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- Liberté
de la presse
dans le monde
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- ERYTHRÉE
Un an de
silence absolu : la
presse privée n'existe
plus et dix-huit
journalistes sont
détenus au secret - 17
septembre 2002
Le 18 septembre 2001, le
gouvernement ordonnait la
suspension de tous les
titres de la presse
privée. Dans le même
temps, débutait une
vague d'arrestations sans
précédent des
journalistes
érythréens. Un an
après, dix-huit
professionnels de la
presse sont toujours
derrière les barreaux,
détenus dans un lieu
gardé secret par les
autorités, sans raison
officielle ni procès.
Les autres journalistes
ont fui le pays, trouvant
asile en Europe, en
Amérique du Nord ou en
Afrique.
Reporters sans
frontières exhorte les
autorités
érythréennes, et
notamment le président
de la République,
Issaias Afeworki, à
libérer tous les
journalistes emprisonnés
dans le pays et à
autoriser de nouveau la
parution de toutes les
publications interdites.
"Il n'est pas
acceptable qu'un Etat
puisse, en toute
impunité, priver
purement et simplement un
peuple de son droit à
être informé. Nous
appelons toutes les
organisations
internationales, et en
particulier les Nations
unies et l'Union
européenne, à prendre
des sanctions contre les
dirigeants
érythréens", a
déclaré Robert Ménard,
secrétaire général de
Reporters sans
frontières.
Aujourd'hui, l'Erythrée
est le seul pays du
continent, et l'un des
derniers dans le monde,
sans presse privée.
Seuls les médias d'Etat,
étroitement contrôlés
par le régime, ont droit
de parole. Les rares
correspondants étrangers
ont quitté le pays, ne
pouvant plus travailler
librement ni en toute
sécurité.
Rappel :
Le 18 septembre 2001, les
journaux privés avaient
annoncé qu'ils
publiaient leur dernière
édition, jusqu'à nouvel
ordre, en raison d'une
décision
gouvernementale. Le
directeur de la
télévision publique
avait alors expliqué à
l'antenne que "les
médias privés ont eu le
temps de corriger leurs
erreurs. Ils mettaient en
péril l'unité du
pays". Depuis cette
date, aucun journal
privé n'est paru.
Dans le même temps, au
moins dix journalistes
ont été interpellés et
conduits au poste de
police n°1 d'Asmara. Il
s'agit de Yusuf Mohamed
Ali, rédacteur en chef
de Tsigenay,
déjà incarcéré
plusieurs semaines en
octobre 2000 ; Mattewos
Habteab, rédacteur en
chef de Meqaleh,
déjà arrêté à
plusieurs reprises en
2000 et en 2001 ; Dawit
Habtemichael, rédacteur
en chef adjoint de
Meqaleh ; Medhanie
Haile et Temesgen
Gebreyesus,
respectivement rédacteur
en chef adjoint et membre
du conseil
d'administration de
Keste Debena ;
Emanuel Asrat, rédacteur
en chef de Zemen ;
Dawit Isaac et Fessehaye
Yohannes, du journal
Setit ; Said
Abdulkader, journaliste
du magazine Admas,
et un photographe
indépendant, Seyoum
Tsehaye.
Depuis, quatre autres
journalistes ont été
arrêtés : Simret
Seyoum, directeur de
Setit, Hamid Mohamed
Said et Saidia, de la
télévision publique
Eri-TV, Saleh Al
Jezaeeri, de la radio
publique Voice of the
Broad Masses.
Par ailleurs, on est
toujours sans nouvelles
de quatre autres
journalistes. Zemenfes
Haile, ancien directeur
et fondateur de
Tsigenay, pourrait
être détenu dans un
camp dans le désert
depuis 1999, et
Ghebrehiwet Keleta,
également de Tsigenay,
aurait été arrêté en
juillet 2000. Enfin,
Selamyinghes Beyene, de
Meqaleh, et Binyam
Haile, de Haddas
Eritrea, auraient
été arrêtés à
l'automne 2001.
- Reporters
Sans Frontières, 5 rue
Geoffroy Marie - 75009
Paris.
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