Lundi 6 février 2006 : 73 personnes ont été tuées et plus de 620 blessées à la suite d'une bousculade devant le stade Ultra de Pasig dans la banlieue de Manille samedi où une trentaine de milliers de personnes faisaient la queue dans l'attente de pouvoir participer à un jeu télévisé, doté de lots particulièrement importants en l'honneur de son premier anniversaire. 40 % de la population vit en-dessous du seuil de pauvreté. Les jeux télévisés leur donnent l'occasion d'améliorer leur quotidien.

Samedi 18 février 2006 : Le village de Guinsaugon situé sur l’île de Leyte, dans le centre du pays, qui comptait entre 3 000 et 4 000 habitants, a été entièrement enseveli par une coulée de boue. La Croix-Rouge locale estime que le bilan des victimes est très lourd : au moins 200 personnes sont présumées mortes et 1 500 villageois sont portés disparus. Le pays est touché depuis le 6 février par une vague de pluies sans précédent qui a déjà causé la mort d'une vingtaine de personnes.

Mardi 21 février 2006 : Le gouvernement a annoncé avoir accepté une aide humanitaire internationale après les coulées de boue qui ont enseveli le vendredi 17 février 2006 le village de Guinsaugon, dans la province du Sud-Leyte. Selon un bilan officiel, 415 personnes ont été secourues, 81 sont mortes et 1 350 sont portées disparues. Les autorités scientifiques philippines estiment qu'une zone d'environ 3 kilomètres carrés est recouverte d'une couche de boue de 4 mètres d'épaisseur. Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a apporté des kits de santé pour 10 000 personnes, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a fourni un don d'urgence de 50 000 dollars et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a débloqué 100 000 dollars pour une assistance immédiate. Selon l'OCHA, une interdiction de survol a été déclarée par crainte que les hélicoptères ne créent de nouveaux glissements de terrains.

Vendredi 24 février 2006 : Le général Danilo Lim, commandant d'un corps d'élite de l'armée, a été arrêté dans la nuit de jeudi à vendredi. Il est accusé de s'être engagé dans des actions politiques contre la présidente Gloria Macapagal Arroyo. L'armée avait annoncé mardi 21 février 2006 qu'une tentative de coup d'Etat contre Mme Arroyo avait été déjouée. L'opposition a appelé à une marche pour demander la démission de Gloria Arroyo. Un important dispositif de sécurité a d'ores et déjà été déployé dans la capitale Manille.

Samedi 25 février 2006 : La présidente Gloria Macapagal Arroyo a décrété vendredi l'état d'urgence 24 février 2006 et affirmé avoir déjoué un putsch fomenté par "des hauts gradés de l'armée" et "avoir le contrôle de la situation". Le général Danilo Lim, commandant l'unité d'élite des "Scout Rangers", ainsi que le colonel Ariel Quevedo, du prestigieux corps des "Marines" philippins, ont été relevés de leurs fonctions et placés en détention. 8 autres personnes, civils et militaires, ont été également arrêtées. Les rassemblements ont été interdits dans la capitale Manille mais plusieurs opposants ont promis de défier l'interdiction pour commémorer le vingtième anniversaire de la "Révolte du Peuple" qui avait renversé le dictateur Ferdinand Marcos (1910-1989) en 1986. En 1965, Ferdinand Marcos fut élu président. Il déclara la loi martiale en 1972 et régna en dictateur jusqu’en 1986. En 1986, il est renversé à la suite d'une tentative de fraude électorale. Corazón Cojuangco Aquino, dite Cory Aquino, veuve de l'opposant Benigno Aquino, assassiné en 1983 à son retour d'exil, devient présidente avec le soutien des Etats-Unis. Ferdinand Marcos s'exile aux Etats-Unis.

Lundi 27 février 2006 : Après la tentative de coup d'Etat déjouée, la présidente Gloria Macapagal Arroyo a limogé le chef des "Marine", le général Renato Miranda. 3 hauts gradés de l'armée ont déjà été démis de leurs fonctions. Crispin Beltran, chef de l'opposition, de la coalition de gauche Bayan Muna ("La Nation d'abord"), a été arrêté samedi à son domicile de Manille. Les bureaux du quotidien indépendant "Daily Tribune" ont été perquisitionnés et fermés.

Mardi 28 février 2006 : Selon une source policière, 16 membres de l'opposition, dont 4 députés, ont été inculpés pour complot visant à renverser la présidente Gloria Macapagal Arroyo.

Vendredi 3 mars 2006 : La présidente Gloria Macapagal Arroyo a annoncé vendredi 3 mars 2006 la levée de l'état d'urgence décrété le 24 février 2006 après une tentative de coup d'Etat déjoué.

Jeudi 18 mai 2006 : Jose Doton, dirigeant d'un parti de gauche, et son frère, ont été tués mardi 16 mai 2006 lors d'une embuscade perpétrée par des hommes armés non-identifiés dans la province de Pangasinan, portant à 122 le nombre de morts parmi les leaders de la gauche depuis 2001. Un autre dirigeant de la gauche avait déjà été abattu samedi 13 mai.

Vendredi 2 juin 2006 : Un attentat à la bombe a été perpétré jeudi 1er juin 2006 contre la voiture du gouverneur de la province de Batangas, Armand Sanchez, qui a été grièvement blessé. Son chauffeur et son garde du corps ont été tués.

Lundi 26 juin 2006 : La présidente Gloria Macapagal Arroyo a débuté dimanche 25 juin 2006 une visite dans 3 pays européens, le Vatican, l'Italie et l'Espagne. Avant son départ, elle a signé un décret abolissant la peine de mort. Les 1 200 condamnés à mort verront leur peine commuée soit en une peine d'emprisonnement de 40 ans, soit en une peine à perpétuité avec possibilité d'une grâce présidentielle. La dernière exécution capitale remonte à 2000. 7 exécutions ont eu lieu entre 1999 et 2000, avant l'entrée en vigueur d'un moratoire suite à des pressions de l'Eglise catholique romaine. La peine de mort avait été abolie en 1987, mais le Congrès l'a rétablie en 1993 pour certains crimes abominables, notamment les meurtres, les viols sur des enfants ou les enlèvements. Depuis son accession au pouvoir en 2001, Gloria Macapagal-Arroyo n'a jamais autorisé l'exécution d'un condamné.

Jeudi 17 août 2006 : Après le naufrage vendredi 11 août 2006, pour une raison encore indéterminée, du pétrolier "Solar 1" qui a sombré par 900 mètres de fonds entre les îles centrales de Panay et de Guimaras, les 2 millions de litres de pétrole contenus dans ses soutes continuent de couler provoquant une marée noire sans précédent dans l'histoire du pays. Plus de 200 kilomètres de côtes abritant mangroves, algues et récifs coralliens sont souillés par le pétrole. Selon le gouverneur de la province de Guimaras, quelque 10 000 pêcheurs et leurs familles sont affectés par ce sinistre. Les autorités ont lancé un appel à l'aide internationale.

Mercredi 11 octobre 2006 : Une bombe a explosé mardi 10 octobre 2006 devant la mairie de Makilala, dans le sud du pays, lors de la commémoration du 52e anniversaire de la ville, faisant 12 morts et une quarantaine de blessés. L'attentat n'a pas encore été revendiqué.

Samedi 4 novembre 2006 : Arturo Cacdac, un responsable de la police nationale, a indiqué qu'une interdiction totale sur les armes allait être mise en place à l'échelon national durant la première moitié de l'année 2007, de manière "à assurer un environnement pacifique pour les élections de 2007" prévues en mai 2007. Cette interdiction entrera en vigueur du 14 janvier au 13 juin 2007, et s'appuie sur la résolution 7707 de la Commission électorale, qui interdit le port et le transport d'armes à feu ou de toutes autres armes meurtrières dans les lieux publics, précisant que cette "mesure s'appliquera à tous, y compris les responsables du gouvernement et de la police".

Lundi 6 novembre 2006 : Le secrétaire de la Défense Avelino Cruz a donné sa démission dimanche 5 novembre 2006 avec effet au 30 novembre 2006. Aucun détail n'a été donné sur les raisons de cette démission. Selon certaines sources proche de la présidente, Gloria Macapagal Arroyo, Avelino Cruz serait opposé à la réforme constitutionnelle proposée par la présidente.

Mardi 7 novembre 2006 : Rodrigo Catayong, président d'un groupe de défense des droits de l'homme, Latungod, et professeur à l'université de l'Etat de Samar, a été abattu lundi 6 novembre 2006 devant l'église où il se rendait avec son épouse, par des hommes armés non identifiés. Selon Jigs Clamor, secrétaire général adjoint du plus important groupe de défense des droits de l'homme du pays, Karapatan, a déclaré que Rodrigo Catayong enquêtait sur des abus présumés perpétrés par l'armée et la police, et que son groupe avait reçu des menaces de mort. Le groupe Karapatan estime que 764 personnes, dont 330 activistes de gauche, ont été assassinés depuis l'arrivée au pouvoir de la présidente Gloria Macapagal Arroyo en 2001. L'organisation de défense des droits de l'homme, Amnesty International, fait état de 51 assassinats politiques dans les 6 premiers mois de l'année, alors qu'il y en avait eu 66 en 2005.

Samedi 2 décembre 2006 : L'ouragan Durian qui s'est abattu jeudi 30 novembre 2006, accompagné de vents violents et de pluies diluviennes, a provoqué des glissements de terrain. Plusieurs villages situés sur les pentes du volcan Mayon, ont été emportés par des coulées de boues. Près de 500 personnes seraient mortes ou portées disparues.

Lundi 4 décembre 2006 : La présidente Gloria Arroyo a décrété dimanche 3 décembre 2006 l'état de catastrophe nationale après le passage de l'ouragan Durian, jeudi 30 novembre 2006, et la coulée de boue qui a enseveli plusieurs villages situés sur les pentes du volcan Mayon, faisant au moins 800 morts ou disparus, selon un dernier bilan. Gloria Arroyo a également annoncé l'octroi d'une aide d'urgence d'un milliard de pesos (20,12 millions de dollars) pour les zones affectées par cette catastrophe naturelle.

Mardi 5 décembre 2006 : L'un des 4 soldats américains et un chauffeur philippin, inculpés mardi 27 décembre 2005 pour le viol d’une Philippine de 22 ans, début novembre 2005, sur l’ancienne base américaine de Subic Bay au nord de Manille, fermée en 1992, a été condamné lundi 4 décembre 2006 par la cour régionale de Makati, à 40 ans de prison. Les 3 autres soldats ont été acquittés. Ce viol a eu lieu lors de manoeuvres conjointes avec des militaires philippins. Aux Philippines, le viol est puni de la réclusion criminelle à perpétuité ou de la peine de mort en cas de circonstances aggravantes. Ce jugement a été rendu 23 jours avant l'expiration de l'accord entre les Philippines et les Etats-Unis, qui donne un an à la justice philippine pour trancher sur cette affaire, sinon les quatre soldats doivent être transférés à la juridiction américaine. ** Après le passage de l'ouragan Durian, jeudi 30 novembre 2006, et la coulée de boue qui a enseveli plusieurs villages situés sur les pentes du volcan Mayon, la Croix Rouge a lancé lundi 4 décembre 2006 un appel à l'aide internationale. Le dernier bilan fait état de 450 morts et 599 disparus. Plus d'un million de personnes ont été affectées par cette catastrophe.

Samedi 9 décembre 2006 : Le sommet annuel de l'ASEAN, Association of Southeast Asian Nations (Association des Nations d'Asie du Sud Est), qui devait réunir 16 dirigeants asiatiques, et environ 10 000 délégués et journalistes, du 11 au 13 décembre 2006, sur l'île de Cebu, a été annulée en raison de l'approche d'une tempête tropicale. Selon certaines sources proche du ministère des Affaires étrangères, "ce report serait dû à un risque d'attaque terroriste". Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l'Australie et le Japon avaient appelé leurs ressortissants à éviter Cebu durant le sommet.

Retour Philippines


Retour sommaire