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FRANCE, FIL-INFO-FRANCE
©, 2004, ARCHIVES, FRANCE, LUNDI 17 MAI 2004
- Le
président Jacques Chirac a appelé les Français
"au refus de la haine" et "au
respect de l'autre" à l'occasion d'une
cérémonie devant le monument aux morts
israélites de Fleury-devant-Douaumont (Meuse),
profané le 7 mai.
Initié par l'ordre maçonnique d'obédience
israélite du Grand-Orient
de France (GODF), et avec le
soutien du Conseil représentatif des
institutions juives de France, (CRIF), une
manifestation contre l'antisémitisme a eu lieu
dimanche 16 mai, place de la République à Paris,
réunissant quelques centaines de personnes. Cet
appel émanait de l'Union des étudiants Juifs de
France, UEJF, de SOS-Racisme présidé par
Dominique Sopo, de la Ligue contre
l'antisémitisme, LICRA, Ni putes ni soumises,
mouvement de femmes révoltées victimes des
banlieues de l'immigration, Banlieues du Monde,
le Mouvement des Maghrébins laïcs, la FIDEL, le
Parti socialiste et d'autres partis de gauche
comme de droite (UMP, UDF, PC, PRG), des
représentants des religions, dont Dalil
Boubakeur, recteur de l'institut musulman de la
Mosquée de Paris, des syndicats. Les principales
personnalités juives du pays étaient présentes
dont le maire socialiste de Paris, Bertrand
Delanoë, le député Vert Noël Mamère, le
ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy,
l'ancien ministre socialiste de l'Industrie,
Dominique Strauss-Kahn, ou l'écrivain Marek
Halter,
cofondateur de SOS Racisme, ex-commissaire
général des manifestations françaises pour le
Tricentenaire de Saint-Petersbourg, président de
2 universités françaises en Russie et dirigeant
du mensuel bilingue franco-russe "Les
Nouvelles Françaises", et le ministre de la
Cohésion sociale, Jean-Louis Borloo. Le
Mouvement contre la racisme et pour l'amitié
entre les peuples (MRAP), qui a reçu le soutien
du Parti communiste, des Verts, de l'Union juive
française pour la paix (UJFP), de l'Association
des travailleurs maghrébins de France (ATMF), de
la Fédération
des conseils des parents d'élèves (FCPE), de la Ligue
communiste révolutionnaire (LCR) et de Ras
l'front (contre le FN) et la Ligue des droits de
l'homme (LDH) qui rappelle que "Nul n'a le monopole de la lutte
contre l'antisémitisme"
défilaient en fin de cortège en raison d'une
dissension sur le mot d'ordre de la manifestation
(qui porte sur l'antisémitisme seul) souhaitant
élargir aux "autres formes de
racisme".
Roger Cukierman a été réélu au
premier tour président du CRIF lors de
l'assemblée générale qui a eu lieu dimanche 16
mai à Paris. Le Premier Ministre Jean-Pierre
Raffarin, membre de la communauté juive, l'a
joint au téléphone pour le "féliciter
chaleureusement de sa réélection" face au
candidat concurrent Serge Hajdenberg. Roger
Cukierman, mis en examen pour injure publique,
qui bénéficie d'une protection policière
rapprochée financée par l'Etat, apporte un
soutien sans faille à la fédération sioniste
de France (membre du CRIF) et au Likoud (parti
d'Ariel Sharon) dont son secrétaire général,
Alex Moïse, (Alexandre), pourfendeur de
l'humoriste noir Dieudonné, qui a été
condamné à une amende de 750 euros pour
antisémitisme par la 17éme chambre
correctionnelle du tribunal de grande instance de
Paris (voir notre édition du 8 mai 2004).
Dénonciateur de 2 appels téléphoniques
anonymes "sale youpin" et "tu vas
crever, sale sioniste, tu vas crever", Alex
Moïse a confirmé à l'audience qu'il s'était
bien adressé à lui-même ces messages
violemment antisémistes expliquant avoir
"voulu par ces moyens rendre crédibles les
menaces et risques qu'il estime encourir du fait
de son action publique" contre Dieudonné.
Ndlr. Alex (Alexandre) Moïse a été condamné
également pour avoir exposé les autorités
judiciaires à d'inutiles recherches, faits
prévus et réprimés par l'article 434-26 du
nouveau code pénal NPC. Il est le président de
la synagogue de la rue Saint Isaure de Montmartre
à Paris.
Julien Sudrie, 18 ans, auteur des 2 bombes
factices à caractère antisémite découvertes
les 7 et 8 mai à Villiers-le-Bel (Val d'Oise) a
été condamné vendredi par le tribunal
correctionnel de Cergy (Val d'Oise - procureur de
la République Etienne Lesaux) à 14 mois
d'emprisonnement dont 2 fermes et écroué.
Julien Sudrie, 18 ans, a également été
condamné à une "obligation de suivre des
soins psychiatriques".
BAVURES : Alors
qu'entre 2 000 intermittents du spectacle et
"précaires coordonnés en luttes", 500
selon la police, marchaient vers le Palais des
festivals (Cannes), une centaine
d'entre eux a envahi vers 16 heures le "Star
Cinéma", de la rue d'Antibes, au
centre-ville, évacuant et expulsant en signe de
protestation les festivaliers qui assistaient à
des projections dans le cadre du marché du film,
des policiers, dont certains en civil, et des CRS
(police anti-émeute), et a violemment pris à
parti les intermittents. "6 au moins ont
été interpellés puis mis en garde à vue, 5
blessés dont 4 ont été conduits à
l'hôpital" selon le mouvement des
intermittents. Des témoins rapportent que les
forces de l'ordre ont frappé les manifestants
"à coup de matraques dans la rue, alors que
ceux-ci n'opposaient aucune résistance".
C'est alors que l'impensable (en démocratie) se
produisit, Gwenaël Rihet, cameraman de France 3,
qui portait sa caméra à l'épaule, a été
jeté à terre et menotté par des policiers en
civil avant d'être conduit au commissariat
tandis que sa caméra était détruite. Une
journaliste de l'AFP a été brutalement
repoussée par des CRS alors qu'elle tentait
d'intervenir. Un journaliste norvégien a
rapporté avoir également été brutalisé. Ces
journalistes "couvraient" un
rassemblement de quelques dizaines
d'intermittents, debouts ou assis, devant le
commissariat et qui scandaient "libérez nos
camarades". La télévision publique France
3 a déposé plainte pour coups et blessures et
destruction de matériel, (4 jours d'interruption
de travail, ITT, pour son caméraman). Après
avoir désigné des "festivaliers
britanniques" et des "gens d'extrême
gauche qui voulaient faire un coup de main",
le préfet des Alpes-Maritimes, Pierre Breuil,
(en charge de la sécurité publique) a
présenté des "excuses" et a annoncé
des "poursuites disciplinaires contre les 2
policiers" mis en cause dans les
"violentes échauffourées" survenues
en marge du festival de Cannes entre
intermittents du spectacle et forces de l'ordre.
Une manifestation unitaire contre la
précarisation lancée par les intermittents a
également eu lieu samedi, donnant lieu
l'intervention et au soutien du réalisateur
américain Michael Moore et de
l'ancien porte-parole de la Confédération paysanne, José
Bové. L'auteur de "Bowling for
Columbine" a réaffirmé sa solidarité avec
les intermittents français : "C'est une
lutte internationale de tous les travailleurs
opprimés dans le monde", a-t-il lancé sur
la Croisette, au milieu des manifestants, avant
de rencontrer José Bové le leader de la
confédération paysanne qui a déclaré :
"Si le gouvernement ne prend pas rapidement
des décisions, il aura la responsabilité des
prochains festivals de l'été".
Selon la direction de la centrale nucléaire de
Cattenom (Moselle) "un incendie s'est
déclaré sur la partie classique des
installations dans un local de passage des
câbles électriques et selon les procédures, le
réacteur (numéro 2) a été passé à
l'arrêt". Plus de détails : Sites nucléaires en France ; Le réseau national d'alerte (RNA).
L'Institut National de la
Statistique et des Etudes Economiques (INSEE) a
annoncé que le nombre de créations
d'entreprises "corrigé des variations
saisonnières" (CVS) a fortement baissé, de
10,9 %, en avril par rapport à mars (25 629
contre 28 755).
L'ancien Premier ministre socialiste Lionel
Jospin a affirmé son hostilité aux unions
homosexuelles, allant à l'encontre de la
direction du Parti socialiste ouvertement pour,
en déclarant : "On peut respecter la
préférence amoureuse de chacun, sans
automatiquement institutionnaliser les
moeurs" et sur
"l'homoparentalité", "Quant à
l'enfant, il n'est pas un bien que peut se
procurer un couple hétérosexuel ou homosexuel,
il est une personne née de l'union - quelle
qu'en soit la modalité - d'un homme et d'une
femme". Le député-maire Vert de Bègles,
Noël Mamère, qui prévoit un mariage gay (2
hommes) prévu le 5 juin 2004 dans sa mairie de
Bègles (près de Bordeaux) a déclaré sur le
forum de Radio J. (Juive) que "le mariage
est une construction sociale. L'article 144 du
Code civil qui fixe le mariage a été écrit en
1804. Pendant 2 siècles, les juges se sont
éloignés des textes pour les interpréter. Cela
s'appelle la jurisprudence".
Yannick Cornuel, 21 ans, soupçonné d'avoir
agressé aux cris de "tu vas crever, sale
pédé" et aspergé d'essence, brûlé vif
au troisième degré, Sébastien Nouchet,
homosexuel, 35 ans, le 16 janvier 2004 à
Noeux-les-Mines (Pas-de-Calais, transporté dans
un hôpital de Charleroi en Belgique, et sorti du
coma depuis), a été mis en examen pour
"tentative d'homicide volontaire", avec
"circonstances aggravantes" en raison
du caractère homophobe de l'agression. Le
procureur de Béthune, Louis Wallon, a rappelé
que le suspect, déjà condamné en 2002 à 6
mois de prison ferme à la suite d'agresssions
matérielles et physiques de Sébastien Nouchet,
nie catégoriquement les faits. Sébastien est
aujourd'hui très diminué, une partie du visage
et les mains encore enserrés dans des
contentions pour grands brûlés, se déplaçant
difficilement. Déjà victime avec son compagnon
de violences et de harcèlement depuis novembre
2001, (coup de cutter, véhicule endommagé,
injures), il se dit inquiet - comble de l'infamie
pour de trop nombreuses victimes - après
l'arrestation de l'un de ses agresseurs,
craignant des représailles de la part des autres
personnes impliquées. Face à la barbarie de
cette agression, le président de la République,
Jacques Chirac, avait écrit au compagnon de la
victime pour lui témoigner sa "profonde
indignation", rappelant que la lutte contre
les discriminations à l'égard des homosexuels
sera l'une des missions de l'"Autorité de
lutte contre les discriminations" que le
gouvernement tarde à mettre en place. Le
ministre de la Justice, Dominique Perben, qui
avait reçu 2 jours plus tard la mère et le
compagnon de Sébastien Nouchet, s'était
déclaré "extrêmement choqué". Le
ministre avait demandé au parquet de Béthune
(ministère publique) d'agir "avec la plus
grande fermeté", et d'appliquer notamment
la loi prévoyant depuis mars 2003 une
circonstance aggravante en cas de mobile
homophobe.
Le Conseil de la concurrence de l'Euope a
condamné France Télécom à une amende de 20
millions d'euros suite à une plainte d'AOL
France et AOL Europe pour certaines offres ADSL
(haut débit Internet) en 2000.
Le général Schmitt, ex-chef d'état major des
armées françaises, qui avait justifié le
recours à la torture (en Algérie française)
lors du procès du général Paul Aussaresses, en ces
termes : "Lorsqu'il s'agit de sauver des
innocents qui sont dans un danger immédiat, je
choisis de me salir les mains", poursuit en
diffamation devant le tribunal correctionnel de
Marseille, Henri Pouillot, un ancien caporal de
la guerre d'Algérie, qui l'a fait condamner en
première instance à Paris pour avoir qualifié
de mensonge son témoignage sur la torture en
Algérie, qui déclarait : "Je crois
important dans le combat contre la torture de
voir condamner un haut gradé qui a dit et
répété que la torture, demain, pourrait être
encore nécessaire en France et que l'armée
serait, dans l'avenir, obligée de se salir les
mains à nouveau". Le jugement a été mis
en délibéré au 18 juin.
Le premier Forum mondial des droits de l'Homme,
qui réunit 1 200 experts des droits de l'homme
(hommes politiques, représentants d'ONG,
chercheurs ou enseignants) en provenance de 83
pays, s'est ouvert dimanche et jusqu'à mercredi
à Nantes à l'initiative de l'UNESCO.
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