturel liquifié
iranien à la Chine par an sur 25 ans.
Mercredi 3 novembre 2004 : L'agence de
presse estudiantine ISNA a
rapporté lundi que la justice a ordonné la
fermeture du site conservateur d'information
Baztab "à la suite de plaintes selon
lesquelles le site publiait de fausses nouvelles,
contraires aux directives du Conseil suprême de
la sécurité nationale et aux intérêts
intérieurs et extérieurs du pays".
Jeudi 4 novembre 2004 : Plusieurs
milliers de manifestants se sont rassemblés
devant l'ancienne ambassade des Etats-Unis à
Téhéran pour célébrer le 25ème anniversaire
de la prise de 52 otages américains le 4
novembre 1979. Ils ont brûlé les drapeaux
américain et israélien et brandi une banderole
citant le Guide suprême iranien, l'ayatollah Ali
Khamenei, proclamant que "l'Amérique peut
être détruite".
Vendredi 5 novembre 2004 : Le
Parlement a adopté lundi une loi qui interdit
aux Iraniens de fumer dans les mosquées, les
restaurants, les stades et autres lieux publics.
Le texte doit maintenant être accepté par les
organes de contrôle institutionnel pour avoir
force de loi. Il interdit également la
publicité pour le tabac et impose des poursuites
contre toute personne qui inciterait à la
tabagie. Le gouvernement est tenu, d'après le
texte, de mener campagne contre le tabac et de
faire en sorte qu'au moins 50 % des paquets,
qu'ils soient importés ou produits localement,
portent une mise en garde contre les dangers de
la cigarette. Les paquets ne devront plus porter
de spécification telles que
"légères" ou
"semi-légères". Le gouvernement devra
aussi augmenter le nombre des centres de
désintoxication. Une taxe sera prélevée sur
chaque paquet. Le prix d'un paquet coûte en Iran
jusqu'à 17 000 rials (1,93 USD). Selon des
estimations non-officielles, un Iranien sur 6
fume. Le porte-parole de la commission
parlementaire de la santé, Nour-el Dinn Peer
Moazen, a indiqué que "chaque année, les
fumeurs dépensent environ 60 000 milliards de
rials (6,8 milliards de dollars) pour la
cigarette, 3 fois plus que le budget national de
la santé. Environ 50 000 personnes meurent
chaque année par la faute du tabac, et le
chiffre atteindra 200 000 dans les prochaines
années".
Mardi 9 novembre 2004 : Après un
troisième round de pourparlers entamés vendredi
à Paris, l'Iran a annoncé qu'un accord
préliminaire sur le programme nucléaire de la
République islamique, avait été trouvé avec
l'Union européenne. Dans un communiqué lu à la
télévision d'Etat, Hossein Moussavian, un haut
responsable participant aux tractations a
indiqué que le texte "doit être soumis aux
capitales des 4 pays (Iran, Allemagne, France,
Grande-Bretagne) et si les capitales l'approuvent
dans les prochains jours, il sera rendu public
officiellement". L'Iran est accusé par les
Etats-Unis de vouloir développer l'arme
nucléaire, constituant une menace pour Israël.
Cet accord lui éviterait d'être traînée
devant le Conseil de sécurité de l'ONU. La
France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne ont
offert de soutenir l'Iran avec des technologies
et des équipements nucléaires y compris un
réacteur à eau légère, en échange de la
suspension définitive par Téhéran de
l'enrichissement d'uranium. L'Iran insiste sur
son droit légal à la technologie nucléaire
pacifique. L'Agence internationale à l'Energie
atomique (AIEA) a adopté en septembre 2004 une
résolution, "exhortant l'Iran à suspendre
toutes ses activités relatives à
l'enrichissement d'uranium et à coopérer
totalement avec les inspecteurs pour éclaircir
tous les problèmes concernés avant la prochaine
réunion prévue pour le 25 novembre 2004".
Mardi 16 novembre 2004 : Téhéran a
annoncé dimanche avoir conclu un accord avec
l'Union européenne visant à suspendre
complètement l'enrichissement de l'uranium,
mettant un terme à un an de négociations. Selon
les informations publiées par l'agence de
presse Mehr, et reproduites par l'AIEA Agence
Internationale à l'Energie Atomique, la France,
l'Allemagne, le Royaume-Uni, désignés sous le
sigle "E3", l'Union européenne (UE) et
l'Iran ont réaffirmé leur attachement au
Traité sur la non-prolifération des armes
nucléaires (TNP). Dans un communiqué publié
par l'AIEA, l'Iran "réaffirme qu'en
conformité avec l'article II du TNP, elle ne
cherche pas et ne cherchera pas à acquérir
d'armes nucléaires. Elle s'engage à une
coopération entière et transparente avec
l'AIEA, ainsi qu'à poursuivre la mise en oeuvre
du Protocole additionnel en attendant sa
ratification. Dans le cadre de cet accord, qui
doit garantir que le programme nucléaire iranien
sert uniquement des objectifs pacifiques, les E3
et l'UE doivent entreprendre avec l'Iran des
négociations en vue d'un traité d'échanges et
de coopération. "L'UE et les E3
soutiendront activement l'accession de l'Iran à
l'Organisation mondiale du commerce (OMC)".
Plus de détails : Les pays non signataires du TNP
Mardi 23 novembre 2004 : La
Télévision d'Etat a annoncé lundi que l'Iran a
suspendu ses activités d'enrichissment d'uranium
conformément à l'accord avec la
Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne conclu
le 14 novembre 2004.
Mardi 30 novembre 2004 : Le
ministère des Affaires étrangères a demandé
au nouvel ambassadeur du Canada à Téhéran,
Gordon Venner, de ne pas entreprendre de
démarches pour élucider le décès en
détention de la journaliste irano-canadienne
Zahra Kazemi. Selon le porte-parole du
ministère, il s'agit d'une affaire interne à la
République islamique. Le ministère canadien des
Affaires étrangères a annoncé mardi l'envoi
d'un nouvel ambassadeur en Iran, 4 mois après le
rappel de son prédécesseur pour protester
contre le classement sans suite de cette affaire
par la justice iranienne. Plus de détails : L'affaire Zahra Kazemi
Mercredi 8 décembre 2004 : 7
trafiquants de drogue ont été pendus sur la
place publique mardi matin à Zahédan dans le
sud-est du pays pour trafic international de
drogue et attaques armées contre les services de
sécurité. Selon un décompte tenu à partir des
informations de la presse iranienne, 94 personnes
ont été exécutées en Iran depuis le 1er
janvier 2004, dont 61 depuis le 1er juillet.
Selon l'organisation de défense des droits de
l'Homme Amnesty International, 108 exécutions
ont eu lieu en 2003 et 113 en 2002. Le meurtre,
l'attaque à main armée, le viol, l'apostasie et
le trafic de drogue sont punis par la peine de
mort.
Mardi 21 décembre 2004 : L'ayatollah
Ali Khamenei, guide suprême de la Révolution, a
accusé lundi à la télévision d'Etat, les
services de Renseignements israéliens et
américains "d'être derrière les
attentats" de Najaf et Kerbala, qui ont fait
66 morts. Ajoutant : "Soit ils ont commis
les attentats directement, soit ils ont utilisé
quelques individus intégristes, mais ils les ont
eux-même planifié", concluant :
"Après de nombreuses années, les Irakiens
se rendent aux urnes pour faire leur propre choix
malgré la volonté des oppresseurs, mais les
forces d'occupation (américaines et
britanniques) ne veulent pas cela. Elles veulent
une apparence d'élection mais cherchent à faire
élire leurs agents, ceux qui sont aux ordres des
Américains et des Britanniques et qui gouvernent
actuellement l'Irak". Enfin,
l'ayatollah Ali Khamenei a motivé sa position en
rappelant que "les déclarations de
certaines marionnettes des Etats-Unis visent
précisément accentuer les différences entre
sunnites et chiites". NDLR. Le guide
suprême de la Révolution fait allusion aux
récentes déclarations (mercredi 15 décembre
2004, en présence d'officiers supérieurs
irakiens et américains) du ministre irakien de
la Défense, Hamza Chaalane, qui a accusé l'Iran
d'être "l'ennemi le plus dangereux de
l'Irak et de tous les Arabes".
Mercredi 22 décembre 2004 : L'Assemblée générale de l'ONU a adopté
mardi une résolution présentée par le Canada
qui dénonce la situation des droits de l'Homme
en Iran et les restrictions à la liberté
d'expression imposées par le gouvernement
iranien. Elle a par ailleurs adressé une série
de demandes au Gouvernement de la République
islamique dIran, le priant notamment de
procéder rapidement à une réforme du système
judiciaire et du système pénitentiaire, et
déliminer toutes les formes de
discrimination inspirées par des motifs
religieux ou dirigées contre des personnes
appartenant à des minorités. Dans ce texte
auquel sest opposée une cinquantaine de
délégations, le Gouvernement iranien est
également prié dabolir la peine
dexécution par lapidation et, en attendant
que cette peine soit abolie, de mettre fin à la
pratique.
Jeudi 23 décembre 2004 : Le ministre
des Renseignements Ali Younessi a annoncé
mercredi que "plus de 10 espions nucléaires
ont été arrêtés à Téhéran et à Hormozgan
(sud du pays) au cours de cette année" 2004
précisant qu'ils "travaillaient pour le
Mossad et la CIA". Il a indiqué qu'ils ont
été "remis entre les mains du tribunal
révolutionnaire et leur identité ne sera pas
révélée avant le début de leur procès"
qui se tiendra à huis clos. En juillet 2000, la
justice iranienne avait condamné à des peines
de prison 10 Juifs et 2 Musulmans accusés
d'espionnage pour Israël. Ils ont été
libérés en 2003. ** L'agence
officielle de presse IRNA a annoncé
dans un communiqué publié par la police
"qu'en raison de la situation spéciale et
de la probabilité d'une dégradation des
conditions en Irak, il est interdit à tous les
pèlerins de se rendre dans ce pays jusqu'à ce
que l'Irak soit jugé relativement sûr". La
frontière avec l'Irak a été fermée. Des
milliers d'Iraniens se rendent chaque semaine en
Irak pour se recueillir sur les lieux saints de
Najaf et de Kerbala.
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