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- "Il
vaut mieux hasarder de
sauver un coupable
que de condamner un
innocent."
- Voltaire
1694 - 1778
-
- Notre
adresse email pour ce service est : redaction@fil-info-france.com
De
notre correspondant à
Lille , Martin
TOURNADRE
Euthanasie
: le débat ne tue pas
alors que le ridicule
torture - 21 mai
2010
Lille, mai 2010 :
Il y a cette mère de
famille qui dit à ses
deux fils « le jour où
je ne suis plus du tout
autonome et que je perds
la tête, vous me piquez
» .
Il y a ce patient en
gériatrie, ayant subi un
accident vasculaire
cérébral en 1980, date
d'entrée à l'hôpital.
Il ne peut plus bouger ni
manger seul et les seuls
mots qu'il arrive à
sortir sont « tuez-moi
» ... il a conservé
toutes ses capacités
intellectuelles.
Le concept d' «
acharnement
thérapeutique » est
apparu
L'interdiction de
l'euthanasie ne date pas
d'hier, elle est même
précisée dans le
serment d'Hippocrate : «
Je ne remettrai à
personne du poison, si on
m'en demande, ni ne
prendrai l'initiative
d'une pareille suggestion
» . Mais depuis ce
contexte radicalement
éloigné du nôtre,
l'eau a coulé sous les
ponts de la science et
c'est en 1996, en plein cur
de grandes avancées de
la médecine qu'avec le
professeur Bernard Hoerni
le concept d' «
acharnement
thérapeutique » est
apparu. Considérant
cette réalité, il
paraît évident de
donner un de pouce aux
mentalités pour qu'elles
évoluent.
Sortir du pêché
du suicide et de cet acte
injustement qualifié de
meurtre
S'il y a bien, en France,
une polémique qui refuse
de mourir c'est bien
celle à propos de
l'euthanasie. Le tabou
est énorme, pour exemple
le livre « Suicide, mode
d'emploi » (1982) de
Guillon et le Lonniec,
ouvrage dont la dernière
partie exposant
effectivement un « mode
d'emploi » du suicide
est, effectivement de
mauvais goût, mais dont
toute la première (les
trois quarts du livre)
traite énormément de la
question de l'euthanasie
(le titre fut donc mal
choisi car il
engendrerait forcément
un amalgame entre «
suicide » et «
euthanasie », deux
pratiques n'ayant
absolument rien à voir).
Etymologiquement, quand
le terme de « suicide »
signifie « se tuer »,
celui d' « euthanasie »
signifie, quant à lui «
bonne mort » ou, plus
précisément : « acte
mettant fin à la vie
d'une autre personne pour
lui éviter l'agonie ».
Yves le Bonniec fut
condamné à deux
reprises pour «
non-assistance à
personne en danger »
pour ne pas avoir porté
secours à des lecteurs
suicidaires lui ayant
écrit.
1. Comment pouvait-il
savoir si c'était
sérieux ? (devons-nous
poursuivre tous les
médiateurs répondant
aux appels à sos amitié
? )
2. Il n'est pas
psychiatre.
(Ceci dit, il aurait pu
tout de même ouvrir un
dialogue avec ces
personnes)
En prenant en compte le
fait que la population
française et la loi sont
indirectement
influencées par
l'héritage catholique,
comment sortir du pêché
du suicide et de cet acte
injustement qualifié de
meurtre? En France, les
personnes concernées
dans une affaire
d'euthanasie sont
poursuivies pour les
chefs d'inculpation
suivants :
1.Homicide (l'article
221-1 du code pénal : «
Le fait de donner
volontairement la mort à
autrui constitue un
meurtre. Il est puni de
trente ans de réclusion
criminelle. »
2.la non-assistance à
personne en péril
(article 223-6 du code
pénal)
3.L'empoisonnement par
substances toxiques dans
le cas d'injection de
produits dits à risques.
L'article 221-5 du code
pénal : « Le fait
d'attenter à la vie
d'autrui par l'emploi ou
l'administration de
substances de nature à
entraîner la mort
constitue un
empoisonnement.
L'empoisonnement est puni
de trente ans de
réclusion criminelle. »
Forcément, il y a de
quoi en perdre son
courage...
Dernière grosse
médiatisation (quand une
personne souffre et
qu'elle voit des
journalistes remplir leur
frigo avec du racoleur,
tous les moyens sont
légitimes pour parvenir
à sa fin) de ce sujet en
France : l'affaire
chantal sébire (2008).
Le médiocre auteur
marc-edouard nabe avait
sauté sur l'occasion
pour qu'on parle de lui
en lançant un « tract
» gratuit (en même
temps, vu la qualité
littéraire, qui l'aurait
acheté ? ) . nabe est
une insulte à la
littérature française
pire encore que
houellebeck. Ce texte qui
se voulait subversif
n'est au final qu'un
ramassis de vulgarités
gratuites illustrant une
pensée réactionnaire
sans réelle
argumentation. Ce n'est,
hélas, qu'un exemple
parmi tant de gens qui en
pensent de même (et qui,
forcément, n'ont pas
vraiment réfléchi à la
question) .
Les meilleurs
élèves européens
Voici plusieurs années
que l'« assistance au
suicide » en suisse
n'est plus condamnable
(suivie d'une enquête
estimant sa légitimité)
. Si l'idée fut bien
acceptée dans le pays,
il faut savoir que la
population commence à
regretter le « tourisme
de la mort » que cela
engendre (avec notamment
l'arrivée de français)
. Cependant, l'euthanasie
active reste punissable.
En hollande, l'euthanasie
a été définitivement
dépénalisée depuis
2001, sous plusieurs
conditions : demande
répétée de la part du
malade, s'il est en état
de formuler un discours,
la maladie doit être
incurable, l'avis
médical est
indispensable.
Les meilleurs élèves
européens (et pour moi,
un potentiel modèle à
suivre) sont les belges.
En effet la loi du 28 mai
2002 dépénalise
l'euthanasie active :
" l'acte, pratiqué
par un tiers, qui met
intentionnellement fin à
la vie d'une personne à
la demande de celle-ci
" . Les conditions :
le patient doit
être majeur (ou mineur
émancipé), capable et
conscient au moment de sa
demande;
celle-ci doit être
formulée de manière
volontaire, réfléchie
et répétée et ne
résulte pas d'une
pression extérieure ;
le patient se trouve dans
une situation médicale
sans issue et fait état
d'une souffrance physique
ou psychique constante et
insupportable qui ne peut
être apaisée et qui
résulte d'une affection
accidentelle ou
pathologique grave et
incurable.
Le petit plus de la
Belgique ? Prévu par
l'arrêté royal du 13
mai 2003 : la
possibilité pour la
personne de rédiger
devant témoins une
déclaration anticipée,
par toute personne
majeure afin qu'il soit
tenu compte de sa
volonté, dans le cas où
elle ne pourrait plus
l'exprimer. Et ces
déclarations sont mises
en commun dans une banque
de données permettant à
n'importe quel médecin
du pays de prendre
connaissance de cette
volonté. (Le médecin
qui pratique l'acte doit
être volontaire, aucune
personne ne peut être
contrainte d'y
participer).
Entre le tabou du suicide
qui englobe celui de
l'euthanasie on est pas
près de croire que la
société comprendra que
profiter de la vie
résonne avec mourir avec
dignité. L'amalgame
reste ancré comme
implanté dans du béton
: si l'on doit aider les
personnes présentant des
idées suicidaires
(trouble qui est curable
! ) , une personne dont
le chemin vers une mort
certaine n'est que
douleurs et tristesses
doit avoir le droit de
formuler une demande
d'euthanasie active (en
amont ou en aval si cette
personne est consciente)
. Une infirmière
travaillant dans un
service de cancérologie
au Centre Hospitalier
Régional de Lille
comparait l'acharnement
thérapeutique à de la
torture et non à des
soins, et pensait à
changer de poste le plus
tôt possible tellement
cela l'écurait :
« ça ne sert plus à
rien, il souffre, sa
famille souffre, le
personnel souffre, j'ai
l'impression d'être un
bourreau et pas une
soignante... il va
falloir penser à la
question de l'euthanasie
» .
Martin TOURNADRE
DOSSIER :
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