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Offre n° 1
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DEPARTEMENT
D'OUTRE-MER
SOMMAIRE
- De
notre correspondant en
Guadeloupe, François
de la Salette
La DEMOCRATIE CHAHUTEE... 24 mai 2009
Le LKP qui bloqua la
Guadeloupe durant 44
jours le 20 janvier 2009
récidive et
soctroie un droit
que le peuple souverain
ne lui a pas confié !
Jacky Dahomay souhaite
alerter les
Guadeloupéens contre les
dérives
anti-démocratiques du
LKP. Son message prend la
forme d'une pétition
intitulée
Soutenons les
luttes sociales mais
défendons les principes
démocratiques.
Soutenons les
luttes sociales mais
défendons les principes
démocratiques.
Il sest passé le
jeudi 7 mai à
Basse-Terre quelque chose
de grave que nous,
citoyens guadeloupéens,
ne pouvons tolérer et
quil faut
éclaircir.
Le président du Conseil
Général, Jacques
Gillot, avait décidé de
réunir en Congrès les
élus de la Guadeloupe en
invitant aussi de
nombreux acteurs de la
société civile dont
Elie Domota et le LKP.
Voulant apparemment tenir
compte des critiques
souvent adressées aux
élus, Monsieur Gillot
du moins telle
était son intention
clairement exprimée-
espérait « donner la
parole aux citoyens »
les invitant à «
construire ensemble un
projet guadeloupéen de
société », selon les
termes même de
linvitation
adressée à tous. Il
sagissait, selon le
Président du Conseil
Général,
délaborer ensemble
une méthode. Il
précisait quil
recherchait là une
démocratie plus «
participative ».
Quoi quon puisse
penser de
lopportunité
dun tel congrès,
de ses visées politiques
voire politiciennes
et nous signataires
de cette déclaration ne
sommes pas tous
daccord avec
loption politique
des présidents Gillot et
Lurel- nous tenons à
affirmer solennellement
que les représentants
politiques
démocratiquement élus
du peuple guadeloupéen
ont parfaitement le droit
délaborer, comme
ils lentendent,
leur stratégie
politique. Leur refuser
ce droit cest
porter atteinte aux
libertés démocratiques
du peuple guadeloupéen.
Or, cest exactement
ce qui sest passé
à Basse-Terre : un acte
dont la nature profonde a
consisté à refuser aux
élus le droit
dexercer leur
mandat électif. Mais ce
fut subtil. Subtil, car
cet acte sest
déguisé pour éviter
quil ne soit perçu
pour ce quil est :
une atteinte à la
démocratie qui
sapparente à une
insurrection. Les habits
du déguisement ? Un
certain usage du temps et
de lordre : agir
avant la tenue du
congrès et faire mine de
ranger la salle
(prétendument occupée
symboliquement) pour
échapper au soupçon de
lantidémocratisme.
Cette occupation
tumultueuse avec
intimidation du personnel
administratif et
déplacement de sièges
et de matériels
nécessaires à
lorganisation de la
séance excluait de fait
les participants. Un
débat serein pouvant
difficilement être
conduit dans de telles
conditions,
lannulation du
Congrès par le
Président du Conseil
général simposait
Le LKP joue avec le feu
sur une poudrière.
Envahir le Palais du
Conseil Général, lieu
emblématique de
lexercice de la
démocratie et cela
depuis les lendemains de
labolition de
lesclavage, en
affirmant lancer un «
avertissement » aux
élus, constitue bel et
bien une remise en cause
de la légitimité
électorale. Nous ne
pouvons quattirer
lattention sur
lambigüité du
terme avertissement :
prévention ou menace ?
Les dirigeants du LKP se
justifient en déclarant
quils sont pèp-la,
que cest la rue qui
gouverne et avouent
quils veulent
remplacer la démocratie
représentative par la
démocratie directe sous
prétexte que la
première serait « en
panne ». Si en effet le
vote nest pas le
tout de la démocratie,
il en est le passage
obligé, insuffisant
certes, mais nécessaire.
La question rectrice que
nous posons au LKP : de
quel droit ? La défense
des travailleurs ne doit
en aucun cas être
attentatoire à la vie de
la démocratie. Quand il
décide denvahir le
palais du Conseil
Général sous prétexte
que la démocratie serait
en panne, le LKP
soctroie un droit
que le peuple souverain
ne lui a pas confié. Il
sagit là dun
coup de force. Penser que
la démocratie
représentative est en
panne est une opinion. On
peut la partager ou pas.
Envahir le palais du
Conseil Général est un
acte qui appelle une
qualification. Commettre
lacte en
sautorisant de sa
seule opinion est
démocratiquement
dangereux. Confondre
imprudemment la foule et
le peuple, prétendre
incarner le peuple sans
aucune médiation et sans
aucune procédure
collectivement élaborée
et approuvée, voilà ce
qui nous semble
gravissime. Le cahier de
revendications du LKP
nest pas la
Constitution
guadeloupéenne.
Beaucoup
dentre-nous avons
soutenu les
revendications sociales
exprimées par le LKP et,
aujourdhui encore,
on peut estimer que les
revendications des
travailleurs sont pour
lessentiel
légitimes. Mais, avec ce
triste événement de
Basse-Terre, on est
passé dune
revendication sociale et
sociétale soutenue par
une majorité de
Guadeloupéens à une
posture politique du LKP.
Cette posture joue avec
les principes
fondamentaux de la
démocratie et nous,
citoyens guadeloupéens,
soucieux de
lévolution
positive de notre pays,
quelles que soient les
options politiques de
chacun dentre nous,
unissons ici nos voix
pour déclarer que ce jeu
est dangereux. Il
constitue une remise en
cause voilée de ces
principes démocratiques.
Donc, une ferme mise au
point simpose. Elle
simpose
dautant plus que
cette remise en cause
sest avancée
masquée dans
lhémicycle du
palais du Conseil
Général. Nous
déclarons être
profondément attachés
aux principes
démocratiques devant
structurer la vie
publique, lexercice
de la citoyenneté,
toutes choses pour
lesquelles nos ancêtres
se sont battus. Seuls ces
principes peuvent
permettre non seulement
un débat constructif et
pacifique au sein de la
société
guadeloupéenne, mais
plus important encore, sa
propre survie.
Pour nous, la
démocratie, cest
aussi bien la
possibilité de la
liberté
dexpression de
toutes les opinions,
fussent-elles
minoritaires, le débat
public, la
représentation politique
exprimée par le vote, ce
quon appelle la
démocratie
représentative, que le
droit aussi de manifester
dans la rue son
mécontentement. Mais un
pouvoir social manifesté
légitimement dans la rue
et quel que soit
son succès- sil
peut renforcer
positivement les choix
politiques des élus, ne
peut tenir lieu de
pouvoir politique sauf
bien sûr quand les
conditions dune vie
politique démocratique
ne sont pas réunies, ce
qui nest pas le cas
dans la Guadeloupe
daujourdhui.
Autrement, nous entrons
dans une logique où
lautorité
charismatique du leader
ou du groupe
lemporte sur celle
de la loi commune.
En conclusion, même si
nous reconnaissons le
droit qua LKP de
faire avancer ses
revendications, sans
doute légitimes, nous
condamnons fermement sa
double prétention
1- sa prétention à
incarner à lui seul le
peuple, tout le peuple,
et ainsi à parler en son
nom
2- sa prétention à
détenir un pouvoir
directement issu de la
rue et ainsi disqualifier
la représentation
politique. Cette
disqualification ayant
pour fonction de nier du
coup la légitimité par
le vote. Cette double
prétention est grosse de
toutes les dérives y
compris celle de nous
orienter vers le cycle
mortifère de la violence
et de la guerre civile ou
affrontements graves
entre Guadeloupéens.
Est-ce lintérêt
de la Guadeloupe ?
Assurément, non !
Parce que nous soutenons
les luttes sociales tout
en étant fermes sur les
principes fondamentaux de
la démocratie dans notre
pays, nous tenions à
mettre en lumière ce qui
fait la gravité de
lévénement de
Basse-Terre.
Jacky Dahomay
Premières
signatures par ordre
alphabétique :
Albina Tony (enseignant)
; Boucard Harry
(enseignant) ; Boutin
Raymond (historien) ;
Camier Bernard
(enseignant) ; Cassin
Franck ; Chalcou Alex
(architecte) ; Compper
Gaelle (universitaire) ;
Dahomay David
(enseignant) ; Dahomay
Jacky (enseignant) ;
Deriau-Reine Sonia
(enseignante) ; Ducosson
Dany (psychiatre) ;
Hermantin Fred
(Président de la ligue
des Droits de
lhomme de la
Guadeloupe) ; Hermantin
Evelyne (enseignante) ;
Lesueur Alain (ancien
journaliste) ; Lubeth Guy
(enseignant) ; Maragnes
Daniel (enseignant) ;
Mayoute Marius (dentiste)
; Morton Claude
(enseignant) ; Rolle
William (Président le la
ligue des droits de
lhomme de la
Martinique) ; Rovelas
Jorge ; Reinette Pierre
(Directeur des services
au Conseil Général) ;
Saad Christian
(universitaire) ; Savanah
Charles (enseignant) ;
Toomiche Paul (ancien
syndicaliste) ; Toumson
Roger (universitaire)
SOURCE : France Antilles,
Domactu.com
Franck de la
Salette
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