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Offre n° 1
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DEPARTEMENT
D'OUTRE-MER
SOMMAIRE
- De
notre correspondant en
Guadeloupe, Franck
de la Salette
L'AUTONOMIE
GUADELOUPEENNE - 27 juin
2009
Elie Domota vient sans
doute de connaître son
dernier jour de gloire et
encore est-ce à son
total désavantage. En
refusant de prendre la
parole ou même
dassister aux Etats
Généraux le jour du
voyage éclair de N
Sarkozy, il a perdu le
dernier soupçon de
crédibilité qui lui
permettait de continuer
à pérorer dans le vide
sur tous les médias
locaux ou nationaux.
Domota na pas su
positiver son action. En
maintenant de force le
LKP dans un discours
revendicatif, raciste et
sectaire, nayant à
lévidence rien à
proposer sur quoi que ce
soit, il a manqué
lopportunité de se
positionner en Homme
davenir pour la
Guadeloupe. Il restera
certainement un
syndicaliste efficace
voir dangereux mais pour
le reste, il est fini.
Après avoir quasiment
échoué sur toute la
ligne, il aura cependant
réussi là où personne
ne lattendait.
Ayant fortement
déstabilisé et fait
souffrir la Société
Antillaise, il a rendu le
voyage de N Sarkozy
presque important tant
visiblement, les
Antillais attendent des
signaux forts leurs
permettant de retrouver
une vie stable et
tranquille. Je ne sais
pas si le très bref
passage du Président de
la République aura
satisfait à cette
attente mais toujours
est-il quà mon
avis il aura fait plaisir
à tous les politiques
locaux et à beaucoup de
Français hexagonaux. Je
lai déjà
précisé, je me refuse
à tous commentaires «
politiques » donc je ne
dirais rien sur N
Sarkozy. Il est évident
quil nest
venu que par obligation
et sans enthousiasme mais
on peut le comprendre :
le danger était grand de
se faire prendre au
piège dune
situation explosive et
bien compliquée.
Pour ce qui est de son
image de marque, il me
semble, je dois
lavouer, quil
sen est plutôt
bien tiré. Pour ce qui
est de la classe
politique
métropolitaine,
lAutonomie des deux
troublionnes Guadeloupe
et Martinique ne
présenterait que des
avantages. Lassée de
propos déplacés,
dêtre sans cesse
accusée de tout et de
nimporte quoi,
den faire trop ou
pas assez, dêtre
trop « coloniale » ou
trop laxiste, la
métropole aspire à nous
obliger à nous
débrouiller entre nous
afin de ne plus être
sans cesse mise en
accusation par des gens
qui en veulent beaucoup
à son argent et lui
manquent souvent du
moindre respect.
Je gagerais même que,
réellement très
irrités par le «
Gwadloup cé tan nou cé
pa ta yo », beaucoup de
métropolitains nous
donneraient sans remords
notre billet «
cest plus la peine
» définitif avec un
profond soulagement. Il
faut cependant le
préciser pour clore
définitivement cette
question,
lIndépendance
na jamais
réellement été à
lordre du jour. Les
pseudos «
indépendantistes »
locaux agitent depuis des
décennies ce fantôme
pour faire peur et en
tirer des profits
matériels ou du pouvoir
local. Ils seraient bien
les premiers ennuyés de
lobtenir vraiment
car ils seraient par le
fait, obligés de mettre
leurs belles paroles
creuses en application ce
qui serait une tout autre
affaire.
Sachons-le, il ny a
pas de vrais
indépendantistes ici,
cest du cinéma qui
permet à certains
(souvent fonctionnaires
de lEtat Français)
de se donner un rôle et
de limportance dans
le pays. De son côté,
la France na jamais
eu lidée
dune indépendance
de ses territoires
ultra-marins. Disons-le
une bonne fois pour
toute, même si notre
fierté doit en pâtir
gravement, ce nest
pas pour nos belles
têtes, nos trois pieds
de cannes ou même nos
rhums ou musiques
exotiques. Cest
tout simplement parce que
grâce à toutes ses
petites îles
disséminées de part le
monde, la France est
lune des toutes
premières puissances
maritime du monde et
quêtre présente
sur toute la planète lui
donne une assise
géostratégique
essentielle. Guadeloupe
et Martinique sont bien
moins intéressantes que
Guyane et Réunion mais
elles font parties du lot
qui ne se partage pas.
Et puis de toute façon,
la Constitution
Française na
jamais prévu que
lon puisse diviser
le territoire national
dun coup de
baguette magique. Donc
lIndépendance
oublions là et
cest très bien
comme cela. Sauf à
vouloir mourir de faim,
je ne vois pas qui de
réellement sérieux
pourrait vouloir
lIndépendance ici.
Lautonomie des
Antilles Françaises ne
présente que des
avantages pour N Sarkozy.
Bien entendu cela ne
changera rien sur le plan
financier, les budgets
seront les mêmes mais il
ne sera plus possible aux
Antillais de tenir les
sempiternelles rengaines
qui enveniment toujours
les débats entre
hexagone et DOM de la
Caraïbe.
N Sarkozy a donné
limpression
davoir écouté le
message et compris
déventuelles
revendications locales
(encore que personne ici
nait rien demandé
!) pour lui cétait
lessentiel. Si nous
nous décidons pour
lAutonomie cela
sous-entend que nous
acceptons de régler
enfin notre « linge sale
en famille » ! Finies
les accusations faciles
derreurs
métropolitaines, il
faudra régler tout cela
entre-nous. Et de cela
les métropolitains en
rêvent ! N Sarkozy et
toute la métropole
soffriraient ainsi
un vrai « fusible » de
protection permettant
dêtre enfin
débarrassés des
discours revanchards et
accusateurs. La cuisine
se fera à la maison
Antilles et rien
quà la maison
Antilles.
Ouf disent quelques
millions de
métropolitains !Pour les
politiques locaux,
lautonomie fait de
suite sortir et luire les
dents longues des loups
assoiffés de Pouvoir qui
tous sans lavouer
ouvertement, se voient
bien entendu Khalife
absolu et maître du
pactole.
Quand je vois comment les
choses se passent ici en
politique, je pense
quil y a lieu de se
méfier réellement de
ces élus dont on a vu
depuis janvier les
superbes capacités à
changer de vestes et de
discours en fonction de
la moindre brise et de
leurs intérêts.
Cela nengage que
moi mais je lai
déjà dit récemment, je
crains comme la peste les
pouvoirs locaux autonomes
qui favorisent copinages
et clientélisme sans
contre partie ni
contrôle étatique.
Inutile dêtre
devin pour savoir que
nous allons entendre
bientôt les plus beaux
discours sur les
bienfaits incroyables de
lAutonomie. On va
nous promettre monts et
merveilles. Pour cela il
nous suffira de bien
vouloir donner les pleins
pouvoirs à X plutôt
quà Y. Cest
X qui nous le dit. Alors
Les loups savent toujours
présenter leurs plus
beaux profils pour être
nommés Chefs de la
meute.
Pour ces deux points, la
visite rapide de N
Sarkozy ici na pas
apporté de réelles
surprises mais elle a
fait plaisir à beaucoup
cétait sans doute
le but recherché. Il a
organisé les Etats
Généraux entre autre
pour marginaliser et
évincer Domota qui, vu
son pedigree et ses
discours, ne pouvait pas
y aller. Il est venu hier
mettre des fleurs sur sa
tombe en montrant bien
aux Guadeloupéens « qui
» refusait le dialogue
et « qui » se mettait
encore plus à
lécart. Mais pour
les Antillais quels sont
les avantages de
lAutonomie ?
Les réponses sont assez
complexes et il faudra du
temps pour toutes les
évoquer. Bien entendu,
elle pourrait permettre
quels réajustements
corrigeant des
dysfonctionnements
actuels gênants. Elle
répondrait également
positivement à une
évidente quête de
lEgo local qui
peine à se définir dans
un monde trop vaste. La
question de
lidentité ici
semble obsédante mais me
laisse toujours songeur
et dubitatif car
javoue ne pas
savoir ce quest en
fait cette identité
locale particulière qui
agite beaucoup de monde
et « qui » serait
censé la « donner »
aux Antillais.
Jaurais tendance à
croire que
lidentité
dun peuple ou
dun individu est
innée et quelle se
définit surtout par ce
que chacun est capable de
donner de lui-même et
par ce quil
représente par rapport
aux autres. Personne ne
donnera cela aux
Antillais sils ne
le font pas eux-mêmes.
Depuis le début des
événements de janvier
dernier à plusieurs
reprises, jai émis
lhypothèse que si
« crise » il y a, elle
serait peut-être plus
dans les esprits et
mentalités que dans les
portefeuilles. Je le
pense toujours et je
crains fort que
lAutonomie
narrange pas
tellement les choses.
Sur le plan politique,
cela risque
dengendrer une
encore plus grande
confusion du genre «
panier de crabes sauvages
». Et il se pourrait
bien que la population ne
fasse directement les
frais dune
augmentation des pouvoirs
des petits potentats
locaux déjà pas très
respectueux des règles
démocratiques. En cas
dautonomie par
exemple il faudra
apprendre à gérer les
troubles genres LKP « en
famille » sans attendre
de maman France
quelle envoie de
quoi régler nos petits
problèmes locaux car
elle nous répondra en
6/4/2 « Voyez donc cela
avec vos représentants
locaux
. »
Mais surtout, cela risque
daggraver
lisolement des
antillais sur leurs
petites îles et
quils ne commettent
lerreur de se
replier encore plus dans
leurs sempiternels
débats sclérosants qui
handicapent et freinent
louverture des
esprits vers
dautres horizons et
dautres modes de
fonctionnements et de
pensées. Il vaut mieux
être plutôt favorable
à un vaste brassage des
individus, des idées,
des cultures. Il faut se
méfier des zones de
renfermement
égocentriques surtout
quand, comme cest
le cas ici, cela ne sert
réellement quà
quelques mauvais esprits
qui espèrent toujours en
tirer avantages et
pouvoirs.
Léquilibre et le
bonheur des individus ne
sont-ils pas plus faciles
lorsquils
échangent entre eux,
quils acceptent «
LAutre », ses
différences et ses
idées, que chacun fait
leffort de
souvrir à
dautres univers que
le sien et à
dautres débats que
ceux que lon
ressasse ici ?
LAutonomie ne
favorisera-t-elle pas une
certaine forme de mise à
lécart des
populations des Antilles
françaises qui
finalement se
retrouveraient encore un
peu plus isolées
?Lexemple de
lIle de La réunion
devrait peut-être
regardé avec beaucoup
dattentions. Grâce
à dautres
discours, dautres
positionnements locaux,
cette île se trouve
aujourdhui dans une
toute autre situation que
les deux nôtres. Des
réponses différentes
ont été trouvées à
des problèmes pourtant
à lorigine presque
similaires mais il faut
dire quelles
nont pas été
posées de la même
manière ni par les
mêmes personnes.
Cest la preuve
quil ny pas
de fatalité dans les DOM
mais juste des
différences
dapproches et
danalyses
importantes. La théorie
LKP de la « Guadeloupe
aux Guadeloupéens » est
sans doute lune des
plus grosses âneries qui
ait pu être proclamée
depuis janvier (ce
nest pas la
seule
). Outre
quelle a de forts
relents nauséabonds des
discours de
lextrême droite la
plus crasse, elle
implique surtout à
terme, lidée
tragique dun
isolement de plus en plus
marqué pour nos deux
îles.
Bien au contraire,
lavenir est dans
louverture,
léchange, le
brassage. Nos lendemains
seront obligatoirement
Pluriels, certainement
pas sectaires et
naïvement
protectionnistes.
Minuscules sur
léchiquier
international nous
navons pas les
moyens de cette
politique. Or à bien y
regarder nous avons
déjà sur ce point
précis un avantage bien
réel. Si lon tient
compte de la
multiplicité des
diverses populations
présentent ici et si
lon veut bien
sen donner la
peine, pour les antillais
comme pour les autres
peuples de la planète,
le monde est ouvert à
toutes les idées neuves
et porteuses
davenir. Nous
sommes multi ethniques ?
Tant mieux ! Nen
déplaise à M Domota.
Plus il y a de
différences, plus les
hommes avancent. A chacun
de faire ses preuves
!Encore faudrait-il
uvrer pour
quils
sentendent entre
eux et échangent dans de
bonnes conditions. Les
discours et méthodes du
LKP visent exactement à
linverse et
cherchent à opposer
chacun contre tout le
monde.Nos enfants ont
tout à espérer à se
sentir citoyens du Monde,
rien à attendre
dêtre enfermés
dans le Château
Guadeloupe.
Source : philippe
TATUNBLOG
Franck de la
Salette
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