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Une
association de médecins
demande un moratoire sur
la nourriture OGM aux
Etats Unis - 27 juillet
2009
L'American Academy of
Environmental Medicine
(AAEM) vient juste de
publier un appel en
faveur dun
moratoire immédiat sur
la nourriture
génétiquement
modifiée.
Dans une toute nouvelle
monographie sur les
denrées OGM, lAAEM
déclare
que « la nourriture OGM
pose un grave risque de
santé » et exige un
moratoire sur la
nourriture
génétiquement
modifiée. Citant
plusieurs
études sur des animaux,
l'AAEM conclut qu«
il y a davantage qu'un
simple lien fortuit entre
les OGM alimentaires et
les effets néfastes de
santé, » et que « les
denrées génétiquement
modifiées posent un
grave
risque sanitaire en
matière toxicologique,
allergique et
immunitaire,
pour léquilibre de
la reproduction,
métabolique,
physiologique et
génétique. » Ce
rapport est un coup
dévastateur contre une
industrie
agro-alimentaire
internationale de
plusieurs milliards de
dollars, et
plus particulièrement
contre Monsanto
Corporation, le leader
mondial des
fournisseurs de semences
OGM et des herbicides.
Dans un communiqué de
presse daté du 19 mai
2009, l'AAEM, qui se
décrit
comme « une association
internationale de
médecins et de
professionnels
divers soucieux d'aborder
les aspects cliniques de
la santé
environnementale, » a
appelé à prendre
immédiatement les
mesures
d'urgence suivantes, en
ce qui concerne la
consommation humaine des
OGM :
* Un moratoire sur les
OGM ; mise en uvre
immédiate sur le long
terme
de tests sécuritaires et
de l'étiquetage des
denrées OGM.
* Les médecins doivent
prévenir leurs patients,
la communauté médicale
et le public, quil
faut éviter la
nourriture OGM.
* Les médecins doivent
envisager le rôle des
denrées OGM dans le
processus pathologique de
leurs patients.
* Dautres études
scientifiques
indépendantes de longue
durée doivent
commencer à rassembler
des données pour
étudier le rôle des
aliments OGM
sur la santé humaine.
Le Dr Amy Dean,
président de
lAAEM, constate que
« de multiples études
animales ont montré que
la nourriture OGM
endommage divers
systèmes de
lorganisme. Devant
la montée de ces
évidences, il est
impératif, pour
la sécurité de nos
patients et la santé
publique, d'obtenir un
moratoire
sur les denrées
génétiquement
modifiées. » Le
président de l'AAEM et
le
Dr Jennifer Armstrong ont
souligné que « les
médecins voient sans
doute
les effets sur leurs
patients, mais ont besoin
de savoir comment poser
les bonnes questions. Les
aliments OGM les plus
communs en Amérique du
Nord, sont le maïs, le
soja, lhuile de
colza et de graines de
coton. »
La monographie de
lAAEM sur les OGM
peut être trouvée sur
aaemonline.org.
Ce document précise par
ailleurs que le génie
génétique « abroge le
processus reproductif
naturel, la sélection se
faisant au niveau
dune
cellule unique, la
procédure est
extrêmement mutagène et
ouvre
systématiquement une
brèche dans la barrière
génétique, et que la
technique est utilisée
à des fins commerciales
depuis 10 ans. »
Le document de
lAAEM précise en
outre que plusieurs
études sur des
animaux montrent de
graves risques de santé
liés à la consommation
des
aliments OGM, notamment
l'infertilité, le
dérèglement de la
fonction
immunitaire, le
vieillissement
accéléré, le
dérèglement des gènes
liés à
la synthèse du
cholestérol, à la
régulation de
linsuline, aux
transmissions
cellulaires, et à la
formation des protéines,
et à des
altérations du foie, des
reins, de la rate et du
système
gastro-intestinal. »
Il ajoute : « Il y a
davantage qu'un simple
lien fortuit entre les
OGM
alimentaires et les
effets néfastes de
santé. Il y a un lien de
causalité, tel que
défini par les critères
de Hill, en matière de
niveau
élevé
dassociations, de
constance, de
spécificité, de
gradient
biologique, et de
plausibilité biologique.
La constance et le niveau
élevé des associations
entre les denrées OGM et
de la maladie sont
confirmés par plusieurs
études sur les animaux.
»
Les OGM sont toxiques
Le document de
lAAEM doit donner
des motifs de remise en
cause du quasi
laissez-faire dans le
contrôle des OGM de la
position officielle, pour
laquelle la parole
solennelle des compagnies
semencières, telles que
Monsanto, est
considérée comme une
solide preuve
scientifique
dinnocuité.
Létude de
lAAEM mérite
d'être citée en détail
à ce sujet :
La spécificité de
l'association des
denrées OGM et de
processus
pathologiques précis est
également soutenu.
Plusieurs études
animales
montrent d'importants
dérèglements
immunitaires, notamment
une
régulation à la hausse
des cytokines associées
à l'asthme, à
l'allergie
et aux inflammations. Les
études chez l'animal
montrent aussi des
altérations
structurelles et
fonctionnelles du foie,
notamment un
changement du
métabolisme des lipides
et des glucides, ainsi
que des
altérations cellulaires
pouvant entraîner
laccélération du
vieillissement et
peut-être provoquer
laccumulation des
radicaux libres
(ROS, reactive oxygen
species). Des changements
dans les reins, le
pancréas et la rate ont
aussi été documentés.
Une récente étude de
2008,
reliant le maïs OGM à
la stérilité, montre,
de manière sensible au
cours
du temps, une importante
diminution de la
progéniture et du poids
des
portées chez les souris
nourries de maïs OGM.
Cette étude a aussi
révélé
que plus de 400 gènes
ont été découverts
sexprimant
différemment chez
les souris nourries de
maïs OGM. On sait que
ces gènes contrôlent la
synthèse et la
modification des
protéines, la
transmission cellulaire,
la synthèse du
cholestérol et le
contrôle de l'insuline.
Les études
montrent aussi des
dommages intestinaux chez
les animaux nourris
dOGM,
notamment la
prolifération
dexcroissances
cellulaires et des
perturbations du système
immunitaire intestinal.
L'étude de lAAEM
révise les affirmations
de l'industrie de la
biotechnologie, selon
lesquelles les aliments
OGM pourraient nourrir le
monde grâce à des
rendements plus grands.
Elle cite la preuve
contraire
indiquant que l'inverse
paraît être vrai,
cest-à-dire que,
avec le
temps, les récoltes OGM
ont produit moins que le
rendement
conventionnel, et ont
exigé avec le temps,
plus pas moins, de
produits
chimiques herbicides
hautement toxiques, tels
que le glyphosate. Le
rapport relève, « Au
cours des 20 dernières
années, plusieurs
milliers
d'essais en champs, sur
des gènes destinés à
augmenter le rendement
opérationnel ou
intrinsèque (des
cultures), montrent
limportance de
lentreprise.
Pourtant, aucun de ces
essais en champs na
permis
daméliorer le
rendement des récoltes
alimentaires et
fourragères
commercialisées, à
l'exception du maïs Bt.
» Cependant, le léger
gain de
rendement du maïs Bt qui
a été rapporté était
dû largement à
l'amélioration de la
reproduction
traditionnelle, et non
pas au génie
génétique.
LAAEM conclue que,
puisque les denrées OGM
« posent un grave risque
sanitaire en matière
toxicologique, allergique
et immunitaire, pour la
santé de la
reproduction,
métabolique,
physiologique et
génétique, et
sont dénuées
davantages, il est
impératif d'adopter le
principe de
précaution, qui est l'un
des principaux outils de
réglementation de la
politique de santé et
environnementale de
l'Union Européenne, et
sert de
base à plusieurs accords
internationaux. La
définition la plus
communément utilisée
est la Déclaration de
Rio de 1992, qui stipule
: «
Afin de protéger
l'environnement, des
mesures préventives
doivent être
largement appliquées par
les Etats, en fonction de
leurs capacités.
Quand il existe des
menaces de dommages
graves ou irréversibles,
l'absence de certitude
scientifique ne doit pas
servir de prétexte pour
renvoyer à plus tard les
mesures économiques
rentables destinées à
empêcher la dégradation
de l'environnement. »
Sous lintense
pression de l'opinion
publique, la Ministre
allemande de
l'Agriculture a
récemment publié
linterdiction les
plantations de maïs
OGM MON810 de Monsanto.
Malheureusement, deux
semaines plus tard, elle
a
autorisé les plantations
de semences de pomme de
terre OGM. Le ministère
allemand a annoncé que,
Amflora, la pomme de
terre génétiquement
modifiée, fabriquée par
le géant de la chimie
BASF (une coentreprise
dOGM, partenaire de
Monsanto), ne présente
« aucun danger pour la
santé
humaine ou
l'environnement. » Pour
justifier sa décision
imprudente, le
ministère a cité un «
examen approfondi » et
des entretiens avec des
experts scientifiques et
économiques.
La publication de la
sensationnelle critique
des OGM de l'American
Academy of Environmental
Medicine a été
accueillie par un silence
de
mort par la plupart des
grands médias
étasuniens et
internationaux.
Lintrigue des OGM
Comme je l'ai décrit en
détail dans mon livre,
OGM : Semences de
destruction - Larme
de la faim, les OGM ont
été lâchés dans le
grand
public aux Etats-Unis au
début des années 90,
après une décision du
pouvoir exécutif du
Président George Herbert
Walker Bush, qui aurait
suivi des réunions à
huis clos avec les
principaux dirigeants de
Monsanto. Le Président
Bush a décrété
lobligation, pour
les agences
gouvernementales
étasuniennes, de ne
faire aucun test de
santé et de
sécurité particulier,
avant la mise en vente
des OGM pour la
consommation alimentaire.
Ce fait est arrivé à
être connu en tant que
Doctrine de l'Equivalence
Substantielle.
Le gouvernement des
Etats-Unis, sur les
conseils pressants de
Monsanto et du
lobby des OGM, a décidé
en outre dinterdire
l'étiquetage « sans OGM
»
des produits alimentaires
naturels, en recourant à
la « doctrine »
vaguement formulée et
totalement non
scientifique, proclamée
par le
Président Bush en 1992,
selon laquelle les OGM
sont « substantiellement
équivalents » aux
plantes ordinaires, et
nont donc pas
besoin dêtre
testés avant d'être mis
en vente dans le public.
La Doctrine de
l'Equivalence
Substantielle, en dépit
du fait qu'elle
contredit directement la
prétention des
compagnies en leurs
droits de
propriété exclusifs sur
leurs semences OGM,
présentées comme «
uniques »
et différentes des
graines ordinaires, a
permis à Monsanto, Dow
Chemicals, DuPont et à
d'autres détenteurs de
brevets OGM de faire
proliférer leurs
produits sans aucun
contrôle. La plupart des
Etasuniens
croient naïvement que la
Food and Drug
Administration et le
ministère de
l'Agriculture des
Etats-Unis sont là pour
assurer la totale
innocuité
des produits alimentaires
industriels pour la
consommation humaine et
animale, avant l'octroi
de licences.
De fait,
linterdiction de
l'étiquetage des
denrées OGM signifie que
la
plupart des Etasuniens
n'ont aucune idée de
lampleur de la
contamination par les OGM
de leur ration
quotidienne de Corn
Flakes,
soja, maïs et additifs,
dans chaque aliment
trouvée dans le commerce
sur
les étagères des
supermarchés.
Aux Etats-Unis, à la fin
des années 90,
coïncidant avec
l'introduction
en masse des OGM dans
l'alimentation humaine et
animale, ont été
signalés chez l'homme à
une échelle
épidémique, des cas
dallergies,
d'étranges maladies et
de nombreux autres
problèmes de santé.
Linterdiction
d'étiquetage des
produits OGM par la loi
fédérale
signifie que la plupart
des professionnels de
santé ne savent même
pas
que cela pourrait avoir
un lien avec la
nourriture OGM des
millions
d'Etasuniens. Depuis la
décision de 1992 du
Président Bush, une
décision
confirmée par les
présidents Clinton,
George W. Bush, et
maintenant par
Barack Obama et le
Secrétaire de
l'Agriculture pro-OGM,
Tom Vilsack, la
population étasunienne
est en réalité traitée
en cobayes humains dans
des expériences de masse
avec les substances
jamais démontrées sans
danger sur le long terme
(dix ans ou plus) par des
études indépendantes.
Il reste à voir
sil sera accordé
l'attention qu'elle
mérite à la
critique scientifique de
l'AAEM.
Original : A Moratorium
on Genetically
Manipulated (GMO) Foods,
publié
le 22 mai 2009.
Traduction : Pérus
Lombard.
F. William Engdahl est
l'auteur de deux livres
traduits en français :
OGM : Semences de
destruction : Larme
de la faim et Pétrole,
une guerre
d'un siècle : L'ordre
mondial anglo-américain.
Il peut être contacté
depuis sur son site
Internet,
www.engdahl.oilgeopolitics.net.
Chafik LAMRABAT
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