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Correspondance
suisse de Shirley
WINTERS.
DEVANT LE
TRIBUNAL FEDERAL, GERHARD
ULRICH POURSUIT SA GREVE
DE LA FAIM.
Mardi 13 juillet 2004, 18
h 30.
Devant le
Tribunal Fédéral,
situé dans la capitale
vaudoise, un attroupement
attire l'attention des
badauds. Caméra de
télévision, ingénieur
du son, journalistes
blocs-notes et stylos en
mains se pressent autour
de Gerhard ULRICH et
d'une vingtaine de
membres de l'association
APPEL AU PEUPLE qui
demandent la libération
de Damaris KELLER, une
jeune femme condamnée
sans preuves à 18 ans de
prison pour l'assassinat
de son mari dont elle nie
avoir été
l'instigatrice.
Depuis le 6 juillet 2004,
Gerhard ULRICH,
Président de
l'Association, fait la
grève de la faim devant
le Tribunal Fédéral
pour obtenir la
libération provisoire de
Damaris KELLER et la
révision de son procès.
Dans un discours musclé,
il rappelle, ce jour, que
l'association qu'il a
fondée est
principalement
non-violente et il
dénonce le calvaire de
Damaris KELLER, mère
d'une petite fille de 11
ans.
Tous les sympathisants
entonnent alors le
chur des Hébreux
version Nana Mouskouri.
Aux fenêtres du Tribunal
Fédéral, quelques
têtes apparaissent
furtivement avant de
disparaître prestement.
La Suisse est un long
fleuve tranquille et au
pays des Helvétes, on
n'aime pas les vagues.
Puis le campement de
Gerhard ULRICH, un lit de
camp, un sac de couchage
militaire, une pélerine
rouge et un morceau de
plastique vert est
enfourné dans une
voiture. A la queue leu
leu, une file de voitures
s'ébranle. Direction :
Les Cullayes, à environ
15 km de Lausanne. C'est
là qu'habite le juge qui
présidait le jury qui a
condamné lourdement
Damaris KELLER. C'est
aussi la troisième fois
cette semaine que
l'Association débarque
sur les lieux.
A 100 m. du domicile du
juge, les membres
s'enchaînent avec une
immense chaîne
métallique qui symbolise
la justice suisse
entravée. Ils ameutent
le voisinage avec une
énorme cloche de vache,
brandissent des panneaux
jaunes pêtant sur
lesquels sont écrites
leurs revendications en
faveur de Damaris KELLER.
Haut-parleur en mains,
ils dénoncent dans tout
le quartier les exactions
qu'ils ont constatées et
distribuent des tracts.
Devant le domicile du
juge fédéral concerné,
les manifestants se
trouvent alors face à
une troupe de policiers
en uniformes et en civil.
Les contacts-radio se
multiplient, les flashes
crépitent, la caméra de
télévision tourne.
Gerhard ULRICH s'adresse
alors en suisse-allemand
au juge Roland Max
SCHNEIDER en l'invitant
poliment à sortir, s'il
en a le courage, pour
affronter ceux qui le
désignent comme juge
corrompu. Il y a 5
voitures dans le parc.
Mais dans la maison,
personne ne bouge. Les
policiers observent, sans
broncher. Les voisins
sortent pour écouter et
regarder.
Devant la caméra,
Gerhard ULRICH explique
que le juge SCHNEIDER est
d'origine glaronnaise et
thurgovienne. Promu juge
cantonal, il est devenu
juge fédéral en 1988.
Gerhard ULRICH dénonce
sa corruption.
" Vous voyez cette
maison, poursuit Gerhard
ULRICH, elle vaut trois
millions. SCHNEIDER a
mandaté un architecte
pour la construire et,
alors qu'elle était
presque terminée, il a
rompu le contrat avec
l'architecte sous
prétexte qu'il y avait
quelques défauts. Il a
exigé que l'architecte
fasse marcher son
assurance, la Zurich
Assurances. L'inspecteur
de la Zurich Assurances
n'était pas d'accord
avec les allégations de
SCHNEIDER mais il était
prêt à faire des
concessions. Le
responsable des sinistres
était un copain de
SCHNEIDER et SCHNEIDER a
reçu Frs. 390.000.- sans
préjudice pour
l'assuré. J'insiste
là-dessus. SCHNEIDER a
eu en mains un rapport
pour Frs. 50.000.-.
Quelques années plus
tard, SCHNEIDER s'est
retourné contre
l'architecte. Il a ouvert
un procès qui dure
depuis des années. Une
cour extraordinaire lui a
adjugé Frs. 70.000.-.
Mais SCHNEIDER n'était
pas satisfait. Il a fait
recours auprès du
Tribunal Fédéral où il
a été débouté. Il a
alors mis l'architecte
aux poursuites ! En avril
2001, APPEL AU PEUPLE est
intervenu et a dénoncé
publiquement ces
infractions. Il n'y a pas
eu de plainte pénale
suite à ces
révélations.
L'architecte n'a pas
payé et plus rien ne
bouge ".
Murmures dans les rangs.
" Il a du courage ce
type ! " déclare un
policier à haute voix.
Gerhard ULRICH dénonce
alors 14 victimes du juge
SCHNEIDER condamnées à
de longues peines de
prison ferme sans preuves
ni aveux. Il cite le
syndic de Pompaples qui,
prenant ses fonctions
après son élection,
découvre un cas de
corruption qu'il
dénonce. Il est alors
accusé de calomnie,
débouté au Tribunal
cantonal puis au Tribunal
Fédéral. Copinage et
corruption.
Il cite aussi le couple
SCIBOZ qui a écopé de
18 mois de prison ferme.
Débouté au Tribunal
Fédéral puis à
Strasbourg à la Cour
Européenne des Droits de
l'Homme, le couple, en
désespoir de cause,
s'est adressé à APPEL
AU PEUPLE. Après analyse
du dossier, l'Association
a dénoncé les erreurs
de ce procès. Elle vient
d'obtenir la révision de
l'affaire, une victoire
considérable pour
l'Association.
Gerhard ULRICH cite
encore le cas MOLINARI,
un jeune Italien
condamné à 6 ans de
réclusion pour 6 kilos
de cocaïne cachés dans
des appareils dont la
justice n'a jamais voulu
rechercher la provenance.
Un recours a été
déposé à Strasbourg en
2000. Il n'y a toujours
pas de réponse de la
part de la Cour
européenne mais le jeune
homme, père de famille,
n'est plus en prison. Là
aussi, Gerhard ULRICH
s'interroge. Qui a
utilisé MOLINARI comme
" mule " ?
Gerhard ULRICH cite enfin
Damaris KELLER et
l'arrêt mensonger
d'octobre 2003 signé par
le 1er juge pénal,
Roland Max SCHNEIDER
condamnant la jeune femme
à 18 ans de prison ferme
sans preuves ni aveux.
Dans tous les cas cités,
Gerhard ULRICH invoque la
corruption.
" SCHNEIDER ne peut
pas scier la branche de
la corruption sur
laquelle il est assis !
" clame-t-il haut et
fort
Dans la troupe des
manifestants, les cris
fusent :
" Plus de corruption
! Schneider hors du
Tribunal Fédéral !
"
" Plus de criminels
dans le système
judiciaire ! Schneider,
nous te voulons en prison
! "
" Schneider, viens
t'expliquer, si tu en as
le courage ! Tu ne
risques rien, la police
est là, viens parler
devant la caméra et
expliquer tes agissements
malhonnêtes ! "
Impressionnés les
policiers hochent la
tête. Aux journalistes
présents, ils redisent
leur admiration devant le
courage de Gerhard ULRICH
et des membres de son
Association. " Ils
ont aussi le droit de
s'exprimer ! "
reconnaissent-ils.
Un des policiers - une
femme - répond à son
portable : " Ils
sont calmes. Ils
appellent Schneider de
l'extérieur ". Puis
elle lit le papillon
jaune que l'Association
distribue aux passants.
Le groupe entonne une
fois encore le chur
des Hébreux version Nana
Mouskouri suivi de "
Non, rien de rien, non,
je ne regrette rien
" d'Edith Piaf.
Gerhard ULRICH prend
congé de ses amis en ces
termes : " Sachez
qu'ils tremblent ! La
preuve, SCHNEIDER n'a pas
osé sortir. Ce n'est
plus eux qui chassent
leurs victimes, c'est
nous qui les chassons.
Ils ont peur et ça les
fait réfléchir ! "
" Il faut prendre
conscience, ajoute
Marc-Etienne BURDET,
membre du Comité d'APPEL
AU PEUPLE que les
politiciens ne peuvent
plus élire des juges
malhonnêtes. Ecrivez aux
politiciens de ne plus
élire des corrompus pour
juges. Les trois semaines
qui vont suivre seront
capitales. Elles seront
également les plus dures
pour Gerhard ULRICH. Mais
la démonstration
d'aujourd'hui a été
fantastique. Il y a du
monde et les voisins ont
été attentifs. C'est le
peuple qui a le pouvoir.
Le peuple n'est pas au
service de l'Etat, c'est
le contraire. Et
rappelez-vous que nous
sommes des non-violents !
"
Aux journalistes qui lui
demandent s'il sera là
de nouveau demain soir,
Gerhard ULRICH répond
avec un sourire : "
Je ne sais pas ! Je
change de juge tous les
jours et je décide à la
dernière minute ! "
Le Président d'APPEL AU
PEUPLE délace alors ses
chaussures. Son matelas
est prêt. Il entre dans
son sac de couchage
militaire, s'étend.
Ultime photo. Il commence
à faire frais et la nuit
tombe doucement. De la
maison du juge SCHNEIDER
sort un groupe de
personnes qui
s'engouffrent dans des
voitures sous escorte
policière et regards
goguenards des
manifestants. Les
panneaux jaunes sont
posés autour du
campement de Gerhard
ULRICH qui entame son
8ème jour de grève de
la faim et de nuit à la
belle étoile, devant la
porte d'un juge
fédéral.
Shelley WINTERS
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