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Offre n° 1
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DEPARTEMENT
D'OUTRE-MER
SOMMAIRE
- De
notre correspondant en
Guadeloupe, Franck
de la Salette
UN
CALVAIRE GRATUIT - 2
septembre 2009
Le seul tort de Marion
Genin a été de croiser
la route des quatre
Sainte-Luciens.
Dans la nuit du 2 au 3
septembre 2008, Marion
Genin, une opticienne de
36 ans, disparaissait.
Après trois semaines
d'angoisse et de
recherches intensives,
son corps était
découvert dans les
sous-bois de Sainte-Luce.
Retour sur une véritable
chasse à l'homme
organisée dans toute
l'île pour retrouver
quatre Sainte-Luciens
suspectés de son meurtre
et d'une série de crimes
commis en septembre 2008.
Rarement un visage
n'avait autant hanté la
Martinique. En septembre
2008, les traits de
Marion Genin,
mystérieusement portée
disparue le 2 septembre
2008 au Diamant, sont
incontournables. Partout
dans l'île, les proches
de l'opticienne ont
placardé des affichettes
à son effigie. En
quelques jours, Marion
s'installe au centre de
toutes les conversations.
Comment expliquer en
effet que cette jeune
femme ait subitement
disparu ?
La question est d'autant
plus intrigante que,
très rapidement,
l'hypothèse
privilégiée par les
enquêteurs est la pire
de toutes. Tout de suite
en effet, les autorités
judiciaires font le
rapprochement entre sa
disparition et la
cavalcade d'une bande de
quatre Sainte-Luciens
sans foi ni loi. Ils
auraient entre autres à
leur actif un meurtre de
sang-froid et un viol
collectif.
Ce que tout le monde
craint alors, c'est que
la jeune femme ait
croisé la route de ces
criminels.
Les battues se
multiplient au Diamant et
dans le sud pour tenter
de déceler la moindre
trace de la jeune femme.
Chaque indice retrouvé
fait monter l'angoisse et
fondre l'espoir. Tour à
tour, tout le monde tente
de deviner ce qui a pu
lui arriver et s'appuie
sur les certitudes.
Ce qui est sûr, c'est
que le soir de sa
disparition elle avait
dîné avec des amis dans
un restaurant du Diamant.
À l'issue de ce dîner
un peu arrosé, elle
avait pris la route, puis
se sentant fatiguée,
elle s'était arrêtée
quelques centaines de
mètres plus loin pour se
reposer dans sa voiture
sur un des parkings de la
plage de Dizac. Sa trace
s'arrête là. Après, il
n'y a que des questions.
« Recherchés dans toute
l'île »
Dans la foulée des
traits de Marion, ce sont
quatre autres visages qui
s'impriment dans la
mémoire collective de la
Martinique. Par un
concours de circonstances
assez rocambolesque, la
justice récupère les
photos des quatre
suspects. Publiés à la
« Une » de «
France-Antilles » le 11
septembre, ils font
rapidement le tour de la
Martinique et envahissent
internet. Une traînée
de poudre qui alimente la
psychose.
En clair, on les voit
partout, mais ils restent
introuvables. Pas la
moindre trace non plus de
Marion.
Durant des semaines, la
Martinique se passionne
pour l'affaire et
s'embrase au fil des
rumeurs.
Il faut pourtant attendre
le 24 septembre pour voir
vraiment avancer
l'enquête. Ce jour-là,
Roger Hilaire, un des
suspects, est interpellé
par la police de
Castries. Deux jours plus
tard, Roger Avril, un de
ses complices tombe à
son tour dans les filets
Sainte-Luciens.
Aucune nouvelle en
revanche de Marion.
Le dimanche 28 septembre,
le tragique suspens prend
fin.
Dans les bois de
Sainte-Luce les gendarmes
retrouvent le corps de la
jeune femme en état de
décomposition avancée.
Officiellement rien n'est
dit sur le sujet, mais il
semble bien que Simon
Cherubin, troisième
Sainte-Lucien interpellé
ait lâché aux
enquêteurs l'information
que tout le monde
attendait : l'endroit où
la bande a abandonné le
corps de Marion.
Pour ceux qui avaient
encore un espoir, la
découverte du cadavre de
la jeune femme est un
cauchemar. D'après les
éléments de l'enquête,
elle a subi un véritable
calvaire. Un calvaire «
gratuit » puisque son
seul tort a été de
croiser la route des
quatre Sainte-Luciens.
L'enquête complètement
bloquée?
Seule l'extradition de
Simon Cherubin, le
quatrième suspect
toujours aux mains des
autorités
sainte-luciennes,
pourrait faire avancer ce
dossier, désespérément
au point mort.
Un seul être vous manque
et c'est toute la machine
judiciaire qui s'enraye.
Simon Cherubin,
considéré comme « un
personnage central »
dans l'affaire Marion
Genin, est toujours aux
mains des autorités
sainte-luciennes. Il est
incarcéré au centre
pénitentiaire du «
Bordelais Correctional
Facility » à Castries.
Selon ce qui avait
filtré au moment de son
arrestation fin septembre
2008, c'est son
témoignage qui avait
permis de localiser le
corps de l'opticienne.
« Aujourd'hui, toute
l'affaire Marion Genin
est conditionnée à sa
remise aux autorités
françaises » , souffle
Claude Bellenger, le
procureur de la
République. « Tant que
nous n'avons pas cet
accord des autorités
sainte-luciennes, nous ne
pouvons rien faire » .
L'extradition de ses
trois comparses avait,
elle, été beaucoup plus
simple. Roger Avril,
Danny Francis et Roger
Hilaire avaient été
extradés vers le
Martinique le 6 novembre
dernier, deux mois après
les faits.
Mais Simon Cherubin ne
fait rien comme tout le
monde. À peine quelques
heures de garde à vue et
le suspect avait déjà
pris la poudre
d'escampette - peut-être
avec des complicités
locales. Il a été
rattrapé au moment où
ses trois comparses
allaient être extradés.
Depuis, contrairement à
eux, il fait jouer tous
les recours possibles
afin d'éviter un retour
à la Martinique. Une
décision pourrait
intervenir ce mois-ci
mais sans aucune
certitude.
« Du coup, en attendant,
tout est bloqué » ,
regrette le procureur.
Car, de surcroît, les
demandes d'extradition
lancées contre ces
quatre hommes ne
concernent pas l'affaire
Marion Genin. À
l'époque où elles ont
été rédigées, la
justice ne disposait pas
d'assez d'éléments
probants dans ce dossier.
Les quatre suspects sont
donc uniquement
poursuivis pour le
meurtre de Reynold Repaul
au Lamentin, le viol
d'une de ses amies
proches en bande
organisée et la série
de braquages commise
entre fin août et début
septembre 2008. Une
subtilité juridique qui
complique encore la
tâche.
Roger Avril, Danny
Francis et Roger Hilaire
ont tous été entendus
par le juge d'instruction
sur ces affaires, mais
pas encore sur le dossier
Marion Genin. Les
magistrats ne déposeront
un complément
d'extradition sur le
meurtre de l'opticienne,
qu'une fois Simon
Cherubin sur le sol
martiniquais. « Pour
l'instant, nous n'avons
aucune prise sur
eux-mêmes s'ils sont
emprisonnés ici. On ne
peut pas les entendre,
pas les mettre en garde
à vue, pas les juger
dans cette affaire » ,
déplore le parquet.
- Où sont-ils ?
- Simon Cherubin :
Incarcéré au centre
pénitentiaire du «
Bordelais Correctional
Facility » à Castries
en attendant la réponse
des autorités
sainte-luciennes sur la
demande d'extradition de
la justice martiniquaise.
- Roger Avril :
Incarcéré dans une
chambre de sûreté du
quartier d'isolement de
la prison de Ducos. Mis
en examen pour «
meurtre, viols et
braquages » mais pas
encore pour le meurtre de
Marion Genin.
- Danny Francis :
Incarcéré dans une
chambre de sûreté du
quartier d'isolement de
la prison de Ducos. Mis
en examen pour «
meurtre, viols et
braquages » mais pas
encore pour le meurtre de
Marion Genin.
- Roger Hilaire :
Considéré comme celui
ayant le plus d'influence
sur les autres,
incarcéré dans une
cellule du quartier
d'isolement de la prison
de Baie-Mahault
(Guadeloupe). Mis en
examen pour « meurtre,
viols et braquages »
mais pas encore pour le
meurtre de Marion Genin.
Au jour le jour
- 28 août. - Reynold
Repaul, 49 ans, est
égorgé à son domicile
quartier Rivière
Caleçon au Lamentin.
Selon les premiers
éléments dont dispose
alors la police
judiciaire, deux
individus auraient
pénétré au domicile de
la victime avec
l'intention de lui
demander des comptes.
Reynold Repaul, sorti de
prison il y a peu de
temps, était connu de la
justice pour trafic de
stupéfiants.
- 29 et 30 août. - Ce
que les enquêteurs
découvrent ensuite,
c'est qu'après
l'assassinat, les auteurs
ont continué dans
l'horreur avec une
séquestration et un viol
en réunion. Durant une
trentaine d'heures, ils
ont abusé d'une amie de
Reynold Repaul après
l'avoir enlevée au
moment de son assassinat.
La jeune femme est
découverte au
Morne-Rouge, ligotée sur
un lit.
- Nuit du 2 au 3
septembre. - Après un
dîner entre amis, Marion
Genin, une opticienne de
36 ans, se sentant
fatiguée, décide de
s'arrêter dormir dans sa
voiture sur le bord de la
plage de l'Anse Cafard au
Diamant. Les auteurs du
meurtre et du viol des
jours précédents, des
ressortissants
sainte-luciens, sont
immédiatement
soupçonnés.
- 4 septembre. - Alors
qu'elles regagnent leur
location saisonnière à
Sainte-Luce, quatre
jeunes femmes surprennent
trois cambrioleurs en
train de visiter la
maison. Mécontents
d'être pris la main dans
le sac, les voleurs les
braquent avec un fusil
avant de prendre la
fuite.
- 5 septembre. - La
gendarmerie, qui passe au
peigne fin la plage du
Diamant afin de retrouver
une trace de Marion
Genin, est surprise de
tomber sur des sacs
volés la veille à
Sainte-Luce. Les affaires
sont rendues à leurs
propriétaires, dont un
appareil photo.
- 7 septembre. - Michel
Désert, un maçon des
Anses d'Arlet, est
braqué et ligoté par
trois hommes armés,
alors qu'il s'occupe de
ses bêtes sur les
hauteurs de la commune.
Les braqueurs
l'abandonnent et
s'enfuient avec sa
voiture. Son véhicule
est retrouvé le
lendemain matin au
Diamant, près du
mémorial de l'Anse
Cafard. C'est le dernier
acte connu des braqueurs
en Martinique.
- 10 septembre. -
L'enquête rebondit de
façon spectaculaire et
inattendue. L'une des
victimes du braquage de
Sainte-Luce découvre les
photos de quatre hommes
sur son appareil photo.
En vacances en
Guadeloupe, elle contacte
immédiatement les
gendarmes. Saisissant
l'aubaine, le parquet
décide immédiatement de
diffuser les photos dans
la presse. À ce stade,
les quatre hommes ne sont
encore que des «
témoins importants » .
- 11 septembre. -
France-Antilles publie
les photos des quatre
hommes en « Une » du
journal. Plusieurs de
leurs victimes les
reconnaissent.
- 23 septembre. - Au
moment où les autorités
martiniquaises et
sainte-luciennes tiennent
leur conférence
franco/sainte-lucienne de
sécurité, l'un des
quatre hommes recherchés
est interpellé par la
police de Castries. Il
s'agit de Roger Hilaire,
poursuivi dans son île
pour un simple vol. La
signature d'une
convention d'extradition
entre la Martinique et
Sainte-Lucie alimente une
grande partie des débats
de la réunion.
- 26 septembre. - La
police de Castries met la
main sur un deuxième
suspect, Danny Francis.
Parallèlement, la
procédure de demande
d'extradition commence à
prendre forme.
- 28 septembre. -
L'avant-dernier homme
recherché est
interpellé dans la
matinée à Sainte-Lucie.
Dans l'après-midi, les
gendarmes découvrent le
corps sans vie de Marion
Génin dans un sous-bois
à Sainte-Luce.
Rapidement il est établi
que c'est Simon Cherubin,
tout juste arrêté, qui
a indiqué l'emplacement
du cadavre.
- 29 septembre. -
L'autopsie pratiquée sur
le corps découvert à
Sainte-Luce précise que
Marion Genin a connu une
mort violente. À
Sainte-Lucie, c'est la
stupeur : deux jours
après son
interpellation, Simon
Cherubin a réussi à
s'évader du
commissariat.
- 5 octobre. - Roger
Avril, le suspect portant
une casquette sur les
photos diffusées par le
parquet, est interpellé.
Il est connu pour passer
beaucoup de temps en
Martinique en particulier
au quartier Four à Chaux
du Lamentin.
- 21 octobre. - La
justice Sainte-Lucienne
se prononce pour la
remise aux autorités
françaises des trois
détenus. Mais les
suspects ont quinze jours
pour faire appel.
- 2 novembre. - Simon
Cherubin est enfin repris
à Sainte-Lucie. Comme il
était en cavale, la
justice n'a pas encore
examiné la demande
d'extradition le
concernant. Il reste donc
à Castries encore pour
quelques semaines.
- 6 novembre. -
Extradition de trois des
quatre suspects, Roger
Hilaire, Danny Francis et
Roger Avril. Aussitôt
déférés au parquet de
Fort-de-France, ils sont
mis en examen et
incarcérés pour «
meurtre, viols et
braquage » commis en
septembre mais pas encore
poursuivis pour le
meurtre de Marion Genin.
- 18 mai 2009. - Seconde
évasion de Simon
Cherubin! Le détenu
fausse compagnie aux
gardiens du centre
pénitentiaire du «
Bordelais Correctional
Facility » vers 23
heures. Cette fois-ci, il
est rapidement repris,
après seulement une
journée de cavale.
source : France Antilles
2/09/09
Franck De La
SALETTE
http://guadeloupe-decharge-geante.over-blog.com
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