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De notre correspondant à Trappes (78), Elisabeth HACHET


Nos vieux mangent chaque jour le même yaourt, la même gelée
- 7 décembre 2012

Il y a un temps pour changer la façon de faire de la politique et c'est justement pour cela qu'on ne voulait plus la méthode sarkozyste. Il n'est pas question de cautionner les ambitions personnelles quand la France crie haut et fort le chômage (qui atteint, chaque mois, un nouveau sommet), les crédits à la consommation, les gens sans abri, les hôpitaux en très grandes difficultés...Le pire de tout, si l’on veux ouvrir les yeux, si l’on veut vraiment voir la plaie de la France alors il faudra seulement regarder de près, même de très près, la vie de certaines personnes âgées , la vie de celles et ceux qui vivent maintenant dans des maisons de retraite, publiques !

Vous savez pourquoi ? Parce qu'il n'y a pas assez d'argent pour que nos vieux mangent convenablement ! Il n'y a pas d’animations, pas d'activités d'aucune nature ou sinon rarement et ce sont peu de résidents qui en bénéficie ... Leurs journées coulent, dans un grand silence, accompagnées de repas pauvres, sans goût et sans aucune diversité ! Nos vieux mangent, chaque jour, le même yaourt, la même gelée, le même goûtée ... juste parce qu'on privilégie le premier prix !Ils boivent le même jus, coupé avec de l'eau pour le grand désespoir de gens qui regarde, avec impuissance, les aides-soignantes contraintes de mettre de l'eau dans leurs carafes pour "avoir assez à boire".

La réponse est toujours la même : "pas assez d'argent !"

C'est pour cette raison qu'il manque du personnel soignant et aussi, cruellement, des kinésithérapeutes car, pour l'instant, ceux qui y travaillent n'arrivent même pas à rendre une petite visite à tous ceux qui ont si grand besoin de leur précieuse aide !Imaginez-vous ces femmes et ces hommes qui ont travaillé toute leur vie, et qui ont du payer pour que la France soit plus riche et que les enfants soient mieux nourri. Peut-être ont ils pensé qu'eux aussi, auront une vie paisible et que, face à leurs futures maladies, le système, qu'ils ont mis en place, leur donnerais suffisamment pour ne pas souffrir de faim ou de dégoût en mangeant, chaque jour restant de leurs vie, le même yaourt et la même gelée ...

Mais maintenant qu'ils sont cloués au lit, avec les os figés, les cartilages rigides, les douleurs dues à une permanente immobilité que fait t'on pour eux ? Pas grand chose ... si l'on s'intéresse un peu au quotidien de leur vie. Le bain déjà doit se faire bien attendre car il y a de jours où les pensionnaires doivent passer leur journée au lit et cela même quand il ne sont pas encore des gens alités mais, d'une certaine façon, des personnes valides ! Savez vous pourquoi ? Parce qu' il n'y a pas assez de personnel !

En ce qui concerne ceux qui sont alités, généralement, ils peuvent voir, tous les jours qui leur reste à vivre, essentiellement leurs chemises de nuit ou ... le plafond ! Pas question donc de pouvoir jeter un œil à la télévision si leur tête n'a pas été soutenu par un coussin et tout ça parce que le personnel, étant submergé par une grande quantité de travail, passe très vite dans leur chambre...

Ce même personnel n'arrive donc pas à se concentrer sur toutes ces petites choses qui apportent du confort à ceux qui ne peuvent plus bouger leur pauvre corps ! Par exemple, il "zappe", plus ou moins, qu'il faut incliner la tête de leur lit, mettre un coussin pour soutenir le cou, nettoyer le visage, la bouche après les avoir nourri ... Sinon, on peut les voir, jusqu'au prochain repas, avec les restes séchés et incrustés au coin des lèvres et rien qu'à les regarder, ça vous fend le cœur !

Savez vous qu'il y a des résidents qui passent leurs journées avec les volets baissés ? On pourra avoir, vite fait, une explication, si on le demande ! Cela est due au fait que le soleil, à un certain moment de la journée, avait tapé dans la fenêtre, même par ces froides journées d'hiver ! Est-ce donc une raison de cloîtrer leurs fenêtres avec ces bienveillants volets ? Mais dans ce cas qui pensera encore, dans la journée, de les faire remonter ces volets ? Qui pensera qu'on peut aimer la lumière du jour quand on est condamné à finir dans un lit ne serait-ce que pour mesurer le temps qui s'écoule, pour concrétiser leurs existence ici, tant qu'ils y sont encore, comme le disait, très récemment, un pensionnaire avec beaucoup du chagrin ...

Plus triste encore sera si vous croisez les yeux de ceux qui ne peuvent plus articuler un mot ! On a vu une dame qui nous a laissé l'impression qu'elle avait envie de crier sa tristesse, crier la douleur de son corps, qui lui ... l'avait abandonné, crier que les autres ne se donne pas la peine de lui soulager un peu ses articulations, crier que ses bras ne veulent plus bouger, crier qu'il y a déjà un bon moment que ses doigts ne l'écoute plus ...Ses pieds, oh! ils l'ont abandonnée il y a quelques mois, puisque elle était restée immobilisée, en permanence, sur son fauteuil et cela "c'était que pour son bien", pourra t'on entendre, si on le demande, bien sur !


Alors il faudra faire en sorte que leur vie change, qu'elle s'améliore, qu'ils aient encore le temps d'apprendre les bonnes décisions ... Le cri vous appartient, dès maintenant, pensez bien que les places occupées aujourd'hui dans ces maisons de retraites publiques seront les places prises par d'autres, demain ou après-demain et que personne n'aimerait avoir un jour un tel traitement de la part de son propre pays.


Elisabeth HACHET
Journaliste


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