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Argentine, FIL-INFO-ARGENTINE
©, 2002, ARCHIVES, 2002
- Mercredi
2 janvier 2002 : Les 2 chambres se sont
réunies hier soir pour tenter de nommer un
nouveau président après la démission d'Adolfo
Rodriguez Saa. L'influent sénateur de l'Etat de
Buenos Aires, Eduardo Dualde du parti péroniste,
semble être le prochain président.
Jeudi 3 janvier 2002 : Eduardo
Dualde a été nommé président hier soir. Il a
promis dans son discours d'investiture de lutter
contre la pauvreté, créer un fonds d'aide aux
chômeurs et a prêché pour la fin de la parité
peso/dollar. Il développera son plan de
sauvetage économique dans les 48 heures.
Lundi 7 janvier 2002 : Les
députés ont voté hier matin la loi d'urgence
économique mise en place par le nouveau
président Eduardo Dualde. Elle doit entrer en
vigueur dès aujourd'hui et donne des pouvoirs
spéciaux au gouvernement pour dévaluer la
monnaie, convertir les tarifs publics du dollar
au peso et venir en aide aux personnes endettées
pour moins de 100 000 dollars.
Mardi 8 janvier 2002 : Le ministre
de l'économie a annoncé la dévaluation du peso
de 30 % de sa valeur mettant fin à la parité
dollar-peso.
Samedi 12 janvier 2002 : Des
dizaines de milliers de personnes qui
manifestaient hier à Buenos Aires pour protester
contre la crise économique qui frappe le pays
ont été dispersées par la police qui a
utilisé des gaz lacrymogènes contre la foule.
Vendredi 18 janvier 2002 : Le
président de la Banque Centrale a donné sa
démission hier alors que tout le pays est
secoué par des manifestations de chômeurs qui
demandaient hier matin de la nourriture et des
médicaments devant le ministère de la santé à
Buenos Aires.
Mercredi 23 janvier 2002 : Alors qu'il
avait promis, lors de son investiture, d'aligner
l'épargne sur le dollar et non le peso, le
président Dualde est revenu sur ses promesses :
l'épargne des Argentins sera convertie en peso.
Le FMI a reconnu qu'il avait commis des erreurs
en ne surveillant pas suffisamment les dérives
du gouvernement argentin pendant les années 90.
Lundi 28 janvier 2002 : Alors que
de nombreuses manifestations se sont déroulées
dans tout le pays pour protester contre la crise
économique, le président Dualde a décidé de
se porter à l'écoute de son peuple et va donner
trois fois par semaine des interviews à la radio
nationale argentine. Samedi il a demandé à la
population d'être patiente et promet des
changements profonds d'ici deux ans sans effusion
de sang.
Vendredi 1er février 2002 : L'un des
plus grands tortionnaires durant la dictature de
1976 à 1983, Alfredo Astiz, surnommé
"l'ange blond de la mort", a été
libéré mercredi après le rejet d'une demande
d'extradition faite par la Suède suite à la
disparition d'une jeune Suédoise de 17 ans que
certains témoins ont vu dans le centre de
tortures clandestins avant sa disparition. Il a
passé un mois en prison. Astiz a déjà été
condamné par la France en 1990 à la prison à
vie par contumace pour l'enlèvement et la
disparition de deux religieuses. Là aussi la
demande d'extradition avait été rejetée. Il ne
peut être poursuivi en Argentine pour violations
des droits de l'homme ayant bénéficié de
l'amnistie du président Ménem fin 1980 dans le
cadre d'un processus de réconciliation
nationale.
Mercredi 10 avril 2002 : Domingo
Cavallo, ministre de l'économie qui avait dû
démissionner en décembre 2001 suite aux
émeutes de la faim qui ont touché tout le pays,
a été arrêté et emprisonné. Il est accusé
de trafic d'armes. Il a servi, depuis près d'un
quart de siècle, tous les régimes de
l'Argentine. Il aurait entre 1991 et 1995, sous
la présidence de Carlos Ménem, autorisé la
vente d'armes au Panama et au Vénézuela. Or,
ces armes ont été retrouvées en Equateur et en
Croatie, pays sous embargo international l'un
pour sa guerre contre le Pérou, l'autre en
Ex-Yougoslavie. Au total, quelque 6500 tonnes
d'armes ont été détournées. Le président
Ménem avait été arrêté en juin 2001 dans le
cadre de cette même affaire et libéré en
novembre.
Vendredi 19 avril 2002 : Le
président Dualde a décidé de ne pas appliquer
les exigences du FMI pour "ne pas cautionner
des centaines de milliers de licenciements dans
un pays frappé par une grave crise
économique". Le FMI demandait aux provinces
de réduire leurs dépenses de plus de 60 %, ce
qui, d'après les analystes, reviendrait à
licencier 350 000 personnes. Il a déclaré que
l'Argentine ferait "au moment opportun des
propositions d'un plan acceptable."
Jeudi 25 avril 2002 : Le ministre
de l'économie Jorge Remes Lemicov a donné mardi
sa démission, le parlement lui ayant refusé son
plan visant à échanger les placements bancaires
des clients en bons d'état sur 5 ou 10 ans. Le
FMI a par ailleurs réitéré sa demande de
réduction de 60 % des déficits publics dans 24
provinces. Rappelons que des milliers
d'épargnants manifestent tous les jours pour
tenter de récupérer leur épargne bloquée dans
les banques depuis le 3 décembre.
Samedi 27 avril 2002 : Un nouveau
ministre de l'économie a été nommé. Il s'agit
de l'ambassadeur argentin auprès de l'Union
européenne, Roberto Lavana.
Jeudi 2 mai 2002 : A Buenos
Aires, a été célébré mardi le 25ème
anniversaire des Mères de la Place de Mai",
ces femmes, mères et épouses qui se réunissent
tous les jeudis sur la Place de Mai depuis le 30
avril 1977 avec une photo d'un mari ou d'un fils
disparu pendant la dictature de 1976 à 1983 pour
demander des explications sur ces disparitions et
réclamer la justice.
Vendredi 31 mai 2002 : De
nouvelles grèves ont débuté dans tout le pays
pour protester contre le gouvernement qui est
incapable de résoudre la grave crise économique
qui touche le pays. La Centrale des Travailleurs
Argentins, syndicat des employés du public, a
souligné que, alors que 40 % de la population
vit en-dessous du seuil de pauvreté, l'Argentine
produit des aliments pour plus de 300 millions de
personnes mais est incapable de nourrir son
pauvre peuple.
Samedi 1er juin 2002 : Les deux
chambres ont abrogé la loi de subversion
économique qui vise à punir les malversations
financières d'une seule voix. Le FMI réclamait
l'abrogation de cette loi afin de reprendre son
aide à l'Argentine qui entame son 47ème mois de
crise économique.
Mercredi 26 juin 2002 : Le ministre
de l'économie, Roberto Lavagna, est attendu à
Washington pour des négociations avec le FMI
pour tenter de réduire la dette nationale
argentine qui s'élève à plus de 9 milliards de
dollars et obtenir un nouveau prêt sous
conditions drastiques et notamment une réduction
de 60 % du déficit fiscal national.
Jeudi 27 juin 2002 : Un millier
de chômeurs qui manifestaient hier à Buenos
Aires et qui ont menacé de bloquer la principale
autoroute menant à la capitale, ont été
violemment dispersés par les forces de l'ordre
à coups de gaz lacrymogènes et de balles en
caoutchouc alors que les manifestants
commençaient à briser vitrines et
infrastructures publiques et à brûler des
véhicules. Le gouvernement du président Dualde
a prévenu : tout manifestant qui tentera de
bloquer le trafic public sera immédiatement
arrêté par les forces de l'ordre. Des
manifestations pour protester contre la crise
économique ont lieu quotidiennement.
Samedi 29 juin 2002 : 15 000
personnes sont descendues dans les rues de Buenos
Aires jeudi soir pour protester contre
l'intervention musclée des forces de l'ordre
contre des chômeurs des quartiers défavorisés
qui réclamaient du travail et une aide
alimentaire et qui a fait 2 morts et une
centaines de blessés.
Lundi 19 août 2002 : Après la
grave crise économique qui touche durement le
pays, le gouvernement a rendu un rapport alarmant
sur les conditions de vie de la population
argentine. Sur 36 millions d'habitants, 19
millions vivent en-dessous du seuil de pauvreté
avec moins de 170 dollars de revenus par mois.
8,5 millions d'Argentins souffrent de la faim. 50
% des pauvres recensés vivent dans la capitale
Buenos Aires. Si la crise se poursuit, en 2003,
la pauvreté touchera 63 % de la population soit
23 millions de personnes.
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