|
Offre n° 1
|
REGIONS
: BASSE-NORMANDIE
De
notre correspondante à
Caen, Martine
Labonde
Les
secondes Assises de
l'Education à
l'Environnement vers un
Développement Durable se
sont tenues à Caen
(Calvados) - 30
octobre 2009
Organisées par le
Collectif Français pour
l'Education à
l'Environnement vers un
Développement Durable
sous le haut patronage du
Président de la
République, Nicolas
Sarkozy, les 2ème
Assises de l'éducation
à la protection de
l'environnement ont vu
défiler à la tribune,
un panel d'animateurs et
d'éducateurs, pendant
trois jours.
Dispatchés sur trois
sites et répartis en
ateliers de travail et de
concertation, appelés
" ateliers
d'immersion", elles
avaient pour but premier
de lutter contre le
réchauffement de la
Terre et la pollution. La
participation de
personnalités comme
Alain Bougrain-Dubourg,
Jean-Paul Jaud,
réalisateur et
cinéaste, Walter Bouvais
de Terra Incognita et
Hubert Reeves,
astro-physicien, venait
rehausser de leur
présence et de leur
expérience, les acteurs
locaux de
l'environnement.
La défense et la
protection de la nature
n'ont jamais été aussi
cruciales qu'en ce
moment, après quelques
décennies de
laisser-aller en tout
genre et
particulièrement dans
l'éducation. Ces
réunions partaient d'un
bon sentiment, mais dans
les milieux ruraux, on
n'a jamais attendu de
quelconques directives
pour respecter la nature,
parce qu'elle fait partie
intégrante de la vie de
ceux qui en tire de quoi
subsister. La Terre
n'appartient à personne.
Nul ne peut prétendre
savoir ce qui est bon
pour Elle. Nul n'a le
droit de s'ériger en
protecteur s'il n'y est
pas immergé depuis son
enfance, quotidiennement
et depuis des
générations. Jamais
nous n'avons dégradé la
nature dans notre
enfance. Nous avions
seulement le droit de
cueillir de l'herbe aux
lapins. Les gens de la
campagne n'ont jamais
attendu des Assises de
l'Environnement pour
savoir ce qu'ils devaient
faire pour protéger la
nature. Aujourd'hui,
devant l'installation
galopante des éoliennes
qui déparent le paysage,
on trouve des pancartes
avec ce libelle : "
Route de la merde ".
Ces Assises concernaient
davantage les gens de la
ville et leur frénésie
du moment de se "
mettre au vert",
sans tenir compte des
autochtones, les grands
absents de ce congrès.
L'HOMME CE PREDATEUR
La moindre transformation
apportée par l'homme est
suivie d'une foultitude
de dégradations
microscopiques qui
détruisent la nourriture
des insectes qui se
cachent pour mourir. Non,
il n'est pas possible de
marcher sur la mousse des
bois sans créer un
désordre irréparable.
Non, il n'est pas
possible de construire de
belles villas en
détruisant les haies au
profit de larges gazon
où l'eau ruisselle
jusque dans les rues
comme récemment à
Trouville ou à Vaison la
Romaine. Non il n'est pas
utile d'asphalter la
campagne pour faire des
pistes cyclables jusqu'à
Flers dans l'Orne (70
kms), pour le simple
plaisir des humains
inconscients. Fort
heureusement le site
américain de la Pointe
du Hoc à échappé à ce
sacrilège. Inutile de
favoriser le remembrement
au profit de larges
cultures productivistes,
car le paysans des
années 70 en connaissait
les conséquences.
Inutile aussi de
rectifier les courbes de
la Cisse près d'Amboise.
Sans intérêt les
constructions effrénées
de pavillons, car la
campagne ressemble
maintenant à la ville et
les agriculteurs voient
leur outil de travail se
réduire comme peau de
chagrin. Rien
d'intéressant, non plus,
à s'éclater dans la
campagne, pétarader avec
sa mob, jeter son vieux
frigo et son huile de
vidange dans les fossés,
foncer en quad à travers
un troupeau de moutons à
Rosel, pisser où chier
dans les bois mais aussi
derrière les stèles du
Major Howard et de ses
trois planeurs à
Bénouville. Mais dans
quel monde sommes nous?
Quel est ce de
"j'm'en
foutisme", où
chacun fait ce qu'il veut
puisque de toute façon,
" on est en
République".
Nous sommes dans une
société de
con-sommation. Il y a
quelques temps, alors que
je rentrais tranquilement
d'une ballade un dimanche
soir, j'entends des coups
de klaxon derrière moi
et un automobiliste me
dépasse d'un grand coup
de volant trouvant que je
ne roulais pas assez
vite, pour arriver
finalement à un feu
rouge. J'arrive aussitôt
à son niveau et je le
regarde en me disant que
cet huluberlu consomme
son week-end, il consomme
sa voiture et il consomme
aussi sa bonne-femme. Ce
sont des con-sommateurs.
L'exemple de ce qu'il
faut faire est aussitôt
donné à ses enfants.
Les
congressistes-enseignants
se sont enfin aperçus
que les mots comptaient
pour régler les maux
qu'ils ont créés. Des
mesures sont envisagées
pour expliquer aux
enfants avec des mots
justes et simples, le
verbe adéquat, ce qu'ils
consomment à la cantine
comme nutriments,
calcium, phosphore,
oligo-éléments,pour
combler les heures
creuses du déjeuner.
Soit. Surtout ne pas
avoir les neurones qui
s'entrechoquent quand on
est à table. J'ai
toujours entendu dire que
les repas étaient un
moment de détente où on
parlait de ce que l'on
avait fait dans la
journée pour que chaque
convive puisse prendre
intérêt à ce qu'a fait
son voisin. --" Vous
verrez, si vous parlez
comme ça, on va vous
dire que vous êtes
réactionnaire ", me
disait le responsable des
livres d'art.
Réactionnaire, non, mais
réactive, oui.
Les huit cent
participants des
associations, des
entreprises présentes,
de la ville, de la
région,du dépar-tement,
des CPIE, les syndicats
d'enseignants, l'agence
de l'eau, les élus
régionaux, ont palabré
sur " l'importance
des initiatives comme
moteur de
changement", dans le
but de " renforcer
la culture de la
gouvernance et la
pratique du partenariat
". C'était déjà
le sujet des premières
Assises en 2000 à Lille.
Neuf ans plus tard, rien
n'a changé, le
bla-bla-bla est toujours
de mise en les "
bonnes intentions"
ne sont pas
concrétisées.
LA NATURE SE VENGE
" Dame Nature
", comme l'appelait
si bien Jacques Deshaies
professeur aux Beaux-Arts
de Caen, n'aime pas qu'on
la dérange ; Elle a tôt
fait de se venger.
Tempêtes, pluies
diluviennes, sécheresses
démesurées et
répétées, la nature se
rebelle contre les coups
de boutoirs que l'homme
lui impose pour sa seule
satisfaction jubilatoire,
son prestige, sa vanité,
son ostentation, sa
pédanterie. Il n'est pas
nécessaire d'être bien
savant pour comprendre
que le dérèglement
vient du laisser-aller
des années passées, des
aménagements incongrus
au nom du progrès, de la
création
d'infrastructures
routières pour aller
toujours plus vite dans
ce monde de fous. Il est
facile aujourd'hui d'en
faire son fonds de
commerce politique en
prenant les enfants en
otage, en exerçant un
chantage odieux sur le
devenir de la planète,
pour laquelle bien sûr
" nous sommes tous
concernés" ; Nous
devons construire
ensemble une politique
ambitieuse ; Nous avons
besoin de tous les
partenaires sociaux ; Il
est important d'avoir une
approche globale du
problème ; Il faut y
intégrer les
problématiques
économiques et sociales
mais aussi sportives ; Ce
qui vient de sortir de
tout ce que vous avez
collecté doit former
l'axe sémantique : les
valeurs, les principes,
les méthodes " ...
Vient un appel sous forme
de "
recommandations"
plus ou moins heureuses :
- Obtenir une
pérénisation des
finances ( mais aussi des
élus en place)
- Favoriser la
participation citoyenne
des habitants d'un
territoire
- Mettre en oeuvre une
éducation scientifique
axée sur la
compréhension des
phénomènes, qui permet
à l'individu d'acquérir
les outils nécessaires
à son autonomie (Cela me
paraît utile dans les
cantines et au Sahel)
- Nous affirmons urgente,
la mise en oeuvre de
pédagogies actives
basées sur le contact
avec la nature, le réel,
la pratique de
terrain;...
Cette clause rejoint
l'inconscience de l'être
humain dans ce qu'il a de
crétinisme. Les animaux
de la nature et surtout
les oiseaux n'ont jamais
demandé à être
dérangés dans leurs
nids que j'ai récemment
trouvé au pied d'une
haie. Merci à Mr
Bougrain-Dunourg pour ses
conseils, mais je savais
que ce n'était pas
réparable. Autoriser les
mouflets irrespectueux (
y compris de leurs
propres parents puisque
je vois des enfants de
trois ans gifler leur
père à la FNAC de
Caen), à tripoter tout
ce qui est à leur
portée pour la seule
jubilation, c'est se
moquer de la nature. On
n'a pas demandé aux
râles d'eau, aux
martin-pêcheurs, aux
très rares vanneaux
(dont je m'abstiendrai de
dire où ils sont) s'ils
appréciaient d'être
dérangé dans leur
quête de nourriture sur
un territoire où le
foutu bipède n'a rien à
y faire. Il n'est pas
permis de s'esbaudir dans
les prés pendant la
nidification. Un oiseau
perturbé dans son
milieu, est un oiseau qui
ne revient pas. On l'a vu
avec les cigognes. Les
fonctionnaires du
congrès et des
associations doivent le
savoir puisque ce sont
des professionnels.
" Nous sommes devant
des enjeux qui nous
dépassent "
reconnaît Catherine
Larrieu du Commissariat
au Développement Durable
; Mme Coblence
représentant le
Ministère de Martin
Hirsch pense déjà à un
Grenelle 3 ; Il est vrai
que les progrès pour une
vie meilleure
s'amenuisent. Il faut
faire vite ; le sommet de
Copenhague est dans
quatre mois.
L éducation à
l'environnement était le
fil conducteur de ces
Assises. Les élèves
seront sensibilisés à
la nature par le
tripatouillage sur le
terrain ; Le Recteur
d'Académie s'y engage,
le Préfet Mr Leyrit
signe la convention suivi
d'une kyrielle de
protagonistes : le
SGEN-CFDT, les Scouts de
France, Valérie Létard
secrétaire d'Etat
auprès du Ministère de
l'Ecologie, le Recteur
d'Académie Micheline
Hotiat, le Président de
Région Laurent Beauvais,
la Poste, la Lyonnaise
des Eaux, la CEMEA,
France Nature
Environnement,
Eco-emballage, les Petits
Débrouillards...
Martine Labonde
RETOUR
SOMMAIRE REGIONS
Offre n° 3
ABONNEZ-VOUS
GRATUITEMENT !
ENTREZ SIMPLEMENT
VOTRE
EMAIL !
|
|
-
|