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De notre
correspondant Raymond
ARDISSON
Le
Général De Gaulle sur
la Côte dAzur - 16
septembre 2012
Le 9 avril 1945, un mois
avant la fin du second
conflit mondial, au
retour dune
tournée dinspection
militaire qui la
conduit sur le Rhin et
dans les Alpes, le chef
du gouvernement
provisoire de la
République Française
accomplit une visite
officielle dans le chef
lieu des Alpes Maritimes.
Marseille et Toulon, les
deux grandes villes
proches qui ont connu
comme Nice des
bombardements meurtriers
de la part des forces
anglo-américaines, ont
eu lhonneur dêtre
visitées par De Gaulle
deux semaines après leur
libération. La capitale
de la Côte Dazur
elle, ne reçoit la
visite de "lhomme
du 18 juin" que plus
de huit mois après le
débarquement allié. Ce
retard est-il du à limage
devenue négative de Nice
"fille aînée de la
révolution nationale
?" Dés linstauration
du gouvernement de Vichy,
limmense
popularité du Maréchal
Pétain à travers le
pays est encore
accentuée, 9 avril toute
la ville est pavoisée,
et plus encore sur le
trajet prévu pour le
cortège officiel, à lexception
cependant de la place
Masséna. On a ressortis
des placards drapeaux et
oriflammes qui avaient
décorés Nice quatre
années auparavant pour
la très maréchaliste
fête de Jeanne DArc.
La presse toute tendance
confondue nest pas
avare de superlatifs pour
le prestigieux visiteur.
Premier résistant de
France. Sauveur de la
patrie. Homme
providentiel et bien dautres
qualificatifs tout aussi
flatteurs.
Léditorialiste
Pierre Rocher, nest
pas le dernier. Son
journal "Le Petit
Niçois" est sous
séquestre depuis le 30
aout 1944, il a donc
rejoint le tout jeune
"Nice-Matin" et
ne fait pas un grand
effort pour écrire son
éditorial du 10 avril
suite à la visite du
Général "Cette
foule qui lacclame,
ces enfants quil
embrasse, ces femmes qui
lui jettent des rameaux
sous ses pas, on vu un
homme qui leur
ressemblait, qui avait un
regard doux, un homme de
chez nous, dont un aïeul
fut paysan." au mot
prêt ce quil avait
écrit pour la visite du
maréchal Pétain à
Marseille le 3 décembre
1940.
Le journal du soir
"LEspoir"
fait part de la
déception dun
résistant anonyme devant
la foule de résistants
de la 25e heure "Les
vrais résistants se sont
cherchés, une minorité
dans une masse
hétéroclite et étrange
ou chacun clame son
héroïsme, revendiquant
laction salvatrice
sans navoir jamais
rien fait".
Du haut dune
estrade place Masséna le
général De Gaulle
débute un discours très
Gaullien "Nice
libérée ! Nice fière !
Nice glorieuse
!"...Hélas seule la
foule la plus proche
entends quelque chose
"De rares
privilégiés entendent
ce quil dit, les
services préfectoraux nont
pas cru bon dinstaller
des hauts parleurs sur le
coté de la place"
écrit lorgane
communiste "Le
Patriote". Par la
suite un bruit
persistant, mais sans la
moindre preuve, laissait
entendre que ce serait
eux, les communistes
responsables de ce
sabotage, ayant
préféré de beaucoup
voir Staline à la
tribune.
Dans "La
Liberté" on
déplore que les édiles
niçois naient pas
assez pavoisés
"Notre joie a été
quelque peu ternie de
constater que notre place
Masséna navait pas
été officiellement
décorée, contraste
fâcheux avec celui
enthousiaste des
particuliers. Daignerez
vous mon General accepter
linvitation que
nous vous faisons du fond
du cur de revenir
bientôt à Nice ?".
Il reviendra deux ans
plus tard.
Le général part donc à
travers le pays en
tournée de propagande. A
deux ans de la fin du
conflit son prestige est
intact. Cest le
début de la guerre
froide avec lURSS,
le RPF bénéficie
immédiatement dun
recrutement éclectique danciens
et authentiques
résistants et en
proportion à peut prés
égale dautres qui
létaient nettement
moins ; tous fascinés
par la personnalité de
leur chef.
Durant sa courte
existence ce parti va
être le principal
mouvement dopposition
à la quatrième
république avec le PC.
Un parti qui veut rompre
les liens avec lhabituel
clivage droite gauche, et
qui appelle tous les
français à sunir
à son chef pour le salut
commun.
Comme tous ces groupes
politiques en campagne,
le RPF bénéficie dun
service dordre
musclé qui donnera plus
tard le service daction
civique de triste
mémoire. Les incidents
se multiplient à travers
le pays.
Le rôle fédérateur du
Gaullisme na pas
beaucoup deffet sur
les communistes qui
auraient bien voulu
prendre le pouvoir en 44.
De Gaulle lors de ses
meetings se fait traiter
de fasciste. Un des plus
grave incident aura lieu
à Grenoble ou un
militant communiste est
blessé par balle.
Le 12 septembre le voilà
à Nice, ou dans un
discours il condamne les
manuvres
électorales du
gouvernement puis il se
rend en Corse, avant de
revenir dans les Alpes
Maritimes et visiter St
Paul, Vence,
Tourrettes-sur-Loup et
Grasse.
Raymond ARDISSON
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