REGIONS
: BRETAGNE
De notre correspondant à
Rennes, Alan
LE MAREC
EDUCATION
L'université de Rennes 2
se met en grève pour
l'abrogation de la LRU - 7 novembre
2007
Réunis en
assemblée générale,
les étudiant(e)s de
l'université de Rennes 2
se sont mis en grève
avec blocage de
l'université pour
demander le retrait de la
loi "Liberté et
Responsabilité des
Universités" ce
midi (mardi 6 Novembre).
Entre 1000 et 1500
étudiants ont participé
à cette assemblée.
Le principal mot
dordre de la
mobilisation étudiante
est le retrait de la LRU,
qui découle directement
du processus de Bologne,
lié à lAGCS
(accords internationaux
de libéralisation des
services), appliqué par
la commission
européenne. La LRU en
est la matérialisation
en France, elle implique
principalement :
- Un rétrécissement du
conseil
dadministration
(CA) des université, qui
détient le principal du
pouvoir au sein de
luniversité,
dune cinquantaine
de membres environ jusque
la, à maintenant entre
20 et 30 membres avec
possibilité de
participation de
personnes exterieures à
luniversité.
- Au sein de ce CA, les
étudiants passeront de
25% à 15% des membres du
CA. Le personnel IATOSS
(administration et
services techniques) de
15 % à 10 %.
- Présence au sein de ce
même CA de 7 ou 8
personnalités
extérieures, parmi
lesquelles 2 ou 3
représentants des
collectivités
territoriales, dont un du
conseil régional, et au
moins un chef
dentreprise ou
cadre dirigeant
dentreprise ;
- Le Président aura un
droit de veto sur les
recrutements et
lattribution des
primes, alors quil
existe plusieurs dizaines
dUFR différents.
- Un comité de
sélection, dont les
membres sont pour moitié
extérieurs à
luniversité, doit
remplacer la Commission
de spécialistes pour le
recrutement des
enseignants-chercheurs :
"ses membres sont
proposés par le
président et nommés par
le CA en formation
restreinte"
- Alors que le Président
duniversité etait
auparavant élu par
lensemble des
membres du conseil
dadministration
(CA), du conseil
scientifique (CS), ainsi
que du conseil des
études et de la vie
universitaire (CEVU), il
ne sera maintenant plus
élu que par la majorité
du conseil
dadministration.
- Emploi de contractuels
et détudiants au
rabais, ainsi que recours
à des entreprises
privées pour des tâches
autrefois faites par des
employés de
luniversité.
- Et donc, réduction du
nombre de fonctionnaires
(et principalement, du
nombre
denseignants).
- Ouverture aux
financements privés par
les
"fondations" ou
les "donateurs"
auront une place de choix
dans lattribution
de ces fonds privés.
- Subvention allouée aux
universités "en
fonction de leurs
résultats".
On le voit, cette
réforme va à
lencontre de la
démocratie à
luniversité, par
une
hyper-présidentialisation
de son fonctionnement, et
laccaparement du
pouvoir par un conseil
dadministration qui
ne représente pas
luniversité. La
précarisation du
personnel de
luniversité est
aussi évidente, et il
est clairement fait le
choix de soutenir la
"rentabilité"
et la
"compétitivité"
des savoirs par divers
moyens, nottament
louverture à des
fonds privés.
Une prochaine Assemblée
Générale de
luniversité aura
lieu demain, et une
manifestation nationale
est prévue Jeudi .
Une coordination
nationale des
universités en lutte
aura lieu ce week end à
Rennes.
Tours, Rouen, Tolbiac
(Paris 1), Lille 3,
Rennes 2, et Toulouse Le
Mirail sont actuellement
en grève avec blocage.
Alan LE MAREC