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A/T
Kengo wa Dondo élu
Président du Sénat
congolais - 21 mai
2007
Les Mobutistes
jubilent, les Kabilistes
tremblent
Le vendredi 11 mai 2007,
la chambre haute du
Parlement congolais a
procédé à lélection
des membres de son
bureaudéfinitif
conformément au prescrit
de la Constitution du
pays. Cette élection
avait retenu lattention
de tout le monde au Congo
Kinshasa dautant
plus que le Président du
Sénat est la deuxième
personnalité de la
République Démocratique
du Congo (Cfr article75
de la Constitution).
Léchec du
favori
Au jour J et à lheure
H, deux candidats
étaient restés en lice
pour la présidence à
savoir: Léon Lobitch
Kengo wa Dondo, appelé
sous le régime Mobutu lhomme
de la rigueur, candidat
indépendant proche de lUnion
pour la Nation (UN) de
Jean-Pierre Bemba Gombo,
et le PPRD Léonard She
Okitundu, candidat de lAlliance
pour la Majorité
Présidentielle (AMP).
Cette dernière
plate-forme détenant la
majorité absolue au sein
de la chambre haute, son
candidat partait avec
toutes les faveurs de
pronostics devant son
concurrent qui ne pouvait
compter logiquement que
sur la minorité
sénatoriale de lUN.
Hélas ! Cétait
sans compter avec la
versatilité des
politiciens Congolais qui
introduisent à la donne
dautres paramètres
aussi décevant,
dégradant que
déshonorant comme la
corruption et le
tribalisme qui font
partis des pratiques
courantes en politique
congolaise.
Cest pourquoi, lélection
de Kengo au premier tour
du scrutin avec 55 voix
contre 49 à She na
pas été considérée
comme une surprise, mais
plutôt comme un fait
normal dautant plus
quon a eu à vivre
la même chose lors des
élections de Gouverneurs
des provinces où on a vu
le Bas Congo, le Bandundu
et la ville-province de
Kinshasa pourtant à
majorité UN, être
dirigés par lAMP
pourtant minoritaire.
Corruption ou
tribalisme ?
A lUN, opposition
constitutionnelle
congolaise, on na
pas caché ses sentiments
: « Nous avons rendu à
lAMP la monnaie de
sa pièce ». Cest
donc bien clair sur la
méthode utilisée en vue
de gagner...
Ce nest pas tout. Lensemble
de la composition du
bureau du Sénat donne la
province de lEquateur
avec 3 membres sur les 7.
Léon Kengo wa Dondo
Président; Edouard
Mokolo wa Pombo 1er Vice
Président et Mabaya Gizi
Questeur. La province
Orientale suit avec 2
membres. Losembe
Bantwanyele 2ème Vice
Président et Lola
Kisanga Rapporteur
Adjoint. Vint le Kasaï
Occidental avec Modeste
Mutinga Mutuishayi
Rapporteur et le Bandundu
avec Ndebo Kanda Questeur
Adjoint.
Personne ne sest
doutée de la coalition
tribale de deux
premières provinces
voisines qui, en dépit dappartenance
politique, se sont
mutuellement soutenues à
tous les postes où les
leurs étaient candidats.
Toutes choses restant
égales par ailleurs, ce
qui est arrivée nest
pas nouveau dans le
paysage politique
congolais, comme nous lavons
toujours dit, les
considérations extra
politiques ont toujours
pris le dessus dans le
choix des dirigeants du
pays à tous les niveaux.
Les preuves sont là et
nombreuses. Quon le
veille ou pas, la
corruption et le
tribalisme ont, comme
toujours, joué un rôle
important dans lélection
du bureau du Sénat
congolais.
La peur bleue des
Kabilistes
Mais, au delà de ces
considérations propres
au paysage politique
congolais, lopinion
a accueilli favorablement
lélection de Léon
Kengo wa Dondo à la
présidence du Sénat où
lon pense quil
va constituer un
véritable contre-poids
contre la majorité «
kabiliste » qui est loin
de maîtriser la
situation actuelle du
pays.
En effet, les pouvoirs
dévolus au Président du
Sénat par la
Constitution en cas dincapacité
ou du décès du
Président de la
République, font peur au
Président Kabila ainsi
quà sa famille
politique qui serait
majoritaire au Congo
Kinshasa. La présence de
Kengo dans la sphère
dirigeante du pays ne
rassure pas les
Kabilistes qui voient lépée
de Damoclès se suspendre
sur leurs têtes. Il ny
a pas que Kengo qui fait
peur. Il y a aussi tous
ces Mobutistes qui se
reconnaissent toujours et
qui sont restés
solidaires dans toutes
circonstances malgré les
couleurs politiques demprunt
que porteraient les uns
et les autres et quon
retrouve dans tous les
camps de la politique
congolaise aujourdhui.
Et fin de fin
Cette situation arrange
les Occidentaux qui
considèrent lémergence
des Mobutistes comme un
garde fou aux égarements
déjà perceptibles des
Kabilistes qui risquent
de replonger le pays dans
les erreurs du passé
alors que le voeu
général est de voir le
Congo de Lumumba sortir
du gouffre où il se
trouve en ce moment afin
dassurer le bonheur
de son peuple.
Cest bien un étau
qui se ressert sur
Kabila, mieux un
élément régulateur qui
pourrait sauver le bateau
Congo de son naufrage
sûr, mais lent
programmé par les
prédateurs apprentis
politiciens qui, jusquici,
nont pas convaincu
le peuple sur aucun plan
et ne cessent de briller
par une incompétence
inqualifiable qui est
considérée par tous
comme une absence dautorité.
Pouah !
Richard KABAMBA
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