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Conférence
de Goma : une perte pour
la Nation - 4
février 2008
Avant la conférence
égale après la
conférence
Du 06 au 23 janvier 2008,
le Congo de Kabila a
organisé un forum
régional sur la
situation préoccupante
des provinces de deux
Kivu appelé : «
Conférence sur la paix,
la sécurité et le
développement du Nord et
du Sud Kivu ». Lopinion
se souviendra que ces
deux provinces sont,
depuis plusieurs années,
confrontées à des
affrontements meurtriers
dont les origines sont
diverses et souvent
manipulés de lextérieur.
Ceci fait que les deux
provinces comptent à
elles seules, plusieurs
groupes armés et
ethniques qui sentretuent
chaque jour souvent pour
des raisons inavouées.
Parmi ces groupes, on
trouve le Congrès
National pour la Défense
du Peuple, (CNDP) du
général dissident
Laurent Nkundabatware, lhomme
qui depuis, fait tout
voir aux forces
gouvernementales de
Kabila et dont on dit
être soutenus par le
Rwanda voisin et les
Occidentaux. Il y a aussi
les « Forces
Démocratiques de
Libération du Rwanda
(FDLR) composées des
rebelles hutu rwandais
hostiles au régime de
Kigali et qui, somme
toute, servent dalibi
au président Kagamé
pour soutenir les
opposants au régime de
Kinshasa.
On se souviendra aussi
que depuis, Laurent
Nkunda navait
cessé de réclamer le
dialogue entre son
mouvement et le
gouvernement congolais
afin de trouver une issue
à cette situation pour
le moins préoccupante.
Dans cette logique,
plusieurs voix sétaient
levées pour soutenir la
démarche du général «
rebelle » et, comme
toute réponse, Kabila
disait quil ne
pouvait pas négocier
avec un général déchu
!
A ces deux positions
tranchées, la situation
à lEst de la
République Démocratique
du Congo navait
fait que sempiré
et le nombre des morts
estimé aujourdhui
à environ deux millions
semble inexact. On classe
la RDC comme le pays qui
compte aujourdhui
plus des réfugiés en
Afrique en plus des
déplacés internes pour
cause de la guerre quasi
permanente dans ces deux
provinces voici des
années.
Mais, les pressions
extérieures ont fait
fléchir Joseph Kabila, lhomme
fort de Kinshasa qui, à
son corps défendant, a
fini par accepter le
dialogue exigé depuis
longtemps et voulu par
tous sous une forme
élargie au
développement et sest
targué la paternité en
bon africain qui semble nêtre
pas loin du « mobutisme
» décrié par les
Congolais.
Dix huit jours pour quel
résultat ?
Comme on le sait, les
travaux de cette
conférence ont duré 18
jours bien comptés et
ont été sanctionnés
par un Acte dengagement
comprenant 4 articles,
lequel Acte a été
signé par tous les
groupes armés, les
organisations ethniques,
le gouvernement congolais
ainsi que la communauté
internationale
représentée par lONU,
lUA et lUE
pour ne citer que ceux
là. Pour vous
rafraîchir la mémoire,
nous vous donnons
intégralement le contenu
de cet Acte qui passe
pour le document despoir
ayant englouti autant defforts
des participants ainsi
que de largent des
contribuables Congolais.
ARTICLE I : Cessez-le-feu
- Arrêt total et
immédiat des hostilités
sur toute létendue
de la Province (du
Nord-Kivu/ du Sud-Kivu),
de tous les mouvements et
renforts militaires, de
tout nouveau recrutement.
- Dès la signature du
présent acte dengagement,
ordre formel de cessation
des hostilités sera
donné à nos troupes
respectives par écrit.
ARTICLE II :
Désengagement des
troupes, création des
zones démilitarisées,
réforme de larmée,
programme de
Désarmement,
démobilisation et
réinsertion (DDR). Une
Commission technique
mixte Paix et Sécurité,
sous la coprésidence du
gouvernement et de la
facilitation
internationale de cet
engagement, sera
légalement instituée
pour examiner et
finaliser (notamment) les
questions ci-après :
- Ordre formel aux
troupes de cesser les
hostilités ;
- Localisation
géographique des groupes
armés ;
- Détermination des
zones de désengagement
et de tampon ;
- Demande de déploiement
des observateurs de la
Monuc pour surveiller le
cessez-le-feu, (de
forces) pour la
sécurisation des civils
;
- Début de mise en
oeuvre du plan (
)
sur le désarmement et
rapatriement des groupes
armés étrangers ;
- Respect des activités
de DDR.
ARTICLE III : Principes
humanitaires et respect
des droits de lHomme.
- Arrêt des actes de
violence, dexaction,
de discrimination et dexclusion,
sous toutes formes, à légard
des populations civiles
- Libération des
personnes détenues ou
prises en otage pour
délit dopinion ou
dappartenance aux
organisations
insurrectionnelles
- Retour des réfugiés
au pays
- Interdiction de tout
recrutement et promotion
particulière des droits
des enfants.
ARTICLES IV : Mesures de
garanties politiques et
judiciaires
Le Gouvernement de la RDC
sengage à :
- Présenter au Parlement
un projet de Loi damnistie
pour faits de guerre et
insurrectionnels,
couvrant la période de
juin 2003 à la date de
la promulgation de la
Loi, en ce non compris
les crimes de guerre, les
crimes contre lhumanité
et le génocide
- Décréter et à
respecter le
cessez-le-feu
- Sabstenir de tout
appui (
) aux
groupes armés nationaux
et étrangers ou den
requérir un appui
quelconque à larmée
régulière.
Et la situation sur le
terrain
Mais au regard de ce beau
texte plein des bonnes
intentions, la situation
sur terrain nest
pas aussi enviable par
rapport à avant le 06
janvier 2008 !
Dailleurs, 24
heures après la clôture
de la conférence, les
hostilités ont repris de
plus belle entre groupes
armés qui, curieusement,
se rejettent tous la
responsabilité en ce qui
concerne le non respect
des engagements signés
librement (?) quelques
heures avant à Goma
devant des témoins
internationaux.
A Masisi, dans les
villages de Kanyonge,
Namitaba, Kashunga
les armes ont crépité
et plusieurs civils sont
comptés morts dans ces
affrontements entre les
insurgés du Conseil
National de la Défense
du Peuple (CNDP) de
Laurent Nkunda et les
miliciens de la coalition
des Patriotes Résistants
Congolais. Aujourdhui,
cest tout le monde
qui regrette les
violences meurtrières à
la suite des combats qui
ont resurgi dans lEst
du pays. La Mission des
Nations Unies au Congo
(MONUC) qui a depuis
dépêché une patrouille
sur le lieu daffrontements
pour besoin denquêtes,
na jamais éclairé
lopinion sur les
responsabilités des
antagonistes.
Au vu de ce tableau pour
le moins sombre qui se
dessine quelque temps
après la fameuse
conférence qui aujourdhui,
a provoqué une inflation
terrible à travers le
pays où le roi «
dollars » est passé de
500 à 540 voir 560 FC de
suite de la planche à
billet tournée pour
financer les travaux et
pourquoi pas corrompre
les participants rebelles
surtout, afin dobtenir
leur adhésion à lActe
dengagement signé
par tous sans conviction
(!), sinon que cette
conférence a eu les
mérites davoir
posé les jalons de la
nécessité du dialogue
continu. Car, nul dentre
les autorités
congolaises nest
censé ignorer la
substance de la pomme de
discorde dans les Kivu
où les déclarations des
uns et des autres ont
démontré que toute la
crise tourne entre deux
acteurs principaux à
savoir, les Tutsis
rwandais et les
autochtones congolais nen
déplaise à la
communauté
internationale qui veut
trouver le mal ailleurs.
Ainsi aujourdhui,
les communs des Congolais
se demandent si la
conférence de Goma a
apporté quelque chose
dans le sens voulu par
tous ? La réponse est
loin dêtre
satisfaisante mais lon
reste toujours attentif
à lévolution de
la situation sur le
terrain où rien ne
semble rassurant surtout
que du côté du Rwanda
où lon tire
toujours les ficelles
dans lombre, les
déclarations officielles
ne sont pas rassurantes.
Le Président rwandais nest
pas allé du dos de la
cuillère en donnant sa
position à la RFI
mercredi 30 janvier, sur
la situation en RDC. Pour
lhomme fort de
Kigali, lurgent, cest
le problème de FDLR.
Rwanda est sceptique et
ne croit pas tellement à
la volonté du
gouvernement congolais den
finir avec les rebelles
hutus rwandais quil
héberge voici des
années. De même, il
condamne la MONUC qui
soutient les FARDC,
partant, les FDLR qui ont
infiltré larmée
congolaise.
Quand on sait que le
Rwanda est de beaucoup
dans le pourrissement de
la situation à lEst
de la RDC, il y a de quoi
être pessimiste quant à
la réalisation certaine
dune paix durable
dans cette partie de la
République. Et il ne pas
faux pour nous de dire quavant
la conférence de Goma
égale après la
conférence, du moins
pour aujourdhui.
Richard KABAMBA
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