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De notre correspondante à
Caen, Martine Labonde
Asnelles le Belle Plage
racontée par Gérard Pouchain - 22 août
2013
"C'est à la double invitation de l'Office
du Tourisme et de la Grange à Dîme que vous
êtes invités ce soir", annonce le maître
de céans, Gérard Pouchain. Lundi 19 août, une
soirée sur Asnelles de 1850 à 1914, était
programmée à la salle des fêtes, la même
ayant eu lieu en juillet. Il s'agissait d'une
conférence sur Asnelles par les cartes postales.
" La première d'entre elles vous dit
"Bonjour", précise Gérard Pouchain,
et la dernière vous dira "Bonsoir".
Passionné par son village, l'historien local le
présente comme "essentiellement rural, peu
de maisons au bord de la mer car elles sont
construites sur la partie la plus élevée de la
commune, à savoir autour de l'église".
Elle comprend quelques entreprises dont une
poudrière qui fonctionne à l'époque ou
Français et Anglais avaient un différent ; ce
qui a donné des rues du Magasin à Poudre dans
différentes communes. "La population est
laborieuse, poursuit Gérard Pouchain, sans
grands moyens, auprès de laquelle vont
s'installer des villas appelées de première
classe, construites par de riches bourgeois
parisiens qui leur donneront des noms : Les
Tourelles, Villa Neptune avec un toit de dentelle
de bois reprise au balcon, Villa Le Rocher, Villa
La Morandelle, Villa Suzon-Margaux, Maison
Carrée de Mr Houdard de St Germain en Laye.
Outre ces villas construites d'est en ouest, et
le Grand Hôtel des Bains qui amène en
villégiature des riches parisiens, le
préventorium d'Asnelles (qui sera utilisé
jusqu'en 1960), transporte jusqu'à la côte, des
enfants des Chemins de Fer Français dont la
santé nécessite d'être au grand air. Le chemin
de fer apporte sur les plages du Bessin les
citadins aisés qui installeront leur maison de
repos au bord de la mer. Asnelles-Bayeux 12 kms,
renseigne l'Echo Bayeusain, qui se font en une
heure. Le petit train de la côte dessert
Arromanches, Ver sur Mer et va jusqu'à
Courseulles. Là, une autre société de chemin
de fer prend en charge les voyageurs pour Caen.
Vers 1840, Théodore Labbé transforme Asnelles.
Des hôtels s'installent : le Grand Hôtel des
Bains en 1869 avec son salon de musique ;
l'hôtel de la Belle Plage, l'hôtel du Fin Bec
à l'extrémité ouest qui est plutôt sur St
Côme de Fresné, avec dancing et cours de tennis
en terre battue. Il y a aussi un pensionnat
supérieur d'enseignement privé où le nombre
d'élèves est limité à 20. On y organise des
bals déguisés pour les enfants au Casino où il
n'y a pas de jeux d'argent mais est surtout
orienté vers le théâtre, le Guignol et les
opérettes d'Offenbach.
La polémique viendra avec l'extension du
sanatorium et la construction d'immenses
bâtiments pour 100 filles et pour 100 garçons.
L'air d'Asnelles est vivifiant et bénéfique
pour les enfants, et fort de ce succès médical,
les familles viennent s'y reposer. En 1939, ce
sont les enfants de la région parisienne qui y
sont accueillis devant la poussée allemande. Les
soldats du Reich y installent un hôpital
militaire et en interdisent l'accès à la
population. En mai 1960, il est définitivement
rasé et fait place aujourd'hui à des maisons
qui ne sont pas de très bon goût, mais
l'essentiel pour ces nouveaux propriétaires
extérieurs à la commune, n'est elle pas d'avoir
l'exclusivité d'un point de vue sur la mer, avec
tous les tracas causés par la tempête Xynthia.
D'une population laborieuse, on est passé à des
édiles qui ont pignon sur rue. D'un village
rural et agricole on est passé à une commune
d'estivants qui ferment leurs volets à la fin de
l'été. Un ouvrage sur les Préventoriums
d'Asnelles est dès maintenant en souscription
auprès des Amis de la Grange à Dîmes .
Président Gérard Pouchain : Tél : 02 31 21 93
56 BP 9 14 960 Asnelles. Seul 300 exemplaires
sont tirés de cet ouvrage.
Martine Labonde
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